mardi 20 novembre 2012

Traditions et légendes de Belgique (7 à suivre).

18 février. (Veronica vivensis.) Saint Siméon, évêque. Le carême a été institué par l'Église pour préparer les fidèles à la fête de Pâques. Dans les premiers siècles du christianisme, le nombre des jours destinés à la mortification et à la pénitence variait d'après les usages des diocèses. Ici on jeûnait durant quarante jours, en souvenir du jeûne de Jésus-Christ dans le désert; là le jeûne s'étendait jusqu'à soixante-dix jours, parce qu'on avait coutume de supprimer quelques jours de jeûne pendant la semaine et qu'on avançait en conséquence le commencement du carême pour obtenir, en les additionnant, les quarante jours de rigueur. C'est pourquoi on a appelé les dimanches qui précèdent le carême « septuagésime, sexagésime, quinquagésime » tout comme le nom de « quadragésime, » applique au premier dimanche de carême, indique que ce dimanche tombe pendant le carême de quarante jours. Le pape saint Grégoire ordonna vers la fin de sa vie que le carême commencerait au mercredi appelé depuis « jour des cendres; » mais on a conservé aux dimanches qui précèdent le carême leurs anciennes dénominations, et dans l'office divin, on les célèbre à peu près avec les mêmes cérémonies que ceux du carême. La manière dont on a observé les jours de carême a varié selon les siècles et les pays [74]. En Belgique on a de tout temps observé le jeûne avec rigueur, et en l573 encore un Montois eut la tête tranchée pour avoir enfreint l'abstinence du vendredi [75]. * * * 19 février. (Veronica agrestis.) Saint Boniface; sainte Éléonore; sainte Ernestine; saint Gabin; sainte Véronique. Dans les deux églises, qui sont consacrées à saint Boniface, on chôme la fête du saint évêque de Lausanne. Ce célèbre prélat dut quitter son siége pour avoir fait une opposition violente à l'empereur Frédéric il. Né à Bruxelles d'un orfèvre qui demeurait, paraît-il, à la Cantersteen, mais dont on ignore le nom, il se rendit en 1240, après s'être démis de sa dignité, en Brabant auprès du duc Henri II. Vers l'année 1258, il fut recteur de théologie à Paris; il mourut en 1265 près de Bruxelles, dans l'abbaye de la Cambre, qui lui servit de refuge. Il fut enterré dans le chœur des prêtres, où l'on voyait sa tombe, élevée de quatre pieds au-dessus du sol. A l'endroit où il demeurait, à la Cambre, un père récollet, François Vancutsem, éleva une chapelle en son honneur. En souvenir des dons qu'il fit au monastère, le dimanche de Laetare, de grands pains, appelés pains de saint Boniface, étaient distribués aux pauvres. On avait conservé son calice dont on se servait pour administrer le sacrement de l'Eucharistie aux religieuses. Car, par sa dévotion et par ses vertus, Boniface avait acquis une grande réputation de sainteté. On solennisait sa fête en vertu d'une bulle du pape Clément XI, de l'année 1702, qui le plaça au rang des bienheureux. Le 25 juin 1600 ses restes mortels furent exhumés et placés dans une chasse de bois par Robert d'Ostebaere, abbé de Cambron et de Hautmont , que l'archevêque de Malines avait autorisé à cet effet. Cette châsse, qui est recouverte en écaille et garnie d'ornements en argent et en bronze doré, fut déposée en 1796 à l'église de Notre-Dame de la Chapelle à Bruxelles, d'où une partie de ces reliques ont été transportées, le 9 mai 1852, à l'église d'Ixelles qui avait été livrée au culte le 1er avril 1849, et dont le patron est saint Boniface [76]. Dans le pays flamand on croit que les arbres transplantés le 19 février sont sous la protection de « Sinte Vreke » (sainte Véronique) [77]. *

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