mercredi 8 mai 2013

(suite) La fin des templiers par Rudy Cambier.

Seconde tragédie. Trois scènes en guise de finale : on termine donc par une manière de strette. Désormais tout se fait en musique, ou plutôt en cantefable (chantefable), genre médiéval typiquement picard (or se cante … or dient et content et fablent). Mais le texte peut très bien se dire sans musique aussi. Le trio avale l'antidote et revient en arrière, mais rate sa cible de presque deux ans : nous ne sommes plus en été 1328 mais en mars 1330. On enterre le père Yves. Cortège de moines, l'abbé est porté sur une planche. On le liera, mais dans la réalité le moine cistercien était cloué sur une planche qu'on retournait au-dessus de la fosse et il était enterré face contre terre. Beau spectacle. Frère Sidoine chante une chanson d'adieu à son maître. Alternent les 10 couplets de Sidoine rythmés par le bourdon sonnant le glas en contraste avec le chœur éclatant des moines accompagnés des grandes orgues qui chantent les 19 tercets du Dies Irae. Puis le philosophe chante son chagrin et clame sa colère contre Dieu. C'est lui, le Philosophe, qui assumera le chagrin du parent qui voit mourir son enfant. Voilà des siècles qu'on nous abreuve de mater dolorosa, nous proposons le pater dolorosus. Éliabel meurt en exprimant sa peur et sa souffrance. Seul en scène, Julien, écrasé par l'impuissance et la solitude, entame le lamento final. La fin est donc ultra noire. Et puis, quand plus personne ne s'y attend, éclate un flash de lumière : le chant a capella d'Éliabel "Je reviendrai", d'abord cachée puis elle surgit sur la scène en habits d'aujourd'hui. Chaque acteur à son tour reprend le chant. Tous les personnages reviennent donc sur scène l'un après l'autre en jeans et tee-shirt, chacun chante un couplet et l'ensemble reprend chaque fois en chœur le refrain sur le thème du vent dans les roseaux. Nous terminons donc par un coup de théâtre dans lequel nous voulons voir l'apothéose chère au théâtre antique, dont il est peut-être judicieux de rappeler qu'elle était à la fois parlée, chantée et dansée. ° ° ° ° ° Les personnages. *** Les jeunes : Arsène de Celles-Bas. Son ami Julien d’Athensis Éliabel Labrique Son amie Poupette Martin du champ Picron Les moyens : Le Trimard Albert d'Athensis, le père de Julien, châtelain d'Ath (on prononcera toujours Ât) Le Philosophe, l'homme de la Lison, le père d'Éliabel, censier de la Brique. Marie-Gertrude d’Athensis née de Boudenghien, épouse d'Albert et mère de Julien. Nostradamus Le moyen-vieux mais quand même pas loin de vieux : Frère Sidoine, frère lai à Cambron Les tout vieux : Yves de Lessines, abbé de Cambron. Paulus le Sage, ermite. Autres acteurs, sans âge : Le diseur Le trouvère La Dame de Cœur Nostradamus est un Provençal : il parlera marseillais et ses répliques auront des accents pagnoliens. Frère Sidoine, le tueur du mage, est un gars du peuple de chez nous. Il devra être senti par le porteur du rôle comme le faux naïf, le cocasse sceptique et généreux, le moqueur bouleversant de tendresse. Yves et Paulus sont en fait un seul personnage dédoublé : recrus d'épreuves, ayant vu passer toutes les turpitudes possibles, ils sont devenus cyniques, mais ce cynisme n'est qu'un vernis qui craque dès qu'il s'agit d'aider un plus faible. ° ° ° ° ° Pas de tableaux, pas d’actes mais des actions en une suite de scènes. *** Première scène : Les deux visages de l'amour : le cœur et le cul. Personnages : Arsène de Celles-Bas Julien d'Athensis Poupette Martin du camp Picron Éliabel Labrique Résumé : Arsène et Julien se promènent : ils chassent le jupon à remonter. Bien entendu, ils croisent le chemin de deux filles, sinon il n'y aurait pas de pièce. Arsène veut sauter Éliabel. Elle l'envoie paître. Il se rabat sur Poupette. La colle commence à prendre entre Éliabel et Julien. Au début, la figure dominatrice est Arsène. Il impose le ton du discours. Il entre en rivalité avec Éliabel et il perd la partie ; ce fait se marque dans son langage qui se met dans le registre du ... (à suivre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire