mardi 25 juin 2013

(suite) La fin des Templiers par Rudy Cambier.

Scène 8 *** Julien est planté là à attendre on ne sait pas quoi. Le Philosophe arrive et regarde longuement Julien qui voudrait se fourrer dans un trou de taupe. Le Philosophe Je savais que je vous trouverais ici. Julien Ah ? Le Philosophe Ça va ? Julien hésitant Euh…, oui Monsieur…, ça va … Le Philosophe Ça va comme vous voulez ? Julien Euh… oui Monsieur, ça va … Le Philosophe Eh bien tant mieux ! Et votre papa ? Il va bien ? Julien Euh…Ououi Monsieur. Il va bien. Le Philosophe Eh bien tant mieux ! Et vot' maman ? elle va bien aussi ? Julien qui commence à s'amuser Oui Monsieur. Elle va bien … Le Philosophe Eh bien tant mieux ! Et vot' frère, ça va ? Julien qui prend une belle assurance Oui Monsieur, ça va. Le Philosophe Eh bien tant mieux ! Et ses amours, ça va ? Julien qui tout d'un coup commence à sentir le vinaigre Euheuheuh, je ne sais pas, peut-être … Le Philosophe Et vous, vos amours, ça va ? Julien plein de confusion ne sait pas répondre et Le Philosophe s'en amuse Le Philosophe C'est une affaire embêtante, hein ! Voyez-vous, ce n’est jamais bon d'aller pêcher ailleurs que dans son étang et c’est ce que vous avez fait en allant draguer hors de votre classe. Ma fille s'est éprise de vous et je considère ça comme un très grand malheur. Notez que ça ne me dérangerait pas d'élever un bâtard, mais pour l'enfant, la bâtardise est toujours un désastre. Dans mon idée voyez-vous, s'il ne pense pas à l'union perpétuelle, l'homme n'est qu'un bestiau sauteur et la femme une sotte sautée. Julien Mais je veux épouser Éliabel. Je l'aime. Je l'aime ! Le Philosophe Admettons que vous croyez ce que vous dites, et admettons même que vous l'épousiez, mais aimer un jour ne suffit pas, il faut aimer toujours. Julien C’est ce que je ferai. Le Philosophe J’en doute. Julien Et pourquoi ? Le Philosophe, silence puis Parce que vous ne résisterez pas toujours aux insinuations venimeuses des jaloux. Les propos insidieux nous atteignent à la manière d'un aspic : une fois les crochets dans la chair, le poison nous tue, toujours. Or tôt ou tard, quelqu'un ou quelqu'une arrivera à vous persuader que vous méritiez mieux que "ça". Pour ma fille, ce jour-là sera le premier jour du malheur. Julien Sûrement pas ! Le Philosophe Si ! Parce que vous allez déchoir, c'est-à-dire que désormais vous serez méprisé par ceux qui aujourd'hui sont au-dessus de vous, par ceux qui sont vos égaux et par ceux qui sont en dessous de vous, et un jour, vous penserez, puis vous direz, que c’est à cause d’elle. Julien Certainement pas ! Mais vous, vous en personne, pourquoi vous acharnez-vous contre moi ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal à part être moi ? Le Philosophe Ah mais je ne parle pas ainsi parce que vous êtes Julien le fils d'Albert d'Athensis. Vous me faites bonne impression et je pense que le départ sera bon. Ce qui me tracasse avec vous, c'est qu'il n'est pas facile de déchoir et de rester bon. Je me dois donc de mettre ma fille en garde, et vous un peu aussi, tout en sachant qu’aucune précaution ne sert à rien car le mariage est une loterie. Mais sait-on jamais ? Peut-être que ma fille aura de la chance. (à suivre).

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