jeudi 4 octobre 2012

La famille de Lusignan.

Templier Veritas Une autre descendance direct de la famille de Lusignan, qui lui fait parti de mes amis... LUSIGNAN GUY DE (1129-1194) roi de Jérusalem (1186-1192) Fils cadet du comte de la Marche, Hugues le Brun, Guy de Lusignan épousa Sybille, sœur du roi Baudouin IV, mariage arrangé en 1180 par son frère Amaury de Lusignan, connétable de Jérusalem. Le roi donna son accord, espérant que Guy serait un tuteur efficace pour le jeune fils qu'avait eu Sybille de son premier mari, Guillaume de Montferrat, et à qui Baudouin IV, lépreux et sans héritier direct, allait laisser la couronne. La vaine prétention et l'incapacité de Guy de Lusignan furent vite manifestes, mais le roi s'en rendit compte trop tard. À la mort de son beau-fils, Baudouin V, Lusignan, qui s'était fait donner le comté de Jaffa et Ascalon , revendiqua la couronne, soutenu par ceux avec qui, pendant la plus grande partie du règne de Baudouin IV, il avait formé le parti de la Cour. Malgré l'opposition de nombreux barons, mais grâce à quelques protections intéressées, comme celle du patriarche Héraclius et du grand maître du Temple, il fut élu et couronné à Jérusalem (20 juill. 1186) pendant que les barons réunis à Naplouse hésitaient à s'opposer par la force à ce coup d'État. Le comte Raymond III de Tripoli, fait régent du royaume par Baudouin IV et en qui beaucoup voyaient le meilleur roi possible, abandonna la lutte, privant le royaume de sa compétence. Vaincu et pris par Saladin (Ṣalāh al-dīn) à Ḥattīn (4 juill. 1187), le roi Guy obtint sa liberté contre la promesse, non tenue, de ne pas reprendre les armes. Mais la perte de Jérusalem (2 oct.) et la mort en 1189 de la reine Sybille offrirent aux barons l'occasion d'évincer un roi incapable. Guy de Lusignan entreprit alors, avec une petit armée, le siège d'Acre, qu'il reprit aux Turcs en juillet 1191. L'année suivante, il acheta à Richard Cœur de Lion l'île de Chypre et en fit son royaume. Il y mourut. Templier Veritas Une autre descendance direct de la famille de Lusignan, qui lui fait parti de mes amis... LUSIGNAN GUY DE (1129-1194) roi de Jérusalem (1186-1192) Fils cadet du comte de la Marche, Hugues le Brun, Guy de Lusignan épousa Sybille, sœur du roi Baudouin IV, mariage arrangé en 1180 par son frère Amaury de Lusignan, connétable de Jérusalem. Le roi donna son accord, espérant que Guy serait un tuteur efficace pour le jeune fils qu'avait eu Sybille de son premier mari, Guillaume de Montferrat, et à qui Baudouin IV, lépreux et sans héritier direct, allait laisser la couronne. La vaine prétention et l'incapacité de Guy de Lusignan furent vite manifestes, mais le roi s'en rendit compte trop tard. À la mort de son beau-fils, Baudouin V, Lusignan, qui s'était fait donner le comté de Jaffa et Ascalon , revendiqua la couronne, soutenu par ceux avec qui, pendant la plus grande partie du règne de Baudouin IV, il avait formé le parti de la Cour. Malgré l'opposition de nombreux barons, mais grâce à quelques protections intéressées, comme celle du patriarche Héraclius et du grand maître du Temple, il fut élu et couronné à Jérusalem (20 juill. 1186) pendant que les barons réunis à Naplouse hésitaient à s'opposer par la force à ce coup d'État. Le comte Raymond III de Tripoli, fait régent du royaume par Baudouin IV et en qui beaucoup voyaient le meilleur roi possible, abandonna la lutte, privant le royaume de sa compétence. Vaincu et pris par Saladin (Ṣalāh al-dīn) à Ḥattīn (4 juill. 1187), le roi Guy obtint sa liberté contre la promesse, non tenue, de ne pas reprendre les armes. Mais la perte de Jérusalem (2 oct.) et la mort en 1189 de la reine Sybille offrirent aux barons l'occasion d'évincer un roi incapable. Guy de Lusignan entreprit alors, avec une petit armée, le siège d'Acre, qu'il reprit aux Turcs en juillet 1191. L'année suivante, il acheta à Richard Cœur de Lion l'île de Chypre et en fit son royaume. Il y mourut.

L'épée de Godefroid de Bouillon.

Texte et photo chevalier Veritas. La Custodie Franciscaine conserve l'épée de Godefroid de Bouillon dans la sacristie de la Basilique du Saint Sépulcre. A côté de celle-ci est apposée au mur une dalle provenant du Château de Bouillon

La rentrée littéraire.

À ne pas manquer

Prix de Flore.

Philippe Djian et Aurélien Bellanger figurent parmi les six romans retenus dans la deuxième sélection du Prix de Flore qui sera décerné le 8 novembre. Philippe Djian et Aurélien Bellanger figurent parmi les six romans retenus dans la deuxième sélection du Prix de Flore qui sera décerné le 8 novembre. Philippe Djian et Aurélien Bellanger figurent parmi les six romans retenus dans la deuxième sélection du Prix de Flore qui sera décerné le 8 novembre. Voici les ouvrages sélectionnés: - Pit Agarmen, "La nuit a dévoré le monde" (Robert Laffont) - Aurélien Bellanger, "La théorie de l'information" (Gallimard) - Anne Berest, "Les patriarches" (Grasset) - Oscar Coop-Phane, "Zenith Hôtel" (Finitude) - Philippe Djian, "Oh..." (Gallimard) - Anne Serre, "Petite table sois mise !" (Verdier) En 2011, le Prix de Flore, du nom du célèbre café de Saint-Germain-des-Prés à Paris, avait été attribué à Marien Defalvard pour son premier roman, "Du temps qu'on existait" (Grasset). Click here to find out more! Réduire le texte Grossir le texte

La cordelette des templiers Cathares.

Texte et photo templier Veritas. La cordelette de lin ou de laine était également portée par les Templiers et les Cathares, elle était une protection pour eux, un « cercle magique ». C'est la corde des Franciscains. Elle évoque la cordelière d'Anne de Bretagne et le lacs qui figure au nombre des symboles maçonniques. Elle est, avec ses nœuds, un rappel du nœud gordien. Le mot cordon, le même que gordien) et son symbolisme se trou ve également dans le nom donné aux insignes des Ordres décernés par les gouvernements. L'on dit: le grand cordon de la Légion d'honneur. Ce qui prouve que le symbolisme traditionnel se continue à l'insu même de ceux qui l'utilisent. Les Cathares étaient « tisserands », non pas tellement qu'ils aient touché à l'artisanat du lin et du chanvre, mais aussi parce que « tisser» signifie « prier» en hébreu.

L'esprit du moyen-âge.

Photo Messire Patrice. Texte Jean-Baptiste ordrerenovedutemple. Pour comprendre l'esprit des hommes du moyen-âge Pour comprendre les motivations des hommes du Moyen Age il faut se mettre dans la peau de ce XIIe siècle et en accepter les règles qui le régisse. Ce siècle est une explosion des savoirs, philosophes, rhétoriciens, dialecticiens, grammairiens, mathématiciens, musiciens, sont tous en France et donnent des cours dans toutes les villes. Les étudiants du monde entier affluent vers ces centres de savoirs. En ce XII e siècle le monde Occidental parle le latin, et c'est dans cette langue que sont diffusé les savoirs. De plus, tout tourne autour du "Sacré", tout est "sacré" en ce XII e siècle. L'homme lui même est au centre du "Sacré", et doit se faire un devoir de se connaître lui même, car, il a été crée à l'imAge de Dieu. Dieu est en lui, il doit le découvrir et créer l'union parfaite avec le "Créateur". Top Le Moyen Age Pour comprendre la ferveur qui animait les hommes du Moyen Age, vous devriez lire "essais sur la symbolique romane". Comme c'est un ouvrage épuisé, je vous donne ici un condensé. Le XII e siècle en Occident n'est pas seulement une époque de transition comme le nom de Moyen Age semble l'indiquer. Il ne signifie pas simplement le passage du monde antique au monde moderne, il constitue une force créatrice qui dépasse l'imagination. 1) Les hérésies montent, les conciles les jugent. 2) Les croisades mettent en contact la Chrétienté avec l'Orient. 3) De nouvelles structures ouvrent les portes d'un monde en gestation. 4) Les mentalités s'affrontent, un monde nouveau naît. Top Le Roman Les hommes du XII e siècle sont chrétiens, ils ont le sens de l'histoire universelle dans laquelle toutes les générations s'inscrivent. Ils ont compris que leur XII e siècle doit s'appuyer sur le siècle précédent. "Il faut avancer dans le XII e siècle sans perdre de vue les acquis des hommes du XI e siècle". Le XII e siècle est novateur, il ne fait pas que repenser ce qu'il y avait avant lui, il créé l'humanité dont il a besoin. La philosophie chrétienne au Moyen Age a engendré l'art roman. "L'Art Roman" est chrétien Pour comprendre la pensée médiévale, il faut accepter la reconnaissance du sacré. Tout est sacralisé, la théologie, l'art, la sociologie, et la politique. Rien n'échappe au sacré, l'homme, la faune, la flore, la pierre. L'univers est harmonie, puissance architecturale dans laquelle chaque élément occupe une place de choix. Le XIIe siècle et le savoir Au XII e siècle, si la foi est aiguë, mais elle n'est pas privée d'intelligence. 1) Les arts du TRIVIUM : grammaire, rhétorique, dialectique, concernent les sciences des "VOCES" 2) Les arts du QUADRIVIUM : Arithmétique, musique, géométrie, astronomie, concernent les sciences du "RES"Toutes ces sciences s'épanouissent dans les écoles au début du XII e siècle. 3) LAON est le plus grand centre de théologie; Le Maître Anselme attire les étudiants de tous les endroits du monde. 4) PARIS, avec Guillaume de Champeaux, Abélard, Adam du Petit Pont, jouit d'une renommée incontestable. "Vincent de Beauvais nous dit : Paris a reçu l'héritage d'Athènes, la sagesse d'Athènes s'était installée à Rome et se trouve désormais à Paris." La poésie fleurit à Angers, Meung-sur-Loire, Orléans, Tours. 5) CHARTRES, son école est vouée au "Quadrivium", en outre, la philosophie y occupe une place centrale et le "Timée" est à la base de tout l'enseignement. Les Grands Maîtres de cet enseignement : Bernard le Chancelier, Jean de Salisbury, Guillaume de Conches, Thierry de Chartres, Gilbert de la Porée "Platonisent" : ils sont sans égal. Top Initiation L'initiation des Templiers, était assez simple dès l'hors qu'il s'agissait d'un Chevalier. Les Chevaliers étaient issus de familles nobles et instruites et tous étaient de fervents catholiques. Nous parlons des hommes du XIIe siècle Pour comprendre ce fait, il faut lire le livre de M. M. Davy "Essai sur la Symbolique Romane", dans cet ouvrage tout est dit sur les hommes du Moyen-Âge, leur approche de Dieu, la dualité ou la coexistence en l'homme qui se hisse à Dieu ou Dieu qui habite l'homme. Il fallait à cet homme du Moyen-Âge être de reflet de Dieu, son image. Pour ce faire, il passait des étapes, qui le rapprochait de plus en plus de l'Essence Divine. Un peut comme l'expliqué Platon : "le plus haut degré de la connaissance et l'essence même de l'harmonie intérieure et cosmique". De plus, les hommes du Moyen-Âge, avaient une liberté d'esprit qu'aucun avaient avant et n'aura plus après. A cette époque, tout était basé sur le Sacré, car tout était Sacralisé, non seulement la théologie, la mystique ou l'art, mais la sociologie et même la politique. Rien n'échappe au sacré, qui s'étend aussi bien à l'homme qu'à la faune, la flore ou la pierre. Pour cet homme l'univers est harmonie, puissance architecturale dans laquelle chaque élément occupe une place de choix ; diversité ordonnée concourt à la beauté du tout. Cet homme du XII° siècle pénètrera dans l'ordre des choses, tout lui apparaît relié dans le visible et l'invisible. Et surtout, n'oublions pas que les hommes du moyen-âge parlaient le Latin, langue universelle qui véhiculait des idées nouvelles indépendamment de leurs origines et elle assura l'unité de l'Europe. Les moines lisent Cicéron, Virgile, Térence, Perce, Boèce, Ovide, Catulle, Sénèque, c'est pourquoi le XII° siècle est appelé l'âge d'Ovide. Top La vie monastique La Règle d'Or, celle de Saint-Benoît, est observée dans la majorité des monastères. Les écoles monastiques enseignent "l'art d'aimer", toutefois, il ne s'agit pas seulement de commenter l'art d'aimer d'Ovide, mais l'art d'aimer Dieu qui est "l'art des arts" (ars est artium ars amoris). Les écoles religieuses sont des pépinières de moines théologiens, poètes, architectes, imagiers. De grands hommes les illustrent. Ainsi l'école cartusienne est représentée par Guigue Ier dont l'esprit s'apparente extraordinairement à Pascal. L'école cistercienne tente de restaurer la Règle de Saint-Benoît dans sa pureté primitive. Elle jouit d'une célébrité sans égale avec un Bernard de Clairvaux et un Guillaume de Saint Thierry. Saint Bernard joue un rôle décisif dans la chrétienté. Tout le XII° siècle est bernardin et par conséquent fortement marqué par l'esprit cistercien. C'est sans aucun doute à lui qu'il doit sa grandeur aussi bien dans la mystique que dans la poésie ; l'art lui-même subira son influence. Top L'église romane Les églises surgissent partout. Il faut bien des lieux pour la prière et celle-ci embrasse l'univers et l'histoire. L'art roman est un art cosmique. Le maître d'oeuvre, créateur entre ciel et terre, bâtit la maison de Dieu qui sera une halte pour les pèlerins, non seulement pour les nomades mais pour tous les hommes qui séjournent sur la terre. L'endroit où Dieu et l'homme communiquent est un centre de théophanies, c'est-à-dire le lieu de la manifestation divine. Tous les artisans concourent à la beauté du temple, l'architecte, le maçon, l'imagier. Les illustrations de l'époque nous représentent les nobles et les serfs attelés ensemble, épaule contre épaule, pour traîner les grands blocs de pierre. L'art roman possède une merveilleuse unité au sein des particularités les plus diverses. L'utilisation des thèmes nous étonne, car nous sommes parfois en face d'éléments anciens repris au profit de nouvelles significations. Ainsi cet art participe à la grandiose unité médiévale. D'ailleurs il en constitue le centre, car c'est dans le temple que se trouvent réunis par un labeur commun théologiens, architectes, sculpteurs, orfèvres, tailleurs de pierre, charpentiers et maçons. C'est pourquoi plus que tout autre style, l'art roman convient à la contemplation et à la prière. Le symbole accueille aux portails, s'accroche aux chapiteaux, se niche dans les chevets. L'homme qui pénètre dans l'église romane n'a qu'à laisser errer son regard et aussitôt il est conduit et mû vers la réalité suprême. L'éternité baigne l'art roman, elle est sa mesure. C'est pourquoi un tel art est semblable à un visage dont les lignes sont significatives pour celui qui le charge de présence. Il est abordé comme un étranger, il retient son secret. Il est aimé, il livre aussitôt son message. En raison de la pérennité qu'il évoque, cet art défie le temps. Au contraire, les maisons d'habitation détiennent le plus souvent un caractère transitoire qui, du fait des modifications de l'existence, devient vite insupportable. "Ainsi le style victorien en est un exemple frappant. Il suffit pour s'en convaincre de voir certains quartiers de Londres avec tant de colonnes identiques. On pourrait en dire autant des églises sulpiciennes ou de style baroque dont l'excès d'ornementation, si peu favorable au recueillement, irrite par son caractère temporel". Les églises romanes peuvent se ressembler dans leurs constructions et leurs ornementations. Les symboles qu'elles présentent suscitent toujours différentes lectures. La prière est la même, la circoncision du coeur aussi (pour parler le langage bernardin), mais l'âme est constamment en voie de croissance ou de recul, car au sein de la connaissance et de la contemplation, il n'existe jamais d'instants identiques. Dans la mesure de leur réalité, les thèmes ne sont ni épuisés ni épuisables. L'art carolingien lègue à l'art roman sa fécondité, mais quand il disparaît, il emporte avec lui son goût de la mosaïque et de la recherche picturale. Auparavant la pierre était revêtue, avec le roman elle se dénude et apparaît dans sa beauté pure. Ainsi l'art roman ne s'impose pas, il frappe à la porte de l'esprit: il éveille et transpose le coeur de l'homme. Le XII° siècle est encore le siècle des pèlerinages. Des lieux sont consacrés, le voyageur y vient de loin pour la rémission de ses fautes ou pour sa dévotion. L'homme ne sait pas toujours que le centre du pèlerinage est son propre coeur. C'est pourquoi il s'éloigne de sa patrie, croyant trouver le lieu où le ciel et la terre s'unissent. Les routes des pèlerinages sont tracées - tels des fleuves - et traversent l'Europe qu'elles dépassent. Les points de rencontre sont Saint-Jacques-de-Compostelle, Saint-Michel-du-Mont-Gargano ou des sanctuaires voués à la Vierge. Le pèlerin franchit les limites de l'Europe, et c'est en Orient qu'il tente de défendre le tombeau du Christ. Les reliques des saints opèrent des miracles sur le plan physique ou dans l'ordre plus secret de la conversion du coeur. En dehors de ces pèlerinages, le XII° siècle n'est pas seulement sédentaire, il est aussi nomade et dans une époque dépourvue de transports, tant de déplacements nous étonnent. Bernard de Clairvaux parcourt l'Europe sur une mule. Rupert de Deutz, étant l'objet d'attaques de la part des écoliers de Paris, raconte son voyage à dos d'âne pour croiser le fer avec Anselme de Laon et Guillaume de Champeaux à propos de la question de la toute-puissance divine ! La plupart des voyageurs cheminent à pied, chargés parfois de rouleaux couverts de textes ou encore porteurs de messages. Nous vivons dans un siècle trop agité pour saisir le sens profond d'une vie privée d'impatience. Il s'agit de bien faire, et non de faire beaucoup. La quantité n'entre pas en lice, seul le mystère de la qualité s'impose. C'est pourquoi les oeuvres du XII° siècle sont durables. Elles conservent un sceau d'éternité qui transcende le temps. Certes, l'homme roman nourrit la hantise de son propre salut, mais il se sait frère d'un grand nombre d'hommes : ceux qui partagent sa foi. En dépit de la langue et du style, des images, des redites, des citations bibliques dont certains ouvrages sont imprégnés, les traités du XII° siècle s'offrent à la lecture de l'homme moderne. Ils se lisent facilement, n'engendrent jamais l'ennui et possèdent une authenticité liée à l'état d'âme des écrivains eux-mêmes. D'ailleurs il existe un optimisme qui baigne les esprits et les oeuvres. L'an mil est passé avec toute sa terreur, enfin l'homme respire, il rend grâces de la beauté d'une nature qui porte l'effigie divine. Le sectarisme se montre parfois, mais il n'est point l'effet d'un goût personnel, il tente de sauvegarder le sens d'une collectivité. Car l'église est un centre, elle est chrétienté, et ceux qui n'en font point partie semblent exclus du rythme de l'existence : d'où la tragique dureté pour les païens, l'infamie qui recouvre les juifs. Ce n'est pas là étroitesse d'esprit, ou racisme, mais impossibilité de penser autrement. La chrétienté apparaît une unité géographique et ceux qui n'y sont point reliés font figure de parcelles insulaires. C'est pourquoi il nous est interdit de juger le XII° siècle avec notre mentalité d'aujourd'hui. Ce siècle n'est pas uniquement voué à la philosophie, à la théologie, à la poésie et à la mystique. La mathématique exerce son emprise, la technique aussi. La force de l'énergie retient l'attention. Ainsi l'eau est employée pour les moulins et les roues hydrauliques. La force du vent est accaparée, et dès l'aurore du XII° siècle tournent les premiers moulins à vent. Il faudrait citer de nombreuses inventions, telles la boussole, l'horloge mécanique ou le gouvernail. L'horloge rythme le temps d'une vie consacrée au travail de la terre et au labeur de l'esprit. On le voit, le XII° siècle est avant tout concret; c'est en 1188 que le pont d'Avignon lance sur le Rhône ses dix-huit arches de pierre. Qu'il s'agisse d'enseignement religieux ou de littérature profane, la pensée est liée intimement à la Bible : étude des nombres, musique, traités de médecine, cosmogonie, etc... L'homme savant ou ignorant puise dans la Bible, Ancien et Nouveau Testament, le goût des images et des symboles. Ces symboles chargés de sens lui sont transmis aussi à travers les commentaires des Pères grecs et latins. Mais tout n'est pas biblique. L'apport païen est considérable. Beaucoup d'auteurs médiévaux citent des auteurs profanes. Plus encore, à travers les Pères, des symboles païens et gnostiques leur parviennent. Il n'est point de période d'histoire dans laquelle le symbole joue un rôle aussi grand qu'au XII° siècle. Les causes d'une telle faveur sont diverses. Cet usage du symbole ne relève point d'une phase historique puérile, mais convient au contraire à des hommes qui conservent à la fois le sens de la réalité et de l'inexprimable. Ils aiment Dieu, mais comment parler de lui ? Ils regardent la création dans laquelle l'homme remplit un rôle royal, mais comment la faire connaître ? Chacun ne peut saisir que suivant son entendement. Or le symbole respecte la vérité, il exprime le mystère. Grâce au symbole, un ordre incommunicable par l'écriture ou par la parole sera transmis, aussi bien par le traité de théologie que par le sermon ou encore par l'image d'un chapiteau. Le XII° siècle est essentiellement le siècle de l'enseignement, tout concourt à cet apprentissage. Ce n'est pas seulement l'intelligence qui doit être éveillée, mais l'intuition. C'est pourquoi le symbole possède une telle importance au XII° siècle; il instruit et achemine vers la connaissance, car il est une nourriture spirituelle. Sources : Extrait du livre "Essai sur la Symbolique Romane" de M. M. DAVY. Editions Flammarion