samedi 3 novembre 2012

Les templiers sur le Larzac.

Chevalier du Temple.
L’histoire des templiers sur le Larzac débute en 1151 lorsque l’abbé de Saint-Guilhem-le-Désert, Raimond, fait don de l’église de Sainte-Eulalie. Plusieurs donations importantes sont faites par les seigneurs locaux aux Templiers, mais la plus importante reste celle faite en 1159 par Raimond Bérenger, roi d’Aragon et comte de Barcelone. En effet, celui-ci leur fait don de la totalité du village de Sainte-Eulalie-de-Cernon ainsi que d’une grande partie du Larzac par l’entremise du commandeur de Rouergue, Élie de Montbrun. Cette donation s’accompagne d’un droit de construction pour des villages et des forteresses. À partir de 1159, les Templiers vont donc commencer à rebâtir l’église puis ils vont construire les bâtiments de la commanderie. En 1307, lors de la chute du Temple, les chevaliers et hommes d’armes de Rouergue sont arrêtés et emprisonnés dans le château de Najac. Lorsqu’en 1312, tous les biens de l’Ordre sont donnés aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ceux-ci entreprirent notamment de reconstruire le bâtiment communautaire et de construire la première chapelle de l’église. Au XVe siècle, des suites de l'insécurité liée à la guerre de cent ans, les hospitaliers vont faire ériger l’enceinte fortifiée autour du village. Sainte Eulalie présente deux ensembles fortifiés distincts mais accolés : les remparts entourant le village, construits au XVe siècle par les hospitaliers et la commanderie templière (en partie reprise au XIVe siècle par les hospitaliers) en forme de quadrilatère fortifié sur l’extérieur qui comprend des bâtiments agricoles, l’église et le bâtiment communautaire avec au centre une cour intérieure. L'importance de ses revenus fit rapidement de cette commanderie, dépendant de la maison de Saint-Gilles, le coeur du Larzac templier. Sainte-Eulalie fut également le chef lieu administratif et religieux de la communauté templière de la région. Il suffit pour s'en convaincre de remarquer que l'église possédait trois autels distincts et que la maison entretenait dix clercs... J’aime · · S’abonner à la publication

Magnifique Château.

Hervé Bertrand de Bretagne

The templars.

Photo de Brocéliande à Avalon.

European History.

Kate De Zarne Pernod. European History

La légende de Perceval.

Photo Brocéliande de Avalon. Après la mort de son père, illustre seigneur gallois et de ses frères lors de tournois, sa mère l'élève seul à l'écart de tout dans une forêt, car elle n'a qu'une crainte : qu'il veuille devenir chevalier. La tentation de Perceval d'après Arthur Hacker Mais un jour, Perceval aperçoit de brillants chevaliers dans la forêt. Il veut les imiter et revêtir leur armure étincelante. Il gagne alors la cour du roi Arthur où il est accepté pour y apprendre le maniement des armes. Après avoir été adoubé, Perceval part en quête d'exploits. En cours de route, il pénètre dans le mystérieux château du Roi pêcheur ou Peschéor, qui est gravement blessé, et où il aperçoit plusieurs objets étonnants mais il s'abstient de poser des questions. Il s'éloigne du château et il apprend par la suite que Peschéor est en fait son oncle qui attendait les questions au sujet d'une lance, d'un tailloir et d'une coupe de la part d'un jeune chevalier afin de pouvoir guérir. Il décide alors de revenir au château qu'il retrouve non sans quelques difficultés. Le vieux roi Peschéor guérit mais vu son âge il confie son royaume à Perceval qui va le gouverner en toute sagesse pendant plusieurs années. Puis un jour, il se retire dans un ermitage en emportant les trois mystérieux objets ne sachant toujours pas que la coupe n'est autre que le Graal. Le jour de sa mort les trois objets allèrent au ciel. "Tandis qu'ils parlaient de choses et d'autres, un jeune valet, qui porte une lance blanche qu'il tient par le milieu, sort d'une chambre ; il passe entre le feu et ceux qui étaient assis sur le lit. Tout le monde pouvait voir la lance blanche et l'éclat de son fer. Il sortait une goutte de sang à la pointe de la lance et cette goutte vermeille coulait jusqu'à la pointe. Le jeune Perceval qui vient d'arriver en ces lieux voit ce spectacle surprenant mais il se retient de demander comment cela peut se produire, car il se rappelle la recommandation de celui qui lui a appris la chevalerie : il faut se garder de trop parler. Il a donc peur, s'il pose une question, qu'on le trouve grossier et c'est pour cette raison qu'il ne demande rien." Chrétien de Troyes Perceval, le conte du Graal « Perceval chez le roi pêcheur» Sources : Copyright © Mythologica.fr 2001 - 2009

La cité de Carcassonne.

par "Eric Cathare Phoenix" Cité de Carcassonne Mis à jour : il y a environ 3 mois La Cité de Carcassonne est située sur la rive droite de l'Aude en surplomb de la ville de Carcassonne située à l'ouest. Elle se trouve entre la Montagne noire et les Pyrénées sur l'axe de communication allant de la mer Méditerranée à l'océan Atlantique. La présence des deux montagnes forme le couloir carcassonnais souvent cité lorsque les climatologues parlent du vent qui souffle dans ce couloir3. Cet emplacement est donc un lieu stratégique du sud de la France permettant de surveiller cet axe de communication majeur : au Nord vers la Montagne Noire, au Sud vers les Corbières, à l'Ouest vers la plaine du Lauragais et à l'Est la plaine viticole vers la Méditerranée4. La Cité est construite au bout d'un petit plateau constitué par le creusement de l'Aude à environ 150 mètres d'altitude au-dessus de la ville basse5. La première enceinte construite par les Wisigoths suit les dépressions du terrain6. Ce plateau se détache du massif des Corbières sur la commune de Palaja à 260 m d'altitude, passe dans la Cité à 148 m et finit sa course dans l'Aude à 100 m7. Du côté Ouest, la pente est assez raide offrant un accès difficile à d'éventuels assaillants. À l'Est, la pente est plus douce et permet un accès aisé des marchandises mais aussi des attaquants. Aussi, les plus importants mécanismes de défense se trouvent de ce côté de la Cité. 2 500 ans d'histoire. La Cité a été successivement un site protohistorique, une cité gallo-romaine, une place forte wisigoth, un comté, puis une vicomté, puis finalement une sénéchaussée royale. Chacune de ces étapes, entre la période romaine et la fin du Moyen Âge, a laissé des témoignages dans les bâtiments qui la composent. Des Gallo-romains aux Wisigoths Des restes d'un oppidum fortifié, oppidum Carcaso8 proche de l'emplacement actuel de la Cité, ont été mis au jour par des fouilles archéologiques. Ce lieu est déjà un important carrefour commercial comme le prouvent les restes de céramiques campaniennes et d'amphores. Vers 300 avant J.-C., les Volques Tectosages prennent possession de la région9 et fortifient l'oppidum de Carcasso. Pline l'Ancien mentionne l'oppidum dans ses écrits sous le nom de Carcaso Volcarum Tectosage10. Ils extrayaient déjà l'or de la mine de Salsigne pour constituer des offrandes à leurs dieux. En 122 avant J.-C., les Romains11 annexent la région qui sera intégrée dans la colonie Narbonnaise créée en 118 avant JC. Les Romains sont déjà bien connus car depuis deux cents ans leurs marchands parcourent la région12. Sous la Pax Romana la petite cité gallo-romaine de Carcaso, devenue chef-lieu de la colonie Julia Carcaso, prospère sans doute grâce au commerce du vin et à son implantation sur les voies de communication : elle jouxte la voie romaine qui va de Narbonne à Toulouse tandis que les bateaux à fond plat circulent sur l'Atax13 au pied de l'oppidum. Ce dernier est agrandi par remblayage et les rues et ruelles forment un plan orthogonal, mais cependant, aucun lieu public ni monument de culte n'est actuellement connu. Au pied de l'oppidum, une agglomération s'étend le long de la voie romaine. A partir du iiie siècle, la ville se retranche derrière une première série de remparts. En 333 après J.-C., des textes d'un pèlerin mentionnent le castellum de Carcassonne. Ces remparts sont encore visibles dans certaines parties de l'enceinte et servent de soubassements aux actuelles murailles. Les tours de la Marquière, de Samson et du Moulin d'Avar sont les témoins en partie intacts de cette enceinte primitive. Cette muraille protège la Cité des attaques extérieures tout en permettant de contrôler les passages sur la voie romaine située en contrebas. Au milieu du ve siècle, les Wisigoths prennent possession du Languedoc, grâce probablement à la victoire d'Ataulphe pendant sa marche sur Toulouse. La Cité jouit peu à peu d'une relative paix politique jusqu'au règne d'Alaric II, comme l'atteste le nombre important de pièces de monnaie des monarques wisigoths de cette époque. En 507, les Francs chassent les Wisigoths d'Aquitaine mais ces derniers conservent la Septimanie dont fait partie la Cité de Carcassonne. En 508, Clovis lance en vain une attaque contre la Cité. En 585, une nouvelle attague de Gontran, roi franc de Burgondie est couronnée de succès. Mais, les Wisigoths reprennent la cité peu après et en restent maîtres jusqu'en 713. Au cours du vie siècle, Carcassonne devint, avec Agde et Maguelonne, le siège d'un évêché. Une cathédrale wisigothique, dont l'emplacement n'est pas connu, est alors construite. En 725, le Wali Ambisa prend Carcassonne à la suite de la conquête du royaume wisigoth d'Espagne par les musulmans. La Cité reste entre les mains des musulmans jusqu'en 752, date à laquelle elle est reprise par les Francs conduits par Pépin le Bref. C'est cet épisode qui inspira aux auteurs de l'histoire la légende de Dame Carcas détaillée plus loin dans cet article. L’époque féodale Le pape Innocent III, instigateur de la croisade des Albigeois en 1208 Le début de la féodalité s'accompagne de l'expansion de la ville et de ses fortifications. Elle est aussi marquée par la construction de la cathédrale à partir de 1096 puis par celle du château comtal au xiie siècle. Ce château est constitué à l'origine de deux corps de logis auquel est ajoutée en 1150 une chapelle qui donne un plan en U autour de la cour centrale. Vers 1240 le château est rehaussé d'un second étage. C'est aussi la période des comtes de Carcassonne. Le premier comte désigné par les Carolingiens est Bellon auquel succède Oliba II. La charge des comtes est d'administrer la région pour le compte du royaume carolingien. Au ixe siècle, la locution latine Cité de Carcassonne revient régulièrement dans les textes et chartes officiels23. En 1082, la famille Trencavel prend possession de la ville, en profitant des embarras de la Maison de Barcelone propriétaire légitime, et l'annexe à un vaste ensemble allant de Carcassonne à Nîmes. Bernard Aton IV Trencavel, vicomte d'Albi, de Nîmes et de Béziers, fait prospérer la ville et lance de nombreuses constructions. C'est également durant cette période qu'une nouvelle religion, le catharisme, s'implante avec succès dans le Languedoc. Le vicomte de Trencavel autorise en 1096 la construction de la basilique Saint-Nazaire dont les matériaux sont bénis par le pape Urbain II. En 1107, les Carcassonnais rejettent la suzeraineté de Bernard Aton, qui avait promis de rendre la Cité à son possesseur d'origine Raimond-Bérenger III de Barcelone25 et font appel au comte de Barcelone pour le chasser. Mais, avec l'aide de Bertrand de Tripoli, comte de Toulouse, Bernard Aton reprend le contrôle de la Cité. En 1120, les Carcassonnais se révoltent de nouveau, mais Bernard Aton rétablit l'ordre quelques années plus tard. En 1130, il ordonne le début de la construction du château comtal désigné sous le terme de palatium26 et la réparation des remparts gallo-romains. Dès lors, la Cité de Carcassonne est entourée de sa première fortification complète. À cette époque la Cité est riche et sa population est comprise entre 3 000 à 4 000 personnes27 en incluant les habitants des deux bourgs qui se sont édifiés sous ses murailles : le bourg Saint-Vincent situé au Nord et le bourg Saint-Michel situé au sud de la porte Narbonnaise. La ville se dote en 1192 d'un consulat, composé de notables et de bourgeois, chargés d'administrer la ville, puis en 1229 d'une charte coutumière. En 1208, le pape Innocent III, confronté à la montée du catharisme, appelle les barons du nord à se lancer dans la croisade des Albigeois. Le comte de Toulouse, accusé d'hérésie, et son principal vassal le vicomte de Trencavel sont la cible de l'attaque. Le 1er août 1209, la Cité est assiégée par les croisés28. Raimond-Roger Trencavel se rend très rapidement, le 15 août, en échange de la vie sauve de ses habitants. Les bourgs autour de la Cité sont détruits. Le vicomte meurt de dysenterie dans la prison même de son château le 10 novembre 120929. D'autres sources parlent d'un assassinat orchestré par Simon de Montfort mais rien n'est sûr. Dès lors, la Cité sert de quartier général aux troupes de la croisade. Les terres sont données à Simon de Montfort, chef de l'armée des croisés. Ce dernier meurt en 1218 au cours du siège de Toulouse et son fils, Amaury VI de Montfort, prend possession de la Cité mais se révèle incapable de la gérer. Il cède ses droits à Louis VIII de France, mais Raymond VII de Toulouse et les comtes de Foix se liguent contre lui. En 1224, Raimond II Trencavel reprend possession de la Cité après la fuite d'Amaury. Une deuxième croisade est lancée par Louis VIII en 1226 et Raimond Trencavel doit fuir32. La Cité de Carcassonne fait désormais partie du domaine du roi de France et devient le siège d'une sénéchaussée. Une période de terreur s'installe à l'intérieur de la ville. La chasse aux cathares entraîne la multiplication des bûchers et des dénonciations sauvages, avec l'installation de l'Inquisition dont on peut toujours voir la maison dans l'enceinte de la Cité. L'époque royale Les visiteurs dans les lices construites à l'époque royale Louis IX ordonne la construction de la deuxième enceinte pour que la place puisse soutenir de longs sièges. En effet, à cette époque, les menaces sont nombreuses dans la région : Raimond Trencavel, réfugié en Aragon, cherche toujours à reprendre ses terres qu'il revendique et le roi d'Aragon, Jacques Ier le Conquérant, fait peser une lourde menace sur cette région toute proche des frontières de son royaume. De plus, ces constructions permettent de marquer les esprits de la population de la Cité et de gagner leur confiance. La Cité fait partie du système de défense de la frontière entre la France et l'Aragon. Les premières constructions concernent le château comtal adossé à la muraille ouest. Celui-ci est entouré de murailles et de tours à l'intérieur même de la Cité pour assurer la protection des représentants du roi. Ensuite, une deuxième ligne de fortifications est commencée sur environ un kilomètre et demi avec quatorze tours. Cette enceinte est flanquée d'une barbacane qui contrôle les abords de l'Aude. En 1240, Raimond Trencavel tente de récupérer la Cité, avec l'aide de quelques seigneurs34. Il occupe les bourgs situés sur les rives de l'Aude et obtient l'aide de ses habitants qui creusent des tunnels depuis leurs maisons pour saper la base des enceintes. La double enceinte joue son rôle défensif car Raimond Trencavel est ralenti. La garnison menée par le sénéchal Guillaume des Ormes résiste efficacement. Raimond Trencavel est bientôt obligé de lever le siège et de prendre la fuite face à l'arrivée des renforts du roi Louis IX35. En 1247, il renonce devant le roi Louis IX à ses droits sur la Cité. La Cité de Carcassonne est définitivement rattachée au royaume de France et est désormais gouvernée par des sénéchaux. À compter de cette date, la place forte n'est plus attaquée y compris durant la guerre de Cent Ans. Les aménagements et agrandissements qui vont suivre peuvent être regroupés en trois phases37. Les premiers travaux sont commencés immédiatement après la dernière attaque de la Cité. Ils permettent de réparer les enceintes, aplanir les lices, ajouter des étages au château et construire la tour de la Justice. La deuxième phase de construction a lieu sous le règne de Philippe III, dit le Hardi38 : elle comprend la construction de la porte Narbonnaise, de la tour du Trésau, de la porte Saint-Nazaire et de toute la partie de l'enceinte environnante, ainsi que la réparation de certaines tours gallo-romaines et de la barbacane du château comtal. Les bourgs de Saint-Vincent et de Saint-Michel jouxtant l'enceinte sont rasés pour éviter les conséquences d'une collusion entre leurs habitants et les assaillants comme cela s'était produit durant le dernier siège. Enfin, une troisième et dernière phase de travaux se déroule sous le règne de Philippe le Bel et consiste à moderniser la place forte. De nombreuses parties de l'enceinte sont alors reconstruites en utilisant les techniques de défense les plus récentes. Les antiques murailles situées à l'ouest sont également rénovées. Édouard de Woodstock, le Prince Noir préfère s'attaquer à la ville basse plutôt qu'à la Cité en 1355 En 1258, le traité de Corbeil fixe la frontière entre la France et l'Aragon près de Carcassonne, dans les Corbières. Louis IX renonce à sa suzeraineté sur la Catalogne et le Roussillon et en contrepartie le roi d'Aragon abandonne ses visées sur les terres du Languedoc. Désormais la Cité joue un rôle majeur dans le dispositif de défense de la frontière. Elle constitue une deuxième ligne de défense persuasive en arrière des postes avancés que sont les châteaux de Peyrepertuse, Aguilar, de Quéribus, de Puilaurens et de Termes désignés comme les « cinq fils de Carcassonne ». Au xiiie siècle, la Cité de Carcassonne est l'une des places fortes les mieux pourvues de France et sert de réserve d'armes pour les alliés. La Cité n'est jamais attaquée ni inquiétée aussi les troupes qui y sont stationnées sont peu à peu réduites. À la fin du xive siècle, la Cité n'est plus capable de résister aux nouvelles armes à poudre. Néanmoins, sa situation frontalière reste un atout stratégique et une garnison est maintenue40. En 1418, les hommes en garnison dans la Cité ont en général un second métier. À cette époque, de l'autre côté de l'Aude, une nouvelle ville dite ville basse se construit sous forme de bastide. Peu de faits de guerre ou de conflits majeurs marquent la période royale. En 1272, le comte de Foix, rebelle, est enfermé par Philippe III de France dans la Cité de Carcassonne. En 1283, un traité d'alliance est signé entre le roi de France et le roi de Majorque Jacques Ier contre Pierre III d'Aragon. Le pape Clément V passe par Carcassonne en 1305 et 1309. En 1355, le Prince Noir n'ose pas s'attaquer à la Cité trop puissamment défendue et se contente de détruire et piller la ville basse39. La Cité devient prison d'État au xve siècle dans laquelle sont enfermés les ennemis du roi comme Jean IV d'Armagnac. La peste décime les habitants de Carcassonne et de la Cité en 1557. En 1585, la Cité est attaquée par les huguenots mais ils sont repoussés par les « mortes-payes »41. Entre 1560 et 1630, durant les guerres de religion, la Cité reste un dispositif militaire important pour les catholiques. Elle subit des attaques de la part des protestants. En 1575, le fils du sire de Villa tente d'attaquer la forteresse. En 1585, les hommes de Montmorency font de même mais là aussi c'est l'échec. La mort de Henry III déclenche des affrontements entre les habitants de la ville basse fidèle à Henry IV, son successeur légitime, et au duc de Montmorency, et la Cité qui refuse de reconnaître le nouveau roi et prend le parti de la Ligue. Au cours des violents combats qui s'étalent sur près de 2 ans, les faubourgs de la Cité situés aux abords de la porte de l'Aude sont détruits. Cette dernière est murée et le quartier de la Trivalle est incendié. En 1592, les habitants de la Cité se rallient au roi L'abandon de la Cité Le xviie siècle marque le début de l'abandon de la Cité. En 1657, le présidial, la juridiction en place à Carcassonne, est transféré de la Cité à la ville basse42. En 1659, la Cité de Carcassonne perd sa position stratégique à la suite de la signature du Traité des Pyrénées qui rattache le Roussillon à la France et fixe la frontière entre la France et l'Espagne à son emplacement actuel. La Cité est progressivement abandonnée par ses habitants les plus aisés et devient un quartier pauvre occupé par les tisserands. Les lices sont progressivement occupées par des maisons et des caves et des greniers sont installés dans les tours. La Cité se dégrade rapidement. Le siège épiscopal est même transféré en 1745 de la cathédrale Saint-Nazaire située à l'intérieur la Cité à l'église Saint-Michel dans la ville basse. La ville basse prospère grâce à l'industrie drapière. En 1790, le chapitre est aboli et le palais épiscopal et le cloître sont vendus puis détruits en 1795. En 1794, les archives de la tour du Trésau sont détruites par un incendie. Sous l'Ancien Régime puis sous la Révolution, la Cité est réduite sur le plan militaire au rôle d'arsenal, entrepôt d'armes et de vivres puis, entre 1804 et 1820, est rayée de la liste des places de guerre et abandonnée ; elle est reclassée en seconde catégorie. La ville haute perd son autonomie municipale et devient un quartier de Carcassonne. Le château comtal est transformé en prison. L'armée est alors prête à céder la Cité aux démolisseurs et récupérateurs de pierres. La Cité connaît un déclin social avec l'augmentation de la pauvreté mais aussi un déclin démographique. Entre 1819 et 1846, le nombre d'habitants est réduit d'environ 30 % passant de 1 490 à 1 351 habitants tandis que dans la ville basse la démographie augmente48. La ville haute domine la ville basse Pour les habitants de Carcassonne, la Cité médiévale, située sur une butte difficile d’accès avec ses ruelles étroites et ses lices et remparts vétustes constitue désormais un quartier peu attrayant auquel s'oppose la ville nouvelle formée par la bastide Saint-Louis ou ville basse. La désaffection des habitants pour la Cité entraîne sa détérioration. Les tours se délabrent et la plupart sont converties en garages, hangars et autres bâtiments de stockage. Les lices sont progressivement envahies par des constructions (au xixe siècle, les autorités y recensent 112 maisons). La destruction de la Cité médiévale est alors programmée49. La Cité est sauvée de la destruction totale par Jean-Pierre Cros-Mayrevieille, notable et historien, habitant au pied de la Cité. Dès 1835, il s'émeut de la destruction de la barbacane dont les pierres étaient pillées par les entrepreneurs locaux. C'est à lui que l'on doit les premières véritables fouilles dans la cathédrale de la Cité et la découverte de la chapelle de l'évêque Radulphe. L'écrivain Prosper Mérimée, inspecteur général des monuments historiques, a le coup de foudre pour ce monument en perdition. L'architecte Eugène Viollet-le-Duc, qui avait commencé la restauration de l'église Saint-Nazaire, est chargé d'étudier la restauration de la Cité. En 1840, la basilique Saint-Nazaire à l'intérieur de la Cité passe sous la protection des monuments historiques. Cette protection est étendue à l'ensemble des remparts en 1862. En 1853, Napoléon III approuve le projet de restauration. Le financement est soutenu par l'État à 90 % et à 10 % par la ville et le conseil général de l'Aude. En 1855, les travaux commencent par la partie ouest-sud-ouest de l'enceinte intérieure mais restent modestes. En 1857, ils se poursuivent sur les tours de la porte Narbonnaise et l'entrée principale de la Cité. Les fortifications sont çà et là consolidées mais le gros du travail se concentre alors sur la restauration des toitures des tours des créneaux et des hourds du château comtal. L'expropriation et la destruction des bâtiments construits le long des remparts sont ordonnées. En 1864, Viollet-le-Duc obtient encore des crédits pour restaurer la porte de Saint-Nazaire et l'enceinte extérieur du front sud. En 1874, la tour du Trésau est restaurée. État de la Cité à travers une carte postale de la porte de l'Aude Eugène Viollet-le-Duc laissera de nombreux croquis et dessins de la Cité et de ses modifications. À sa mort en 1879, son élève Paul Boeswillwald reprend le flambeau puis l'architecte Henri Nodet. En 1889, la restauration de l'enceinte intérieure est terminée. Les travaux de restauration du château comtal débutent la même année et, en 1902, les travaux d'envergure sont achevés et les alentours de la Cité sont aménagés et dégagés. En 1911, les dernières maisons présentes dans les lices sont détruites et les travaux de restauration sont considérés comme terminés en 1913. Seuls 30 % de la Cité sont restaurés. Durant les travaux de restauration de la Cité, le chanoine Léopold Verguet réalise de nombreux clichés de celle-ci, ainsi que des travaux de réhabilitation. Ces photos fournissent des témoignages sur le chantier et la vie autour la Cité à cette époque57. Un autre photographe, Michel Jordy, historien et archéologue, apporte également sa contribution à la sauvegarde la Cité par ses recherches et ses photographies. Il est également le fondateur de l'hôtel de la Cité. Une restauration controversée. Les hourds restaurés par l'architecte Viollet-le-Duc. Dès 1850, les restaurations d'Eugène Viollet-le-Duc sont fortement critiquées. Ses détracteurs, comme Hippolyte Taine, dénoncent la différence entre les parties neuves et les parties en ruine considérant que ces dernières ont plus de charme. D'autres, comme Achille Rouquet ou François de Neufchâteau, regrettent le caractère trop gothique et le style « Viollet-le-Duc » des modifications59. Aujourd'hui, les historiens soulignent surtout les erreurs du restaurateur. Joseph Poux regrette la mauvaise reconstitution des portes et des fenêtres des tours wisigothes et la bretèche de la porte de l'Aude. Mais ce sont surtout les choix effectués pour la restauration des toitures qui furent fortement critiqués. Viollet-le-Duc, fort de ses expériences de restauration sur les châteaux du nord de la France, choisit de coiffer les tours d'une toiture conique couverte d'ardoises, contrastant avec les toitures plates couvertes de tuiles romanes des châteaux de la région. Ce choix avait pour lui une logique historique, car Simon de Monfort et les autres chevaliers qui participèrent à la croisade des Albigeois venaient tous du Nord. Il n'est pas impossible que ces « nordistes » aient ramené avec eux leurs propres architectes et techniques. De plus, Viollet-le-Duc retrouva de nombreux fragments d'ardoise lors de ses restaurations de la Cité. C'est pour cela qu'aujourd'hui, on peut observer différents types de toiture dans la Cité de Carcassonne. Le pont-levis rajouté à l'entrée de la porte Narbonnaise est également cité comme un exemple de reconstitution erronée. Par ailleurs certaines restaurations sont parfois considérées comme trop parfaites et réduisant l'impression d'authenticité. Cependant, malgré ses erreurs, on considère aujourd'hui qu'Eugène Viollet-le-Duc a effectué un travail d'architecture remarquable qui a permis de restituer aux visiteurs une image cohérente sinon fidèle de la Cité de Carcassonne. Ainsi les campagnes de restauration menées aujourd'hui conservent les modifications apportées au modèle originel par l'architecte car elles font désormais partie de l'histoire du monument.

vendredi 2 novembre 2012

Les origines de la maison de Lorraine.

MAISON DE LORRAINE. LES ORIGINES : MATHIEU II. Matthieu-II.jpg MATHIEU II (1220-1251) Mathieu II succéda à son frère Thiébault. Sa mère, la duchesse Agnès de Bar, sous prétexte qu'il était trop jeune, prétendit exercer la régence. Mais le jeune duc déclara qu'il entendait gouverner : « Maistre si-je et le serai-je », dit-il superbement. Une autre femme réussit mieux. Ce fut la comtesse de Champagne qui vint à Nancy avec son fils Thiébault IV et lui fit épouser sans délai la riche Gertrude de Dagsbourg, veuve de Thiébault de Lorraine, tën outre, elle fit régler une question restée obscure depuis le traité d'Amance et il fut décidé que le duc de Lorraine ferait hommage au comte de Champagne pour Neufchâteau, Frouard et Châtenois. Cet enchevêtrement des fiefs se retrouvait partout et entraînait de perpétuelles difficultés. Thiébault IV espérait tirer bon parti de son mariage, lorsqu'au bout de deux ans on s'aperçut que Gertrude de Dagsbourg était sa parente à un degré. Le mariage fut annulé et Gertrude s'en alla, grâce à sa magnifique dot, convoler en troisième noces avec le comte de Linange. Avec Mathieu II nous restons dans la monotonie des guerres féodales. Mais nous trouvons un fait important à relever. Le 1" octobre 1231, le Duc accorda une charte communale à la ville de Neufchâteau. C'est la première que nous rencontrons dans l'histoire de Lorraine. Elle porte que chaque année le jour de la Saint-Remy (1er octobre), les bourgeois éliront treize magistrats nommés jurés. Ceux-ci choisiront l'un d'entre eux pour être mayeur ou maire. Ils administreront la ville et formeront un tribunal jugeant en dernier ressort les procès entre habitants et les crimes ou délits commis dans la commune. Le comte de Champagne, à titre de suzerain, confirma la charte et y ajouta un article aux termes duquel les ducs de Lorraine ne pourraient faire arrêter un habitant, ni saisir ses biens sans l'autorisation du tribunal municipal: utile garantie contre l'arbitraire du seigneur. Un vent de liberté venu de France où se développait la révolution communale, soufflait sur la Lorraine. Toutefois, Mathieu qui donnait une charte à Neufchâteau n'était point pour cela un protecteur des franchises municipales. Nous le voyons en 1232 partir en guerre, de compagnie avec le comte de Bar, contre les Messins qui avaient chassé leur évêque Jean d'Apremont et institué une sorte de république. Les bourgeois étaient vaillants et soutinrent le siège et comme ils étaient fort riches, ils parvinrent à gagner le comte de Bar qui se détacha de Mathieu II et opéra même une diversion en se jetant sur Neufchâteau dont il s'empara. Mathieu II laissa les Messins et vint livrer bataille à Henri de Bar, tout près de Nancy, à Champigneullcs. Il y courut risque de la vie. Voyant les siens plier, il prend la lance d'un soldat et à pied « sans pot ni harnois de maille » il s'élance au plus épais de la mêlée, il est enveloppé, il va périr « quand un messin soudart passa son corps avant et baillit sa vie et chut es pieds di duc criant à tout l'ost : par Dieu, gardez de verser li dict sang qu'est le sang pur de mon maître ! » Voilà le dévouement féodal. Mathieu put s'enfuir à travers la forêt de Haye et gagna le château de Gondreville (1232). Les Messins étaient restés en face de leur évêque. Mathieu paraît avoir imité le comte de Bar et avoir reçu l'argent des bourgeois. Mais l'évêque finit par l'emporter et les «Citains» frappés d'excommunication cessèrent pour quelque temps la lutte, firent amende honorable et renoncèrent provisoirement à la commune. Dans les derniers temps du règne, l'humeur batailleuse de Mathieu II semble s'être refroidie. Il S'occupe d'administration : il crée les tabellions pour la bonne rédaction et la conservation des actes ; il assure une meilleure distribution de la justice en créant des baillis avec une juridiction déterminée [1]. Il fortifie le pouvoir ducal par des acquisitions. C'est ainsi qu'il achète les châteaux de Lunéville, de Gerbéviller et de Valfroicourt, et qu'il amène les habitants de Toul à se mettre sous sa protection en lui payant une redevance annuelle de cent livres. Enfin il prépare u n beau règne à son fils en négociant son mariage avec la fille de son puissant voisin, Thiébault IV, comte de Champagne. Cette union, en raison de l'âge des deux fiancés, fut ajournée jusqu'en 1254. Comme son frère Thiébault, il fut l'ami des papes contre le gibelin Frédéric II. Innocent IV ayant déposé l'empereur dans le célèbre concile de Lyon (1245), Mathieu se rendit à la diète de Wurtzbourg et son nom figura parmi ceux des électeurs qui proclamèrent roi des Romains, le landgrave Henri de Thuringe présenté par le pontife. Deux ans après, Henri de Thuringe ayant été tué au siège d'Ulm, le Duc se prononça encore en faveur du candidat de l'Église, Guillaume de Hollande, élu à la diète de Neuss (1247). Ernest MOURIN (1895).