mardi 6 novembre 2012

La Belgique mystérieuse.

GERMAIN LE COUVREUR. Sous le grand portail de la cathédrale d'Anvers, à la partie ouest de la tour et non loin du tombeau de Quintin Metsys le célèbre forgeron Anversois, l'on remarque une pierre bleue, d'environ trois pieds de longueur. Le passant ne l’apercevrait peut-être pas, si elle ne se distinguait des autres pierres du parvis par quelque chose d'étrange et de particulier. Mille petits morceaux de cuivre y sont incrustés sans ordre, et lorsque le soleil darde ses derniers rayons à l'horizon des Flandres, ils scintillent d'un vif éclat. Ce monument excita de tout temps la curiosité des voyageurs, les archéologues invoquèrent tous les dialectes et tous les caractères d'écriture pour y découvrir un reste d'inscription, leurs recherches restèrent toujours infructueuses, et jamais ils ne purent parvenir à trouver une lettre dans ce dédale de points de cuivre. Et pourtant cette pierre n'est pas vide de sens. Pour le vieux citoyen qui, le front courbé vers la tombe, y jette en passant un regard, pour la jeune Anversoise qui, livrée à ses pensées d'amour, l'effleure légèrement, elle dit plus que ces magnifiques monuments en marbre sur lesquels s'étale en lettres d'or, le deuil fastueux des grands. Voici l'événement qui s'y rattache. Le 22. Octobre 1526 fut un jour de fête pour la moitié de l'Europe et surtout pour la Flandre dont un des enfants venait d'être appelé au trône des Césars. C'était le jour du couronnement de Charles-Quint. Anvers était alors, après Londres et Venise, la ville la plus riche du monde. Aussi se distingua-t-elle de toutes les villes flamandes par la magnificence qu'elle apporta à la célébration de ce grand jour. Des arcs-de-triomphe s'élevaient dans les rues; des guirlandes de fleurs ornaient les maisons, du sable fin recouvrait le pavé, et l'on voyait s'élever de distance en distance des boissons de plantes rares et odoriférantes; on eût cru voir des oasis au milieu des plaines sablonneuses de l'Arabie. Le matin une procession solennelle eût lieu; le clergé revêtu de ses habits les plus somptueux et précédé de bannières portait les reliquaires les plus riches et les plus beaux ostensoirs. Le magistrat, le peuple, les corporations et les confréries portant des flambeaux de diverses couleurs et revêtus richement, fermaient la marche. Ce devoir sacré accompli, on put se livrer sans regret à la joie; des rassemblements se formèrent dans les rues et sur les places publiques. D'immenses tonnes de vin et d'hydromel étaient placées vis-à-vis de l'hôtel de ville et des maisons de corporations. Cent mille ouvriers chantaient des hymnes d'allégresse et criaient: Vive notre marquis! Vive l'empereur Charles! Cependant tous les habitants de l'opulente cité commerçante n'étaient pas heureux au milieu de ces réjouissances. Dans une petite chambre dont les fenêtres donnaient sur la rue de Zuriek, étaient assis deux hommes; leurs vêtements prouvaient que sans appartenir à la classe des riches bourgeois, ils jouissaient pourtant d'une certaine aisance que procure le travail. Le plus jeune de ces hommes, paraissait avoir vingt ans, il était fort et vigoureux; ses traits alors altérés par la tristesse, joignaient à une beauté mâle, l'expression d'un caractère ferme et décidé. L'autre, vieillard encore vert et robuste cherchait à faire paraître sur son visage et dans ses paroles l'expression d'un espoir que son coeur ne ressentait pas. „En vérité, disait-il, mon fils, je ne te reconnais plus, qu'as-tu fait de ton courage et de ta résignation? notre position a été plus critique qu'elle ne l'est aujourd' hui et cependant je ne t'ai jamais vu aussi abattu qu'en ce moment. Aurais-je eu tort de te regarder comme un homme courageux qui considère sans trembler le malheur en face?" — „Je me sens homme à ne me laisser abattre par aucune infortune, — mais voir Françoise unie à un homme que je hais! .... Cependant . . . s'écria le jeune homme en serrant les poings.... „Mais, interrompit le vieillard, la chose n'est pas décidée, ta crainte est peut-être dépourvue de fondement." „Non, non mon père! J'ai perdu tout espoir, maître Rulofs me l'a encore répété hier, il donnera sa fille au doyen Bruggemans, si dans un mois je ne suis pas maître couvreur et tu sais qu'il tient à sa parole." — „Qui sait, Germain, un heureux événement nous fournira peut-être l'argent nécessaire pour te procurer cette place." „Jamais mon père, jamais nous ne parviendrons à une telle somme, parents et amis me l'ont refusée, trois ans ne nous suffiraient pas pour la gagner et maître Rulofs ne me donne qu'un mois de délai." „Mais Françoise suppliera son père de t'accorder du temps, et certes elle y réussira." — „Oui mon père, elle fera son possible, mais j'ai la certitude que ses prières ne seront pas exaucées. Aujourd'hui à midi, un dernier effort devait être tenté, et déjà elle serait accourue si elle avait une bonne nouvelle à nous apprendre." A peine eut-il dit ces mots que l'on frappa légèrement à la porte. Le père alla ouvrir et l'espoir parut briller dans les yeux du jeune homme, car il ne doutait pas que ce ne fût la charmante Françoise qui venait lui annoncer son bonheur. Une belle jeune fille entra dans la chambre, son visage fleuri et ses beaux yeux bleus lui donnaient l'aspect d'un ange descendu sur la terre, seulement une légère rougeur autour de ses yeux trahissait des larmes récemment répandues. Les plis de sa mantille laissaient deviner une taille svelte et élancée. C'était bien la jeune fille que Germain attendait, mais elle semblait porter plutôt un message de tristesse qu'une nouvelle de bonheur. A peine eût-elle mis le pied dans la place, que Germain courut à sa rencontre et lui dit: Parle, Françoise, tes larmes ont-elles fléchi le coeur de ton père? — J'ai perdu toute espérance, répondit la jeune fille en jetant sur le jeune homme un regard désespéré. Ses larmes coulaient lentement, Germain sanglotait, et le vieillard souffrait trop lui-même pour pouvoir prononcer une parole de consolation. Le jeune homme rompit le premier le silence, sa poitrine était oppressée, ses paroles ressemblaient à des sanglots. Plus d'espoir! Françoise, l'ai-je bien entendu! Hélas oui, ce n'est que trop vrai, mon père me laisse maîtresse du choix, ou de recevoir le doyen Bruggemans pour époux ou de prendre le voile au couvent des Ursulines. Le jeune homme sembla attendre avec anxiété, ce qu'elle allait décider, toutes ses pensées, étaient résumées dans le regard qu'il jeta sur elle. Françoise le comprit et dit: J'ai préféré le cloître. S'il en est ainsi, dit aussitôt le père tout espoir n'est pas perdu, vous avez deux années de noviciat, et pendant ce temps, nous pouvons nous procurer la somme nécessaire à l'achat d'une maîtrise. Toute faible qu'était cette lueur d'espérance, les amants s'y abandonnèrent avec confiance, et leurs coeurs battaient, comme si leurs voeux étaient déjà comblés. Semblables à ces naufragés, qui, après avoir longtemps erré sur une mer houleuse, aperçoivent enfin une terre fût-elle même à cent lieues de leur pays, ils levaient aux ciel des yeux reconnaissants. Se sentant presqu' heureux ils se jetèrent dans les bras du vieillard qui avait également repris du calme, quoiqu'il sût, que l'espoir qu'il venait de réveiller dans le coeur des amants, n'était que très-faible et très-incertain. Ils s'abandonnèrent de plus en plus à leurs beaux rêves, et leur imagination vive et enflammée, leur montra un avenir resplendissant. Cependant dès que Françoise eut quitté son ami, celui-ci se voyant seul, retomba dans sa sombre mélancolie. La fête se prolongeait toujours à l'intérieur, des troupes joyeuses parcouraient les rues en chantant, sans se douter que tous ces accents d'allégresse étaient autant de dards pour le coeur de l'infortuné rêveur. Plus il cherchait à vaincre son désespoir, moins il pouvait s'en rendre maître, et déjà la nuit avait étendu son voile noir sur la ville de Druon Antigon, et mille lampes répandaient leurs flots de lumières dans les rues, lorsqu'il songea à sortir pour se distraire. A peine eut-il fait quelques pas dans la rue, que les flots de la foule le repoussèrent en arrière, en jetant des cris d'effroi. L’ennemi, qui les menaçait, faisait trembler les plus intrépides: c'était l'ouragan d'automne. Il annonce son approche par un léger souffle, semblable à la brise du soir qui caresse mollement les blanches épaules des jeunes filles. Un petit nuage rougeâtre, présage certain d'une tempête, flottait dans les airs. Ce nuage grandissait et prenait une couleur de sang, le vent soufflait avec plus de violence. Les innombrables chaloupes pavoisées qui couvraient le fleuve lésaient tous leurs efforts pour gagner le port. Cependant avant qu'elles l'eussent atteint, l'ouragan s'était déjà fait sentir dans toute son impétuosité. Il hurlait, sifflait comme un choeur de démons qui entonne un chant de damnés. Ceux qui n'ont jamais été témoins d'une tempête sur la mer du nord, ceux qui ne connaissent point la puissance destructrice de l'aquilon qui maintes fois a jeté la terreur sur notre fleuve, ne peuvent se faire une idée de la tempête qui fondit sur Anvers, le 22 Octobre, 1520. Les eaux de l'Escaut grossies par l'ouragan, se soulevaient avec fracas en vagues écumantes. Le nuage avait pris une couleur plus sombre, des éclairs le sillonnaient et de violents coups de tonnerre se laissaient entendre de temps à autre, enfin la nuée creva au dessus de la ville. Les eaux du fleuve sortirent de leur lit, et en peu de temps une grande partie de la ville fut envahie par l'élément. La cathédrale située dans la partie basse de la ville, était submergée. A la rade, les mâts craquaient et les vaisseaux se brisaient et disparaissaient dans les ondes. Dans la ville, chaque toit de maison ressemblait à un torrent, dont les eaux se précipitaient avec un bruit horrible dans la rue. Toutes traces de réjouissance furent bientôt effacées par cet ouragan nocturne. Les bourgeois tremblants priaient, et grand nombre d'entr'eux, crurent voir dans le fleuve, l'emblème de ce que devait être un jour leur nouvel empereur. , Germain, forcé par l'ouragan de rentrer chez lui, se retira dans un coin de la chambre, et retomba dans une rêverie dont le bruit des vents, ni les exclamations de son père ne purent le tirer. Quelques jours après cette orageuse fête de nuit les rues d'Anvers étaient redevenues sèches et praticables. L'infatigable activité des bourgeois avait repoussé les flots dans leur domaine et le soleil eut bientôt pompé le reste d'humidité qu'il y avait encore dans les rues et dans les places publiques. Néanmoins, la populeuse cité n'eut pus aussi vite repris son air habituel de gaieté. A l'exception du port qu'animait un mouvement continuel, et de quelques rues ou des charpentiers et des maçons réparaient les ravages de l'inondation, Anvers était plongé dans la tristesse. Le peu de bourgeois qui parcouraient les rues, levaient les yeux vers la tour de la cathédrale, afin de jeter en passant un regard attristé sur la croix en fer, qui avait eu fortement à souffrir de l'ouragan. Dans ce temps de foi profonde et de véritable patriotisme, chaque ville avait son édifice qu'elle chérissait comme son bijou et estimait comme la couronne de perle qui pare le front d'une jeune fiancée. Ainsi Bruxelles avait son jardin des princes et ses palais, Gand, son beffroi surmonté du dragon grec conquis par les croisés, Louvain se glorifiait de son université et de son charmant hôtel de ville gothique orné de tourelles mauresques, Bruges avait sa maison communal bâtie en 1377 par le comte Louis de Male, et la halle sur l'eau, sous l'arche de laquelle les vaisseaux déposaient leur cargaison à sec. Anvers admirait sa magnifique tour achevée depuis deux ans par Adam Appelmans, architecte colonais. C'était sans contredit le monument gothique, le plus beau et le plus gigantesque de l'Europe. Aussi les Anversois le montraient-ils aux étrangers, avec une sorte d'orgueil satisfait. Lorsqu'ils virent que l'ouragan avait recourbé la croix en fer qui surmontait la tour, leur chagrin fut d'autant plus grand, qu'ils regardaient toute réparation, comme une chose à peu - près impossible. D'abord il fallait faire rougir la croix et l'homme assez hardi pour aller sur le créneau étroit de la tour, risquait sa vie. Les matelots les plus intrépides, qui le jour même de l'ouragan, restèrent suspendus en chantant au haut des mâts se sentaient inondés d'une sueur froide à la seule idée de s'élever à une telle hauteur. Aussi, malgré l'amour que les Anversois portaient à leur ville natale et malgré les promesses que proposèrent les magistrats à celui qui aurait assez de courage pour aller redresser la croix, personne ne se présenta pour mériter la récompense. Les bourgeois, étaient assemblés sur la place de l'église et regardaient d'un air morne le haut de la tour, lorsque quatre hérauts d'armes parcoururent la ville, pour publier encore la prière et la promesse des magistrats. Il embouchèrent trois fois les trompettes auxquelles étaient suspendues les armes de la ville, et le roi d'armes s'étant découvert, parla ainsi: Le bourgmestre et les échevins font savoir aux habitants de la riche ville d'Anvers, que le magistrat accorde une récompense de 500 florins à celui qui redressera la croix surmontant la tour de Notre Dame, la dite croix ayant été fortement recourbée par l'ouragan le jour du couronnement de notre marquis et prince, Charles comte de Flandre duc de Brabant, roi d'Espagne et de Bohème, empereur d'Autriche, possesseur du nouveau monde. Tout le monde gardait un morne silence. On répéta la proclamation. Tout-à-coup un jeune homme fendit la foule. Ses traits avaient un air de noblesse et l'on pouvait lire dans ses yeux, l'intrépidité et la résolution. Il s'avança d'un pas assuré vers le héraut, et lui dit: Qu'on me conduise devant le magistrat! Une demi-heure après le héraut reparut sur la place et dit: Les bourgmestre et échevins fait savoir aux habitants de la riche ville d'Anvers, que notre fidèle bourgeois Germain le couvreur, à promis au magistrat, de redresser la croix de Notre Dame, et il est décidé à commencer demain au douzième coup de midi. Ils prient les bourgeois en général et en particulier, de ne pas troubler Germain par conseils, conjurations ou sortilèges, mais de lui prêter toute l'aide et l'assistance dont il a besoin dans cette occasion. Le bruit, que Germain avait promis au magistrat de redresser la croix de Notre Dame, se répandit rapidement dans la ville d'Anvers et réveilla la curiosité de la plupart des bourgeois qui se rassemblèrent en troupe dans les rues, et longtemps avant midi, i'affluence était déjà très-grande sur la place de l'église. Des flots d'une autre espèce semblaient avoir remplacé ceux de fleuve qui quelques jours auparavant envahissaient la place. Un mugissement sourd semblable au bruit de l'océan, s'élevait du milieu de cette foule dont la surface formée de tètes d'hommes, faisait des ondulations semblables aux vagues de la mer. On faisait toutes sortes de commentaires sur les causes qui avaient pu pousser Germain à cet acte de courage, mais tout le monde ignorait la véritable raison: l'amour de Germain pour Françoise. Cependant la demeure de Germain présentait l'aspect le plus triste. Le jeune homme, le vieillard et la jeune fille y étaient réunis, agités par les sentiments les plus divers. La résolution et l'exaltation rayonnaient dans les yeux brillants et sur les traits affectueux du jeune homme, et cependant ses sourcils froncés trahissaient encore l'anxiété et l'espoir. Cependant lorsqu'on le vit sur le sommet de la tour, on ne douta plus de la réussite de l'entreprise, et un cri de joie s'échappa de toutes les poitrines. Le vieillard et la jeune fille furent les seuls dont la poitrine resta oppressée et sans respiration, et les yeux fixes et vitreux, ils ne perdaient pas un mouvement du jeune homme, car ils sentaient bien que le plus grand danger n'était pas encore passé; leur âme semblait attachée au moindre de ses mouvements. Germain ayant attiré ses outils à lui était suspendu solidement à l'une des branches de la croix, il ressemblait à ces grands aigles qui souvent par les froids de l'hiver passent au dessus de nos contrées. Son oeil plongea alors dans la place et mesura sans trembler, le monstrueux abîme qui l'en séparait. Son courage s'était accru avec la certitude qu'il avait acquise de la possibilité de son entreprise, chose étrange, des rêves délicieux s'emparèrent de lui en ce moment. L'avenir d'une union bénie par son vieux père lui apparut dans le lointain, et l'image de la mort qui étendait déjà son bras vers lui, avait disparu. Quelques secondes après s'éleva du pied de la croix un nuage de fumée qui entoura le jeune homme et lui donna l'aspect d'un esprit aérien. La croix commença à rougir, et Germain soulevant le lourd marteau le laissa retomber à coups redoublés. On aurait pu le comparer à un habitant du sombre empire qui livrait un combat acharné à l'emblème de la rédemption. Cependant après chaque coup de marteau la croix reprenait de plus en plus sa position naturelle et la joie de la foule éclatait de plus en plus. Le couvreur entendit ces cris d'allégresse qui s'élévaient vers lui comme un bruit de vagues; hélas! il ignorait que chaque coup de marteau retentissait dans le coeur de son père et de sa bien-aimée. Le bruit du marteau qui l'étourdissait était perdu pour la foule qui croyait voir l'esprit de Quintin Melsys le grand forgeron qui était revenu sur la terre, pour laisser à sa ville natale un ouvrage colossal de plus. Enfin le marteau retomba pour la dernière fois, un cri de victoire partit de la place, la croix avait repris sa position ordinaire et rien ne manquait désormais à la magnifique flèche. Le vieillard et la jeune fille se regardaient avec une joie inexprimable, des larmes coulaient de leurs yeux, un cri d'allégresse sortit de leur poitrine, et enivrés d'enthousiasme, ils se jetèrent dans les bras l'un de l'autre. Le peuple reconnaissant le père et l'amante de Germain, les souleva au dessus des têtes et les porta en triomphe autour de la place. Entretemps le couvreur avait jeté les yeux sur le peuple, dans l'espoir de découvrir son père et Françoise parmi toutes ces têtes. Tout-à-coup il les aperçut, ce fut son malheur. Son pied heurta le brasier et glissa sur les charbons ardents. Il tomba du haut de la tour, et rebondit sur les pierres angulaires; la corde, qu'il avait autour du corps et qui était attachée à une des arrêtes, le retint un moment suspendu au dessus de l'abîme. Ce fut une alternative cruelle pour tout le monde. On se précipita sur l'escalier pour voler au secours de Germain, mais avant que les plus agiles enfants d'Anvers eussent atteint le premier étage, la corde fut consumée et Germain tomba en heurtant avec force les dentelures, les pointes, les rosaces et les têtes de monstre de la tour. A chaque nouveau choc, son corps recevait de nouvelles meurtrissures jusqu'à ce qu'enfin après des souffrances atroces, il vint tomber, en tournoyant comme un aigle blessé, sur le pavé de la place, ou sa tête se brisa en mille pièces. Lorsque l'on voulut relever son cadavre, on s'aperçut que deux autres cadavres le tenaient embrassé. C'était un vieillard et une jeune fille. On les laissa réunis dans une tombe creusée à l'endroit même et l'on y plaça une pierre bleue avec autant de pointes en cuivre que l'on put retrouver de morceaux du corps de Germain. Tel est l'événement dont cette prière rappelle le souvenir au vieillard recourbé vers la tombe et à la jeune fille livrée à ses rêves d'amour.

Jésus son enfance et son adolescence.

Susanne Tadic-Bialucha.
Son enfance et de l'adolescence Ma vie de l'enfant Jésus a été marquée par la pauvreté. Il était aussi un symbole pour l'humanité, car le Seigneur a dit: «.. Quand les pauvres et les nécessiteux Suis-je trouver en particulier l'anathème haut placés et les plus riches sont à moi" Dieu est humble dans sa grandeur. Il a prouvé que dans le vêtement de Jésus sur terre. Lui, Dieu en moi, dans un pays p auvre, garçon souvent minée par la pauvreté et le dénuement peu terrestre ... Beaucoup, beaucoup de questions ont été posées par le garçon, sa mère, Marie de Jésus. Jésus-Christ lui-même a révélé, a ajouté: "Marie, je ne pouvais pas répondre à toutes les questions, mais elle a dit:« Mon fils, beaucoup de gens vivent dans la servitude de leur incrédulité. Qui, dans le cœur n'est pas libre, a aussi peu de sympathie pour les animaux. Le Seigneur qui habite dans votre cœur, vous pouvez aussi donner une meilleure information que j'ai, son humble serviteur Au nom du Seigneur et de Sa volonté, l'enfant Jésus a été soulevée. L'éducation était très simple. Joseph, un esprit élevé de la maison, y compris Marie, étaient tous les deux habillés dans le corps d'un pauvre homme ... Ils ont vécu parmi les pauvres. Langue DO était simple, donc aussi leur réputation ... Jésus a dit: rien n'a été épargné. Il a dû apprendre à vivre et, comme tout autre être humain. Alors que j'avais vu depuis l'enfance mes faiblesses humaines et apprendre à les surmonter, car j'étais un symbole pour l'humanité. Mon âme a été formé par l'Esprit du Père ... Aucun des disciples, je lui ai demandé de venir avec moi avant dans sa famille n'était pas tout ordonné pour le mieux. Tout le monde est allé volontairement avec le Nazaréen, car ils voyaient à travers mon altruisme et par mes discours que j'étais un homme juste des gens ... avec une foi profonde, si bien que je pouvais faire après la volonté de mon Père Tout ce que nous avions besoin pour nos vies et celles des familles, nous avons développé ... Oh reconnaître, avant la victoire sur les ténèbres de la bataille. Chaque âme individuelle doit désormais lutter avec moi pour la victoire de la vie intérieure ... Je vous a précédé, afin que je puisse vous suivre à travers la puissance de Christ est Dieu en vous. Donc suivi l'ordre des commandements! Pour ce qu'il fait au plus petit de mes frères, vous avez fait pour moi. Cette vérité est établie en vous, afin que vous rentrez chez vous et vous pouvez être ressuscité ...

A chaque jour suffit sa peine.

La France pittoresque
Expression : À chaque jour suffit sa peine Ce proverbe s’adresse aux gens qui se préoccupent un peu trop des événements à venir et qui font, en cela, le contraire des indifférents. Effectivement, la vie serait intolérable si, en supportant les peines journalières, on y joignait l’appréhension des peines du lendemain. Voici ce que dit à ce sujet l’auteur latin Sénèque...

lundi 5 novembre 2012

Savez-vous où à grandi George Sand ?

Cathy Inigo Mont Nohant est plus qu'une maison dans laquelle George Sand a longtemps vécu : il s'agit de sa maison de famille. C'est la grand-mère de George Sand, Mme Dupin de Francueil, qui a acheté en 1793 ce petit château. Elle y fit des modifications en attachant une importance particulière au vaste parc qui entoure la demeure et ses dépendances. La jeune George Sand, de son vrai nom Aurore Dupin, y passa son enfance et son adolescence. A l'âge adulte, elle resta profondément liée à sa terre et revint y vivre fréquemment si bien qu'elle devint pour les villageois la "bonne dame de Nohant". Elle y tint d'ailleurs salon en y invitant ses amis artistes comme Liszt, Balzac, Chopin et Flaubert. Delacroix y installa même son atelier durant un temps.

D'où vient le mot "binette" ?

Véronique Lascorz D'où vient le mot "binette" ? On ne sait presque rien de ce Monsieur Binet avant son arrivée comme coiffeur à la Cour. Ses créations capillaires et artistiques furent très vite remarquées lorsqu'il réalisé pour Louis XIV une perruque qu'il portera en février 1662 pouri interpréter le rôle de Phoebus lors d'une fête aux Tuileries. Puis le Roi et ses courtisans mirent à la mode les énormes perruques bouclées et abondantes que Binet fabriquait : bientôt on porta la binette, ce qui donnait une drôle de figure, une drôle de binette. La mode disparut mais le terme se fixa en 1791 avant de passer à l'argot où un dictionnaire le recense en 1848. Source : Des mots qui ont une histoire de Gilles Henry

Histoire des salons littéraires.

Véronique Lascorz Histoire des salons littérraires - Partie 2 Vers le milieu du XVIIe siècle, c’est le salon de Madeleine de Scudéry qui prit de l’importance. Les troubles des deux Frondes ayant dispersé en grande partie les habitués de l’hôtel de Rambouillet, cette écrivaine le reforma dans sa maison de la rue de Beauce, dans le Marais. Là vinrent Chapelain, Conrart, Pellisson, Ménage, Sarrasin, Isarn, Godeau, le duc de Montausier, la comtesse de La Suze, la marquise de Sablé, la marquise de Sévigné, madame de Cornuel, Arragonais, etc. Dans les réunions, qui avaient lieu le samedi, on tenait des conversations galantes et raffinées. On y lisait de petites pièces de vers ; on y discutait les mérites et les défauts des ouvrages parus récemment ; on y commentait longuement, et souvent avec une pointe de bel esprit, les choses de moindre valeur et de moindre importance. Durant ces conversations, les dames travaillaient aux ajustements de deux poupées qu’on nommait la grande et la petite Pandore, et qui étaient destinées à servir de modèles à la mode. Chacun des habitués eut un surnom, presque toujours tiré des romans : Conrart s’appelait « Théodamas » ; Pellisson, « Acanthe » ; Sarrasin, « Polyandre » ; Godeau, « le Mage de Sidon » ; Arragonais, « la princesse Philoxène », Madeleine de Scudéry, « Sapho ». Le plus fameux des samedis fut le 20 décembre 1653, qu’on appela la « journée des madrigaux » : Conrart avait offert, ce jour-là, un cachet en cristal avec un madrigal d’envoi à la maîtresse de la maison qui répondit par un autre madrigal, et les personnes présentes, se piquant d’émulation, improvisèrent à leur tour toute une série de madrigaux. C’est à une autre réunion du samedi que fut élaborée la carte de Tendre, transportée ensuite par Madeleine de Scudéry dans le roman de Clélie. Une autre réunion se tenait chez la marquise de Sablé, quand elle se fut retirée au haut du faubourg Saint-Jacques pour habiter un appartement dépendant du monastère de Port-Royal. « Dans cette demi-retraite, dit Sainte-Beuve, qui avait un jour sur le couvent et une porte encore entrouverte sur le monde, cette ancienne amie de La Rochefoucauld, toujours active de pensée, et s’intéressant à tout, continua de réunir autour d’elle, jusqu’à l’année 1678, où elle mourut, les noms les plus distingués et les plus divers : d’anciens amis restés fidèles, qui venaient de bien loin, de la ville ou de la cour, pour la visiter ; des demi-solitaires, gens du monde comme elle, dont l’esprit n’avait fait que s’embellir et s’aiguiser dans la retraite ; des solitaires de profession, qu’elle arrachait par moments, à force d’obsession gracieuse, à leur vœu de silence. » La comtesse de Verrue, ancienne favorite du duc Victor Amédée II de Savoie, amie des lettres, des sciences et des arts, accueillit également chez elle, à l’hôtel d’Hauterive, une société choisie d’écrivains et de philosophes, notamment Voltaire, l’abbé Terrasson, Rothelin, le garde des sceaux Chauvelin, Jean-François Melon, Jean-Baptiste de Montullé, le marquis de Lassay et son fils Léon de Madaillan de Lesparre, comte de Lassay et bien d’autres qui vinrent se fixer près de chez elle. Ninon de Lenclos tint également, dans sa vieillesse, un salon lorsque des femmes du monde et de la cour, comme Marguerite de la Sablière, Marie Anne de Bouillon, Marie-Angélique de Coulanges, Anne-Marie de Cornuel, etc. vinrent se joindre au cercle de ses admirateurs. Françoise de Maintenon, à l’époque où elle était la femme de Scarron tint également un salon qui acquit une grande notoriété. Dans les salons des hôtels d’Albret et de Richelieu enfin, où se donnaient rendez-vous toutes les personnes de distinction, brillaient Marie de Sévigné, Marie-Madeleine de La Fayette et Marie-Angélique de Coulanges.

Maison natale de Rabelais.

Marie José Millière.
maison natale de François Rabelais