Créé pour vous présenter mon dernier livre,je vous présente 4500 articles sur le thème de mon livre :les Templiers,des sujets ésotériques,des textes rosicrusiens,les mérovingiens, saint-Graal,Nostradamus,Mary Magdalene.Le Baphomet et le Tau, Château de Saumur,la femme dans l'histoire templière. Trésor templier.Histoires, légendes de Belgique,de France et d'Europe et Celtiques. La spiritualité. Développement personnel.
mercredi 28 novembre 2012
Le sceau templier.
Chevalier du Temple Le sceau templier montre deux chevaliers sur un seul cheval.
il existe plusieurs interprétations différentes à propos de la
symbolique de ce sceau. Par exemple, une légende
contemporaine avance que le symbole représente la pauvreté
de l'ordre à son origine, que les templiers ne pouvaient se
permettre qu'un seul cheval pour deux hommes. Pourtant,
la règle de l'ordre depuis le début permet à chaque chevalier
de posséder au maximum trois chevaux, ce qui rend improbable
le fait de voir deux chevaliers partager le même cheval.
Mais au sommet de sa prospérité, l'ordre du temple n'avait
assez de fonds pour équiper qu'une centaine d'hommes en
chevaux. Raison pour laquelle d'ailleurs y avait il beaucoup
de soldats à pied parmi les sergents de l'ordre.
il y a aussi dans ce sceau, l'image du binome, c'est a dire que
un frêre devait veiller sur la vie d'un autre frêre et vice-versa!.
Deux cavaliers symbolisant la double vocation de l'ordre )
Cinquième sceau, 1255.
L'amatelotage, c'est à dire l'obligation de l'entraide et du compagnonnage.
La dualité religieuse et militaire avec une référence explicite
à la geste des quatre fils Aymon, qui s'achève par la croisade
du chevalier Renaud et du moine Maugis enfourchant le même
cheval.
Sans chercher de signification particulière, il faut rappeler
que cette représentation est proche du "janus bifrons"
( deux chevaliers s'abritant derrière le même bouclier )
que l'on retrouve souvent dans l'iconographie religieuse...
Prière du Blanc Manteau.
Griffon d'Argent
LES BLANCS MANTEAUX
PRIERE DU BLANC MANTEAU (Edition du Griffon d'Argent)
« Je les imagine et je les revois encore agenouillés, devant cet horrible bûcher, priant ensemble, attendant que la ‘Grande Lumière’ dispensatrice s’oppose aux ténèbres par toute sa puissance et les invite à s’identifier à Elle…
Mes Frères, vous qui avez quitté les ténèbres de notre monde pour entrer dans le royaume du Père Bon et Tout-Puissant…
Vous qui avez laissé sur cette terre, vos membres atrocement mutilés et vos cœurs emplis d’une intense douleur, veuillez bien poser un regard sur vos serviteurs, qui fuyant comme des lâches l’Inquisition, ne peuvent être à l’égal de votre humble image…
Vous qui nous avez enseigné l’humilité comme une qualité essentielle de notre engagement dans la foi. Par cette quête dans laquelle nous sommes voués à jamais, je vous demande de veiller sur nous et de nous indiquer la voie à suivre dans cette mission que nous nous devons d’accomplir pour le salut et le respect de toutes les âmes. Merci au Père Eternel de Lumière, et aussi à vous mes Frères…
Que cette douce lumière nous apporte la paix de l’esprit, car nous serons comme l’eau qui jaillit de la source, descend de la montagne et donne la vie…Et nous serons comme la pierre qui s’élève sur son socle et supporte le Temple d’Esprit et de Lumière, et nous offre la vie… Alors nous viendrons dans la Lumière, dans une communion divine sur la Roche Sacrée ! »
GRAFITIS TEMPLIERS / PRISON DE DOMME (24)
Des frères mariés.
Templier Veritas
Des frères mariés
Article 52. Si des frères qui sont mariés demandent la fraternité et le bénéfice des prières de la maison, nous vous octroyons de les recevoir de la manière suivante. Qu'après leur mort ils vous donnent la part de leur bien et tout ce qui affèrera. Entre-temps, ils doivent mener une honorable vie et s'efforcer de faire du bien aux frères. Mais ils ne doivent jamais porter des robes blanches, ni les blancs manteaux ; mais si le baron meurt avant sa femme, les frères doivent prendre la part de ses biens, et l'autre part, la dame en aura jouissance pendant toute sa vie. Il ne semblerait pas juste aussi que de tels confrères habitassent dans une maison où les frères ont promis la chasteté à Dieu.
mardi 27 novembre 2012
Fulcanelli : les cahiers.
Fulcanelli : les cahiers
27 novembre 2012
« Les Archives de l’Adepte livrées pour la première fois au public : amateurs éclairés et curieux de la Science. Un ensemble de 6 cahiers avec un album photo du Maître. Associé au nom de son illustrateur Jean-Julien Champagne puis de son élève Eugène Canseliet, le nom de Fulcanelli était jusqu’à présent l’emblème inviolable d’un prestigieux secret, celui de la Pierre Philosophale. En même temps, il s’agissait d’un personnage public à qui « l’autre » science doit de nombreuses avancées spectaculaires. Ces archives font ressortir l’un et l’autre aspect de l’Adepte »
Le « cheval marin » (hippos, campos, en grec) désigne en toute logique la « cavale » (« cabale ») hermétique parcourant la « mer des philosophes » (leur Mercure). Le chant XXVI de L’Odyssée ne nous livre-t-il pas explicitement :
Il y avait le cheval terrestre conducteur des vivants et le cheval marin qui conduisait les morts quand, sous la direction du Mercure psychopompe, armé de sa baguette d’or, ils devaient traverser les courants de l’Océan céleste, les grandes eaux spirituelles mentionnées par la Genèse comme par toutes les cosmogonies.
En outre, l’hippocampe présente la particularité que ce sont les mâles qui portent les oeufs d’où sortira leur progéniture. Ceux-ci exigent pour éclore une parfaite obscurité avant de libérer à terme les jeunes hippocampes qui remonteront ensuite à la surface. Les enfants d’Hermès ont toujours insisté quant à la nécessité de l’obscurité parfaite – notamment à propos du nostoc qui s’apparente à noctis, « la nuit » – pour l’élaboration de l’oeuvre et plus précisément à la naissance du dauphin ou « embryon minéral » à la surface du bain mercuriel, au sortir des délicates « sublimations du second oeuvre ». Le souf re ou germe de l’or philosophique s’élevant alors à la surface du bain ; aussi n’est-ce pas par hasard non plus si le champ héraldique est d’or et de gueules.
Mais comme toujours une autre interprétation s’impose, celle qui lie le Maître à ses travaux scientifiques et dans cette dernière acceptation, l’hippocampe sert à désigner le Maître étalon : à suivre dans les cahiers… Pour ceux qui souscrivent aux 6 cahiers, nous offrons par ailleurs la reproduction de l’emblématique animal marin tel qu’il figure au sein de l’un des prestigieux palais de la République afin d’honorer la mémoire du Maître ... Chacun des six cahiers décrit , documents à l’appui.
L’ouvrage de Louis Guinet est un monument considérable qui dépasse par son ampleur et sa profondeur la vie et l’œuvre de Zacharias Werner. » Ce romantique allemand, franc-maçon enthousiaste, a eu un destin exceptionnel le mettant au cœur d’une Tradition complexe qu’il a très largement utilisé pour son drame théâtral et romanesque. A travers celui-ci les thèmes les plus essentiels de la religion, notamment au travers d e l’évocation d’un christianisme primitif idéal, et de ses liens avec la vie initiatique sont exposés avec une grande clarté et apporte des éclairages inédits sur le rôle réel joué par les templiers.
La pensée et l’oeuvre de Zacharias Werner sont étudiées sous un angle nouveau. Louis Guinet a montré que tout s’ordonne mieux si l’on restitue à son affiliation, en 1792, à la franc-maçonnerie mystique sa véritable place. Est-il besoin de rappeler le rôle qu’elle a joué alors dans toute l’Europe, lassée des prosaïques lumières de la raison raisonnante, particulièrement dans la philosophie religieuse et dans la littérature allemande du XVIIIe siècle ainsi que dans la genèse du romantisme ? Pour dégager signification et portée de l’acte, Louis Guinet le replace dans son vrai contexte, l’histoire de l’ordre, creuset de tous les courants de l’occultisme et de l’hermétisme, foyer de l’irrationalisme et citadelle de l’antirationalisme. Il analyse le contenu maçonnique de l’oeuvre de Werner, symbolisme, rites initiatiques, arithmosophie, attributs et emblèmes, origines alchimiques de certaines formes, influence de la magie sur les loges. Il dégage les grands traits de la philosophie religieuse de l’ordre : millénarisme, catholicisme épuré, éléments théosophiques et piétistes de la gnose maçonnique. Louis Guinet n’a pas de mal à montrer l’influence décisive de la franc-maçonnerie sur la conversion de Werner au catholicisme et sur son ordination. En synthèse on comprend à la lumière de cette somme monumentale la révolution intellectuelle qui s’étendit sur toute une partie de l’Europe du Nord. Les fils de la vallée entendent ainsi répondre aux exigences d’une Tradition qui plonge ses racines dans la sphère de l’Imago Mundi et de la nouvelle Jérusalem attendue autant qu’inventée.
Le moine.
LE MOINE
GUERRIER ET RENEGAT
Chronique Brugeoise
1302
En vue des côtes de la mer, au milieu du village de Lisseweghe, dans le territoire de l'ancien Franc de Bruges, s'élevait la belle abbaye de Doest, remarquable par la bienfaisance des religieux qui l'habitaient, et par leur sainte vie. Jamais un malheureux n'avait invoqué en vain leur assistance. Aussi, ce monastère avait-t-il reçu le nom de Toussaint, sous lequel il est également connu dans les chroniques (L’origine la plus probable de l’étymologie de Doest, ou Tosan par corruption, est Dustan, dont on a fait Doustan et puis Doest. St Dunstan est un des plus grands saints de l’Ecosse).
A l'extrémité d'une des ailes de cet antique bâtiment s'élevait une haute tour carrée, d'origine et de construction militaires, car, datant d'une époque bien plus reculée que le monastère, elle était formée de gros cailloux non taillés, comme les deux tours du château de Douvres, qu'on prétend avoir été bâties par les soldats de César.
Près de ce lieu, qui ne servait qu'à recéler des objets hors d'usage, se trouvait la cellule d'un moine qui vivait d'une manière très-isolée, et semblait fuir ses collègues, dont il n'habitait le monastère que depuis trois ou quatre ans, sans que nul, excepté l'Abbé, sût d'où il était venu.
Depuis quelque temps il était plus sombre que jamais : dans les rares apparitions qu'il faisait parmi les religieux, son œil fixe, sa tête inclinée et ses traits, contractés par la réflexion, semblaient indiquer un homme abîmé dans d'étranges pensées. Comme il avait toujours affecté de fuir l'occasion de se rapprocher d'eux, ou de répondre à leurs avances, les moines avaient fini par n'y plus faire attention et par l'abandonner à sa solitude.
Par une singulière contradiction, dont il faudrait demander le secret au cœur humain : au lieu d'être satisfait d'une conduite en harmonie avec la sienne Guillaume de Saeftinghe (tel était son nom) en paraissait irrité et se montrait encore plus sauvage.
On était au mois de Juin de l'année 1302, et toute la Flandre, en rumeur, savait que Robert, comte d'Artois, à qui Philippe IV, dit le Bel, avait donné le commandement d'une armée de soixante mille hommes, s'avançait avec eux vers Courtrai dans le dessein de subjuguer et de réduire le pays par la destruction.
La colère du roi contre les Flamands comportait avec elle tant d'ironie qu'il avait fait peindre sur les étendards de son armée un balai enflammé. Depuis Douai jusqu'à Lille, les Français ne laissèrent ni arbres, ni maisons, ni châteaux, ni églises debout. L'incendie exerçait partout ses ravages: hommes, femmes, enfants étaient mis à mort. Les monastères surtout éprouvèrent la rage de l'ennemi : les moines furent tués, les religieuses violemment outragées et la profanation des choses saintes portée aux derniers excès. Afin d'imiter le signe peint sur leurs enseignes, les soldats, dit Meyer, attachaient des balais brûlants à leurs piques, et couraient par les campagnes anéantir les moissons.
Ces nouvelles parvinrent au monastère de Doest et y excitèrent la terreur. Guillaume de Saftinghe, réveillé comme en sursaut par l'émotion générale, offrit d'aller à Bruges consulter l'opinion publique. On refusa; mais l'Abbé envoya des émissaires, qui lui rapportèrent que Guillaume de Juliers, appuyé par les bandes de Pierre de Coninck et de Jean Breydel, avait réuni vingt mille hommes, presque totalement composés de Brugeois, des corps de métiers, et de paysans des environs, qui voulaient livrer bataille aux Français, et paraissaient animés de la plus grande ardeur.
Les moines, quoique rassurés par ce rapport, firent quelques préparatifs afin de n'être pas surpris à l'improviste.
Guillaume de Saeftinghe qui, pendant quelques jours, s'était mêlé aux conversations de la communauté, et informé de tout avec anxiété, ne paraissait plus. On crût qu'il était retombé dans sa mélancolie ordinaire, et on y songea peu. Quel fut l'étonnement général, lorsque le cèllerier vint avertir qu'il avait disparu, emmenant avec lui deux chevaux du couvent !
En effet, cet homme extraordinaire, retrouvant son énergie au moment du danger, avait résolu de se faire tuer, ou de s'affranchir, par une puissante diversion, des idées qui l'obsédaient. Il se rendit donc à Bruges, vendit un des chevaux pour acheter des armes, et se mit dans les rangs du corps d'armée commandé par Guillaume de Juliers.
Ce fut lui qui conseilla à de Coninck de faire creuser entre Courtrai et l'abbaye de Groeningue, plusieurs excavations profondes qu'on recouvrit avec des roseaux et des branches d'arbres, et au-dessus desquelles on plaça du gazon, de sorte que le terrain semblait une plaine cultivée. Ce stratagème réussit au-delà de toute espérance. L'armée flamande n'avait que fort peu de cavalerie, et pas plus de trente cavaliers nobles; au lieu que dans la nombreuse cavalerie française on comptait plus de deux mille gentilshommes. Il pouvait résulter de cette disproportion un avantage d'autant plus grand pour les Français, que si les troupes flamandes se composaient de gens courageux, ils étaient peu instruits au métier de la guerre, et la plupart seulement armés de lances, d'arbalètes et de gros bâtons noueux, garnis d'un fer pointu ; mais tous étaient décidés à mourir plutôt que de reculer, et ils puisaient de nouvelles forces dans cette résolution.
Le 11 Juillet, les deux armées se trouvèrent en présence. L'aile droite des Flamands était sous les ordres du chevalier de Coninck, et la gauche avait pour chef le chevalier Breydel. Maîtres d'une position favorable, ils avaient, à l'Orient, la rivière de la Lys; de profonds et larges fossés à l'Occident; et le Midi, vers lequel devait commencer l'attaque, offrait les pièges dont nous venons de parler.
Coloré par les premiers rayons de soleil, l'horizon semblait rouge et enflammé, les feux du jour naissant inondaient la campagne, pure et fraîche encore sous la rosée matinale; de tous côtés on ne voyait que piques étincelantes, soldats, chevaux et chariots en mouvement. C'était un bruit confus, semblable à celui des flots d'une mer agitée.
L'ordre avait été donné à une partie des Flamands de se placer devant le terrain creusé, et de lancer des traits sur l'ennemi.
A neuf heures du matin, disent les Annales contemporaines, l'armée française, qui semblait un monde de soldats, répondit à l'attaque. Un nuage de poussière obscurcit l'air et vint envelopper les combattants. La confusion, le carnage et la mort exerçaient leurs ravages. Les avant-postes brugeois se replièrent devant l'ennemi, qui se précipitait sur eux avec impétuosité. Cette ruse leur réussit d'autant mieux qu'il faisait un temps sec, où le soleil n'éblouissait pas moins que la poussière. Aussi l'infanterie française vint se jeter dans les ravins habilement dissimulés, et la cavalerie, voyant tomber ceux qui les devançaient, les crut tués et leur passa sur le corps, en s'écrasant mutuellement.
Les Flamands firent alors volte-face, ce qui mit d'abord le désordre parmi les Français, et une lutte terrible s'engagea. Les cris de joie des vainqueurs, les déchirantes plaintes des mourants, le bruit des armes, retentissaient de toutes parts. La terre, où le sang ruisselait par torrents, semblait gémir sous l'amas des cadavres. Dans les rangs confondus et en désordre, on ne trouvait plus que massacre, fureur et désespoir.
Non moins terrible qu'infatigable, apparaissait toujours au plus fort de la mêlée Guillaume de Saeftingue : monté sur un cheval fougueux, armé jusqu'aux dents et l'œil enflammé, il se jetait en désespéré sur les Français. Il culbuta plus de quarante cavaliers, rien ne lui résistait et il tua de sa main, dit-on, jusqu'à cinquante hommes. Il avait conservé les habits de moine, et excitait d'autant plus l'étonnement général sous ce costume, que différant d'ailleurs des plus farouches guerriers, qu'il éclipsait à tant de titres, il ne prononça pas une seule parole, pendant toute la lutte, où mille cris animaient ou terrifiaient les autres combattants.
Malgré ce premier échec des Français, la bataille fut des plus opiniâtres, car, nombreux, braves et bien armés, ils combattaient comme des lions. Néanmoins les Flamands qui, pour la plupart, ainsi que nous l'avons dit, n'avaient que des lances, des fourches ou des haches, ne perdirent point leur avantage. Enfin, vers le soir, le sort de ce terrible combat fut décidé, et l'armée française mise en déroute. Un grand nombre d'hommes, précipités dans la Lys, y perdirent la vie.
On trouve dans les écrits de l'archevêque de Florence, Antonin, et chez d'autres chroniqueurs du temps, que ce jour-là furent tués six mille cavaliers, la fleur de la noblesse et des preux de toute la France, et plus de douze mille gentilshommes.
Le comte Robert, chef de tant de braves, percé de trente coups d'épée, eut le bras droit coupé, et ce membre fut porté comme un trophée au milieu des combattants. Guy de Saint-Paul, frère du comte de Châtillon, gouverneur de Flandre, opéra sa retraite seulement avec vingt mille hommes, restes d'une belle et superbe armée qui en avait compté plus de soixante mille.
Le fils aîné du comte de Flandre, voyant ses troupes harassées de fatigue, les laissa camper sur la plaine. Il fit demander le moine courageux qui avait tant contribué à la gloire de cette mémorable journée; mais on ne put le retrouver.
Saeftinghe avait en effet repris le chemin de son couvent, dont l'Abbé, qui connaissait probablement le mystère de son existence, lui fit de grands reproches. Guillaume, cruellement désappointé et ne pouvant contenir sa colère, se jeta sur lui et l'aurait tué, avec un couteau qui lui tomba sous la main, si le Prieur, accouru au bruit de l'altercation, n'eût détourné le coup. L'Abbé s'élança hors de la chambre en criant à l'agresseur : Souviens-toi de la nuit de Noël, il y a six ans! Anathème ! Tout sera divulgué... !
Celui-ci, que ces mots avaient paru terrifier, saisit à la gorge le Prieur, qu'il jeta mort à ses pieds, et poursuivit l'Abbé qui, tout en fuyant, appelait à son secours la communauté.
Le meurtrier, ayant eu le temps réfléchir aux conséquences de son action, et persuadé que toutes les issues du monastère étaient gardées, alla s'enfermer dans la tour contiguë à sa cellule, et dont nous avons fait mention au commencement de cette histoire. Il entassa devant la seule porte de sa forteresse tout ce qui lui vint sous la main, et s'y trouva dans une position presqu'inexpugnable. Alors il monta sur les créneaux, bien résolu de se défendre jusqu'à la mort, ou d'obtenir une capitulation, et il détacha avec son épée les dalles du pavé pour s'en faire des moyens de défense.
Après avoir réuni à ses moines un grand nombre de paysans, l'Abbé fit assiéger la tour; mais Guillaume de Saftingue, leur lança avec tant d'adresse et de vigueur les pierres qu'il avait amoncelées, qu'il leur, blessa beaucoup de monde, et leur fit prendre la résolution d'aller demander du secours à Bruges.
Messires Jean Breydel et Pierre de Coninck furent affligés d'une telle communication à cause de la valeureuse conduite du coupable, à la bataille de Groeninghe. Néanmoins, ils vinrent à Lisseweghe, avec deux cents hommes armés, prêter main-forte aux moines; mais ils résolurent d'employer l'adresse pour s'emparer de Guillaume, afin de l'emmener à Bruges et de remettre son sort à la décision du comte Guy de Flandre.
Ayant eu une explication avec lui du haut de la tour, ses anciens frères d'armes l'excitèrent à parlementer et à se fier à eux ; alors il se rendit aux soldats , qui le conduisirent à Bruges, en assurant les moines que justice serait faite.
Là, on le mit au Steen, prison de la ville, jusqu'à ce que le fils du comte fut averti. Mais le lendemain, lorsqu'on allait le chercher pour l'amener devant lui, on ne le trouva plus et l'on ne put savoir ni comment, ni par quelle route avait eu lieu son évasion.
Meyer rapporte qu'on apprit plus tard qu'il était allé par mer en Syrie et avait abjuré sa religion ; et que, chez les Musulmans, pour prix de sa rare et haute valeur dans les combats, le sultan lui avait donné un grade dans ses Janissaires.
On sut aussi qu'après quelques années de cette nouvelle et active existence, où le tumulte des camps avait pu soustraire Guillaume de Saeftinghe à la sombre mélancolie qu'avait entretenue l'indolence du cloître, il sentit renaître en lui les idées qui l'obsédaient comme un remords, et qu'afin de s'y dérober , il profita d'un jour où il était de garde sur une galerie extérieure du Harem, pour se jeter dans les Dardanelles, où le suicide devint, pour un tel homme, la plus naturelle application du finis coronat opus.
*
La statue de Guillaume de Saeftinghe à Lissewege
(Photo Charles Saint-André)
Notes finales
1) Henri Conscience, dans son roman historique « Le Lion des Flandres » paru en 1838, affirme que c’est Saeftinghe lui-même qui coupa le bras du chef de l’armée française, Robert d’Artois.
2) Les « éperons d’or » qui ont donné leur nom à cette fameuse bataille étaient portés par les chevaliers français. A la fin de ce 11 juillet mémorable, les Flamands et leurs alliés wallons en ramassèrent un grand nombre sur le champ de bataille et les suspendirent dans l’église Notre-Dame de Courtrai. Philippe le Bel reprit les éperons d'or deux ans plus tard le 18 Août 1304 à l'occasion de la bataille de Mons-en-Pevèle, où il prit sa revanche sur les milices flamandes. La Flandre conservera son autonomie mais sera condamnée par le roi de France à de fortes amendes. Les éperons d'or furent alors transférés à la cathédrale de Dijon.
3) La bataille des Eperons d'Or, Guldensporenslag en flamand, est mieux connue en France sous le nom de "Bataille de Courtrai".
Sources Charles de Saint-André.
Godefroid de Bouillon.
La kermesse ou ducasse de Mons
Dessin de Schoonjans (ca 1850)
La ducasse (dédicace) de Mons en Hainaut, qui a été reconnue comme chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité par l'UNESCO en 2005, comporte plusieurs éléments religieux, folkloriques et légendaires : le Jeu de sainte Waudru, la descente de la châsse de sainte Waudru, la sortie du Car d'Or, la remontée de la châsse, et enfin le Jeu de saint Georges ou combat de saint Georges et du dragon (nommé Doudou à Mons).
La légende du combat de saint Georges contre le dragon, rapportée entre autres par Jacques de Voragine dans sa « Légende dorée », est fort connue. Mais ce qui l’est moins, c’est que cette légende de saint Georges, à Mons en tout cas, recouvre une autre légende, locale celle-ci, dans laquelle un dragon est vaincu par un chevalier hennuyer, Gilles de Chin.
Je vous propose de la découvrir, par la plume de Jacques Albin de Plancy…
Charles Saint-André
*
Godefroid de Bouillon
Chroniques et légendes, 1095-1180
Jacques Albin S. Collin de Plancy
1842
(Extrait)
XXXIII. LA LÉGENDE DE GILLES DE CHIN ET DU DRAGON.
L'incrédulité matérielle et mathématique du dix-huitième siècle, cette incrédulité orgueilleuse et vaine, qui, dans ses fanfaronnades se vantait de ne croire que ce qu'elle pouvait comprendre, lorsqu'elle comprenait si peu de choses, lorsque les sens de l'homme, le sommeil, les songes, l'instinct des animaux, le travail de la chenille, la structure d'un insecte, le tissu d'un brin d'herbe l'arrêtaient à chaque pas, ce dédaigneux millième d'intelligence qui voulut mettre au néant tout ce qu'il ne pouvait tenir dans ses mains grossières, l'incrédulité nia les dragons, parce qu'elle n'en voyait plus; comme si les Anglais, qui ont détruit les loups dans leur île, refusaient d'en reconnaître l'existence; comme si l'avenir avait le droit de ranger parmi les fables le castor, le chamois, la baleine, dont les races vont périr!
Une foule de monuments prouve qu'il y eut autrefois des dragons; beaucoup de saints, animés de ce courage que donne la foi chrétienne, beaucoup de chevaliers, enflammés de cette ardeur qui s'en va depuis longtemps, les combattirent; et je ne vois pas comment on douterait par exemple du dragon de l'île de Rhodes, que Dieudonné de Gozon défit avec tant de gloire.
Le dragon de Wasmes ou de Mons n'offre rien de plus incroyable. S'il vous plaît d'en rejeter la légende, parce que des idéologues au dernier siècle ont traité les dragons de chimères, nous vous rappellerons qu'à leur grande confusion, les travaux des Cuvier, dans la géologie, ont retrouvé les dragons, les géants ; qu'ils y retrouveront bien autre chose; car la terre est un livre, dont nous n'avons ouvert encore que le premier feuillet.
Nous ne vous parlerons pas ici des dragons que vainquirent saint Romain de Rouen, saint Marcel de Paris, saint Derien , saint Julien du Mans, saint Pol de Léon. Nous sommes persuadés que, dans des siècles où le merveilleux était cher, on a exagéré ces récits. Nous ne prétendons pas défendre ce qui est absurde: ainsi nous ne croyons pas que les dragons dont parlent Possidonius et Maxime de Tyr aient couvert de leur corps, l'un un arpent et l'autre près de deux bonniers de terrain. Mais nous pensons qu'il n'est pas défendu de croire à la brillante aventure de Gilles de Chin dans les marais de Wasmes, parce qu'elle nous semble appuyée, et qu'elle ne nous présente rien d'impossible, pourvu qu'on passe au récit quelque peu d'exagération. Voici la légende:
En l'année 1152 , pendant que le Hainaut prospérait sous le gouvernement de Baudouin IV, surnommé le Bâtisseur, il survint en ce pays un rude et puissant fléau, qui causa grande désolation. C'était un cruel et monstrueux dragon, qui avait son repaire en une excavation aujourd'hui comblée, sur le penchant d'une des deux collines où est bâti le village de Wasmes. Il s'élançait, des marais qui entourent ledit village, dans toute la contrée, et venait jusqu'aux portes de Mons, dévorant les troupeaux, poursuivant les hommes et les jeunes filles, et empoisonnant tout de son haleine. On l'appelait le dragon-gayant (ou géant, ce qui est la même chose en langage montois) à cause de sa grandeur démesurée, laquelle, dit-on , était de vingt-cinq aunes, ou environ cinquante pieds. Sa peau écailleuse et dure comme fer était d'un gris sale et verdâtre; sa tête armée d'une mâchoire immense, avec trois rangées de dents, et si ouverte qu'elle pouvait avaler un homme de moyenne taille. Il avait d'énormes pattes, de pesantes griffes, de larges oreilles pendantes et de grandes ailes à la manière des chauves-souris, dont il se servait, non pour voler, mais pour hâter sa marche. C'était une laide et hideuse bête; et la désolation s'étendait par tout le comté de Hainaut.
On fit, par ordre de Monseigneur Baudouin IV, des cris et proclamations pour engager les vaillants hommes à combattre le dragon; de hautes récompenses furent promises à celui qui le tuerait; et pendant que le comte Baudouin offrait au vainqueur la seigneurie de Germignies, le bon sire Guy de Chièvres, dont les domaines étaient fréquemment dévastés par le monstre, s'engageait, par serment juré devant Notre-Dame-de-Douleur à Wasmes, à donner au libérateur du pays la main de sa fille Ida, qui était la plus belle demoiselle de tout le Hainaut.
Plusieurs bons chevaliers, excités les uns par l'honneur, les autres par l'attrait des récompenses promises, tentèrent la périlleuse aventure; mais aucun ne reparut.
Personne n'osait plus affronter le monstre, quand le jeune et vaillant chevalier Gilles de Chin, ayant vu à Mons la gentille Ida, que son père avait amenée à la cour de Baudouin IV, en devint tout subitement si épris, qu'il fit vœu de tuer le dragon pour la mériter. Il s'en découvrit à Ida, dont le cœur s'enflamma aussi pour un seigneur si beau et si brave; elle trembla pour lui, et l'amour lui inspirant de sages avis, elle donna au chevalier de bons conseils , qu'il ne manqua pas de mettre à profit..
Et premièrement, il fit faire en osier un immense mannequin, de la forme et grandeur du dragon, le couvrit d'une toile peinte de la même couleur, et dressa ses deux bons chiens Aldor et Gontar, au moyen de leur curée qu'il recelait tous les jours dans les flancs de la machine, à venir l'attaquer et la déchirer sans peur. Des serviteurs, logés dans les pieds du dragon d'osier, le faisaient mouvoir, agitant avec des ressorts et des cordes son horrible tête et sa queue énorme, tandis que Gilles de Chin, sur son cheval favori, caracolait alentour, pour accoutumer aussi son destrier à la vue et aux mouvements du dragon.
Tout cela se fit en secret; ces sages apprêts durèrent six mois, pendant lesquels le monstre continuait à dévaster la contrée, sans que nul parût songer à autre chose qu'à fuir.
Quand Gilles de Chin reconnut que ses chiens et son cheval ne lui manqueraient pas, dans le duel terrible qu'il allait provoquer, il brûla son mannequin; et se présentant devant le comte de Hainaut, il lui demanda la permission d'aller combattre le monstre. Toute la cour, le voyant si jeune et si beau , et se rappelant ses beaux faits en Palestine, où il avait combattu, s'affligea d'avance de sa perte; Baudouin fit ce qu'il put pour le détourner d'un projet si téméraire. Mais, à la grande surprise du Comte et du seigneur de Chièvres, Ida, qui n'avait que seize ans, se leva tout à coup, et jetant son écharpe à Gilles de Chin:
— Allez, bon chevalier, dit-elle; et par Dieu et Notre-Dame, vous sauverez le Hainaut.
Gilles prit l'écharpe, la mit à son cou, et s'écria:
— Par le saint nom du Seigneur! par saint Michel et saint Georges! par sainte Waudru notre patronne et par Notre-Dame-de-Wasmes, je jure de ne rentrer dans Mons que vainqueur du dragon.
Toute l'assistance répondit: —Ainsi soit-il. Tout le monde se leva; et Gilles, au milieu de toute la cour, fut conduit jusqu'à la porte du Rivage. Il était monté sur son bon cheval, bardé de fer, escorté de ses deux fidèles chiens, Aldor et Gontar, que protégeaient de larges colliers à longues pointes; Gilles lui-même, vêtu d'une solide cuirasse, le casque d'acier en tête, chaussé de bottes d'airain, portait sa grande lance, et la vaillante épée avec laquelle déjà il avait tué en Palestine un crocodile et un lion. L’écharpe d'Ida flottait à son cou, croisée par une courroie verte qui soutenait son écu, aux armes mêlées de Chin et de Coucy, qui étaient les siennes, de Berlaimont et de Chièvres, qui étaient celles de sa dame. Il était suivi de ses quatre écuyers ou serviteurs, vêtus de rouge et montés sur de petits chevaux blancs.
Après qu'on eut fermé les portes de la ville, toute la cour et les bourgeois montèrent sur les tours, pour être spectateurs du combat. Les cloches ébranlaient les clochers; dans toutes les églises, les prêtres, les religieuses et les moines priaient au pied des autels. On était à la fin d'octobre 1153. Gilles se rendit d'abord à Wasmes; se mettant à genoux devant la sainte image de Notre-Dame, il ne voulut combattre qu'après avoir imploré l'assistance de la mère de Dieu. Alors se sentant pénétré d'un bon courage, il commanda à ses écuyers de l'attendre à cheval devant la chapelle, et de ne venir qu'à son cri.
Il s'avança donc seul avec ses deux chiens, vers le repaire du dragon. Aldor et Gontar, ardents et animés à la voix de leur maître, emplissaient les airs de vastes aboiements. Le monstre les entendit; il parut, siffla, lança des éclairs de ses yeux flamboyants, déploya ses larges ailes, agita sa queue tortueuse et ses lourdes oreilles, et vint comme un torrent au chevalier, qui s'étant signé prit sa lance et poussa son bon cheval par bonds inégaux.
Le monstre ouvrait son énorme gueule souillée de sang et d'écume; et le destrier de Gilles commençait à s'étonner, quand l'intrépide Aldor et le courageux Gontar, se jetant aux flancs du dragon, surpris mais furieux de ne pouvoir les entamer, le forcèrent pourtant à tourner la tête. En ce moment Gilles lui enfonça sa lance dans la gorge: il en jaillit un sang noir et empoisonné; le dragon hurla d'une voix formidable, se retourna sur le jeune seigneur et fit un bond si puissant, que le cheval de Gilles recula.
Et peut-être, sans un secours merveilleux que quelques-uns attribuent à Ida de Chièvres, mais que d'autres considèrent comme une intervention plus élevée, le chevalier eût-il succombé. Une jeune et blanche pucelette parut tout à coup, tenant en main une petite lanterne. Elle jeta devant le cheval de Gilles un fagot d'épines. Le chevalier, le relevant de la pointe de sa lance, l'enfonça dans la gueule du dragon, dont les deux chiens étaient parvenus à déchirer les flancs. Alors la vaillante jeune fille mit le feu au fagot. Le monstre se débattit de ses ailes et de sa queue, déracina les arbres voisins et fit frémir la terre de ses bondissements. Gilles, ne se troublant point, sauta de cheval, saisit le moment pour se précipiter sous le monstre et lui plongea sa longue épée dans le cœur, au seul endroit où sa peau était pénétrable. Après quoi, il remonta sur son bon coursier, siffla ses fidèles chiens, rappela ses écuyers; et tandis que le monstre expirait, il chercha la pucelette qui avait disparu.
On avait vu tout ce combat, du haut des tours de Mons. Dès que le chevalier eut repris le chemin de la ville, escorté des bonnes gens de Wasmes et des villages voisins, qui chantaient ses louanges et fêtaient ses chiens et son cheval, il vit venir à sa rencontre toute la cour de Hainaut, tout le clergé et tout le peuple de Mons, avec les bannières et les instruments de musique. Ce fut une grande fête. Les deux chiens de Gilles marchaient à ses côtés, l'un fier et se dressant comme un vainqueur, l'autre persuadé sans doute que son maître venait d'échapper à un grand péril et ne cessant de lui adresser, tout en suivant le chemin, de bons et tendres regards, tous deux semblant reconnaître, ainsi que le palefroi, qu'ils avaient mérité les caresses et les honneurs dont les comblait la multitude.
Gilles donna son cheval et ses chiens à la ville de Mons, qui les nourrit et les choya honnêtement. Il épousa Ida de Chièvres, devint chambellan de Hainaut, conseiller du Comte, seigneur de Berlaimont, Sart, Germignies et autres lieux, et laissa un nom qui ne périra point dans les Pays-Bas.
Jusqu'à la fin du dernier siècle, on faisait le 12 d'août avec grandes cérémonies, dans l'abbaye de Saint-Ghislain , le service funèbre de Gilles 1; et tous les ans, la ville de Mons fête encore, le dimanche de la Trinité, le souvenir de sa grande victoire. Des accessoires burlesques se sont joints, il est vrai, aux représentations anciennes. Un immense dragon d'osier, que des hommes cachés font mouvoir, est promené par la ville; un chevalier, couvert de fer et vêtu à l'antique, le poursuit à cheval. Il représente Gilles de Chin.
Les chiens ne sont pas oubliés; les écuyers les représentent , équipés singulièrement dans de petits chevaux de Frise en carton; on les appelle les chins-chins; le dragon , par antichrèse sans doute, se nomme le Doudou. La pucelette y figure. Mais nous ne savons pas pourquoi on y introduit des diables, des hommes sauvages et des chabourlettes ou jeunes paysannes qui font le lumeçon (limaçon en patois de Mons) tournoyant autour du monstre, vaincu finalement par Gilles de Chin.
Cette mascarade attire souvent à Mons une grande affluence de curieux.
Vous pouvez voir, à la Bibliothèque publique de Mons, la statue ancienne de Gilles de Chin; à ses pieds est un de ses chiens; on a sculpté aussi la tête du dragon, qui a des traits de ressemblance avec celle d'un grand crocodile. Ce qui a fait dire à des critiques que le Doudou était un de ces monstres, tué en Egypte par Gilles de Chin, lequel avait fait la Croisade. D'autres ont prétendu que Gilles avait vaincu un soudan, dont le Doudou ne serait qu'une altération. Quelques-uns l'ont confondu avec un autre Gilles, qui occit Thierry d'Avesnes, de qui ils font un brigand pour consolider leur système. Il en est enfin qui soutiennent que la légende de Gilles est une allégorie, qu'il dessécha tout simplement un marais, parce que Droog, d'où est venu dragon, disent-ils, signifie en flamand sec. Mais on n'a jamais parlé flamand à Mons. Il en est enfin qui appliquent l'allégorie à quelque idole, que Gilles, dont ils font un saint, parvint à renverser. Quoi qu'il en soit, n'allez pas émettre ces doutes dans les nombreux cabarets qui, autour de Wasmes (où l'on fait aussi la procession du dragon), portent, en mémoire de Gilles de Chin, l'enseigne de l'Homme de Fer.
Inscription à :
Articles (Atom)