lundi 21 janvier 2013

Grand Place opération alchimique.

Grand-Place - suite de la première opération

Pour être complet sur la première opération, ( cf article précédent ), il reste à explorer les façades de la maison du paon et de la maison du heaume.

maisons_paon_heaume



L'enseigne de la maison du paon est située au balcon du premier étage:
paon



En alchimie, le paon qui fait la roue symbolise le vitriol ( acide sulfurique ).
Extrait d'un article de wikipedia sur le vitriol:
" Les rosicruciens donnent au terme « vitriol » une signification ésotérique, en l’interprétant comme un acronyme : Visita Interiora Terrae Rectificandoque Invenies Occultum Lapidem qui signifie « Descends dans les entrailles de la terre et en distillant (littéralement: en rectifiant) tu trouveras la pierre cachée » (les rosicruciens voient dans cette « pierre cachée » le « moi profond » de l’initié).6 Cette phrase est encore utilisée de nos jours dans les rituels de certaines sociétés initiatiques, en particulier la franc-maçonnerie. On peut remplacer les derniers mots par Oleum Limpidum « une huile limpide », ce qui est plus proche de l'objet de la présente notice. Quoi qu'il en soit, la préparation des premiers alchimistes consistait à chauffer des sulfates naturels à température élevée, puis à dissoudre dans l'eau le trioxyde de soufre ainsi formé."
On retrouve le paon sur la planche 3 du "mutus liber " ( livre muet des alchimistes ) :
motus_paon






Quant-à la maison dite " le heaume ", elle possède deux enseignes représentant un groupe d' enfants.
En alchimie, le heaume symbolise l'acier des philosophes qui est obtenu à la fin de la première opération.
heaume01



heaume02



La représentation d'enfants n'est pas innocente.
Dans un ouvrage de Trismosin, précepteur de Paracelse, on peut lire que " l'alchimie est par excellence comparée aux jeux des petits enfants parce que tout art est justement nommé jeu: ludus puerorum "
A suivre
21:20 Écrit par jb dans Général |

La Grand Place opération alchimique.

Grand-Place - La première opération alchimique

Après être passé devant la fontaine des trois pucelles, le "cherchant" se dirige vers la Grand-Place par la rue au beurre.

rue_au_beurre



Il passe devant la maison dite " notre dame de la paix " et peut admirer l'enseigne . C'est un rappel pour le profane qui aurait oublié de visiter l'église St-Nicolas et en particulier la chapelle consacrée à Maria Pacis. Son ventre est orné d'un soleil rayonnant symbole de l'or. Deux cornes d'abondance l'entourent. Elles signifient la réussite du Grand-Oeuvre.

dame_paix


Remarquez les deux rameaux d'acacia à gauche. L'acacia est le symbole solaire de renaissance et d'immortalité. Cet arbustre est fait d'un bois presque imputrescible. Il aurait été utilisé pour la fabrication de l'Arche d'alliance.
acacia_pacis



La maison suivante est la maison de l'âne. Hélas, l'enseigne a disparu.
maison_ane



On retrouve la figure de l'âne dans le traité d'alchimie "Della transmutatione metallica" de Giovanni Battista Nazari:
ane_apulee



L'âne représente le profane qui doit brouter les roses pour se transformer en homme ( livre des métamorphoses d' Apulée ).
Il tourne le dos à la corne d'abondance, car il n'est pas encore initié au grand oeuvre. Notre âne joue de la flûte. Il est insouciant comme les singes qui forment une ronde. Le singe en alchimie symbolise le profane inconscient, l'apprenti sorcier.
Tout le monde se souvient de l'histoire illustrée musicalement par Paul Dukas et du dessin animé réalisé par Walt-Disney. Cette histoire nous rappelle que l'apprenti prend des risques s'il n'est pas suffisamment initié et qu'il veut aller trop vite en l'absence du maître. Dukas s'est lui-même inspiré de la ballade de Goethe - alchimiste s'il en est...( voir archive arte:http://archives.arte.tv/hebdo/archimed/19990330/ftext/suj...)
Je vous invite à écouter tout en continuant notre périple:
http://www.deezer.com/listen-2743462
La symbolique de l'âne se retrouve dans d'autres contes initiatiques. Pinocchio fut transformé en âne pour avoir préféré le pays des jouets à l'école. Or cette marionnette en bois avait à suivre l'enseignement de la fée bleue pour se transformer en petit garçon en chair et en os. L'alchimiste cherche aussi à se transformer et en tant que profane il risque de rester un âne s'il ne persiste pas dans sa quête.
Il n'y a pas si longtemps, l'élève récalcitrant était coiffé d'un bonnet d'âne pour souligner son indiscipline.
Mais l'âne est aussi l'animal compagnon de St-Nicolas ( patron des alchimistes ). Il aide le saint homme à transporter les jouets destinés aux enfants sages.
C'est encore l'âne que l'on retrouve dans la crêche traditionnelle chrétienne. Il aidera la sainte famille lors de l'épisode de la fuite en Egypte et c'est monté sur une ânesse que Jésus fit son entrée à Jérusalem.
Avançons dans notre promenade initiatique:
La maison suivante au numéro 38 est la maison "Sainte Barbe". C'est la patronne de tous les métiers liés au feu. Nous l'avons déjà rencontré dans l'église St Nicolas. L'enseigne est de style moderne:
maison_ste_barbe



sainte_barbe_38



Cette enseigne pourrait nous indiquer qu'il est temps d'allumer l'athanor ( four des alchimistes ).

La maison du chêne et la maison du petit renard sont sous le même toit:
maison_chene_renard

Malheureusement, les enseignes ont disparu.
La symbolique du chêne n'est pas celle qu'on croit. En alchimie, le chêne représente le tonneau dans lequel la matière première est mise à pourrir. Quant-au renard, il symbolise le soufre. Le fait que ces deux maisons partagent le même toit peut laisser à penser qu'il faut mélanger le soufre à la matière première fermentée.

A suivre...


22:31 Écrit par jb dans Général | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : grand-place, ane, sainte barbe, alchimie

Notre-Dame du Sablon.

Notre Dame du sablon - les vitraux


Les vitraux de l'église du Sablon sont de toute beauté. Ils furent détruits une première fois lors d'une tempête de grêle le 25 mai 1513. Puis une nouvelle fois le 12 août 1763. On attribue quelques vitraux actuels à un vitrailleur brugeois: Samuel Coune. Les oeuvres furent réalisées vers 1861. Mais d'autres datent de plus tard comme un vitrail consacré à la guerre de 1914 et attribué à Ganton-Dufouin en 1920.
A admirer en cliquant sur les imagettes ci dessous:
P1000582P1000583P1000584P1000585
P1000586P1000587P1000588P1000589
P1000590P1000591
P1000593P1000594P1000595P1000596
P1000597P1000599P1000600P1000601
P1000602
20:40 Écrit par jb dans Général | Lien permanent | Commentaires (3) | Envoyer cette note | Tags : bruxelles, vitrail, notre dame du sablon

La légende de Notre-Dame du Sablon.

La légende de Notre Dame du Sablon - deuxième partie

En visitant le musée d'art et d'histoire, j'ai retrouvé une tapisserie qui illustre la légende de la vierge à la barque ( pour l'histoire voir première partie dans un article précédent ).
C'est en 1516 que François de Tour et Tassis commanda 4 tapisseries sur le thême de la légende. Les cartons furent réalisés par Bernard Van Orley.
P1000643



Comme c'était l'usage à l'époque, le commanditaire en profita pour se mettre en scène dans les trois épisodes de l'histoire. On le voit agenouillé et tendant un message à chaque fois au personnage le plus important du volet. ( cliquer sur l'image pour une vue détaillée )
Il est vrai que la famille de Tour et Tassis était l'une des plus puissances de Bruxelles. Elle tenait sa fortune de l'exploitation de la première poste internationnale.
Le volet de gauche illustre l'arrivée de Béatrice Soetkens portant le précieux objet dérobé dans une église d'Anvers. Elle est accueillie par le duc de Brabant ( probablement Jean III ) et les plus grands notables de la ville. Remarquez qu'il porte le collier de l'ordre de la toison d'or.
P1000646



Au centre une procession conduit la Vierge vers l'église du Sablon. Cet évènement est à l'origine de l'Ommegang qui commença en 1359.
P1000643middle

Le volet de droite montre l'intérieur de l'église ainsi que l'autel dédié à la Vierge. La gente dame au premier plan est peut-être Jeanne de Brabant fille de Jean III.
P1000645
19:22 Écrit par jb dans Général | Lien permanent | Commentaires (1) | Envoyer cette note | Tags : sablon, tapisserie, de tour et tassis, van orley |

La Grand Place de Bruxelles alchimique.

La Grand-Place de Bruxelles alchimique - 6ième partie - La fontaine des trois pucelles

Suite de la 5 ième partie
La fontaine située rue au beurre au sortir de l'église St Nicolas mérite notre attention:
3pucellesnew



En fait, elle n'a rien à voir avec la fontaine qui était au même endroit au 16 ième siècle et qui rappelait à l'initié la quête alchimique de l' élixir de longue vie.
Voici une gravure de la fontaine qui était en place en 1579: la fontaine des trois pucelles:
fontaine-des-3-pucelles



Cette gravure rappelle l'épisode de la profanation des vêtements de l' église St Nicolas par les Hollandais calvinistes.
Cette fontaine était constituée de trois niches abritant chacune une statue de femme nue . L'eau de la fontaine jaillissait par leurs seins.
Voilà un parallélisme saisissant avec une gravure tirée d'un traité d'alchimie de 1693: Le lait de la vierge ou suc mercuriel symbolise l'antimoine.
3pucellesv3


Ou cette autre gravure sur la fontaine mercurielle:
fontaine mercurielle

A suivre
20:24 Écrit par jb dans Général | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : st nicolas, alchimie, fontaine des trois pucelles

La Grand Place de Bruxelles alchimique.

La Grand Place de Bruxelles alchimique - 2ième partie

Comme expliqué dans mon premier article le chiffre sept est récurrent dans l'histoire de Bruxelles. Mais cela ne suffit pas à prouver que la Grand-Place soit un grimoire alchimique à ciel ouvert. Il faudrait que la construction des édifices ait été gérée par un groupe d'initiés veillant à la mise en place de la symbolique alchimique sur les diverses façades. Jean van Win, dans son livre " Bruxelles maçonnique" prétend que c'était impossible, vu le nombre d'intervenants sur les différents chantiers.
C'est vrai que la Grand-Place d'aujourd'hui est le résultat de nombreux travaux qui s'échelonnent sur différentes époques. La plaque commémorative qui se trouve sous les arcades de la maison de l'étoile en témoigne:
P1010059



Il existe cependant dans l'histoire de la Grand-Place un moment privilégié où il aurait été possible de concevoir un plan d'ensemble puisqu'en 1695 le maréchal de Villeroy ( le plus stupide des officiers de l'armée de Louis XIV ) bombarda le centre de la ville. Comme la plupart des maisons de la Grand-Place étaient construites en bois, un énorme incendie acheva d'anéantir le lieu.
Gplace_1695



Pour des infos complètes sur l'histoire du bombardement de Bruxelles, voir l'article de wikipedia:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardement_de_Bruxelles_de...
Malgré l'ampleur de la catastrophe, la Grand-Place fut reconstruite en moins de cinq ans, encore plus belle qu'avant. C'était un véritable exploit nécessairement géré par un maître d'oeuvre hors pair. Il semblerait d'après Saint-Hilaire que l'architecte principal fut Guillaume Debruyn:
"On peut considérer Guillaume Debruyn (1649-1719) comme l'auteur de la Grand-Place, et plus spécialement de son décor symbolique."
A suivre... troisième partie

22:21 Écrit par jb dans Général | Lien permanent | Commentaires (2) | Envoyer cette note | Tags : art, bruxelles, grand-place, alchimie

La Grand Place de Bruxelles alchimique- première partie

Paul de Saint-Hilaire dans son ouvrage " Bruxelles mille ans de mystères" affirme que  la Grand Place révèle par divers symboles les opérations permettant de découvrir la pierre philosophale.
Pour rappel la voie sèche ou courte qui est illustrée sur la Grand Place comprend sept étapes, sept étant semble-t-il le chiffre récurrent en alchimie.
Newton qui était obsédé par le grand oeuvre ne voyait-il pas sept couleurs dans la composition de la lumière solaire ?. ( Voir le documentaire de la BBC sur le sujet: Newton the dark heretic.)
Il semble d'ailleurs que Bruxelles ait des affinités avec le chiffre sept.
En 1306 une charte reconnaît sept familles souches bruxelloises. Il fallait en faire partie pour briguer un des sept mandats d'échevin de la ville. En 1646 Erycius Puteanus représente ces lignages par cette gravure ( extrait de Bruxella Septenaria )



Pour info site des descendants http://www.lignagesdebruxelles.be/
Saint-Hilaire voit dans la gravure de Puteanus la rose aux sept pétales des alchimistes. Chaque pétale symbolise un métal, une planète et un archange.
La première enceinte de Bruxelles comptait sept portes. Chaque famille souche possédait une des clefs.
1- La porte noire ou de Malines
2- La porte Sainte Catherine
3- La porte Saint Jacques ou d'Overmolen
4- Steenpoort
5- La porte de Coudenbergh
6- La porte Sainte Gudule ou Treurenberg
7- La porte aux herbes potagères ou Warmoesbroek
Chaque porte conduit vers la Grand-Place où trône l'archange St Michel équivalent au mercure chez les alchimistes.
En tout cas, le chiffre sept est bien présent dans l'environnement de la Grand Place:
Sept rues aboutissent sur le lieu ( rue des chapeliers, rue de l'étoile, rue de la tête d'or, rue au beurre, rue chair et pain, rue des harengs et rue de la colline ).
Trois blocs d'édifices sont divisés en sept maisons:
Le bloc compris entre la rue de la colline et la rue des harengs:
P1000795



Le bloc compris entre la rue au beurre et la rue de la tête d'or:
P1000796



Et le bloc entre la rue au beurre et la rue chair et pain:
P1000797



L' édifice des ducs de Brabant ( entre la rue de la colline et la rue des chapeliers ) comprends 9 maisons. Toutefois Saint-Hilaire affirme que les deux dernières maisons à droite font partie de l'étape correspondant au bloc des cinq maisons entre la rue des chapeliers et la rue de l'étoile.
P1000694


P1000794



 A suivre...deuxième partie