mardi 7 mai 2013

la légende castelrennaise


Le fort templier de Campagne-sur-Aude

17 Septembre 2012 , Rédigé par Kris Darquis Publié dans #Rennes-le-Château, #Templiers
Si la présence de Templiers au Bézu fait partie de la légende castelrennaise, on a tendance à oublier que la seule commanderie templière officielle, plus précisément une préceptorie, se trouvait à Campagne-sur-Aude. Cette dernière dépendait de la commanderie de Douzens (rattachée au Royaume de France) et a été l'objet de plusieurs conflits juridiques pour sa propriété ainsi que le théâtre d'un évènement historique singulier. En 1242, un groupe de cavaliers armés dirigé par Bernard Sermon, seigneur d'Albedun, fait irruption brutalement dans le fort de Campagne "en fracassant les portes " de la préceptorie où résidaient deux frères templiers (Stephanus et Arnaudon). Il s'agissait pour lui de reprendre les terres qu'il estimait lui appartenir de par son ancêtre qui avait prêté en 1147 une forte somme d'argent (3000 sous ugoniens) à Roger 1er, vicomte de Carcassonne et de Béziers, ce dernier souhaitant se rendre en Terre sainte pour participer aux croisades. Au dernier moment, Roger 1er avait renoncé à son projet et avait fait don à l'Ordre du Temple de ses possessions à Campagne, en contrepartie. Un procès retentissant s'ensuivit en 1243 à Carcassonne. Les Templiers récupéreront leurs biens et réintégreront le fort.
La rénovation en pierre apparente des murs des habitations situées dans l'enceinte contribue à l'harmonie de l'ensemble architectural. Une fois achevée, nul doute que le fort de Campagne-sur-Aude attirera touristes et passionnés des Templiers. Le puits (restauré par l'association Trésor Cathare) accolé à l'église Saint-Sébastien est situé au fond de l'impasse des Chevaliers.
photos Kris Darquis

lundi 6 mai 2013

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Les grandes cités disparues.


Le château d'Aigle dans le Canton de Vaud en Suisse.

Le château d'Aigle dans le Canton de Vaud en Suisse.
Édifié vers la fin du XIIème par la famille de Saillon pour la maison de Savoie, le château remplace d'anciennes constructions. Au début modeste, le château étaitessentiellement constitué d'une tour carrée, il va être transformé par les Savoyards vont le transformer et qui vont modifier la forme de l'enceinte. Le château protège le bourg d'Aigle et surveillait la vallée du Rhône ainsi que la voie qui mène au Pays-d'Enhaut et au col du Pillon.
Le château d'Aigle dans le Canton de Vaud en Suisse. 
Édifié vers la fin du XIIème par la famille de Saillon pour la maison de Savoie, le château remplace d'anciennes constructions. Au début modeste, le château étaitessentiellement constitué d'une tour carrée, il va être transformé par les Savoyards vont le transformer et qui vont modifier la forme de l'enceinte. Le château protège le bourg d'Aigle et surveillait la vallée du Rhône ainsi que la voie qui mène au Pays-d'Enhaut et au col du Pillon.

Interview de Pierre Jarnac.

Pierre Jarnac : "Je suis un chercheur!" 

Au mois d’août 2004, l’écrivain et chercheur, Pierre Jarnac, a reçu la rédaction de la Gazette de Rennes-le-Château. Nous avons eu le plaisir de rencontrer un homme passionné et passionnant. Parmi tous les auteurs et chercheurs, il est assurément une des meilleures références, même s’il s’en défend. Dans le but de suivre l’actualité, des échanges de courriels ont complété l’interview !
Le parcours du chercheur
Pierre JarnacLa Gazette de RLC : Pierre Jarnac, comment avez-vous attrapé le virus de la recherche des trésors ?
Pierre Jarnac : J’avais environ seize ou dix-sept ans, j’étais intéressé par les trésors et les épaves, l’archéologie sous-marine plus spécialement. J’ai lu les livres de Jean de Kerdéland et de Robert Charroux. À 17 ans, « Trésors du monde » m’a captivé et c’est dans ce livre que j’ai fait connaissance avec Rennes-le-Château
En 1968, je tenais en main « L’Or de Rennes ». Depuis, j’ai tout lu.
En mars 1969, je partais à l’aventure vers… Rennes-le-Château. Parcours classique : Paris-Carcassonne, puis la micheline jusqu’à Couiza et escalade de la colline ! Je logeais une semaine chez Henri Buthion ; j’étais son seul client. Son accueil fut exceptionnel.
J’en profitai pour découvrir la région : le Fauteuil du Diable, les Roulers, le Serbaïrou (tout cela à pied). Dans l'église, la plaquette de bois « Jésus.Medèla » était encore sous le maître-autel et le bras du centurion de la Xe Station du Chemin de Croix n’était pas encore cassé. Enfin, le bassin des anciens fonts baptismaux trônait toujours dans le jardin à côté de l’église. À l’époque, on venait à Rennes-le-Château pour le trésor !
Au cours des années suivantes, je rencontrais Gérard et Sophie de Sède, Franck Marie, Alain Châtillon et Henri de Lens ; puis, en 1972, je faisais la connaissance de Jean-Luc Chaumeil. Nous échangeâmes des renseignements sur Philippe de Cherisey et Pierre Plantard (lequel accepta de me rencontrer en 1976).
Hors contexte professionnel, je publiais en 1977 le « Guide du chercheur de trésors » sous le pseudonyme de Géraud de Cayron (nom d’emprunt qui n’était pas innocent). Je travaillais alors à Paris, à deux pas de la Bibliothèque Nationale, ce qui me permettait de m’y rendre presque quotidiennement.
Après avoir commis quelques autres ouvrages (consacrés principalement aux fouilles sous-marines), je publiais, enfin, en 1985 mon « Histoire du trésor de Rennes-le-Château » aux éditions Bélisane. L’année suivante, je devins pigiste pour la revue « Trésors de l’histoire » (on m’y supporta pendant quinze ans, jusqu’en 2000).
Le Trésor maudit de Rennes le Château de Gérard de SèdeGazette de RLC : De nombreux internautes vous connaissent en tant qu’écrivain, mais avez-vous abandonné vos recherches ?
Pierre Jarnac : Ma vocation est plutôt celle du chercheur. C’ est une fâcheuse dérive actuelle de croire qu’il n’y a rien à trouver. Je suis persuadé qu’il y a quelque chose à découvrir et que c’est palpable !
Le livre de Gérard de Sède, « L’Or de Rennes », est écrit pour chercher et on peut trouver ! Il s’agit d’un livre à clefs. Tous les premiers chercheurs sont d’accord. Son livre fut d’ailleurs édité et réédité à plus de 200 000 exemplaires.
Actuellement, submergés par des apocryphes, de faux documents et trompés par de fausses pistes, bien des chercheurs se découragent et pensent que toute cette histoire n’est qu’un montage, un leurre et qu’il n’y a rien à trouver et, certainement pas de l’or. Certains optent cependant pour des histoires de documents cachés intéressants le Vatican, voire une découverte improbable (dixit « le tombeau du Christ » ; il a fallu d’ailleurs attendre l’arrivée d’Henry Lincoln pour entendre une pareille hypothèse), le tout, bien évidemment, sous la houlette de sociétés secrètes.
A l'époque de Bérenger Saunière
Gazette de RLC : Quelle est l’origine des fonds perçus par Saunière ? Ou, plutôt, les origines ? Était-ce un trafic de messes ? A-t-il été payé pour faire ou avoir fait quelque chose ?
Pierre Jarnac : Je ne crois pas au trafic de messes. Quand Saunière est interrogé par son évêque, il dit avoir honoré toutes les demandes reçues et son évêque le croit !
Avant le procès, l’argent provient de congrégations religieuses ; après, de particuliers et de nobles. Il faut aussi tenir compte de différentes périodes. Parfois, il s’agit de demandes de messes, parfois d’autres choses…
Le rôle joué par l’abbé Boudet n’est pas clairement connu ; en revanche, le curé de Rennes-les-Bains est à l’origine du choix de la décoration de l’église (et ce n’est pas une hypothèse). Il n’est même pas sûr que Saunière ait compris le véritable sens de son implication, même s’il se rendait compte qu’on l’utilisait. Mais cela lui convenait puisque ce qu’on attendait de lui correspondait à ses propres options (au moins en ce qui concerne la rénovation de l’église paroissiale). Cependant, il ne fait pas de doute que Saunière et Boudet étaient deux tempéraments qui s’opposaient. Je pense que Boudet n’est plus intervenu après 1897, après avoir obtenu ce qu’il attendait de son confrère.
Saunière a découvert également une oule (une marmite) contenant des pièces d’or et un calice du XVIIe s, dans une cachette aménagée derrière le maître-autel. Lors de la découverte, une sorte d’attestation a été rédigée ; parmi les signatures, figurait celle d’une des sœurs de lait de Marie Dénarnaud, Mme Talamas (j’ai vu l’original de ce document).
Saunière cherchait également, posait des questions, écrivait (notamment à Ernest Cros ; là encore, j’ai vu le document original).
Gazette de RLC : La décoration de l’église est-elle codée ?
Détail (coin inférieur droit) du haut-relief de l'église de Rennes-le-Château - Johan©
Pierre Jarnac : L’esthétique uniquement n’a pas seulement guidé son concepteur ; en fait, elle théâtralise le parcours du chercheur (attention, rien d’ésotérique dans la démarche). On y retrouve les éléments rencontrés sur le terrain. Evidemment, on y chercherait en vain une connotation impliquant la franc-maçonnerie ou la Rose+Croix, moins encore une seule once d’hérésie.
La Gazette de RLC : L'abbé Saunière a fouillé le cimetière du village nuitamment. Deux plaintes furent d'ailleurs déposées par la municipalité. Il aurait buriné et fait disparaître la dalle et la stèle de Marie de Nègre d'Ables.
Pierre Jarnac : Pierre Plantard et Philippe de Cherisey font le rapprochement entre les deux, mais sans le justifier. A mon sens, la stèle n’a jamais existé en tant que telle sur la sépulture de la Marquise de Blanchefort d’Hautpoul. En revanche, je puis dire que les deux sont complémentaires ; isolées, elles n’ont aucune valeur. Elles sont utiles au chercheur.
L'affaire après 1950
La Gazette de RLC : L'abbé Saunière décède et c'est le silence jusqu'à l'arrivée d'un certain Pierre Plantard. Que souhaitait-il en dévoilant l’affaire ?
Pierre Jarnac : Pierre Plantard a lancé une bouteille à la mer dans l’espoir que quelqu’un trouverait la solution et viendrait lui en faire part.
Pendant l’entre-deux-guerres, un religieux a enquêté sur Saunière et a constitué un dossier qui fut abandonné. Celui-ci tombera entre les mains de Plantard, mais l’homme ne fut pas en mesure de mener cette affaire jusqu’à son terme. En désespoir de cause, il a livré au public une histoire falsifiée selon le principe qu’il faut prêcher le faux pour savoir le vrai. Mais beaucoup de points essentiels lui ont échappé.
La collaboration Pierre Plantard - Philippe de Chérisey ne fut sans doute pas si homogène qu’on le pense. C’est Philippe de Cherisey qui apporte les deux manuscrits dans cette affaire. Plantard semble avoir été assez indifférent à leur existence.
Plantard a eu besoin des médias ; de Sède reconnaîtra avoir été manipulé. Vers 1985, comme il l’avait fait avec Jean-Luc Chaumeil, Plantard a essayé de m’embrigader. Il m’a envoyé un document interne du Prieuré de Sion comportant des incohérences que je lui signale. Il les rectifie ! Il faisait remonter le Prieuré de Sion au XVIIe siècle et non aux Croisades…
Je refuse de collaborer, poursuis cependant les échanges, mais cela tourne court. Il m’a envoyé une dernière note : « L’initié sait se taire ».
Grand parcheminGazette de RLC : L’authenticité des parchemins revient régulièrement au-devant de la scène. Disposez-vous d’ informations de première main !
Grand parchemin reproduit dans le livre "L'Or de Rennes" de Gérard de Sède®
Pierre Jarnac : J’ai toujours eu à l’égard de ces parchemins un certain recul. Dans mon livre, en 1985, j’en parle mais ne les reproduis pas. Je ne parvenais pas à me convaincre qu’ils étaient faux. Mais encore faut-il s’entendre sur leur caractère apocryphe. Philippe de Cherisey a dit et écrit qu’il en était l’auteur. Mais les informations mêmes dont disposait Jean-Luc Chaumeil démontraient amplement que ce ne pouvait être le cas. En outre, « Pierre et Papier » prouve largement que Philippe de Cherisey a tenté de les comprendre. S’il avait été l’auteur de ces documents, pourquoi notamment aurait-il passé au crible de l’analyse chacun des mots du message du Premier Manuscrit « Bergère pas de tentation… » ? Conçu sur un coin de table de cuisine, pourquoi ensuite s’atteler, pendant quarante pages, à interpréter un message vide de sens ?
Gazette de RLC : Vous confirmez donc l’existence du texte « Pierre et Papier » ! Quel en est le contenu ?
Pierre Jarnac : Ce document existe. Je ne l’ai jamais feuilleté, mais j’ai pu le voir pendant quelques instants visionné dans un film de la BBC en 1998 (réfutant le livre de Andrews/Schellenberger, « la Montagne sacrée »). D’ailleurs, M. Chaumeil m’a aussi parlé de ce document qu’il prévoie de publier dans son prochain livre dénonçant l’imposture du prieuré de Sion.
Pour ce document, il s’agit d’une quarantaine de pages rédigées par Philippe de Cherisey, dans lequel celui-ci explique mot après mot le message « Bergère pas de tentation ». Je pense que cela n’aura qu’une valeur de curiosité, M. Philippe de Cherisey étant passé à côté du véritable intérêt de ces deux manuscrits dits de l’abbé Saunière. La récente découverte du Codex Bezae en est d’ailleurs une preuve, quoi qu’en disent les incrédules.
Diverses pistes
La Gazette de RLC : L'église a été fouillée à de multiples reprises et l'éventualité d'une crypte resurgit un peu comme le monstre du Lochness!
Pierre Jarnac : Elle existe. Le registre retrouvé par la famille Captier-Corbu l’atteste. De même, elle est implicitement évoquée dans le testament de Henry d’Hautpoul, daté du 24 avril 1695. Je prévois d’ailleurs de publier prochainement certaines pièces des archives de la famille d Hautpoul.
La Gazette de RLC : Certains chercheurs font partir l'énigme de l’abbé Bigou ?
Pierre Jarnac : Je vais faire de la peine à beaucoup, mais, à mon avis, il n’est pas lié à l’affaire, si ce n’est la oule cachée par ses soins et retrouvée par Saunière.
Je vous dois cependant cette remarque : on va m’objecter qu’il est l’auteur de l’inscription mortuaire de la Marquise, décédée en 1781 (registre des décès). Soit! Mais n’oublions pas que le premier parchemin se décrypte en y ajoutant le texte de cette épitaphe telle qu’elle nous est restituée en 1905. Or, le parchemin en question est du XIXe siècle. Il est donc facile de dater l’épitaphe en question.
Le tombeau des Pontils attribué à Nicolas PoussinLa Gazette de RLC : On cite de nombreux peintres dans cette affaire : Nicolas Poussin, Eugène Delacroix, Emile Signol ! Sont-ils utiles à la compréhension de l’énigme ?
Le tombeau des Pontils, photo de 1974
Jean Brunelin©
Pierre Jarnac : Pour Nicolas Poussin, incontestablement ! Delacroix et Signol nous renvoient quant à eux vers Saint-Sulpice et, là, c’est une autre histoire. Il y a sans doute un rapport direct avec notre affaire, mais certainement pas celui qu’on tente de nous inculquer. Le rapport est aussi évident qu’entre Rennes-le-Château et Saint-Sulpice, qu’Emma Calvé et l’abbé Saunière. C’est plus une question de symbole.
La Gazette de RLC : De même, des écrivains font l’objet de décryptage : Jules Verne, Maurice Leblanc. Leur piste est-elle fiable ?
Pierre Jarnac : Bizarrement, je n’ai jamais véritablement réussi à m’intéresser à cette option. Mais quand bien même Jules Verne et Maurice Leblanc auraient connu quelque chose, force est de constater que cela ne mène pas loin. Et pour les comprendre, encore faudrait-il savoir quoi interpréter. On s’attache pour l’instant à retrouver dans leurs œuvres des mots ou des passages pouvant vaguement rappeler ce que l’on sait sur l’affaire de Rennes-le-Château. Le cas de figure est identique pour les prophéties de Nostradamus, on ne peut les comprendre qu’après coup.
Tombe de l'abbé Antoine Gélis dans l'ancien cimetière de CoustaussaLa Gazette de RLC : L'abbé Gélis est souvent cité comme un comparse. Son assassinat perpétré dans d'atroces circonstances est resté impuni. Les pistes les plus saugrenues ont été envisagées. Quel est votre point de vue?
Tombe de l'abbé Antoine Gélis dans l'ancien cimetière de Coustaussa - Johan©
Pierre Jarnac : Grave question à laquelle je n’aurai pas l’outrecuidance de répondre. Bien plus que le ou les coupables, c’est le mobile qui nous importe. L’abbé Gélis savait-il quelque chose en rapport avec un secret caché ou une histoire de trésor ? Se prêtait-il à un chantage ? On peut dire qu’il a été tué pour s’être opposé à son assassin qu’il connaissait. Difficile de savoir cependant si Gélis détenait quelque chose qu’il ne voulait pas restituer ou si l’assassin voulait s’emparer de quelque chose que Gélis gardait par-devers lui.
La Gazette de RLC : Monseigneur Arsène Billard fut l'évêque de Bérenger Saunière pendant la première partie de son ministère à Rennes-le-Château. Son parcours fut, lui aussi, chaotique!
Pierre Jarnac : J’avais signalé en son temps (in « les Archives de Rennes-le-Château », 1988) les pratiques peu orthodoxes de cet évêque (captation d’héritage, clientélisme), mais sans en tirer arguments concernant l’affaire de Rennes. Pour en savoir plus désormais, il va falloir compter avec le livre de Franck Daffos, qui apporte des éléments très révélateurs sur les faits et gestes de Mgr Billard.
Gazette de RLC : L’ancien propriétaire du domaine de l’abbé, Henri Buthion était un personnage savoureux. Quel souvenir en gardez-vous?
Pierre Jarnac : Au début des années soixante, venant de Lyon, Jean Pellet l’a « initié » à la magie de Rennes-le-Château. On avait cette boutade que lui et moi étions les deux seuls à croire encore à une histoire de trésor caché.
Rennes-le-Château au troisième millénaire
Gazette de RLC : Gérard de Sède est décédé en mai 2004. C’est une perte pour tous les chercheurs !
Pierre Jarnac : Assurément, une page vient d’être tournée ! Même si je l’ai parfois combattu, ce fut toujours loyalement et sans aucune animosité.
Gérard de Sède a conçu son livre à partir d’un gros manuscrit d'un millier de pages de Pierre Plantard ; il a ensuite réalisé un travail de vérification.
Comptabilité de l'abbé SaunièreLa Gazette de RLC : Que pensez-vous des carnets de l’abbé Saunière redécouverts par Octonovo ?
Pierre Jarnac : Je les avais trouvés par hasard aux Archives Départementales de l’Aude en 1999, sous l’intitulé de « correspondances et comptes des messes d’un curé de Rennes-le-Château, XIXe-XXes. » Il est vrai qu’ils étaient répertoriés au milieu de références hors contexte. Il s’agissait de documents microfilmés, mais dont les films étaient endommagés et non communicables. Puis, je pus les consulter deux ans plus tard lorsque le support fut restauré. En son temps, René Descadeillas les avait vus (je parle ici des originaux). Je n’ai pas voulu les publier sans commentaires car ils auraient pu créer la confusion et suggérer de fausses pistes. Octonovo a fait du très bon travail ; j’étais ravi d’assister à sa conférence d’août 2004.
Page de la comptabilité de l'abbé Saunière
Fonds Captier-Corbu©
Gazette de RLC : Le déplacement de la tombe de l’abbé Saunière du cimetière dans son domaine a fait couler beaucoup d’encre. Quel est votre sentiment ?
Pierre Jarnac : Je n’ai pas véritablement d’opinion à ce sujet. Je trouve dommage qu’on modifie les lieux. [ A mon avis, on aurait peut-être pu faire l’économie d’une translation , en mettant à profit le fait que la sépulture de Saunière se trouvait juste derrière le mur d’enceinte du domaine. Il suffisait de pratiquer une ouverture dans le mur et de rendre accessible la tombe par le domaine.] On assiste depuis quelques années à des transformations regrettables : le calvaire, le pilier de la Vierge, la chapelle, etc.
Gazette de RLC : Issac ben Jacob a trouvé des liens entre Saunière et la confrèrie de la Sanch. Cette piste n’avait jamais été évoquée ; avez-vous des informations complémentaires à ce sujet ?
Pierre Jarnac : Je ne connais pas suffisamment les arguments de ce chercheur pour avoir un avis. Cependant, il faudrait faire un distingo entre les revenus de Saunière et la connaissance d’un secret. Ce que nous cherchons à partir des Manuscrits, des pierres tombales et de certains tableaux n’a, à mon sens, aucun rapport avec les fonds dont disposait le curé de Rennes-le-Château. Saunière avait un secret, mais certainement pas celui qui nous intéresse principalement.
Gazette de RLC : Vous avez assisté à l’évolution de l’affaire, à ses dérapages, à ses envolées… Quel est votre regard sur celle-ci en 2004 ?
Pierre Jarnac : Effectivement, on peut s‘interroger sur le mystère de cette continuité et sur la métamorphose de l’affaire. Au départ, c’est une histoire de trésor un peu particulière. Viendront ensuite se greffer toutes sortes d’éléments.
De nombreuses personnes sont attirées, toutes catégories sociales et intellectuelles confondues. La flamme est entretenue à l’opposé d’autres lieux… Les gens apportent leurs propres fantasmes et perdent de vue le sujet premier - l’existence d’un dépôt, et ils retombent dans les travers dont on a parlé.
La Gazette de RLC : Vous connaissez l’affaire depuis une quarantaine d’années. Quels conseils donneriez-vous aux néophytes ?
Pierre Jarnac : D’abord, savoir ce que l’on cherche. Ensuite, tout lire.
Enfin, ne pas se laisser endormir par de beaux symboles ou des analyses astucieuses comme le Graal dans l’église qui sont d’autant plus brillantes qu’elles ne mènent à rien. Il ne faut pas atteler la charrue avant les bœufs. Partir d’une théorie et vouloir trouver des preuves est contre-indiqué. J’avoue cependant que ce n’est pas simple.
Avec « L’Or de Rennes », on a tout. On peut résoudre beaucoup de choses. Il y a des pièges, mais c’est parfois voulu. Certaines clefs seront comprises plus tard.
Et la suite...?
Pierre jarnac chez luiGazette de RLC : Envisagez-vous la publication d’un nouveau livre sur Rennes-le-Château ?
Pierre Jarnac chez lui
Johan©
Pierre Jarnac : Je possède certaines informations inédites ; mais, par honnêteté envers le lecteur, je ne prévois aucune publication qui ne serait pas complète et sincère.
En revanche, j’appuie le livre de Franck Daffos « Rennes-le-Château : le secret dérobé », qui va paraître dans deux ou trois mois. Il m’a contacté en 2003 et m’a raconté le résultat de ses recherches. Même si je ne suis pas toujours d’accord avec lui, il comble bien des « blancs » et apporte des réponses logiques. Il a remonté l’histoire des derniers siècles et relevé certaines « anomalies » troublantes. Il réussit à donner un rôle compréhensible aux protagonistes de l’affaire, notamment les abbés Bérenger Saunière, Henri Boudet et Antoine Gélis, ainsi que Monseigneur Billard. Il se base sur des faits historiques, des lieux précis pour étayer son livre.
Le mot de la fin!
Gazette de RLC : Comment expliquer la longévité du secret?
Pierre Jarnac : Un secret, pour être bien gardé, ne doit pas être connu d’une multitude de gens; déjà trois ou quatre personnes, c’est beaucoup. C’est donc une prouesse que le secret se soit gardé pendant trois cent cinquante ans (au moins depuis que Nicolas Poussin a peint son tableau) sans avoir été jeté en pâture sur la place publique. Ceux qui savent ne doutent jamais d’être en mesure de passer le flambeau à qui de droit, alors pourquoi semer à tout vent au risque de se faire évincer.
N'hésitez pas à poser vos questions à Pierre Jarnac sur le forum "Chercheurs"!
La rédaction remercie Pierre Jarnac pour son accueil, son amabilité et son professionnalisme!
10 mars 2005, Johan©