La place Saint-Sernin et l'Hôtel Dubarry
Journées du Patrimoine 2008 .
Nous avons profité de la douceur dominicale pour rejoindre une visite guidée organisée autour de la basilique Saint-Sernin. Bien sûr nous n'étions pas les seuls à avoir eu cette idée. Et c'est un groupe d'une cinquantaine de personnes qui se pressaient autour d'une historienne passionnante mais un peu dépassée par son succès.
Il
faut dire que ce jour-là, était exceptionnellement ouvert l'Hôtel du
Barry (ou Dubarry), actuel siège administratif du lycée Saint-Sernin. A
l'époque où j'étais lycéenne dans cet établissement (en ce temps là
réservé aux seules jeunes filles !), je n'imaginais vraiment pas que le
bureau du proviseur ait pu connaitre, deux siècles plus tôt, de riches
heures consacrées à un tout autre apprentissage que celui des lettres
classiques....
Un peu de (petite) histoire : Après la mort de Louis XV, Jean-Baptiste Dubarry (dit Le Rouet), gentilhomme toulousain grand amateur de fêtes et de jolies filles, quitte la Cour du Roi pour se retirer dans sa bonne ville de Toulouse. Grace aux largesses royales (c'est lui qui présenta à Louis XV la toute jeune et très belle Jeanne Bécu dont il était l'amant... et qu'il fit épouser -par convenance- à son frère Guillaume), il acquiert divers biens immobiliers, dont un corps de bâtiment situé place Saint-Sernin, face à la basilique.
Les Bénédictines qui rachètent le bâtiment, le transforment en "maison d'éducation" pour jeunes filles. Un excès de pudibonderie (bien regrettable) les amènera à faire détruire nombre de peintures galantes. Seul le plafond peint par l'artiste toulousain Jean-François Derôme traversera sans outrage les siècles.
A la fin du XIXème siècle, l'établissement devient un lycée. Il l'est encore aujourd'hui.
Hélas, faute de moyens et d'entretien, le témoignage que constitue cet "hôtel-lycée", avec sa rampe en fer forgé, son escalier monumental, les moulures et les peintures des pièces d'apparat, sombre lentement dans l'oubli et la poussière...
Un peu de (petite) histoire : Après la mort de Louis XV, Jean-Baptiste Dubarry (dit Le Rouet), gentilhomme toulousain grand amateur de fêtes et de jolies filles, quitte la Cour du Roi pour se retirer dans sa bonne ville de Toulouse. Grace aux largesses royales (c'est lui qui présenta à Louis XV la toute jeune et très belle Jeanne Bécu dont il était l'amant... et qu'il fit épouser -par convenance- à son frère Guillaume), il acquiert divers biens immobiliers, dont un corps de bâtiment situé place Saint-Sernin, face à la basilique.
Il
fera aménager et décorer très richement, à la mode de l'époque, cet
hôtel particulier plus connu sous le nom d'Hôtel Dubarry, dont il
restera propriétaire jusqu'à sa mort, sous la guillotine de la Terreur.
Les Bénédictines qui rachètent le bâtiment, le transforment en "maison d'éducation" pour jeunes filles. Un excès de pudibonderie (bien regrettable) les amènera à faire détruire nombre de peintures galantes. Seul le plafond peint par l'artiste toulousain Jean-François Derôme traversera sans outrage les siècles.
A la fin du XIXème siècle, l'établissement devient un lycée. Il l'est encore aujourd'hui.
Hélas, faute de moyens et d'entretien, le témoignage que constitue cet "hôtel-lycée", avec sa rampe en fer forgé, son escalier monumental, les moulures et les peintures des pièces d'apparat, sombre lentement dans l'oubli et la poussière...
lundi 22 septembre 2008
Hôtel des Chevaliers de Saint-Jean
Ce
qu'il y a de formidable avec les journées du patrimoine, c'est qu'elles
offrent l'opportunité de visiter des lieux ou des monuments interdits
au public le reste de l'année. Ainsi l'Hôtel des chevaliers de
Saint-Jean de Jérusalem, désormais siège de la DRAC Midi-Pyrénées, et
exceptionnellement ouvert à des visites guidées (sur rendez-vous), en ce
week-end un peu spécial.
Nous étions trente néophytes ce samedi matin, qui attendions sagement de pénétrer dans l'édifice, prêts à entendre l'histoire de ce beau bâtiment..
C'est au XIIème siècle que les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem s'installent à Toulouse, dans le quartier de la Dalbade, entre l'église éponyme et celle de Saint Rémi. Là, ils édifient un cloitre, un hospice où sont accueillis indigents, malades et pèlerins faisant étapes sur la route de Saint-Jacques, mais également, outre les bâtiments annexes, des boutiques ouvertes sur la rue. Au XIVème siècle, l'enclos hospitalier prend l'appellation de "grand prieuré" et se dote de constructions nouvelles dont une imposante tour dite "tour des archives".
Nous étions trente néophytes ce samedi matin, qui attendions sagement de pénétrer dans l'édifice, prêts à entendre l'histoire de ce beau bâtiment..
C'est au XIIème siècle que les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem s'installent à Toulouse, dans le quartier de la Dalbade, entre l'église éponyme et celle de Saint Rémi. Là, ils édifient un cloitre, un hospice où sont accueillis indigents, malades et pèlerins faisant étapes sur la route de Saint-Jacques, mais également, outre les bâtiments annexes, des boutiques ouvertes sur la rue. Au XIVème siècle, l'enclos hospitalier prend l'appellation de "grand prieuré" et se dote de constructions nouvelles dont une imposante tour dite "tour des archives".
Du
cloitre ne reste aujourd'hui que peu de choses. Seules quelques
galeries ont survécu au temps. Mais la portion de galerie Sud qui
subsiste, abrite encore quatre enfeus édifiés au XIIIème siècle. Pour
chaque visiteur, la vision (à travers une vitre) de ces traces fragiles
de notre histoire a quelque chose de profondément émouvant. Comme un
trait d'union entre passé et avenir. Et un grand silence enveloppe le
groupe.
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A partir du XVIIème siècle, les bâtiments médiévaux sont remplacés par un "palais" de style classique
plan de l'ancien grand prieuré en 1812
voute de la salle capitulaire,
camaïeux de gris sur fond gris avec motifs de rinceaux déliés,
coquilles, lions et croix de Malte.
camaïeux de gris sur fond gris avec motifs de rinceaux déliés,
coquilles, lions et croix de Malte.
Pendant
la période révolutionnaire, toutes les archives du grand prieuré, et en
particulier les actes attestant l'origine des biens sont saisis. Les
titres de noblesse sont brûlés place des Carmes. Les autres documents
sont transportés au "palais national de la préfecture". C'est la fin
d'une époque.
Le grand prieuré, déserté par ses membres, connait des jours sans gloire. Successivement affectés à des services de l'armée puis vendu aux enchères à des négociants drapiers, les locaux sont remaniés, l'église détruite, le mobilier dispersé...
Le Ministère de la culture et de la communication devient propriétaire des lieux par arrêté préfectoral de 1996. C'est désormais le temps de la protection et de la restauration du patrimoine, des œuvres contemporaines voisinant dans les bureaux avec les trésors médiévaux. Une ère nouvelle pour l'Hôtel des Chevaliers de Saint-Jean.
Le grand prieuré, déserté par ses membres, connait des jours sans gloire. Successivement affectés à des services de l'armée puis vendu aux enchères à des négociants drapiers, les locaux sont remaniés, l'église détruite, le mobilier dispersé...
Le Ministère de la culture et de la communication devient propriétaire des lieux par arrêté préfectoral de 1996. C'est désormais le temps de la protection et de la restauration du patrimoine, des œuvres contemporaines voisinant dans les bureaux avec les trésors médiévaux. Une ère nouvelle pour l'Hôtel des Chevaliers de Saint-Jean.
Art contemporain - Philippe Poupet
Mur de la salle de documentation
Globe de Coronelli
Plafond restauré - détail d'un bureau
La cour intérieure
Présentation du travail d'artisanat d'art