dimanche 16 décembre 2012

La Nonne de Louvain.

"La nonne", de Clovis Trouille
LA NONNE (Louvain) Jadis aux environs de Louvain existait un couvent appelé Parc des Dames; là vivait il y a bien longtemps une nonne très-pieuse qui portait un amour tout particulier à la Ste Vierge, agenouillée devant son image sacrée, elle oubliait tout soin terrestre. Toutes ses soeurs l'aimaient à cause de sa bonté et comme on avait confiance en elle plus qu'en toute autre, on la fit portière du couvent. Un très-mauvais prêtre y remplissait les fonctions de confesseur de la manière la plus infâme. Il réveilla dans le coeur de la pieuse nonne, les désirs mondains et la mena si loin qu'elle se décida à quitter le couvent pour aller vivre avec lui. Elle avait choisi le silence de la nuit pour mettre son projet à exécution. Cependant avant d'abandonner le monastère elle se rendit à l'église pour dire un dernier adieu à Marie, et lui adressa la prière suivante: „0 Marie, vierge très-pure, mère de notre Sauveur, je ne puis plus vous servir, le monde a trop d'attraits pour moi, je ne puis résister aux désirs qui m'entraînent hors de cette enceinte. Mes fautes sont grandes, elles me rendent indigne du voile et des vêtements de mon ordre. C'est pourquoi je les suspends à votre autel, je les ai reçus pour l'amour de vous, je vous les rends ainsi que les clés que l'on m'a confiées." Après avoir récité cette prière, elle suspendit ses habits et son voile à l'autel de la Sï Vierge, et quitta, le couvent avec son séducteur. Les plaisirs du monde lui tirent bientôt oublier la douce tranquillité du cloître. Elle ne pensa plus du tout à Marie qu'elle avait servie avec tant d'ardeur. Elle s'abandonna à ses passions et s'avilit de plus en plus. Le mauvais prêtre finit par s'en dégoûter et l'abandonna. Se voyant délaissée par celui dont elle se croyait aimée, elle se livra d'abord au désespoir; ensuite poussée par la nécessité elle s'abandonna à toute sorte d'excès, et suivit pendant près de quinze ans cette route criminelle. Cependant le repentir finit par trouver le chemin de son coeur. Elle résolut de retourner au couvent malgré la honte qu'elle éprouvait. Toutefois elle fut curieuse de savoir ce que l'on pensait d'elle au couvent et ce que l'on disait de sa fuite. A cet effet elle se rendit à l'église du couvent où elle rencontra une religieuse qui lui parut d'un abord facile, et qu'elle connaissait bien, mais dont elle ne fut pas reconnue. L'arrêtant elle lui dit: „Comment se porte soeur Béatrix, la portière? Je l'ai vue ici, passé quinze ans." La nonne lui répondit à son grand étonnement: „Je la connais très-bien, mon amie: elle est toujours bien portante et aimable, et tient encore les clés." „Comment? La soeur Béatrix? demanda la repentante comme frappée de la foudre. La même qui passé quinze ans, était portière ici?" „Oui, certes, répartit la nonne. Je fus toujours sa meilleure amie depuis l'âge de vingt-six ans. Comment cela peut il vous étonner à ce point?" „Mais je la croyais morte depuis longtemps," murmura l'autre. „Morte? Non, Dieu merci, elle vient encore d'ouvrir la porte de l'église," répondit la nonne en la saluant pieusement d'un: Jésus christ soit loué! — Béatrix sortit du temple profondément émue. Elle était trop frappée de ce que la nonne lui avait appris pour se livrer à la prière. La préoccupation que lai causait cette nouvelle ne lui permit de s'endormir que fort tard dans la nuit. A peine eut-elle fermé l'oeil, que Marie lui apparut en songe et lui parla ainsi: „Béatrix, je savais que tu serais revenue repentante au couvent; c'est pourquoi j'ai pris ton habit et ton voile et j'ai pris ta place. Pour t'en convaincre, tu te rendras demain matin de bonne heure à l'église que tu trouveras ouverte et tu verras encore les habits de ton ordre, ainsi que tes clés suspendues à mon autel. Reprends les, et rentre dans tes fonctions." Ayant dit cela, la Ste Vierge disparut, et Béatrix s'éveilla; elle comprit alors le sens des paroles de la nonne et pleine de reconnaissance, elle se jeta à genoux pour remercier Marie, qu'elle avait tant offensée, et qui l'avait cependant comblée de tant de bienfaits. Elle demanda pardon à Dieu de toutes les fautes qu'elle avait commises depuis quinze ans. Déjà le jour commençait à poindre, lorsqu'elle entra dans l'église aussitôt la porte se referma sur elle. Son habit et ses clés se trouvaient en effet à la placé indiquée, elle les prit de nouveau et remplit fidèlement son emploi. Aucune soeur ne sut ce qui s'était passé; toutes la saluèrent et lui parlèrent comme autrefois. Ce ne fut qu' après la mort de cette nonne repentante , que son confesseur découvrit aux religieuse étonnées ce miracle dont la tradition nous a été transmise.

Les origines flamandes du Roman de Renart.

REINAERDE DEN VOS (Renart le Goupil) Les origines flamandes du Roman de Renart Il n’y a plus à présenter, sans doute, le Roman de Renart et ses multiples historiettes qui mettent en scène Renart le Goupil, Ysengrin le Loup, Chantecler le Coq, Noble le Lion, Tybert le Chat, Brun l’Ours, etc. Satire de la société du moyen-âge, le Roman de Renart nous passionne toujours, parce que les fondements de la société n'ont guère changé : il y a toujours des princes, des tyrans, des riches, des gouvernants divers qui sous couvert de démocratie ou d'inspiration divine - on choisira selon ses affinités propres - nous harcèlent, nous trompent, nous mènent où bon leur semble... et ne nous rendent pas plus heureux. Renart le Goupil est une sorte de rebelle, un "desperado", dont la seule arme, face aux pouvoirs, est l'ironie et la dérision. Renart le Goupil est aussi le symbole du « trickster », fripon, farceur, personnalité chaotique à la fois bonne et mauvaise, sérieux ou drôle, individualiste, anarchiste, qui remet en cause les institutions, les lois, la morale… Ce type de personnage est présent dans de nombreuses mythologies et traditions. Il est la « face cachée » des dieux, et peut-être, quelque part, la justification-absolution des côtés sombres de l’âme humaine. On le retrouve dans les mythes nordiques, sous les traits de Loki, dieu qui s’oppose aux dieux; chez les Indiens d’Amérique, c’est le Coyote ; Amaguq chez les Inuits ; le Lièvre en Afrique ; etc. Sa « psychologie » et son rôle dans les affaires humaines et divines, ont été fort bien expliqués par Mircea Eliade, Claude Levi-Strauss, Carl-Gustav Jung, entre autres. Il est encore ce Thyl Ulenspiegel des premiers textes, avant que Charles De Coster n’en fasse un héros très recommandable. Renart, finalement, est un sale type. Mais il est sympathique. Et un sale type sympathique face aux sales types antipathiques des pouvoirs... le peuple aura vite fait son choix. Nobody's perfect. Tous les petites Belges, les petits Français, les petits Allemands, et d’autres, ont entendu cette fable, un jour ou l’autre. Diverses versions de ce « roman » ont été écrites, en France et en Allemagne principalement. Mais ce que l’on aurait bien tendance à ignorer, c’est que la première version, qui servit de bases aux versions ultérieures, a été écrite par un Flamand, Nivard de Gand, en l’an de grâce 1150, en vers latins, sous le titre « Reinardus Vulpes, carmen epicum seculis IX et XII conscriptum ». Une version postérieure a été écrite en flamand (dans sa variante « thioise », ou « Diets », parlée entre 1200 et 1500), qui situe l’action du roman en Flandre, principalement dans le territoire-frontière entre Zeeuws-Vlaanderen (Pays-Bas) et Oost-Vlaanderen (Belgique). Tirée du Manuscrit de Combourg (fin XIVème siècle), cette version, écrite par Willem, est également inspirée par des versions françaises (l’une d’elle est probablement le « Plaid »), elles-mêmes postérieures au « Reinardus Vulpes » de Nivard de Gand. J.F. Willems, dans un article publié en 1833 dans le Messager des sciences et des arts de la Belgique, nous livre l'une des plus intéressantes études qui tende à démontrer les origines flamandes du Roman de Renart. Je vous en livre ici la teneur. Sources : Charles Saint-André

Les Canards.

DE KWEEKERS
Les Canards (Sobriquet des Tirlemontois) Les habitants de Tirlemont, au confluent de la Grande Gèthe et de la Molenbeek, portent encore le nom de Kweêkers van Thienen (canards de Tirlemont). D'où vient cette dénomination ? Jadis — au moyen-âge, dit-on, — il était d'usage de représenter, aux grands jours de fête, les mystères de la religion, avant ou pendant la messe. Dans certaines églises, à la Pentecôte, au moment de la messe où le chœur entonnait le Veni Sancte Spiritus on laissait tomber, sur les croyants, par les trous de la voûte, des feuilles de roses rouges. Ces feuilles étaient le symbole de la joie et évoquaient les langues de feu qui, lors de la descente du Saint-Esprit, se plaçaient au-dessus des assistants au cénacle. Dans d'autres églises on laissait s'envoler des pigeons comme des symboles de cet Esprit de force et de douceur qui apparut sous la forme d'une colombe au baptême du Christ. A cette époque la Pentecôte était fêtée chaque année à Tirlemont avec solennité. Les comptes des administrateurs de l'église Saint-Germain en témoignent. Pendant un grand nombre d'années jusqu'à la fin du XVIème siècle, ils mentionnent des dépenses spéciales pour ce jour de fête. Ce sont des dépenses pour le transport de l'eau destinée au nettoyage de l'église, pour les festons destinés à l'orner, pour les chanteurs, pour les sacristains qui carillonnaient, pour le fossoyeur qui devait sonner la cloche appelant les croyants au sermon le soir, pour un boudin offert aux servants de l'église et pour la bière bue au Cornet (In den Hoorn, à cet époque, grand cabaret de Tirlemont). L'attraction particulière de ce jour pour le peuple était alors la représentation de la descente du Saint-Esprit pendant la grand'messe. Un pigeon blanc était placé dans un appareil entouré de nuages et de rayons resplendissants. Dès la première strophe du « Veni Sancte Spiritus », l'appareil, avec le pigeon, était descendu à travers le trou de la voûte du chœur. C'est ainsi que nous lisons pour chaque année dans les comptes : « Déboursé à la Pentecôte pour un pigeon blanc » et « pour l'appareil servant à la descente du Saint-Esprit ». L'appareil avait parfois besoin d'une réparation. C'est ainsi que le compte des administrateurs de l'église, Henri Vranckx et Jean Berwouts, pour l'exercice 1533-34, mentionne une dépense de 5 sous « pour des réparations effectuées à l'appareil du Saint-Esprit par maître Jean, le peintre ». Si nous en croyons la vieille légende, c'était, au début, le gardien de la tour qui était chargé de descendre l'appareil. Il devait donc tous les ans à la Pentecôte se procurer un pigeon blanc et il s'acquittait consciencieusement depuis de longues années de cette tâche. Cependant il arriva une année de malheur. L'homme devenait vieux; sa vue commençait à faiblir; il était frappé de surdité et sa mémoire faillissait bien souvent. Pendant une bonne partie de l'hiver, il avait dû rester au lit. Petit à petit, il s'était plus ou moins rétabli, mais vers Pâques, il avait été frappé d'une nouvelle crise. Il n'avait pu assister à la bénédiction du cierge pascal; il n'avait donc pas vu inscrire la nouvelle année sur le cierge pascal. Ainsi la fête de la Pentecôte était arrivée sans qu'il s'en fût aperçu. Voilà que déjà le fossoyeur sonnait les cloches pour le sermon, à la veille de la fête. En entendant le son des cloches, le gardien de la tour sortit comme d'un profond sommeil. Il tressaillit et pensa au pigeon... Demain c'était la Pentecôte et il n'avait pas de pigeon!... Que faire?... Autrefois il y songeait pendant des semaines et maintenant il l'avait complètement oublié. Autrefois il connaissait tous les particuliers qui avaient des pigeons et il savait où il pourrait trouver les plus beaux et les plus blancs. Il avait beau réfléchir, il ne savait pas à qui s'adresser. Mais la nuit porte conseil. Dans son jardin au pied de la tour, il y avait deux canards blancs comme la neige. Un canard pourrait bien pour une fois remplacer le pigeon; il était si blanc et dans l'appareil entoure de nuages on ne verrait pas que ce n'était pas un pigeon. Le lendemain donc, quand le moment solennel approcha, le vieux gardien entra dans la tour et arriva près du trou où se trouvait l'appareil. Au-dessous de lui, dans l'église, il y avait, comme chaque année, une foule recueillie. L’orgue résonnait, puis les voix des choristes entonnèrent le « Kyrie eleison ». Ensuite les chanoines chantèrent solennellement le « Gloria in excelsis ». L'épître terminée, les « trois vicaires du chœur » commencèrent l'hymne « Veni Sancte Spiritus ». Tous les regards se dirigèrent vers la voûte au-dessus du chœur. L'appareil représentant le Saint Esprit est mis en mouvement... mais qu'est- ce donc?... Quel bruit étrange? « Couac, couac, couac! » . Grande consternation parmi les fidèles ! On ne sait que penser, mais bientôt l'on comprend. Les chanoines sont mécontents ; les chapelains au contraire ne prennent pas la chose au tragique; plus d'un doit même faire des efforts pour ne pas éclater de rire. Le fossoyeur est envoyé directement en haut; il traverse l'église en courant, entre dans la tour, paraît au triforium et se dirige de là vers les combles. Lentement l'on remonte l'appareil, les cris « couac, couac, couac » se font entendre encore une fois. Puis tout se tait. La grand'messe continua. Après la messe l'église se vida lentement, mais avant que le dernier croyant eût quitté le temple, le porte-verge du chapitre se présentait déjà chez le vieux gardien de la tour. Il lui portait la citation du doyen à comparaître le lendemain après-midi devant la chambre du chapitre. C'est en tremblant que le pauvre homme comparut au jour indiqué devant le tribunal des chanoines. Le doyen à la figure sévère lui demanda des explications sur son « méchant délit ». Il pouvait s'attendre à une peine sévère. Il allait être condamné à un long et pénible pèlerinage à Saint- Germain de Paris ou ailleurs, peine qu'on ne pouvait racheter que par une amende très importante, mais un des chanoines — l'écolâtre à ce qu'on dit — prit sa défense. A son avis le chapitre ne devait pas juger trop sévèrement ce qui s'était passé. Le gardien était un homme vertueux qui avait toujours servi d'exemple aux autres sujets du chapitre. Il dev^enait vieux et maladif. En ville, ou prendrait certainement cela en considération. La honte qu'ils croyaient être tombée sur leur collégiale, en serait diminuée. D'autre part, une peine très sévère prononcée contre le brave homme ne serait pas bien accueillie par la population à laquelle il était sympathique. Les chanoines devaient considérer qu'un tel jugement pourrait causer des troubles et le magistrat de la ville serait formalisé. Au surplus n'étaient-ils pas eux-mêmes plus ou moins cause de ce qui était arrivé? Pourquoi avaient-ils laissé le pauvre vieux si longtemps en fonctions? Il aurait mieux valu confier l'opération de la descente du Saint-Esprit à des mains plus jeunes. Ainsi parla l'écolâtre et finalement l'assemblée adopta sa manière de voir. Aussi nous voyons dans les livres des comptes du XVIème siècle que le peintre de la ville est depuis chargé de faire descendre le Saint-Esprit à la Pentecôte. Mais la nouvelle de ce qui était arrivé se répandit rapidement dans les villages environnants. Elle y provoqua un indescriptible plaisir. On en riait interminablement et au jour de marché, après la Pentecôte, les campagnards arrivèrent dans la ville en chantant tout le temps : « Couac, couac, couac ». Depuis lors, en parlant des habitants de Tirlemont, les gens des environs ont coutume de dire : les canards (Kweêkers) de Tirlemont! Frans De Ridder (1869-1940), Curé à Hombeek. (Publié dans le BULLETIN du Service Provincial de Recherches Historiques et Folkloriques – FOLKLORE BRABANÇON - GOUVERNEMENT PROVINCIAL, 9, rue du Chêne, Bruxelles – 1921)

Les armes de Hal

LES ARMES DE HAL Faute de documents, il est impossible de préciser la date à laquelle remontent les armes de Hal. On peut toutefois approcher de la vérité par la comparaison de certains faits historiques. D'après Everaert et Bouchery, le plus ancien sceau de la ville représente « une Vierge en pieds portant dans chaque main les armes du Hainaut. Le sceau aux causes était écartelé à quatre lions. » Ces auteurs ajoutent que les titres accordant les premières armoiries de Hal s'étant perdus pendant les troubles du XVIème siècle, le magistrat s'adressa à Charles, sire et duc de Croy et d'Aerschot, lieutenant-gouverneur du Hainaut, afin de le prier d'approuver les armoiries trouvées en I595 chez Josse de Lockenberghe, « herault d'armes, lieutenant du Thoison d'or, et escripteur de généalogies ». Le 29 janvier 1606, le duc fit droit à cette requête. L'acte décrit les armes retrouvées comme suit : Escartelé, à dextre premier quartier d'azur à une demie Notre Dame d'argent, le Jhésus et imaige couronnés et chevelés d'or, le ije au chef escartelé d'or à quatre lions assçavoir : deux de sable et deux de geulle, armes du Hainnau (desquelles lesdis de Hal se sont servis depuis l'obscurcissement des vraies armes de Hal), et le quatrième senestre de la poincte debvoir porter de Bavière, lozangé d'argent et d'azur. Cette description n'indique pas la composition du troisième quartier; il était identique au deuxième. L'arrêté royal du 29 août 1842 confirme la ville de Hal dans la possession de ces armes. Il les décrit comme suit : Ecartelées, au premier d'azur à une demi-image de Notre-Dame d'argent, tenant son fils couronné et chevelé d'or, le 2è et 3è de Hainaut et le dernier de Bavière. Le premier quartier représente à proprement parler la ville de Hal, sous la figure de sa madone. On sait que la statue de Notre-Dame de Hal, qui porte tous les caractères de la sculpture du commencement du XIIIème siècle, fut léguée à l'église de Hal par Mathilde, sœur de Henri II, duc de Brabant, et veuve de Florent IV, comte de Hollande et de Zélande, laquelle décéda en 1267, et dont la fille, Alice de Hollande, épousa, en 1246, Jean d'Avesnes (fils de Bouchard et de Marguerite de Constantinople). Le fils d'Alice, Jean, devint, en 1280, comte de Hainaut, par suite du décès de son aïeule Marguerite, et, en 1299, comte de Hollande, par suite du décès sans postérité de Jean de Hollande, dont il était, par sa mère, le plus proche parent. II est possible que Hal fût, avant 1267, un lieu de pèlerinage, comme certains indices portent à le croire et comme Juste-Lipse semble le déclarer. Le premier quartier des armes de Hal ne peut donc servir à déterminer la date à laquelle elles ont été octroyées à la petite cité hennuyère. On sait que Hal a fait partie du Hainaut jusqu'à la domination française, époque à laquelle cette ville a été incorporée au département de la Dyle. Aussi ne s'étonnera-t-on pas de voir les deuxième et troisième quartiers de son blason reproduire les armes du Hainaut : écartelé de Flandre et de Hollande. S'il faut s'en rapporter au plus ancien monument héraldique du Hainaut, le sceau de Baudouin V le Courageux (1192), les comtes de Hainaut firent d'abord usage d'un écu à trois chevrons. Baudouin VI de Constantinople adopta le lion de Flandre pour ses deux comtés de Flandre et de Hainaut. Le lion, que l'Ecriture considérait déjà comme le symbole du courage et de la puissance souveraine, de la force et de l'indépendance, figure dans un grand nombre d'armoiries. L'écu de Lothier était d'argent au lion de gueules armé et lampassé d'or. On sait que, du Xème au XIIème siècle, et même plus tard, plusieurs dynasties, entre l'Escaut et le Rhin, étaient en compétition pour la possession du duché de Lothier. Tout naturellement, ils introduisirent le lion de Lothier dans leur blason, moyennant certaines brisures : lion couronné d'or à queue fourchue en sautoir (Limbourg), changement d'émail et de métal, bande, couronne, écu fascé, etc. (Brabant, Flandre, Namur, Luxembourg, Hollande, Zélande, marquisat de Franchimont). La Flandre, qui relevait de l'Empire pour le pays de Waes, adopta le lion de Lothier en lui appliquant les couleurs de l'Empire : d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules. Vers 1310, la guerre entre les d'Avesnes et les Dampierre étant terminée, Guillaume P"", comte de Hainaut, cessa de porter les armes pleines de Flandre, pour les écarteler avec celles de son comté de Hollande : d'or au lion de gueules armé et lampassé d'azur. L'origine des armes de Hal est donc postérieure à l'an 1310, de même que l'ancien sceau dont il est question ci-dessus. Mais il est possible de préciser davantage la date à laquelle ces armes furent octroyées à la ville, grâce au quatrième quartier : losange d'argent et d'azur, qui est Bavière. Par le mariage de Marguerite, fille de Guillaume, avec Louis de Bavière, empereur d'Allemagne (1324), le Hainaut passa sous le gouvernement de la maison de Bavière. Sous les descendants de Marguerite, les armes de Hainaut subirent un nouvel écartèlement : Bavière- Hainaut, qui ne prit fin qu'avec le dernier rejeton de cette dynastie, Jacqueline de Bavière, qui abandonna ses domaines, le 12 avril 1433, à Philippe le Bon. Nous constatons que les armes de Hal sont constituées par celles du Hainaut, telles qu'elles étaient en usage sous la dynastie bavaroise, sauf qu'au premier quartier le losange de Bavière est remplacé par un écu à l'image de Notre-Dame et aux couleurs de Bavière : argent et azur. Il est donc certain que l'origine des armes de Hal se place entre les années 1356 (avènement de Guillaume III, quatrième fils de l'empereur Louis, qui hérita du Hainaut à la mort de sa mère Marguerite, 23 juin 1356) et 1433 (abdication de Jacqueline). Si nous voulons pousser plus loin nos investigations, nous reconnaîtrons que, selon toute vraisemblance, Hal ne doit pas ses armoiries à Jacqueline de Bavière, dont la vie est un tissu d'aventures malheureuses. Le seul rapport que nous avons découvert entre la comtesse et la ville de Hal prouve qu'il existait entre elles peu de sympathie : quand, en novembre 1424, Jacqueline revint d'Angleterre avec son troisième époux, le duc de Glocester, à la tête de cinq mille volontaires anglais, le couple princier fut assez bien reçu à Mons et dans d'autres villes hennuyères; mais Hal ne voulut entendre parler ni de réception ni de soumission. Confiée aux soins des seigneurs de Rotselaer et de Berghes, à ce commis par les Etats de Brabant, la ville sut se défendre contre les Anglais, qui avaient envahi le Brabant wallon, et garder intactes ses propriétés. Si l'on considère que Guillaume III (1356-1358), qui n'exerça le pouvoir que pendant vingt et un mois, octroya aux bourgeois de Hal exemption d'aubaineté (19 juillet 1357), donna des lettres de Stil aux métiers, fit don d'une terre pour y bâtir la chapelle de Breedhout, aida par ses libéralités à construire la nouvelle église de Hal, abandonna à la ville les bruyères et warissaix situés sur son territoire, qu'il séjourna à Hal, le 22 juin 1857, étant en route pour l'Angleterre, et qu'un parlement fut tenu sous son règne à Hal, au mois d'août 1357 ; Qu'Albert de Bavière — qui devint régent de Hainaut, le 30 mars 1358, hérita du comté à la mort de son frère Guillaume III (mars 1389) et mourut le 12 décembre 1404 — octroya une charte à la corporation des drapiers de Hal, le 8 mai 1362, qu'en 1361 trois parlements se tinrent au château de Hal, entre le Brabant et le Hainaut, qu'en 1376 (le 20 juillet) une convention fut conclue à Hal entre Wenceslas de Luxembourg et Albert de Bavière, et que, le 29 du même mois, par lettres datées de Hal, Jeanne, duchesse de Brabant, et Marguerite, duchesse de Bavière, s'engageaient à rester unies d'amitié, comme l'étaient Wenceslas et Albert, que celui-ci affranchit, le 28 avril 1385, du droit de bâtardise les bâtards qui étaient bourgeois de Hal, qu'il décida que, si un habitant de Hal était en faute de fournir, il serait absous moyennant une amende de 100 sols blancs au plus; que, sous son règne, des travaux importants furent exécutés aux remparts de Hal (en 1387, 1389, 1392, 1401), que Guillaume d'Ostrevant, fils aîné d'Albert, et Jeanne, duchesse de Brabant, tinrent une journée à Hal, en juin 1395, que deux autres journées y furent tenues, en janvier et février 1397, par les conseils de Brabant et de Hainaut; Que Guillaume IV (1404 à 141 7) accorda à la ville de Hal, le 17 avril 1406, des privilèges pour la tenue des marchés et que c'est le seul fait de son règne relaté dans l'histoire de Hal; Il apparaît comme infiniment probable que les armes de Hal furent octroyées dans la seconde moitié du XIVème siècle, par Guillaume III ou par Albert de Bavière. Dans tous les cas, elles signifient : Ville de Hal-Notre-Dame, en Hainaut, sous la maison de Bavière. Joseph Possoz (1857-1942) Conseiller provincial du Brabant (Publié dans le BULLETIN du Service Provincial de Recherches Historiques et Folkloriques – FOLKLORE BRABANÇON - GOUVERNEMENT PROVINCIAL, 9, rue du Chêne, Bruxelles – 1921)

Enigma - Celtic Dream


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Cela s'est passé un 16 décembre 714.

16 décembre 714 : mort de Pépin de Herstal, arrière-grand-père de Charlemagne Pépin de Herstal, surnommé Pépin le Gros, était petit-fils de Pépin le Vieux, qui avait été maire du palais du royaume d’Austrasie, sous les rois Dagobert et Sigebert, et qui était mort en 640. L’origine de la puissance de la dynastie carolingienne... > La suite sur http://bit.ly/U1e0qw

Mort de Roland à Roncevaux en 778.

La France pittoresque
Mort de Roland à Roncevaux en 778 : entre histoire et légende Roland est une des plus intéressantes et aussi une des mieux conservées de ces figures à demi réelles, à demi inventées ; sa défaite à Roncevaux, son courage et celui des douze pairs qui l’accompagnent, forme un des épisodes les plus remarquables de ce vaste ensemble de poèmes appelé le Cycle de Charlemagne, dont la célèbre Chronique de l’archevêque Turpin a fourni les premiers et les principaux traits, et qu’animent Renaud de Montauban et ses frères, Merlin, Ganelon, tous ces personnages fameux des fantaisies chevaleresques du Moyen Age...