vendredi 11 janvier 2013

The great depression begins 1929.

The Great Depression Begins 1929
The leading theory regarding the cause of The Great Depression holds that it resulted from the stock market crash in 1929. Prior to the crash, around the beginning of 1928, the Federal Reserve began raising interest rates due to financial speculation and inflated stock prices. Industrial production turned down in the spring of 1929, and overall growth turned negative in the summer. This prosperous decade had proven the old adage that all good things must come to an end, when a recession began in the summer of 1929 (2). In the two months before the crash, industrial production fell to an annual rate of 20%, and continued to drop well into the fall months. “By mid-November, the market had declined by a half.” (2)
After the crash, the world monetary system was still very fragile from the resumption of the gold standard after WWI. The gold standard was an economic standard used in the 20’s that backed up the value of each US dollar with its equivalent weight in gold. Meanwhile, output, prices, and savings began to sink across the country. As a result of this, policy makers felt certain that they needed to now keep their currencies in gold at all costs. Economic stability needed to be restored, and in order to do this, prices and wages needed to be cut. Andrew Mellon, the US Treasury Secretary, stated that there was a need to “liquidate labor, liquidate stocks, liquidate the farmers, liquidate real estate…Purge the rottenness out of the system”(1). In an unsuccessful attempt at accomplishing these tasks, they instead transformed an ordinary recession into the Great Depression.
During this time of depression, people were desperate for help and turned to the Federal Reserve Bank to instate policies to help the situation. The economy grew worse as the American banks began to fail in 1930. The Federal Reserve Banks insisted on collateral before it would offer any help. It wanted commercial bills, however, which local banks did not have. “Before the Federal reserve was created in 1913, the banks had their own clearinghouse arrangements for helping each other resist runs; now, with those arrangements all but defunct, the banks looked to the Federal reserve to do the job, and nothing happened”(2). The crisis began to spread as more and more banks failed across the country. People rushed frantically to turn their bank deposits into cash, but it was too late. The money supply had collapsed, and panic set in for many citizens.
The Great Depression not only affected the US, it had an effect on the entire world. Most of the world was running on the gold standard in 1929. The Federal Reserve would not allow this system to work, however, which caused the demand for imports to fall and caused the balance of payments to move further into surplus. Gold should have been flowing into the country to expand the money supply and restore some tangible value to the economy, but instead, “this mechanism was deliberately shut down by the Federal Reserve, which was still worried about the effect of easier credit on speculation.” The sale of government debt caused the flow of gold into the country to be “sterilized.” Money grew tighter still as America instigated the Smooth-Haley Act of 1930, which was only a vain effort. Monetary pressure was not relieved and trade collapsed, which greatly effected industry. “The Federal Policy, together with Smooth-Hawley, had turned the gold standard into a global-recession machine”(2).
It was not until World War II that the US was able to get out of depression and back to a time of prosperity. The war provided some jobs to push the US citizens back into full employment, but unemployment rates stayed up, partly because of the New Deal. This was a program started by President Hoover and carried on by President Roosevelt. The New Deal “brought in bank-deposit insurance (a wise move, though not without problems)…It piled taxes on business and sought to prevent ‘excessive competition.’ To stop prices falling, controls were brought in, alongside other new and avowedly anti-business regulations” (3). By 1935, America was off of the gold standard and the money supply was expanding. The money supply was once again expanding, only to move into recession again in 1937-38. Unemployment rates were still at 17% in 1939. In the end, it was the war, not the New Deal that restored full employment in the US and brought it out of depression.
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Notes:
A price comparison from the 1930's to Today of common items
Great Depression Affects Ontario, Canada
Great Depression affects the meat industry in France
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Sources:
[1] Fortune, August 18, 1997 v 136 n4 p36
[2] The Economist, Sept. 19. 1998 v347 n8090 p95
[3] Insight on the News, Feb. 16, 1998 v14 n6 p18
[4] Paul A. Samuelson, William D. Nordhaus, Macroeconomics 5th ed. (McGraw-Hill 1995)
[5] Adam Smith, An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth Of Nations (Liberty Fund 1981)

Lettre d'Etienne de Blois à sa femme, Adèle de Normandie en 1098.

Lettre d’Étienne de Blois à sa femme, Adèle de Normandie 1098

Le comte Étienne envoie à la comtesse Adèle, sa très douce amie et épouse, tout ce que son esprit peut imaginer de meilleur et de plus tendre. Sache, ma chère, que j'ai fait bonne route vers Rome, entouré d'honneurs et jouissant d'une bonne santé. J'ai pris soin de te faire envoyer par un scribe de Constantinople le récit de mon voyage et de toutes mes aventures; mais de peur qu'il ne soit arrivé quelque chose de fâcheux à ce messager, je te réécris moi-même cette lettre. C'est avec une grande joie que, par la grâce de Dieu, j'ai atteint Constantinople. L'empereur m'a extrêmement bien reçu, dignement et honorablement, presque comme si j'étais son fils, et m'a fait de somptueux cadeaux. Il n'y a, dans toute l'armée de Dieu, ni duc, ni comte, ni aucun puissant personnage, qui ait auprès de lui autant de crédit et de faveur que moi. En vérité, ma chère, Son Altesse impériale m'a souvent prié et me demande encore de lui confier un de nos fils. Il m'a promis pour lui tant de choses et de si grands honneurs, si nous le lui confions, qu'il n'aura rien à nous envier. Je te l'assure, il n'y a pas deux hommes comme lui sur terre. En effet, il couvre tous nos princes de cadeaux, gratifie de dons tous les soldats, entretient les pauvres avec ses richesses. Près de la ville de Nicée, il y a un château appelé Civitot, baigné par un bras de mer sur lequel la propre flotte de l'empereur vogue nuit et jour vers Constantinople et rapporte vers ce château, pour les pauvres qui sont innombrables, de la nourriture qui leur est distribuée chaque jour. Il me semble qu'à notre époque, il n'y a aucun prince aussi illustre qui a fait preuve d'une telle générosité. Ton père , ma chère, racontait souvent des faits admirables, mais ce n'était quasiment rien à côté de cela. J'ai voulu t'écrire ces quelques mots à son propos, afin que tu saches un peu de quel genre d'homme il s'agit. Au bout de dix jours, pendant lesquels il me garda près de lui avec une grande bienveillance, je l'ai quitté comme s'il était mon propre père. Il m'avait lui-même chargé de préparer la flotte avec laquelle j'ai traversé rapidement le tranquille bras de mer qui entoure la ville. Certains prétendaient que ce bras de mer est agité et dangereux, ce qui est faux. En effet, il est encore plus sûr que la Marne ou la Seine.

Traduction prise dans Ghislain Brunel (trad.), Sources d'histoire médiévale, IXe - milieu du XIVe siècle, Paris, Larousse, 1992, pp. 374-376.
Lettre d’Étienne de Blois à sa femme, Adèle de Normandie  1098

Le comte Étienne envoie à la comtesse Adèle, sa très douce amie et épouse, tout ce que son esprit peut imaginer de meilleur et de plus tendre. Sache, ma chère, que j'ai fait bonne route vers Rome, entouré d'honneurs et jouissant d'une bonne santé. J'ai pris soin de te faire envoyer par un scribe de Constantinople le récit de mon voyage et de toutes mes aventures; mais de peur qu'il ne soit arrivé quelque chose de fâcheux à ce messager, je te réécris moi-même cette lettre. C'est avec une grande joie que, par la grâce de Dieu, j'ai atteint Constantinople. L'empereur m'a extrêmement bien reçu, dignement et honorablement, presque comme si j'étais son fils, et m'a fait de somptueux cadeaux. Il n'y a, dans toute l'armée de Dieu, ni duc, ni comte, ni aucun puissant personnage, qui ait auprès de lui autant de crédit et de faveur que moi. En vérité, ma chère, Son Altesse impériale m'a souvent prié et me demande encore de lui confier un de nos fils. Il m'a promis pour lui tant de choses et de si grands honneurs, si nous le lui confions, qu'il n'aura rien à nous envier. Je te l'assure, il n'y a pas deux hommes comme lui sur terre. En effet, il couvre tous nos princes de cadeaux, gratifie de dons tous les soldats, entretient les pauvres avec ses richesses. Près de la ville de Nicée, il y a un château appelé Civitot, baigné par un bras de mer sur lequel la propre flotte de l'empereur vogue nuit et jour vers Constantinople et rapporte vers ce château, pour les pauvres qui sont innombrables, de la nourriture qui leur est distribuée chaque jour. Il me semble qu'à notre époque, il n'y a aucun prince aussi illustre qui a fait preuve d'une telle générosité. Ton père , ma chère, racontait souvent des faits admirables, mais ce n'était quasiment rien à côté de cela. J'ai voulu t'écrire ces quelques mots à son propos, afin que tu saches un peu de quel genre d'homme il s'agit. Au bout de dix jours, pendant lesquels il me garda près de lui avec une grande bienveillance, je l'ai quitté comme s'il était mon propre père. Il m'avait lui-même chargé de préparer la flotte avec laquelle j'ai traversé rapidement le tranquille bras de mer qui entoure la ville. Certains prétendaient que ce bras de mer est agité et dangereux, ce qui est faux. En effet, il est encore plus sûr que la Marne ou la Seine. 

Traduction prise dans Ghislain Brunel (trad.), Sources d'histoire médiévale, IXe - milieu du XIVe siècle, Paris, Larousse, 1992, pp. 374-376.
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L'affaire Martin Guerre.

L'affaire Martin Guerre
Mais comment un homme a-t-il pu prendre la place d'un autre pendant trois ans sans que personne, pas même sa propre épouse, ne s'en rende compte ?
Pittoresque histoire que celle de Martin Guerre qui, ayant quitté son foyer pendant plus de dix ans, vit son identité usurpée par Arnaud du Tilh, un compagnon de route qui avait appris méthodiquement son texte et répété inlassablement son rôle au pied et au nez de sa victime un peu trop bavarde.
Le cas, peu ordinaire, fut porté jusque devant le parlement de Toulouse qui allait donner raison à l'imposteur sans le retour inopiné du véritable Martin Guerre.
Retour sur l'un des plus célèbres procès de la Renaissance où le principal protagoniste érigea l'imposture au rang de véritable art.
LES FAITS
En 1556, un homme se présenta dans le petit village d'Artigat en Ariège et prétendit être Martin Guerre, revenu auprès des siens après huit années d'absence. Outre une ressemblance presque troublante, sa famille, ses amis et surtout sa femme, Bertrande de Rols, n'eurent plus aucune hésitation lorsque celui-ci leur donna un certain nombre d'informations que seul le vrai Martin Guerre pouvait connaître. Le couple vécut alors ses retrouvailles en parfaite harmonie et donna naissance à deux nouveaux héritiers en plus de l'enfant mis au monde avant le départ du mari.
Mais les choses se compliquèrent lorsque l'oncle de Martin, Pierre Guerre, commença à émettre des doutes sérieux sur la véritable identité de l'individu, notamment exacerbés par une violente altercation avec son "neveu" ; Pierre remarqua notamment que ce dernier ne pratiquait plus sa passion première, l'escrime, et que le premier fils du couple ne ressemblait absolument pas au nouveau Martin Guerre. La famille ainsi que tout le village se divisèrent sur la question mais Bertrande défendit corps et âme son mari.
Tout bascule le jour où un voyageur confia aux habitants que Martin Guerre eut un des deux membres inférieurs sectionné au front et était désormais contraint de marcher à l'aide d'une jambe de bois. Encore plus accablant, un autre témoin reconnut formellement, en la personne de Martin Guerre, Arnaud du Tilh, membre d'un village voisin, qui n'en était pas à son premier coup d'essai en matière de fraude.
Jeté en prison sans attendre, comme c'est le cas lorsqu'il y avait soupçon de "plusieurs grands et énormes délits", l'homme eut à répondre de ses actes devant le juge de Rieux qui instruisit son procès pour usurpation d'identité, adultère et fraudes.
LE PROCES EN PREMIERE INSTANCE
Le faux Martin Guerre dût se défendre seul conformément à l'ordonnance de Villers-Cotterêts prise par le roi François 1er en 1539. Ce dernier récita une nouvelle fois ses gammes et fournit des indications très précises sur la vie de celui qu'il prétendait être ; mais le juge, méticuleux, auditionna plusieurs centaines de témoins qui, pour la plupart d'entre eux, reconnurent clairement Arnaud du Tilh.
Malgré une défense plus qu'énergique de la part de l'accusé, la cour finit par admettre qu'il s'agissait bien d'Arnaud du Tilh et non de Martin Guerre et, en conséquence, ordonna que ce dernier eut la tête tranchée. Mais l'histoire n'allait pas s'arrêter là. Le condamné, sûr de lui, fit appel de la décision devant le Parlement de Toulouse.
LE PROCES EN APPEL
La chambre criminelle du Parlement fut donc saisie de cette affaire dans le courant du mois d'avril 1560. Le rapporteur, Jean de Coras, n'était pas de l'avis de la juridiction de Rieux et pensait que les témoins prennaient fait et cause pour Pierre Guerre dans le différend originel qui l'opposait à Martin.
Mieux, il ne pouvait se résoudre à croire que sa femme Bertrande ait pu se tromper sur la qualité de son époux et avoir avec lui deux enfants. Il restait persuadé que ces faits démontraient par eux-mêmes qu'il s'agissait bien là du véritable Martin Guerre.
Arnaud du Tilh fut sur le point de gagner son pari en appel lorsqu'un homme, infirme de son état et marchant à l'aide d'une jambe de bois, se présenta devant les notables en affirmant être le vrai Martin Guerre.
A sa vision, Bertrande de Rols fondit en larmes et implora à genoux son pardon. Arnaud du Tilh lui-même, troublé par cette soudaine apparition et se sentant perdu, avoua finalement toute la supercherie. Il expliqua alors devant le Parlement comment il avait gagné la confiance de sa victime et, surpris que deux personnes qui le croisèrent un beau jour près du village le saluèrent en le prenant pour Martin Guerre, eut l'idée de se faire passer pour lui.
La sentence fut dès lors irrévocable : le dénommé Arnaud du Tilh fut reconnu pleinement coupable de forfaitures et, confirmant de plein droit le jugement de Rieux, les notables de Toulouse le condamnèrent à la peine capitale.
EPILOGUE
La fin de l'imposteur mérite quelques commentaires : sommé de faire "amende honorable", Arnaud du Tilh arpenta les rues du village en habit de pénitent et, la corde au cou, demanda pardon à Dieu, au Roi et à tous ceux qu'il avait pu offenser.
La potence fut alors dressée devant la maison familiale. Ses dernières volontés allèrent au vrai Martin Guerre qu'il supplia de ne pas violenter sa femme Bertrande par vengeance.
La dépouille d'Arnaud du Tilh fut ensuite brûlée vive, comme pour tenter d'effacer toute trace de ce qui restera l'une des plus extraordinaires histoires de la Renaissance.
L'affaire Martin Guerre
Mais comment un homme a-t-il pu prendre la place d'un autre pendant trois ans sans que personne, pas même sa propre épouse, ne s'en rende compte ?
Pittoresque histoire que celle de Martin Guerre qui, ayant quitté son foyer pendant plus de dix ans, vit son identité usurpée par Arnaud du Tilh, un compagnon de route qui avait appris méthodiquement son texte et répété inlassablement son rôle au pied et au nez de sa victime un peu trop bavarde.
Le cas, peu ordinaire, fut porté jusque devant le parlement de Toulouse qui allait donner raison à l'imposteur sans le retour inopiné du véritable Martin Guerre.
Retour sur l'un des plus célèbres procès de la Renaissance où le principal protagoniste érigea l'imposture au rang de véritable art.
LES FAITS
En 1556, un homme se présenta dans le petit village d'Artigat en Ariège et prétendit être Martin Guerre, revenu auprès des siens après huit années d'absence. Outre une ressemblance presque troublante, sa famille, ses amis et surtout sa femme, Bertrande de Rols, n'eurent plus aucune hésitation lorsque celui-ci leur donna un certain nombre d'informations que seul le vrai Martin Guerre pouvait connaître. Le couple vécut alors ses retrouvailles en parfaite harmonie et donna naissance à deux nouveaux héritiers en plus de l'enfant mis au monde avant le départ du mari.
Mais les choses se compliquèrent lorsque l'oncle de Martin, Pierre Guerre, commença à émettre des doutes sérieux sur la véritable identité de l'individu, notamment exacerbés par une violente altercation avec son "neveu" ; Pierre remarqua notamment que ce dernier ne pratiquait plus sa passion première, l'escrime, et que le premier fils du couple ne ressemblait absolument pas au nouveau Martin Guerre. La famille ainsi que tout le village se divisèrent sur la question mais Bertrande défendit corps et âme son mari.
Tout bascule le jour où un voyageur confia aux habitants que Martin Guerre eut un des deux membres inférieurs sectionné au front et était désormais contraint de marcher à l'aide d'une jambe de bois. Encore plus accablant, un autre témoin reconnut formellement, en la personne de Martin Guerre, Arnaud du Tilh, membre d'un village voisin, qui n'en était pas à son premier coup d'essai en matière de fraude.
Jeté en prison sans attendre, comme c'est le cas lorsqu'il y avait soupçon de "plusieurs grands et énormes délits", l'homme eut à répondre de ses actes devant le juge de Rieux qui instruisit son procès pour usurpation d'identité, adultère et fraudes.
LE PROCES EN PREMIERE INSTANCE
Le faux Martin Guerre dût se défendre seul conformément à l'ordonnance de Villers-Cotterêts prise par le roi François 1er en 1539. Ce dernier récita une nouvelle fois ses gammes et fournit des indications très précises sur la vie de celui qu'il prétendait être ; mais le juge, méticuleux, auditionna plusieurs centaines de témoins qui, pour la plupart d'entre eux, reconnurent clairement Arnaud du Tilh.
Malgré une défense plus qu'énergique de la part de l'accusé, la cour finit par admettre qu'il s'agissait bien d'Arnaud du Tilh et non de Martin Guerre et, en conséquence, ordonna que ce dernier eut la tête tranchée. Mais l'histoire n'allait pas s'arrêter là. Le condamné, sûr de lui, fit appel de la décision devant le Parlement de Toulouse.
LE PROCES EN APPEL
La chambre criminelle du Parlement fut donc saisie de cette affaire dans le courant du mois d'avril 1560. Le rapporteur, Jean de Coras, n'était pas de l'avis de la juridiction de Rieux et pensait que les témoins prennaient fait et cause pour Pierre Guerre dans le différend originel qui l'opposait à Martin.
Mieux, il ne pouvait se résoudre à croire que sa femme Bertrande ait pu se tromper sur la qualité de son époux et avoir avec lui deux enfants. Il restait persuadé que ces faits démontraient par eux-mêmes qu'il s'agissait bien là du véritable Martin Guerre.
Arnaud du Tilh fut sur le point de gagner son pari en appel lorsqu'un homme, infirme de son état et marchant à l'aide d'une jambe de bois, se présenta devant les notables en affirmant être le vrai Martin Guerre.
A sa vision, Bertrande de Rols fondit en larmes et implora à genoux son pardon. Arnaud du Tilh lui-même, troublé par cette soudaine apparition et se sentant perdu, avoua finalement toute la supercherie. Il expliqua alors devant le Parlement comment il avait gagné la confiance de sa victime et, surpris que deux personnes qui le croisèrent un beau jour près du village le saluèrent en le prenant pour Martin Guerre, eut l'idée de se faire passer pour lui.
La sentence fut dès lors irrévocable : le dénommé Arnaud du Tilh fut reconnu pleinement coupable de forfaitures et, confirmant de plein droit le jugement de Rieux, les notables de Toulouse le condamnèrent à la peine capitale.
EPILOGUE
La fin de l'imposteur mérite quelques commentaires : sommé de faire "amende honorable", Arnaud du Tilh arpenta les rues du village en habit de pénitent et, la corde au cou, demanda pardon à Dieu, au Roi et à tous ceux qu'il avait pu offenser.
La potence fut alors dressée devant la maison familiale. Ses dernières volontés allèrent au vrai Martin Guerre qu'il supplia de ne pas violenter sa femme Bertrande par vengeance.
La dépouille d'Arnaud du Tilh fut ensuite brûlée vive, comme pour tenter d'effacer toute trace de ce qui restera l'une des plus extraordinaires histoires de la Renaissance.

La doctrine de Jean Calvin.

La doctrine de Jean Calvin
Calvin expose sa doctrine dans son œuvre majeure : L'institution de la religion chrétienne.
L'institution de la religion chrétienne
Né une génération après Luther et Zwingli, la tâche de Calvin n'est pas d'offrir des idées originales, mais d'agencer la vision nouvelle de ses prédécesseurs en un ensemble cohérent. La clarté de l'exposition doctrinale de Calvin aide au rayonnement de sa pensée.
Il reprend le message essentiel de Luther sur le salut gratuit en Jésus-Christ pour celui qui croit. Comme lui, il proclame donc la justification par la foi seule, sola fide, et non par les œuvres. Mais tandis que Luther centre son message sur Jésus-Christ, Calvin, dans la mouvance de Zwingli, le centre davantage sur Dieu, à qui revient toute gloire (Soli Deo gloria, à Dieu seul la gloire).
La doctrine de la gratuité du salut va peu à peu se préciser sous la forme de la double prédestination : Dieu élit les uns pour être sauvés, les autres pour être damnés. Dans cette doctrine les Réformés ont puisé une grande force. Elle est pour eux source de joie dans la mesure où le fidèle reconnaît le fait qu'il a été élu par Dieu à travers la foi qui l'anime. Calvin insiste sur la déchéance de l'homme depuis le péché originel, afin d'exalter la grandeur de Dieu et la grâce du salut.
Comme Luther, Calvin affirme que l'Écriture est le seul fondement de la vérité, sola scriptura. Mais il l'étudie avec les méthodes des humanistes.
Il rejette, comme Luther et Zwingli, le purgatoire, les prières pour les morts et le culte des saints qui, pour lui, n'ont aucun pouvoir d'intercession.
Les ordonnances ecclésiastiques
Calvin garde deux sacrements : le baptême et la Cène. Il se sépare de Luther sur la doctrine de la Cène. Tous deux refusent la doctrine catholique de la transsubstantiation. Mais pour Luther, le Christ est présent dans le pain et le vin de la communion. Pour Calvin, le Christ est présent spirituellement pendant la célébration de la Cène. Comme le corps du croyant est nourri par le pain et le vin, son âme est nourrie spirituellement par le Corps du Christ. Ces deux événements ont lieu conjointement.
Calvin précise son ecclésiologie dans les Ordonnances ecclésiastiques promulguées à Genève en 1541.
Il règle l'organisation de l'Église et son rapport avec les autorités civiles. Ce sont les bases de l'Église réformée qui subsistent encore aujourd'hui avec ses quatre ministères : les pasteurs, les docteurs, les anciens, les diacres.
Calvin distingue le pouvoir de l'Église et celui du gouvernement civil. L'Église obtient une certaine autonomie par rapport à l'État.

Château de Chambord.

Réclame d'autrefois (1910) : Chemin de fer d'Orléans. Touraine. Château de Chambord

Celtic mythology.

VENTA SILURUM is nowadays called Caerwent (Cageris Venta). Venta was a Brittonic toponym used to denote the site of a convergence and of such aggregation points as tribal council headquarters and markets. Venta Silurum was the meeting place of the Silures, a tribe who called themselves the “seeds”. Here was worshipped Mars Ocelus, the sharp and dangerous warlike god. Today, his name survives in the Welsh word diogel 'un-dangerous, un-sharp, safe'.
VENTA SILURUM est aujourd'hui appelée Caerwent (Cageris Venta). Venta est un toponyme Brittonic utilisé pour désigner le site d'une convergence et de ces points de regroupement comme siège du Conseil tribal et des marchés. Venta Silurum a été le lieu de rencontre des Silures, une tribu qui s'appelaient eux-mêmes les « graines ». Ici a été adoré Ocelus de Mars, le dieu guerrier pointu et dangereux. Aujourd'hui, son nom a survécu dans le mot gallois diogel "un-dangerous, non-forte, safe".

jeudi 10 janvier 2013

Lieux sacrés : de Boule-d'Amont.

L'église Saint-Saturnin de Boule-d'Amont

Boule_d_Amont__29_aBula d'Amunt fut habité dès le néolithique. Deux mégalithes en sont la preuve : les pierres plantées au Coll de les Arques, et le dolmen de Cementiri dels Moros, avec des croix et des cupules gravées sur la dalle. Il faut attendre le Xème siècle pour que se développe le village. Bula, 942, puis Bula Subirana, 1062, fut incorporé à la vicomté de Vallespir vers 990.







Boule_d_Amont__2_aAu XIème siècle, Saint-Michel de Cuxa y possédait un certain nombre d'alleux. A la fin du XIème siècle, les riches propriétaires de Serrabone firent construire une église qu'ils dotèrent d'une communauté de chanoines de Saint-Augustin. Celle-ci se développa au point de nécessiter des agrandissements de l'église consacrée à nouveau en 1151. Au XIIIème siècle, Arnaud de Cortsavi y détenait des droits seigneuriaux, conjointement avec l'abbé de Saint-Michel et le prieur de Serrabonna.











Boule_d_Amont__5_aL'église de Saint-Saturnin, citée en 1011, primitivement à nef unique et abside semi-circulaire, possède un chevet de tradition lombarde. Il s'agit d'une reconstruction du début du XIIème siècle. Le chevet fut construit en deux étapes, probablement la partie basse fut-elle construite au début du XIème siècle alors que la partie haute le fut lors de l'établissement des chanoines, vers la fin du siècle.






Boule_d_Amont__27_aLe collatéral nord est un ajout du XVIIème siècle. La porte occidentale fut ouverte au XVIIIème siècle, remplaçant l'entrée d'origine située au sud. Les vantaux de la porte sont ornées de remarquables ferrures romanes.















Boule_d_Amont__19_aL'église abrite de beaux retables baroques, une statue du saint patron, Saturnin, et une vierge en majesté qui n'est pas mentionnée dans l'inventaire.
Boule_d_Amont__26_a















Boule_d_Amont__7_aElle me semble venir du XIIIème, avec son enfant moins travaillé, posé sur son giron. Cela vous rappelle quelque chose ?
Boule_d_Amont__9_a
















Boule_d_Amont__14_aSes mains ne sont pas démesurées, mais elle possède la majesté de ses soeurs noires, nombreuses dans la région. Serrabonne n'aurait-il pas eu une vierge noire ?
Boule_d_Amont__16_a















Boule_d_Amont_chapelle_saint_Pons__30_aUn peu plus bas dans la vallée, la chapelle romane de Saint-Pons.
Posté par madame_dulac