lundi 21 janvier 2013

La légende de Notre-Dame du Sablon.

La légende de Notre Dame du Sablon - deuxième partie

En visitant le musée d'art et d'histoire, j'ai retrouvé une tapisserie qui illustre la légende de la vierge à la barque ( pour l'histoire voir première partie dans un article précédent ).
C'est en 1516 que François de Tour et Tassis commanda 4 tapisseries sur le thême de la légende. Les cartons furent réalisés par Bernard Van Orley.
P1000643



Comme c'était l'usage à l'époque, le commanditaire en profita pour se mettre en scène dans les trois épisodes de l'histoire. On le voit agenouillé et tendant un message à chaque fois au personnage le plus important du volet. ( cliquer sur l'image pour une vue détaillée )
Il est vrai que la famille de Tour et Tassis était l'une des plus puissances de Bruxelles. Elle tenait sa fortune de l'exploitation de la première poste internationnale.
Le volet de gauche illustre l'arrivée de Béatrice Soetkens portant le précieux objet dérobé dans une église d'Anvers. Elle est accueillie par le duc de Brabant ( probablement Jean III ) et les plus grands notables de la ville. Remarquez qu'il porte le collier de l'ordre de la toison d'or.
P1000646



Au centre une procession conduit la Vierge vers l'église du Sablon. Cet évènement est à l'origine de l'Ommegang qui commença en 1359.
P1000643middle

Le volet de droite montre l'intérieur de l'église ainsi que l'autel dédié à la Vierge. La gente dame au premier plan est peut-être Jeanne de Brabant fille de Jean III.
P1000645
19:22 Écrit par jb dans Général | Lien permanent | Commentaires (1) | Envoyer cette note | Tags : sablon, tapisserie, de tour et tassis, van orley |

La Grand Place de Bruxelles alchimique.

La Grand-Place de Bruxelles alchimique - 6ième partie - La fontaine des trois pucelles

Suite de la 5 ième partie
La fontaine située rue au beurre au sortir de l'église St Nicolas mérite notre attention:
3pucellesnew



En fait, elle n'a rien à voir avec la fontaine qui était au même endroit au 16 ième siècle et qui rappelait à l'initié la quête alchimique de l' élixir de longue vie.
Voici une gravure de la fontaine qui était en place en 1579: la fontaine des trois pucelles:
fontaine-des-3-pucelles



Cette gravure rappelle l'épisode de la profanation des vêtements de l' église St Nicolas par les Hollandais calvinistes.
Cette fontaine était constituée de trois niches abritant chacune une statue de femme nue . L'eau de la fontaine jaillissait par leurs seins.
Voilà un parallélisme saisissant avec une gravure tirée d'un traité d'alchimie de 1693: Le lait de la vierge ou suc mercuriel symbolise l'antimoine.
3pucellesv3


Ou cette autre gravure sur la fontaine mercurielle:
fontaine mercurielle

A suivre
20:24 Écrit par jb dans Général | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : st nicolas, alchimie, fontaine des trois pucelles

La Grand Place de Bruxelles alchimique.

La Grand Place de Bruxelles alchimique - 2ième partie

Comme expliqué dans mon premier article le chiffre sept est récurrent dans l'histoire de Bruxelles. Mais cela ne suffit pas à prouver que la Grand-Place soit un grimoire alchimique à ciel ouvert. Il faudrait que la construction des édifices ait été gérée par un groupe d'initiés veillant à la mise en place de la symbolique alchimique sur les diverses façades. Jean van Win, dans son livre " Bruxelles maçonnique" prétend que c'était impossible, vu le nombre d'intervenants sur les différents chantiers.
C'est vrai que la Grand-Place d'aujourd'hui est le résultat de nombreux travaux qui s'échelonnent sur différentes époques. La plaque commémorative qui se trouve sous les arcades de la maison de l'étoile en témoigne:
P1010059



Il existe cependant dans l'histoire de la Grand-Place un moment privilégié où il aurait été possible de concevoir un plan d'ensemble puisqu'en 1695 le maréchal de Villeroy ( le plus stupide des officiers de l'armée de Louis XIV ) bombarda le centre de la ville. Comme la plupart des maisons de la Grand-Place étaient construites en bois, un énorme incendie acheva d'anéantir le lieu.
Gplace_1695



Pour des infos complètes sur l'histoire du bombardement de Bruxelles, voir l'article de wikipedia:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardement_de_Bruxelles_de...
Malgré l'ampleur de la catastrophe, la Grand-Place fut reconstruite en moins de cinq ans, encore plus belle qu'avant. C'était un véritable exploit nécessairement géré par un maître d'oeuvre hors pair. Il semblerait d'après Saint-Hilaire que l'architecte principal fut Guillaume Debruyn:
"On peut considérer Guillaume Debruyn (1649-1719) comme l'auteur de la Grand-Place, et plus spécialement de son décor symbolique."
A suivre... troisième partie

22:21 Écrit par jb dans Général | Lien permanent | Commentaires (2) | Envoyer cette note | Tags : art, bruxelles, grand-place, alchimie

La Grand Place de Bruxelles alchimique- première partie

Paul de Saint-Hilaire dans son ouvrage " Bruxelles mille ans de mystères" affirme que  la Grand Place révèle par divers symboles les opérations permettant de découvrir la pierre philosophale.
Pour rappel la voie sèche ou courte qui est illustrée sur la Grand Place comprend sept étapes, sept étant semble-t-il le chiffre récurrent en alchimie.
Newton qui était obsédé par le grand oeuvre ne voyait-il pas sept couleurs dans la composition de la lumière solaire ?. ( Voir le documentaire de la BBC sur le sujet: Newton the dark heretic.)
Il semble d'ailleurs que Bruxelles ait des affinités avec le chiffre sept.
En 1306 une charte reconnaît sept familles souches bruxelloises. Il fallait en faire partie pour briguer un des sept mandats d'échevin de la ville. En 1646 Erycius Puteanus représente ces lignages par cette gravure ( extrait de Bruxella Septenaria )



Pour info site des descendants http://www.lignagesdebruxelles.be/
Saint-Hilaire voit dans la gravure de Puteanus la rose aux sept pétales des alchimistes. Chaque pétale symbolise un métal, une planète et un archange.
La première enceinte de Bruxelles comptait sept portes. Chaque famille souche possédait une des clefs.
1- La porte noire ou de Malines
2- La porte Sainte Catherine
3- La porte Saint Jacques ou d'Overmolen
4- Steenpoort
5- La porte de Coudenbergh
6- La porte Sainte Gudule ou Treurenberg
7- La porte aux herbes potagères ou Warmoesbroek
Chaque porte conduit vers la Grand-Place où trône l'archange St Michel équivalent au mercure chez les alchimistes.
En tout cas, le chiffre sept est bien présent dans l'environnement de la Grand Place:
Sept rues aboutissent sur le lieu ( rue des chapeliers, rue de l'étoile, rue de la tête d'or, rue au beurre, rue chair et pain, rue des harengs et rue de la colline ).
Trois blocs d'édifices sont divisés en sept maisons:
Le bloc compris entre la rue de la colline et la rue des harengs:
P1000795



Le bloc compris entre la rue au beurre et la rue de la tête d'or:
P1000796



Et le bloc entre la rue au beurre et la rue chair et pain:
P1000797



L' édifice des ducs de Brabant ( entre la rue de la colline et la rue des chapeliers ) comprends 9 maisons. Toutefois Saint-Hilaire affirme que les deux dernières maisons à droite font partie de l'étape correspondant au bloc des cinq maisons entre la rue des chapeliers et la rue de l'étoile.
P1000694


P1000794



 A suivre...deuxième partie

La Grand Place de Bruxelles alchimique.

La Grand Place de Bruxelles alchimique- première partie

Paul de Saint-Hilaire dans son ouvrage " Bruxelles mille ans de mystères" affirme que  la Grand Place révèle par divers symboles les opérations permettant de découvrir la pierre philosophale.
Pour rappel la voie sèche ou courte qui est illustrée sur la Grand Place comprend sept étapes, sept étant semble-t-il le chiffre récurrent en alchimie.
Newton qui était obsédé par le grand oeuvre ne voyait-il pas sept couleurs dans la composition de la lumière solaire ?. ( Voir le documentaire de la BBC sur le sujet: Newton the dark heretic.)
Il semble d'ailleurs que Bruxelles ait des affinités avec le chiffre sept.
En 1306 une charte reconnaît sept familles souches bruxelloises. Il fallait en faire partie pour briguer un des sept mandats d'échevin de la ville. En 1646 Erycius Puteanus représente ces lignages par cette gravure ( extrait de Bruxella Septenaria )



Pour info site des descendants http://www.lignagesdebruxelles.be/
Saint-Hilaire voit dans la gravure de Puteanus la rose aux sept pétales des alchimistes. Chaque pétale symbolise un métal, une planète et un archange.
La première enceinte de Bruxelles comptait sept portes. Chaque famille souche possédait une des clefs.
1- La porte noire ou de Malines
2- La porte Sainte Catherine
3- La porte Saint Jacques ou d'Overmolen
4- Steenpoort
5- La porte de Coudenbergh
6- La porte Sainte Gudule ou Treurenberg
7- La porte aux herbes potagères ou Warmoesbroek
Chaque porte conduit vers la Grand-Place où trône l'archange St Michel équivalent au mercure chez les alchimistes.
En tout cas, le chiffre sept est bien présent dans l'environnement de la Grand Place:
Sept rues aboutissent sur le lieu ( rue des chapeliers, rue de l'étoile, rue de la tête d'or, rue au beurre, rue chair et pain, rue des harengs et rue de la colline ).
Trois blocs d'édifices sont divisés en sept maisons:
Le bloc compris entre la rue de la colline et la rue des harengs:
P1000795



Le bloc compris entre la rue au beurre et la rue de la tête d'or:
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Et le bloc entre la rue au beurre et la rue chair et pain:
P1000797



L' édifice des ducs de Brabant ( entre la rue de la colline et la rue des chapeliers ) comprends 9 maisons. Toutefois Saint-Hilaire affirme que les deux dernières maisons à droite font partie de l'étape correspondant au bloc des cinq maisons entre la rue des chapeliers et la rue de l'étoile.
P1000694


P1000794



 A suivre...deuxième partie

22:54 Écrit par jb dans Général | Lien permanent | Commentaires (8) | Envoyer cette note | Tags : bruxelles, grand-place, alchimie

L'élixir de vie et le Duc d'Albe.

L'élixir de vie et le Duc d'Albe

L'alchimiste qui découvre la pierre philosophale peut en principe transmuter un vil métal en or. Mais à quoi bon la fortune si on n'a pas la santé ?
Heureusement la poudre philosophale permet de fabriquer un élixir de longue vie.
En voici la recette, retrouvée dans "le dictionnaire infernal" de 1825.




"ÉLIXIR DE VIE. — L'élixir de vie n'est autre chose, selon Trévisan , que la réduction de la pierre philosophale en eau mercurielle ; on l'appelle aussi or potable. Il guérit toutes sortes de maladies et prolonge la vie bien au delà des bornes ordinaires. L'élixir parfait ou rouge change le cuivre, le plomb, le fer et tous les métaux en or plus pur que celui des mines. L'élixir parfait au blanc, qu'on appelle encore huile de talc , change tous les métaux en argent trèsfin.
Voici la recette d'un autre élixir de vie. Pour faire cet élixir, prenez huit livres de suc mercuriel, deux livres de suc de bourrache, tiges et feuilles, douze livres de miel de Narbonne ou autre, le meilleur du pays ; mettez le tout à bouillir ensemble un bouillon pourl'écumer, passez-le par la chausse à Hyppocras, et clarifiez-le. Mettez à part infuser, pendant vingtquatre heures, quatre onces de racines de gentiane coupée par tranche, dans trois chopines de vin blanc , sur des cendres chaudes, agitant de temps en temps ; vous passerez ce vin dans un linge sans l'exprimer ; mettez cette collature dans lesdits sucs avec le miel, faisant bouillir doucement le tout, et cuire en consistance de sirop ; vous le mettrez rafraîchir dans une terrine vernissée , ensuite le déposerez dans des bouteilles que vous conserverez en un lieu tempéré , pour vous en servir, en en prenant tous les matins une cuillerée. Ce sirpp prolonge la vie, rétablit la santé contre toutes sortes de maladies, même la goutte, dissipe la chaleur des entrailles ; et quand il ne resterait dans le corps qu'un petit morceau de poumon , et que le reste serait gâté, il maintiendrait le bon et rétablirait le mauvais ; il guérit les douleurs d'estomac , la sciatique, les vertiges . la migraine , et généralement les douleurs internes. Ce secret a été donné par un pauvre paysan de Calabre à celui qui fut nommé par Charles V, pour général de cette belle armée navale qu'il envoya en Barbarie. Le bonhomme était âgé de cent trente-deux ans, à ce qu'il assura à ce général, lequel était allé loger chez lui ; et le voyant d'un si grand âge, il s'informa de sa manière de vivre, et de plusieurs de ses voisins, qui étaient presque tous âgés comme lui , et même aussi sains et gaillards que s'ils n'avaient eu que trente ans, quoique d'ailleurs ils avancèrent qu'ils avaient mené une vie assez libertine."
Mais qui était le général espagnol dont il est fait mention dans la recette?
Selon Paul de Saint Hilaire, il s'agissait du Duc d'Albe, tristement célèbre à Bruxelles puisqu'il réprima la révolte des gueux et ordonna l'exécution  des comtes d'Egmont et de Hornes en 1568.
ducalbe



Cette thèse est vraisemblable car le Duc d' Albe était général sous Charles Quint et était à la tête d'une armée de 8000 hommes lors de la bataille de Tunis en 1535. ( référence site ). En 1555, il devint commandant en chef des armées espagnoles en Italie. Est-ce à cette époque, qu'il reçut la recette du sirop  en Calabre ?
Savait-il que la voie sèche était illustrée sur la Grand-Place et qu'en interrogeant l'un ou l'autre alchimiste bruxellois, il pourrait obtenir l'ingrédient indispensable pour son élixir: le suc mercuriel ?
C'est évidemment de l'histoire fiction. Quoique...
J'aimerais pourtant signaler  que le comte de Hornes était alchimiste.
Philipe_de_Montmorency



Philippe de Montmorency, comte de Hornes avait un ancêtre célèbre, compagnon de Jeanne d'Arc: Gilles de Montmorency dit Gilles de Ray. Cet ancêtre s'était essayé à l'alchimie pour résoudre ses problèmes d'argent mais avait raté le Grand-Oeuvre. Par dépit il s'était jeté dans la magie. Cette pratique le mena à être exécuté en 1440 pour sodomie, sorcellerie et assassinats.
Gilles_de_Rais





16:38 Écrit par jb dans Général | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : bruxelles, alchimie, elixir de vie, comte de hornes, gilles de ray, duc d albe

Le féminin sacré.

Notre dame du Sablon : église du féminin sacré ?

En visitant l'église du Sablon à Bruxelles, on est frappé par le nombre de figures féminines qui y sont représentées.
Il y a d'abord la légende de la vierge à la barque qui a fait l'objet de mon article précédent. Mais il y a plus.
Voici par exemple le porche situé rue de la Régence:
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Voyons plus en détail:
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Le Christ est entouré de femmes. Quatre au dessus, une à droite et une à gauche.
St-Pierre, reconnaissable par les clefs qu'il tient en mains, est en retrait par rapport à la dame qui se tient à la droite du Christ.
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A la gauche du Christ une autre dame qui par ses attributs symboliques fait penser à Marie-Madeleine: elle a une longue chevelure et tient une fiole de parfum dans les mains.

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J'en ai eu la confirmation en visitant le musee d'art et d'histoire au cinquantenaire. Là j'ai trouvé une sculpture en bois de Marie-Madeleine attribué à Jean Borreman ( 1490-1500 ). Comme les sculptures extérieures de l'église sont relativement récentes (entre 1917 et 1937), l'artiste a du s'inspirer de ce modèle typique de la sculpture brabançonne.

mm

Le personnage suivant est sans doute St-Jean, le disciple bien aimé toujours représenté en art comme un jeune homme à l'allure androgyne, surtout si on compare par rapport à la collection de barbus qui viennent après.


Le parvis est encore plus constellé de figures féminines:
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Je trouve celle-ci particulièrement expressive:
remarquez la flèche dans sa main droite. Est-ce la patronne des arbalétriers?
En tout cas, c'est la seule figure féminine sans coiffe avec les cheveux qui tombent sur les épaules. Choquant pour l'époque...
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En voici d'autres:
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20:21 Écrit par jb dans Général | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : bruxelles, feminin, sablon, marie-madeleine, feminin