dimanche 27 janvier 2013

Le vocabulaire de la danse

Vous avez des doutes sur certains pas? Vous souhaitez enrichir votre vocabulaire? Vous découvrez la danse pour la première fois et vous ne vous y retrouvez pas dans tous ces termes? Alors cet espace est fait pour VOUS!

Voici tous les mots utilisés dans la
Danse Classique

A  

  • Adage : l'adage est une succession de mouvements lents permettant de contrôler son corps et son équilibre en exécutant des mouvements comme des arabesques.
  • Arabesque : l'arabesque est une pose (inspirée de motifs orientaux) dans laquelle le danseur ou la danseuse lève une jambe tendue à l'arrière, un bras vers l'avant prolongeant la ligne de la jambe levée. Le deuxième bras est le plus souvent perpendiculaire au premier (de côté) sauf en quatrième arabesque où il peut être placé vers l'arrière, en prolongement du premier . Selon la position des bras en corrélation avec celle des jambes, on parle de première, deuxième, troisième ou quatrième arabesque.
  • Assemblé : l'assemblé est un saut qui part d'un pied et arrive sur deux. On part de la cinquième position, on effectue un dégagé (en avant, de côté ou en arrière) et on saute. Pendant le saut les deux jambes se rejoignent à la verticale. On termine le saut sur un plié en cinquième.
  • Assemblé soutenu : à partir de la cinquième, dégager, piquer, ramener l'autre pied dessus et tourner, puis refermer en cinquième.
  • Attitude : l'attitude est une position où le danseur a une jambe plié en l'air assez haut. L'attitude peut être devant, à la seconde (de côté) ou en arrière. On passe de l'attitude derrière à l'arabesque en tendant la jambe qui est en l'air.

B 

  • Balancé : changement de jambe d'appui par le balancement du corps de gauche à droite (ou de droite à gauche) ou d'avant en arrière (ou d'arrière en avant).
  • Ballonné : saut qui part de coupé derrière, on pose le pied de derrière en sautant tandis que la jambe de devant se tend puis revient en coupé lorsqu'on touche à nouveau le sol
  • Ballotté : saut sur place d'un pied sur l'autre et d'avant en arrière, composé de battements alternativement développés.
  • Basque (pas de) : pas qui peut se faire en avant ou en arrière et qui permet de se déplacer. Il part de la cinquième. On dégage le pied de devant ou de derrière (par expemple le pied droit) sur plié pour faire un demi-rond de jambe. On change alors le poids du corps pour passer sur le pied qui était dégagé (droit) en changeant de direction. Puis on effectue un temps lié en passant par la première. On termine en fermant en cinquième.
  • Basque (saut de) : saut de la famille des jetés, déplacé et rotatif.
  • Battement : on part de la cinquième position et on lance la jambe à l'avant, sur le côté ou à l'arrière. Le battement se termine par la cinquième position des jambes. À la différence du grand battement, le battement simple ou petit battement est plus léger, il ne monte pas aussi haut que le grand battement.
  • Battement (grand) : un battement peux s'effectuer en croix ; un grand battement consiste à lancer la jambe tendue à 90 degrès ou davantage. Un grand battement se termine par une cinquième position des jambes.
  • Batterie : on appelle batterie les mouvements des jambes qui s'entrechoquent une ou plusieurs fois pendant que l'on est en l'air lors de sauts.
  • Biche (pas de) : le pas de biche consiste à faire comme un pas chassé, mais de face et avec de l'élan.
  • Bourrée (pas de) : pas en trois temps qui consiste en un changement de pied simple.
  • Bourrée bateau (pas de) : pas partant sur une jambe pliée, l'autre dégagée derrière, puis avancer vers l'avant en faisant un pas de bourrée en avant, terminer dégagé devant sur fondu.
  • Brisé : le brisé consiste à lancer une jambe à 15 cm du sol (ex. : jambe droite) et à sauter avec l'autre jambe en croisant les 2 jambes en l'air (d'abord droite devant puis gauche devant en l'air) et en retombant en cinquième position comme au départ (droite derrière).

C  

  • Cabriole : on parle de cabriole dès lors qu'un temps levé est battu. Une jambe part en l'air, la deuxième la rejoint et la frappe avant de se reposer au sol.
  • Changement de pied : saut de la famille des soubresauts, qui part des 2 pieds et arrive sur 2. Pendant le saut on change le pied de devant.
  • Chassé (pas) : un pas chassé (ou simplement « chassé ») est souvent utilisé dans la danse classique ou moderne. C'est un pas simple qui peut aussi servir à prendre de l'élan (par exemple pour un grand jeté). On effectue un pas chassé (après un dégagé par exemple) en « chassant » le pied de devant grâce à l'autre pied, tout en avançant. Un pas chassé s'effectue en général en quatrième (c'est-à-dire vers l'avant) ou à la seconde.
  • Cheval (pas de) : le pas de cheval est un saut qui se déplace. On se place en attitudedevant (jambe droite par exemple) et on saute en changeant de jambe. La jambe qui était au sol (gauche dans l'exemple) va alors en attitude devant. Et ainsi de suite.
  • Contretemps : il part en cinquième. Le pied de derrière coupe, la jambe de devant est la jambe de terre pour l'équilibre qui s'ensuit, la jambe montée en équilibre glisse le long de la cuisse, et pose en seconde et devient la jambe de terre pour le deuxième équilibre. La jambe montée en équilibre ferme en cinquième devant.
  • Coupé : le coupé est l'action, à partir de la cinquième, de plier les deux jambes, levant légèrement celle de derrière pour tendre la pointe derrière la cheville de la jambe de terre.

D  

  • Dégagé : un dégagé est l'action de tendre une jambe en pointant le pied.
  • Demi-contretemps : commence par un retiré à petite hauteur suivi d'un glissé en avant, comme dans un contretemps normal. La différence est qu'on ne change pas de jambe mais on utilise celle déjà devant (ou derrière si on fait un demi-contretemps en arrière) pour réaliser le contretemps.
  • Demi-plié : un demi-plié peut s'exécuter dans toute les positions ; il consiste à plier les jambes sans soulever les talons (le grand-plié consiste à descendre plus bas et à décoller les talons)
  • Développé : mouvement consistant à tendre une jambe en partant d'un retiré et en passant par une attitude. Un développé peut se finir en arabesque (lorsque la jambe levée est derrière), en seconde position (lorsque celle-ci est sur le côté) ou en quatrième (quand elle est devant).

E  

  • Écart (grand) : le grand écart part d'un fendu puis on tend la jambe de devant pour arriver à une ligne droite au sol formée par les jambes (le grand écart peut être facial ou latéral c'est-à-dire en quatrième ou à la seconde).
  • Échappé : saut qui s'effectue en deux temps. Départ en cinquième position, on saute en gardant les jambes serrées (comme un soubresaut) puis en redescandant on les ouvre à la seconde ou en quatrième. Pour refermer il suffit de faire la démarche à l'envers et de changer le pied à l'arrivée. On peut l'utiliser comme un changement de pieds.
  • Emboîté : emboîter est une manière de dire que les deux pointes sont tendues et serrées l'une contre l'autre.
  • En-dedans : se dit d'un tour.
  • En-dehors : se dit d'un tour. Le tour parti en quatrième, la jambe de devant devient la jambe de terre.
  • Entrechat : soubresaut ou changement de pied battu.
  • Entrechat quatre : saut pendant lequel le pied de derrière exécute un rapide devant-derrière et repose comme il était parti en cinquième.
  • Enveloppé :

F  

  • Flic-flac : le flic-flac est un pas issu de la danse folklorique et de caractère, qui part d'un dégagé à la seconde, on ferme en cinquième (devant ou derrière) puis coupé, fermé en cinquième, jeté à la seconde, fermé en cinquième(devant si on avait fermé derrière la première fois, derrière dans l'autre cas), puis coupé. Si on ferme devant en premier le flic-flac est en-dehors, sinon il est en-dedans.
  • Fondu : action de « fondre » ses pas, de les plier.
  • Fouetté : il y a différentes sortes de fouettés :
    • les fouettés en-dedans et en-dehors
    • les fouettés sautés
    • les fouettés sur pointes ou demi-pointes :
      • on pique sur la jambe droite (par exemple), on lève la jambe gauche devant et on tourne sur la pointe (demi-pointe) en laissant la jambe gauche tendue en l'air ; on finit donc en arabesque sur pointe (ou demi-pointe)
      • sous forme de pirouette : on fait une pirouette puis on développe la jambe droite (ou gauche) devant et on plie la jambe de terre. La jambe en l'air fait un rond de jambe jusque de côté puis replie et refait une pirouette, et ainsi de suite
On peut faire des fouettés doubles, c'est-à-dire avec deux pirouettes entre le rond de jambe.

G  

  • Gargouillade : c'est un saut de chat où l'on part du côté du pied de devant et où l'on change de pied. Au XVIIIe siècle, la Camargo était réputée pour ses « gargouillades ».
  • Glissade : au départ de la cinquième position, elle consiste en un dégagé, qui pose en secondeet qui referme en cinquième. Le dégagé peut se faire en partant de devant ou de derrière, en fermant devant ou derrière. Il existe des glissages « dessus-dessus », « dessous-dessus », « dessous-dessous » et « dessus-dessous »

J

  • Jeté : le jeté est un saut commencé sur une jambe et fini sur l'autre (contrairement à la « sissonne » commencée sur deux pieds et finie sur un, ou à l'« assemblé » commencé sur un pied et fini sur les deux). Il existe différentes formes de jetés.
  • Jeté (grand) : le grand jeté est un saut vers l'avant en faisant le grand écart. En prenant de l'élan (quelques pas chassés) on fait le grand écart, mais au milieu du saut.
  • Jeté (pas de bourré) : il part de la cinquième position. On dégage derrière, on détourne, on chasse en quatrième, le pied de derrière passe en fouetté devant, et prend la place du pied de terre en sautant. Le pas finit en arabesque, qui pose, et la couronne des bras descend en un cambré.

M 

  • Manège : le manège consiste à faire une succession de pas autour d'un cercle. Les pas peuvent être des tours piquésglissade - grand jeté). Les manèges peuvent se faire seul ou à plusieurs.  mais aussi des enchaînements de grands sauts et pas de liaisons (par exemple
  • Menée : une menée est un enchaînement de pas effectués sur pointes. À partir de la cinquième positionsur pointes, on avance du côté de la jambe de devant en pliant et tendant rapidement les jambes. C'est la jambe de derrière qui fait avancer en « poussant » celle de devant, ce qui donne cette impression de légèreté comme si on effleurait seulement le sol.

P  

  • Piqué : déplacement qui part d'une position pieds à plat pour arriver à une position sur pointes.
  • Pirouette : la pirouette consiste en un tour relevé qui, à partir d’une position sur les deux pieds, se fait sur un seul pied élevé sur demi-pointe ou sur pointes. On parle de pirouette lorsque la rotation est rapide.

  • Plié : mouvement d'échauffement qui s'effectue en pliant les jambes en-dehors.
  • Port de bras : le port de bras est, comme l'indique son nom, un porté, c'est-à-dire qu'on soutient l'action des bras et qu'on reste dans la position où on est pour les déplacer harmonieusement.
  • Porté poisson : la danseuse portée a la jambe de devant en retiré et la jambe de derrière en arabesque.
  • Position : placements des pieds des danseurs (première, seconde, troisième, quatrième, cinquième)

R  

  • Retiré : placement du pied au genou ou à la cheville avec la jambe pliée en-dehors.
  • Relevé : montée sur demi-pointes ou pointes. Il existe des relevés sur 2 pieds ou sur 1 pied.
  • Révérence : dégagé plié devant ou sur le côté avec port de bras à la seconde. Pas de salut. Il existe bien d'autres révérences.
  • Rond de jambe : le rond de jambe (ou rond-de-jambe) à terre part d'une position fixe, les 2 pieds au sol, puis il suffit de pointer devant soi et de « dessiner » un demi-cercle vers l'extérieur en passant bien par une seconde en arrière. En l'air, soit on fait pareil qu'au sol en levant la jambe, soit on développe la seconde puis on fait des cercles (plutôt aplatis) avec la jambe, dans un sens ou dans l'autre.
  • Royal  : un « royal » est un saut. Il commence en cinquième devant et se croise en avant pour atterrir en cinquième derrière.

S  

  • Saut de basque : saut de la famille des jetés, déplacé et rotatif.
  • Saut de biche : saut comme le grand jeté, sauf que la jambe avant est pliée et ramenée sous la cuisse.
  • Saut de chat : le saut de chat consiste en un saut sur le côté, en levant les genoux à hauteur de la poitrine, les deux jambes pliées, et qui se termine en quatrième ou cinquième position.
  • Saut de l'ange : soubresaut déplacé.
  • Sissonne : le sissonne est un saut : 2 pieds propulsent et 1 pied réceptionne. On distingue notamment :
    • sissonne retiré : plier, sauter avec les jambes serrées, réceptionner sur une jambe l'autre étant « coupé ».
    • sissonne arabesque : plier, sauter en avançant en position d'« arabesque », réceptionner en arabesque, puis fermer
  • Soubresaut : saut vertical qui part de 2 pieds pour arriver sur 2.
  • Surrection : action courte consistant à marquer le temps en se mettant sur la pointe des pieds.

T 

  • Temps de flèche : changement de poids d'une jambe sur l'autre.
  • Temps levé : saut qui part d'un pied pour arriver sur le même.
  • Tour : rotation en appui sur un seul pied.
  • Tour en l'air : il s'agit d'un pas le plus souvent effectué par les hommes. c'est un soubresaut ou un changement de pied qui tourne en l'air.
  • Tour piqué : le tour piqué se fait en principe en manègeou en diagonale. C'est un tour « en-dedans », car on tourne vers la jambe d'appui, mais il existe aussi des tours piqués « en-dehors ».

V 

  • Valse (pas de) : s'effectue en trois temps comme la valse.
  • Sources Anne Besson.

Un artiste : Ponce Jacquio (v. 1515 - 1570)





Dans la deuxième moitié du XVIe siècle, un fondeur s'est installé sur une parcelle située au nord de la rue du Saulger. Son officine comprenait un four construit en tuiles plates où le métal était fondu dans des creusets en terre réfractaire. On y produisait des cloches comme l'indique la mise au jour de fragments de moules.
Ensemble provenant de l'atelier de fondeur, vers 1580.
Ensemble provenant de l'atelier de fondeur, vers 1580.
© UASD / J. Mangin.
Four de bronzier en cours de fouille.
Four de bronzier en cours de fouille. © UASD / J. Mangin.
L'artisan semble également avoir été impliqué dans les commandes de monuments funéraires pour l'église abbatiale. En effet, dans le comblement du four, on a recueilli les éléments de moules en plâtre destinés à réaliser de petits modèles de statues en terre cuite.

Main tenant entre le pouce et l'index un diamant.
Main tenant entre le pouce et l'index un diamant ; détail de la Force, l'une des quatre Vertus cardinales du tombeau d'Henri II et de Catherine de Médicis par Germain Pilon. © Cl. Sauvageot.
vue intérieure du mausolée des Valois par A. le Blond, 1706.
Planche de l'Histoire de Dom Michel Félibien montrant une vue intérieure du mausolée des Valois avec le tombeau d'Henri II et de Catherine de Médicis par A. Le Blond, 1706.
Main du fragment de statue en terre cuite provenant de l'atelier de fondeur.
Main du fragment de statue en terre cuite provenant de l'atelier de fondeur.
© UASD / J. Mangin.

L'analyse stylistique de ces fragments de sculpture révèle des analogies frappantes avec l'œuvre de Ponce Jacquio, un sculpteur français qui, entre 1563 et 1570, collabora avec Germain Pilon
au tombeau d'Henri II et de Catherine de Médicis.
En 1563, l'artiste est payé 450 livres pour avoir préparé les modèles
en terre ou en plâtre de ce tombeau.

L'analyse du magnétisme thermo-rémanent
du four situe le moment de sa dernière mise à feu vers 1580, soit dix ans après le décès de Ponce. Il faut donc imaginer que le bronzier avait gardé dans son magasin les moules et quelques modèles qu'il avait réalisés
pour le célèbre sculpteur.
Sources Saint-Denis, la ville et l'abbaye.

Pierre, Eudes et Raoul de Montreuil Morts en 1267, en 1287, vers 1318




Dalle funéraire de maître Guérin, inhumé au XIIIe siècle en l'église Saint-Marcel à Saint-Denis.
Relevé de la dalle funéraire de maître Guérin, inhumé au XIIIe siècle en l'église Saint-Marcel à Saint-Denis,
par François de Guilhermy, en 1875.
Le chantier de reconstruction de l'église abbatiale mobilise une main-d'œuvre nombreuse et souvent très diversifiée. D'après les comptes de la commanderie de l'abbaye, la pierre et le bois,
Les charpentiers travaillant à la basilique, manuscrit vers 1317.
Les charpentiers travaillant à la basilique, d'après La vie de monseigneur saint Denis du moine Yves, vers 1317 (BNF, ms. fr. 2091, f° 75v°). © BNF.
les deux principaux matériaux de construction, sont confiés à des maîtres maçons et des maîtres charpentiers.
Pour le chantier de leur abbatiale, les moines de Saint-Denis font appel à une dynastie de maître d'œuvre réputés : Pierre, Eudes et Raoul de Montreuil. Ces derniers s'acquittent de leur fonction en assumant tout à la fois le rôle d'architecte et de coordinateur des travaux. Au regard de la complexité technique des constructions gothiques, on comprend aisément que le savoir théorique de ces maîtres repose essentiellement sur une connaissance approfondie des lois de la géométrie et de l'arithmétique.

Pourtant, dans la pratique, les bâtisseurs se servent de moyens relativement restreints comme ceux qui figurent sur la pierre tombale du maître Guérin inhumé en l'église Saint-Marcel : fil à plomb, règle, truelle et marteau taillant. Il convient d'y ajouter le cordeau, le compas, l'équerre et les gabarits destinés à la taille des pierres en atelier.

Pour monter les matériaux sur l'édifice en cours de construction, l'extrait de compte de 1290-1291 cite un engin de levage sur les voûtes de l'église qui a pu correspondre à un cabestan ou une "cage d'écureuil" actionnée par des hommes placés à l'intérieur. Sources Saint-Denis, la vie et l'abbaye.

Le moine Hunus.

Le moine Hunus
Mort entre 838 et 845


Costume de moines bénédictins au XIe siècle.
Costume de moines bénédictins au XIe siècle d'après une représentation que Mabillon a vue en 1704 sur la porte nord de la façade ouest de la basilique. © BNF.
Deux inscriptions relatives au moine Hunus, entre 838 et 845.
Deux inscriptions relatives au moine Hunus, entre 838 et 845. Dessin M. W. ; doc. UASD.
Un sarcophage du vestibule de l'église funéraire Saint-Barthélemy abritait deux corps superposés.
Sur les parois internes de la cuve en plâtre étaient gravées deux inscriptions. La première rapporte que "le moine inhumé en second s'appelait Hunus et qu'il était dans sa seizième année" (qui secundus fuit sepultus Hunus nomit monacus et etate in an XVI). La seconde précise que le "jeune religieux était d'origine noble" (qui superior est Hunus iuvenis nobilis monacus).
Ce même Hunus figure dans les obituaires
et les listes de confraternité qui, à différents moments de la vie du monastère, indiquent au jour de leur mort les noms des abbés et frères de la communauté. En recoupant ces témoignages on peut déterminer la date du décès d'Hunus : il serait mort un 20 décembre entre 838 et 845.

Sarcophages du vestibule de l'église Saint-Barthélemy.
Sarcophages du vestibule de l'église Saint-Barthélemy.
La deuxième cuve, en commençant par le bas de l'image, renferme le corps du moine Hunus.
© UASD / O. Meyer.
Localisation de l'une des deux inscriptions dans le sarcophage en plâtre.
Localisation de l'une des deux inscriptions dans le sarcophage en plâtre. © UASD / M. Wyss.
L'inscription est riche d'enseignements sur le haut niveau culturel qui a cours au monastère à l'époque carolingienne. Elle nous apprend que le défunt est né de parents nobles. Ces derniers ont dû offrir leur jeune enfant, dès l'âge de 7 ans, à l'abbaye, moyennant quelques donations d'argent ou de terre, afin que les moines lui dispensent un enseignement.
En effet, la réputation de l'école monastique n'était plus à faire depuis que Charles Martel y avait fait éduquer son fils Pépin. Mais à la différence de ce dernier, Hunus n'est pas "retourné dans le siècle".



La Reine Arégonde.

La Reine Arégonde
510/520 - 580/590


Mobilier de la tombe de la reine Arégonde inhumée entre 580 et 590.
Mobilier de la tombe de la reine Arégonde inhumée entre 580 et 590. © RMN
Bague nominative inscrite au nom d'Arégonde.
Bague nominative inscrite au nom d'Arégonde.
© RMN
En 1959, Michel Fleury
met au jour, dans le sous-sol de la basilique, une tombe d'une richesse exceptionnelle.
Le sarcophage de pierre renfermait des accessoires vestimentaires et des restes de textile, en remarquable état de conservation, permettant de reconstituer l'habillement d'une femme noble de l'époque mérovingienne.
Sarcophage de la reine Arégonde en pierre.
Sarcophage de la reine Arégonde en pierre. © UASD / J. Mangin.

La défunte portait une robe de soie violette, maintenue par une large ceinture de cuir, garnie d'une plaque-boucle et d'une contre-plaque somptueusement décorées.
Sa tunique de soie brun-rouge, ornée de galons de broderie d'or, était fermée par une paire de fibules
rondes au décor cloisonné de grenats. Deux petites épingles et une grande épingle incrustée de grenats maintenaient son voile de soie. Ses bas étaient retenus par des jarretières à pendants et les lanières laçant ses chaussures de cuir étaient dotées de petites plaques-boucles, de contre-plaques et de passe-courroies à motifs animaliers.
Dessin de la bague nominative inscrite au nom d'ARNEGUNDIS.
Bague nominative inscrite au nom d'ARNEGUNDIS.
© UASD / M.Wyss.
Cette riche parure en or et argent était complétée par deux boucles d'oreilles en forme de corbeilles imitant la mode alors en vogue dans le monde byzantin. Au pouce, un anneau gravé du prénom féminin ARNEGUNDIS, entourait un monogramme central qui se développe en REGINE (reine). C'est précisément cette reine Arégonde, épouse de Clotaire Ier (511 - 561) et mère de Chilpéric Ier, que Grégoire de Tours
décrit vers la fin du VIe siècle. Si l'on tient compte des données historiques telles que la naissance de Chilpéric vers 537-539, et de la datation des accessoires vestimentaires les plus récents, la reine serait morte, âgée de 70 à 80 ans, dans les années 580 - 590.


 Sources Saint-Denis, une ville une abbaye
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Avant Saint-denis.

Vue perspective de la Plaine Saint-Denis réalisée à partir des cartes en courbe de niveau du génie militaire du XIXe siècle. © A.-B. Pimpaud
Le cadre naturel : relief et hydrographie
À l'est d'un vaste méandre de la Seine, la topographie ancienne du territoire de Saint-Denis est formée d'un plateau (la Plaine) entrecoupé par des paléochenaux
et des tourbières. Au sud, ce plateau est délimité par la butte Montmartre, alors qu'au nord le terrain est traversé par la vallée du Rouillon, un affluent de la Seine. En bordure de cette zone marécageuse, le relief est principalement formé par deux élévations : La plus importante, d'orientation nord-sud, domine la rive droite du fleuve ; elle forme un plateau emprunté par l'Estrée, la voie d'origine antique qui, venant de Paris, suit le cours de la Seine jusqu'à Rouen. La seconde, site où sera implantée la basilique, est un promontoire qui se dresse plus à l'est. Entre ces deux élévations, coule le ru de Montfort, un cours d'eau à faible débit.

La géologie
Les terrains calcaires sont propices à l'agriculture tandis que les collines, sableuses, sont couvertes de massifs forestiers. Dans le sous-sol, les couches géologiques renferment du gypse, la "pierre à plâtre" qui sera exploitée depuis l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle.
Les carrières se trouvent au sud, sur les flancs de la butte Montmartre, et, au nord, sur ceux de la butte Pinson. La pierre de taille, extraite du calcaire grossier des environs de Carrières-sur-Seine (anciennement Carrière Saint-Denis) sera abondamment utilisée dans la construction locale, tout au long du Moyen Âge ; son acheminement s'effectuait par bateaux sur la Seine. La rive droite du fleuve est, en effet, longée par un chemin de halage. D'après les sources écrites, les bateaux accostent soit en aval de l'embouchure du Rouillon, au port de la Briche, soit en amont, aux lieux-dits Vieux Port et Port aux Poireaux. Entre ces deux sites un haut fond barrant le cours du fleuve s'étend de l'Île Saint-Denis à la Maison de Seine.

Carte géologique de la région de Saint-Denis
Carte géologique simplifiées de la région de Saint-Denis. 1. alluvions (sables, graviers et argiles) : Quaternaire ; 2. terrains glissés : Quaternaire ; 3. meulière de Montmorençy : Stampien moyen ; 5. calcaires, argiles vertes et marnes supragypseuses : Stampien inférieur - Ludien supérieur ; 6. série du gypse : Ludien ; 7. marnes, calcaires de Saint-Ouen : Marinésien ; 8. sables de Beauchamp : Auversien ; 9. calcaire grossier : Lutétien : 10. calcaires, argiles et sables : Yprésien-Montien ; 11. craie : Campanien. Dessin J. Prim d'après C. Lorenz
État des connaissances sur l'habitat protohistorique
Les premières traces d'occupation humaine remontent au néolithique ancien
Près de la basilique, une sépulture isolée, quelques fosses de stockage liées à un habitat et des aires de débitage de silex attestent une occupation plus sporadique. La Plaine est peut-être la première zone défrichée ; l'avènement de l'agriculture y est particulièrement bien illustré par la découverte d'un dépôt de meules associé à des céramiques. L'Âge du fer
est documenté par plusieurs fosses de stockage renfermant des poteries. Sur le flanc nord de la vallée du Rouillon on a pu étudier un établissement rural de la Tène finale
entouré d'un fossé.
Sources Saint-Denis, la ville et l'abbaye.

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samedi 26 janvier 2013

Lyon ville mystérieuse



D'OMBRES ET DE LUMIERE
La cathédrale St Jean avec ses fortifications médiévales
Lyon... Antique capital des Gaules, et depuis toujours capitale incontestée de l'ésotérisme.
Ville des brumes, ou l'on se perd dans une ouate épaisse et lourde poussée par des fleuves d'un autre âge.
Ville des labyrinthes hauts et bas... "Mirelingue la brumeuse" est la seule ville de France où l'on peut circuler de son cœur à ses collines sans jamais utiliser une seule rue. L'initié parcourt ainsi d'obscurs escaliers, d'étouffants couloirs se ramifiant d'une bâtisse à l'autre, parsemé de loin en loin de puits de lumière et autres cours intérieurs... On peut y errer, s'égarer, sans rencontrer d'autres présences que des ombres couleur du passé pliées sous le poids de l'oubli ou gémissant à la mémoire d'un lieu digne d'une autre galaxie...
DU LABYRINTHE A St JEAN DE LYON
Et l'insolite se poursuivra sous terre. Lyon est construite sur les entrailles de la vieille Lugdunum romaine. De l'antiquité restent les labyrinthes d'assainissement et drains s'arrêtant où commencent les catacombes chrétiennes, ultimes demeures de ceux qui en attendant l'instant de résurrection, côtoient ceux qui, déjà morts vivants, fuient les folies humaines, d'immondes souvenirs ou d'intolérables réalités.
Du fond d'une cour s'ouvre un puits, une porte basse, une cave irrespirable, une trappe épaisse... nous voilà dans d'autres galeries qui se répandent sur plusieurs profondeurs, de caves en caves, de dépôt en dépôt mais aussi d'églises en cathédrale. Ces galeries innombrables sont pourtant répertoriées par les services d’assainissement de la ville.
C'est au long de cette pieuvre de clarté et d'obscurité que nous parcourrons l'espace et le temps d'une ville qui se refuse encore à révéler ses secrets...
Exemple de galerie avec puits dans les sous-sols lyonnais
De la colline de Fourvière à la Saône, ramassé contre sa cathédrale, le quartier St Jean étend les ramifications étroites et sombres de ses anciennes ruelles. Façades renaissances, gothiques ou moyenâgeuses, d'anciennes demeures surgissent d'un temps qui n'est plus le nôtre. Il y a quelques années encore ce quartier se dégradait inéluctablement. C'est aujourd'hui un véritable retour à la clarté.
Ce sont quelques résurgences énigmatiques de son histoire ésotérique et hermétique que nous allons essayer d'approfondir à présent.
LA TIARE QUI ROULE
14 novembre 1305. Bertrand de Got est couronné pape à Lyon sous le nom de Clément V. Ce qui aurait du être un jour de liesse tourne au cauchemar et irrémédiablement aux mauvais augures.
Ils sont tous là, ceux qui firent, et surtout défirent la France du XIVe S. Philippe le Bel et sa cour célèbrent l'évènement selon un fastueux cérémonial. Les rues sont noires de monde pour cette manifestation. La procession pontificale avance majestueusement vers ce qui sera un jour le chemin neuf. Le roi de France, à la main, mène la monture du pape coiffé de sa tiare pontificale.
Brusquement, c'est le drame. Tout un pan de mur vient de s'écrouler sous la pression de la foule. Le roi sera blessé légèrement, Charles de Valois plus grièvement. Des morts aussi dans le peuple et la cour: Orsini, le duc de Bretagne, Gaillard de Got de la famille du pape. Ce dernier est tombé lui aussi mais sans gravité, du moins en apparence. Mais la tiare papale, que l'on retrouve sous les décombres, aura perdue la plus grosse pierre de sa parure: une escarboucle de 6000 florins, dit-on...
Le fait, incontestablement, sera perçu comme un très mauvais présage, et la pierre minutieusement recherchée ne sera jamais retrouvée... Ceci se passait à quelques dizaine de mètre de la cathédrale. D'étranges rumeurs circuleront à propos de l'escarboucle perdue et de l'Ordre du Temple.
SARCOPHAGES ET BAPHOMET
Curieusement, rares sont les écrits à propos de l'ordre du Temple à Lyon. Pourtant l'enceinte templière de cette ville, dite "Clos de St Georges" était plus étendu que celle du Temple à Paris.
Commanderie de Lyon quartier St Georges
Les vieux écrits relatent que c'était une cité interdite et très fermée "seulement ouverte d'une porte étroite". Et, du même texte, d'observer que des notoires de la cité réapparaissaient hors les remparts sans avoir à en sortir par la porte. Il faudra attendre le XVIIIe S. pour découvrir que le puits de "l'auberge du soleil" dans le vieux quartier St Georges était un accès "sec" à la commanderie et à la cathédrale St Jean.
D'ailleurs le quartier porte encore des noms de rues évocateurs: rue des Templiers, place Port-du-Temple, rue du Temple.
Le port templier de Lyon était le plus riche port fluvial de l'ordre en France. De là, l'ordre expédiait beaucoup et recevait encore plus: marchandises, valeurs, renseignements, responsables étrangers, juifs.
L'ordre du Temple devait forcément connaître les ramifications souterraines de la vieille ville. Par ailleurs on peut constater que peu de Templiers furent arrêtés à Lyon. Ils brillèrent surtout par leur absence le jour de la rafle de Nogaret.
DECOUVERTES SOUTERRAINES
Dans les années 1960, plusieurs découvertes eurent lieu lors de travaux de démolitions dans ce secteur et jusqu'au "Quai St Antoine". On sait que furent remise à jour toute une partie d'immenses locaux souterrains ayant appartenus à l’ordre des Antonins ainsi que d’autres frappés de la croix du Temple... Mais aussi des fondations inconnues sous l'endroit où se trouvait une très ancienne chapelle de l'ordre.
C'est lors des travaux, dans un ancien immeuble du Quai St Georges, que les ouvriers mirent à jour plusieurs pierres sculptées de croix templières, qui finirent chez un riche amateur lyonnais. Il en fut de même pour quelques "médailles" d'un métal très dur, extrêmement lourd et visiblement imputrescible. Les pièces étaient gravées de symboles. Avec ces dernières il y avait aussi une matrice à sceller dont seul le dessin était visible.
Le vieux texte de l'architecte Guerrin, fait aussi mention, à propos « d'une cave de deuxième profondeur », qu'en 1802 cette dernière possédait encore un "Cagueux", étrange sculpture de 40 cm de haut montrant une créature hirsute cramponnant une croix pattée et accroupie sur une petite tête anthropoïde dans une coupe. Les caractères qui l'accompagnaient, nous dit Marcel Guerrin, étaient « malpropres »(?), « effacés et incohérents »(?). Peut être sommes nous passé très près de la découverte d'un autre baphomet. L'accès de cette cave est maintenant propriété privée, mais la statuette y est toujours.
Rue du Boeuf. quartier de St Jean.
Pour mémoire, notons que la rue Port-du-Temple, s'appelait aussi rue "Ecorcheboeuf" en raison des taureaux, dépecés et distribués au peuple après avoir été jeté à la Saône pour célébrer la "fête des merveilles"... et aussi qu'au n°19 de cette rue était "l'Hôtel de la Monnoye" (monnaie)... Quel sublime hasard!!!
LE TRESOR DES JUIFS
A l'opposée du vieux quartier St Jean, nous trouvons le quartier St Paul. Nous n'en retiendrons que la rue dite "de la Juiverie". Rappelons brièvement que Lyon était la première place financière d'Europe et devait être la capitale de la France s'il n'y avait eu, en ce jour d'été 1536, le décès par empoisonnement du dauphin François fils de François 1er... Ce dernier venait de succomber pour s'être intéressé, d'un peu trop près, au "diamant des juifs".
En effet les juifs avaient élu domicile dans ce secteur, et toutes leurs demeures communiquaient entre elles par des "traboules" ou encore 3 étages de caves et passages souterrains. Les juifs avaient déjà dans ce quartier, grâce à de puissants appuis, des comptoirs, des banques et une synagogue. S'ils se réfugient tous dans ce quartier ce sera surtout en raison de l'insécurité qui règne pour eux en ville «: ...et c'est pour autant que les juifs aient été chassés de la demeure de Lyon, l'an 1311, leurs biens et possession ayant été confisqués 'le jour feste de saincte Marie magdaleine' » nous dit Severt en 1621.
Rumeurs pour une pierre...
Les rumeurs sont persistantes sur cette colonie juive du Moyen-Age, et sur les chefs la dirigeant depuis leurs demeures rue de la Juiverie... Il est question surtout d'un fabuleux joyaux dont l'origine reste mystérieuse pour tous. On sait seulement, par D. Reju, qu'il s'agissait "d'un mystérieux et incomparable diamant. Les juifs l'auraient fait venir du Moyen-Orient et le conserveraient secrètement en le préservant des convoitises par de multiples précautions. La réputation de cette pierre, unique par sa grosseur et sa pureté, énigmatique de par ses origines et son usage". Les princes royaux, surtout, rêvaient de récupérer le fabuleux dépôt en intriguant avec acharnement pour en atteindre le secret.
Un passage souterrain au 3ème niveau
Les de Médicis "savaient" les tenants et aboutissants de cette histoire... Mais la mort du Dauphin, mise sur le compte d'une intervention destinée à défendre le diamant, terrorisa toute la cour et les courtisans. Ce royal décès fit sombrer le joyau maudit dans l'oubli d'où, plus personne, n'osa jamais le retirer.
Mais la tradition et le mystère demeurent toujours. Un vieux récit raconte qu'au moment de leur persécution (il y en eut tant) tous les juifs, de ce secteur, unirent leurs fortunes, la liquidèrent et négocièrent avec cette somme effarante l'achat d'une pierre qui dépasse notre entendement. Ils pouvaient ainsi se déplacer sans plus craindre pour leurs biens, et rester chacun "actionnaire" d'un dépôt qui ne pouvait que se valoriser avec le temps... Une sorte de compte bloqué à haut intérêt!
Les têtes de lions
La légende explique aussi que, cernées dans leurs quartiers, les "têtes pensantes" de la communauté avaient dissimulé leur trésor dans un périmètre très réduit. Cette légende fait mention d'un objet fabuleux dissimulé au n°23 rue de la Juiverie. Cette demeure, à ce numéro, fait angle curieusement avec la rue de la Loge (!!!), et s'appelle "Maison Lantillon".
Elle appartenait aux Dugas au XVIe S. et est dite "Aux têtes de lions". Ses 2 façades d'angles s'ornent effectivement d'énormes têtes de lions avec toute une infime différence, paraît-il. La légende veut qu'un coffret contenant l'énorme diamant soit dissimulé derrière une seule de ces têtes de lions. Il est ajouté que le système d'accès est inscrit dans "l'infime" détail d'une des faces d'animaux. Légende?
Sans autre information, on pourrait l'affirmer. Mais voyons de plus près... Cette maison Lentillon est depuis le XVIIe S., au moins, une fonderie d'or et une fabrique d'orfèvreries. Si l'on prend le symbole du lion, sa couleur est le jaune: l'or. En outre le lion est solaire, représente la puissance et la souveraineté... donc l'or! Si l'on regarde les rues environnantes du vieux quartier, les noms sont assez évocateurs: rue Dorée, de Jérusalem, Esprit, de Josaphat...
Une rue bien occupée
rue Juiverie
Mais nous savons aussi qu'au n°21 rue Juiverie, la maison (dont la façade est restée intacte) fut dessinée par Philibert Delorme, ce qui se passe de commentaire!
Encore, qu'au n°4, l'immeuble s'appelle "Patarin". Faut-il rapprocher ce nom de Patarin du terme désignant les Cathares et cagots?
Au n°22, soit la maison voisine de l'orfèvrerie, l'hôtel particulier appartenait aux Baronat. Ces derniers étaient originaires d'Annonay et propriétaire jusqu'en 1345 de mines d'argent à Argental... mines contrôlées par l'ordre du Temple et desservie par l’antique route sous le contrôle des Lupé.
Au n°21, grâce à d'anciens plans conservés aux archives de la ville de Lyon, nous savons l'existence de 3 niveaux de sous-sols (à présent condamnés), dont le plus profond ouvre sur des galeries conduisant sous la Saône d'une part et dans le quartier Templier d'autre part, puis de là en direction de l'antique église d'Ainay.
Pour en finir avec cette étrange ruelle les sous-sols du n°12 sont le départ d'un souterrain bloqué par une épaisse porte de fer. Il est évident qu'il n'en était pas toujours ainsi puisque au XVIIIe S. les chroniques racontent que Mandrin utilisait régulièrement ce passage pour échapper, avec succès, à l'Octroi de Pierre Scize...
Sources : France Secret.