mercredi 4 septembre 2013

Frère Guérin, précurseur des Archives nationales

Frère Guérin, précurseur des Archives nationales

Statue de Philippe Auguste - Château de Versailles. Temple de Paris
Statue de Philippe Auguste - Château de Versailles.

Un événement gênant va être à l'origine de la création des archives du royaume, ancêtres lointaines des Archives nationales.

Nomade par la force des choses, en raison de la fragilité de son royaume, entre deux chevauchées militaires, comme les autres rois de son temps, Philippe Auguste transporte partout avec lui dans les fontes de son cheval et celles de sa suite son nécessaire "professionnel", une partie de son trésor, les archives et les actes officiels dont il a besoin et son sceau royal.

Le 3 juillet 1194, au pied du château de Fréteval (aujourd'hui dans le département du Loir-et-Cher), c'est la débandade. Les troupes de Richard Cœur de Lion écrasent celles du roi de France et ce dernier dépité, s'enfuit, perdant ses précieuses sacoches…

Moqueur et ravi d'une aussi belle journée, le roi d'Angleterre aurait lui-même détruit les documents retrouvés dans l'herbe piétinée, notamment les livrets de comptes des impôts royaux de son ennemi…
Philippus Dei gratia Francorum rex (Philippe, par la grâce de Dieu roi de France). Sceau de Philippe II Auguste, roi de France (1179-1223). Temple de Paris
Philippus Dei gratia Francorum rex (Philippe, par la grâce de Dieu roi de France). Sceau de Philippe II Auguste, roi de France (1179-1223).
Protéger les archives et le sceau royal

Revenu à Paris, le roi va tirer les leçons de sa déconvenue
et comprendre que les documents originaux de la couronne
ne doivent plus circuler sur de mauvais chemins.
L'idée de leur conservation et de leur protection surgit alors.

Avec d'autres clercs de la Chambre royale, frère Guérin s'attache durant de très long mois à reconstituer les documents perdus et, inventant un système empirique, il crée ainsi une organisation rationnelle et thématique des pièces officielles du royaume.

Des registres sont ouverts, les décisions royales, les traités de paix, les documents de vasselage et les contrats d'hommages prêtés à la personne du même roi suzerain sont classés, répertoriés et consultables.


Dans un geste de sauvegarde, le très fidèle compagnon de Philippe Auguste lance les bases de ce qui deviendra les Archives nationales. Désormais, elles ne quittent plus Paris et trouvent une protection correspondant à leur importance, remisées dans une pièce gardée du nouveau château du Louvre. Plus tard Saint Louis les fera entreposer à la Sainte Chapelle. De même, le sceau royal ne quittera plus la capitale.
Sources le temple.

lundi 2 septembre 2013

Epée de Godefroy de Bouillon

Épée dite "de Godefroy de Bouillon"

Épée dite "de Godefroy de Bouillon"- Saint-Sépulcre. TEMPLE DE PARIS
Épée dite "de Godefroy de Bouillon"- Saint-Sépulcre.
XVe-XVIe siècle
Fer, fonte de fer, ivoire, vestiges de dorure
Longueur : 100 cm (sans fourreau : 98,5 cm)
Largeur : 17,9 cm
Longueur  lame : 83,7 cm
Poids : 1,53 kg

On rapproche traditionnellement de la haute figure de Godefroy de Bouillon, le conquérant de Jérusalem, en 1099, une épée conservée aujourd'hui dans le trésor de la basilique du Saint-Sépulcre. Cette pièce offre l'aspect d'une arme médiévale, en bon état de conservation, présentant une longue lame montée sur une garde traçant un schéma cruciforme qui associe au pommeau, la poignée et des quillons horizontaux infléchis en leurs extrémités sur lesquels subsistent des traces de dorure.

De multiples témoignages, notamment celui de Chateaubriand, lors de son séjour à Jérusalem, en 1806, relatent que par le passé, des visiteurs de qualité étaient adoubés "chevaliers du Saint-Sépulcre par le supérieur des Franciscains chargés de la garde des Lieux Saints : "On tira du trésor du Saint-Sépulcre les éperons et l'épée de Godefroy de Bouillon. L'officiant […] me chaussa les éperons, me frappa trois fois avec l'épée […] Mais que l'on songe que j'étais à Jérusalem, dans l'église du calvaire, à douze pas du Tombeau de Jésus-Christ, à trente pas du tombeau de Godefroy de Bouillon ; que je venais de chausser l'éperon du libérateur du Saint-Sépulcre, de toucher cette longue et large épée de fer […] ".
Epée avec fourreau. TEMPLE DE PARIS
Epée avec fourreau.
L'ancienneté de cette pratique rituelle que relate Chateaubriand n'est guère contestée. Ainsi conserve-t-on, dans les collections, des pièces d'armement ancien qui portent gravées postérieurement la croix potencée accompagnée
à quatre croisettes qui permet d'établir que leurs possesseurs avaient accompli le voyage aux Lieux saints.
La Colombière dans son Vray théâtre d'Honneur et de Chevalerie (1648) rapporte que "les cinq croix rouges sont mémoires des cinq plaies du Christ (et que le nouveau chevalier est adoubé) avec l'épée bénie de Godefroy de Bouillon".
L'examen détaillé de l'épée s'accorde difficilement avec ces données historiques. La construction de son pommeau en forme de figue assise sur une collerette peut évoquer certains pommeaux d'épées à deux mains de la fin du XVIe siècle et offrir des analogies marquées avec le n° 35 établi par Norman (1980), que le spécialiste situe vers les années 1590-1600. La fusée (poignée), d'un travail rudimentaire, taillée de côtes verticales, est réalisée en bois d'olivier, ce qui paraît impliquer une provenance méditerranéenne (Gaier). La lame, dépourvue de toute marque, aux forts tranchants latéraux et arête centrale, semble brisée en son extrémité, la réduisant ainsi d'une dizaine de centimètres (Gaier) : cette typologie l'associe à celles des lames du XVe siècle.
Épée dite de Godefroy de Bouillon. TEMPLE DE PARIS
Épée dite de Godefroy de Bouillon
Les épées du temps de Godefroy de Bouillon sont montées avec de larges lames allégées d'une forte gorge centrale, leur garde est constituée d'un pommeau sphérique et de courts et forts quillons horizontaux. Pommeau et fusée de l'épée présentée aujourd'hui au Saint-Sépulcre semblent se situer au XVIe siècle, et les plus grandes incertitudes accompagnent la lame dont le fourreau est moderne. On se souvient des vicissitudes que connurent les Lieux saints depuis leur conquête : les destructions qui accompagnèrent la reprise de la ville en 1187 et en 1244, l'incendie
qui en 1808 a ravagé la basilique, cause de la destruction des tombeaux des rois francs.
L'imaginaire médiéval s'est nourri de héros incarnant les valeurs er l'idéal de la chevalerie dont l'épée de Roland, l'épée de Godefroy de Bouillon le conquérant de Jérusalem participe au mythe et, telles ces "épées fées" qu'évoquent alors les textes, est-elle appelée à poursuivre son continuel renouveau.
Il est extraordinaire qu'une épée ait pu traverser les siècles entre les mains des Franciscains alors qu'ils étaient tenus d'être désarmés : la possession d'une arme était contraire au statut des chrétiens sous domination musulmane. Pour l'avoir cachée et protégée avec un tel succès (alors qu'elle était utilisée régulièrement), les Franciscains devaient y attacher un très grand prix ! Cela montre aussi la valeur accordée par l'Église à l'adoublement au Saint-Sépulcre.
Sources temple de Paris.

Les secrets de Clairavaux.

Placée sous le vocable de l’Assomption de la Vierge et de saint Roch, l’église de Clairavaux était au Moyen Age un prieuré dépendant de l’abbaye Saint-Martial de Limoges.
Edifiée au XIIe siècle, elle fit probablement l’objet de travaux importants au cours du XVe siècle, date à laquelle fut élevée la chapelle méridionale, qui abrite le tombeau de Françoise de la Rocheaymon, dame de Clairavaux.
Le pignon occidental, qui forme clocher, comprend un linteau du XVIe siècle ainsi qu’en atteste l’inscription qui y figure, « faict 1545».
L’église présente un plan très simple: une nef de cinq travées, constituée d’un vaisseau unique, ouvre sur un chevet plat. Deux chapelles latérales font saillie sur le flanc méridional de l’édifice. Le percement irrégulier et le dessin hétérogène des baies témoignent des différentes campagnes de construction et des transformations subies par l’édifice
 — à Clairavaux, Limousin, France.

Le patrimoine de la nouvelle-France

Chers(ères) Amis(es),

Une œuvre que l'on ne peut ignorer relatant le patrimoine de la Nouvelle-France est ce magnifique mais curieux tableau de Claude François dit Frère Luc. Conservé au monastère des Ursulines à Québec, ce tableau illustre à lui seul toute la conjoncture de l'évangélisation des amérindiens telle qu'on la concevait au XVIIe siècle.

C'est la France ici symbolisée par la reine-mère Anne d'Autriche vêtue d'un long manteau fleurdelisé, belle et robuste, couronnée comme il sied à la glorieuse France du XVIIe siècle, qui apporte la foi plutôt que l'Église, comme le voulait la perspective gallicane de l'époque c'est-à-dire une église catholique de France très autonome du Pape. La foi était présentée sous la forme d'un tableau selon la pratique de la conversion par l'image.

De la main gauche la reine-mère montre le ciel, la droite elle la pose sur le cadre d'un tableau où sont groupés les protecteurs célestes de la Nouvelle-France. Un amérindien qui reçoit l'instruction à genoux est couvert d'un manteau fleurdelisé et accepte le tableau avec reconnaissance semble-t-il, la foi n'étant pas distinguée des valeurs de chrétienté qui en sont l'expression même. En arrière plan c'est le fleuve Saint-Laurens un peu trop serré dans ses rives, à gauche, deux petites chapelles de missions amérindiennes et à droite un navire à la poupe duquel, se voit un blason de gueules à une rose d'or dont l'écu est surmonté d'une couronne comtale. Et tout en haut dans les nuages, la Sainte-Trinité dominant la scène, entourée d'une autre série de protecteurs célestes de la Nouvelle-France.

Cordialement,

dimanche 1 septembre 2013

Séances dédicaces avec les auteurs belges.

Ne manquez pas la rentrée littéraire le 14 septembre prochain à 14h30 à la librairie Cook and Book 251 avenue Hymans à 1200 Bruxelles.