dimanche 3 février 2013

Dans l'ombre des Templiers.

CHAPITRE I / DANS L’OMBRE DES TEMPLIERS


Qu'il me soit permis au seuil de cette page, de rendre un brillant hommage aux Templiers et aux Hospitaliers qui s'installèrent au Col Saint-Jean, assurant le libre passage des pèlerins entre les vallées de la Blanche et de l’Ubaye, afin de les protéger contre les pillards et les coupe-jarrets. Les guerres de religion contribuèrent à effacer la plupart de leurs traces. Par le biais d’un roman intitulé « Dans l’ombre des Templiers », je relate des faits historiques qui se sont déroulés à partir du XIIe siècle jusqu’à nos jours. Ces récits sont le fruit de huit années de recherches sur le Pays de Seyne., situé dans les Alpes de Haute-Provence. Mon but, poursuivre une quête, celle de retrouver l'histoire de ces moines guerriers qui vécurent dans cette Vallée de la Blanche, sur l'un des sites les plus remarquables de cette région alpestre.


CHAPITRE I


1) Parfois, le temps ne se prêtait guère pour emprunter l'un des innombrables sentiers de randonnée que compte la Vallée, car soudainement, un épais brouillard pouvait envahir toute la région. Il faut savoir que certains chemins étaient déjà là, bien avant que ne viennent ces religieux. Aimer les parcourir, c'est apprendre à mieux connaître leurs tracés, ce qui peut conforter notre jugement dans nos recherches.

Combien de fois, me suis-je rendu jusqu'à la chapelle romane de Saint-Léger pour y retrouver la sérénité et y rencontrer mes amis de l'ombre. Après avoir dépassé le petit hameau du même nom, je commençai à gravir le large chemin empierré qui allait me conduire devant l'entrée de ce très bel oratoire érigé sur la pointe d'un mamelon.

Ce jour là, tournant la clef dans la serrure, j'ouvris la porte laissant découvrir l'intérieur de la chapelle. M'approchant de l'autel, je distinguais huit croix de Malte peintes sur les murs de l'édifice.

2) C’était bien l’empreinte des chevaliers, mais pourquoi ne les avais-je pas remarqué plus tôt ? Mon attention se porta alors sur l’une de ces croix d’un rouge éclatant. J’avançais lentement ma main de façon à effleurer délicatement de mes doigts cette empreinte indélébile laissée à la postérité.

Je pris alors quelques photos tout en m’assurant que celles-ci étaient bonnes, mais il n’y avait rien !... Pas un seul cliché sur ces croix ! Abandonnant alors les prises de vues pour un instant, je décidais de m’asseoir sur un banc et de réfléchir à cette situation. Il me vint alors l’idée de prendre une photographie du sanctuaire. Cette dernière fut une réussite totale, mais je n’avais toujours pas une seule croix des chevaliers de Malte sur la pellicule.

Mon regard se posa ensuite sur la statue en bois représentant Saint-Léger qui fut évêque d’Autun (v.616-679). Après l’assassinat de Childéric II, Ebroïn le fit torturer en lui faisant brûler les yeux et en lui arrachant la langue. Par la suite, il sera décapité près de Doullens, puis réhabilité, il sera solennellement reconnu comme martyr. La chapelle Saint-Léger servira au culte paroissial dès le début de l’année 1590.

A plusieurs reprises, provenant de chaque côté de l’autel, j’entendis murmurer une prière : C’était le Pater Noster.
« Pater noster, qui es in coelis, Sanctificetur no­men tuum, Adveniat regnum tuum, Fiat vo­luntas tua, sicut in cae­lo et in terra.
Panem nostrum quotidianum da nobis hodie. Et dimit­te nobis debita nostra, sicut et nos dimittimus debitoribus nostris. Et ne nos inducas in tentatio­nem. Sed libera nos a malo. »
Amen
3) Au bout d’un moment, les chuchotements cessèrent me laissant déconcerté. Pourtant je n’avais pas rêvé !… Il s’agissait bien de voix !... Et ces murmures qui venaient envahir mes oreilles appartenaient très certainement aux chevaliers de Malte. Peut-être me trompais-je dans mon raisonnement, car à force de fréquenter des lieux Saints, on finit par s’inventer toutes sortes de choses.

Comme à l’accoutumée, continuant ma petite visite, je détaillais du regard une dalle mortuaire qui reposait en guise d’autel, supportée par un appareillage grossier de grès et de lauze. Cette pierre tombale appartenait à qui ?... Voilà encore une question à laquelle je ne pourrais peut-être jamais répondre !

Pour l’instant, Saint-Léger n’apportait aucune réponse à mes questions. Il fallait donc continuer mes investigations sur le terrain, commençant mes recherches chez l’habitant. Je savais que pendant les guerres de religion, les troupes catholiques s’étaient dirigées vers le château de Montclar, empruntant le chemin reliant Seyne-la-Grand-Tour au Col Saint-Jean.

Après avoir traversé la Vallée de la Blanche, ils aperçurent au loin la bannière des seigneurs de Jarente qui flottait sur le donjon. Sans difficulté, ils arrivèrent devant la fortification que la garnison venait d’abandonner la veille. Pénétrant dans la place sans coup férir, ils saccagèrent le mobilier et mirent le feu aux tentures qui s’embrasèrent aussitôt. Puis, ils s’en prirent aux maisons des villageois, dont les toitures faites de bois et de chaume s’embrasèrent rapidement. Le château et le village furent en peu de temps la proie des flammes.

4) De là, les catholiques pillèrent, brûlèrent, rasèrent tous les villages qui se trouvaient sur leur passage dans cette belle Vallée de la Blanche. Les calvinistes et le sieur Baschi gouverneur protestant de Seyne-la-Grand-Tour arrivèrent trop tard. Fou de rage, il entreprit de se venger sur-le-champ en faisant saccager l’église paroissiale et la chapelle des Dominicains de Seyne, ordonna après avoir expulsé les religieux, de faire incendier la chapelle et l’église paroissiale de Montclar, ainsi que tous les biens qui appartenaient aux chevaliers de Malte, comme leur résidence, l’abbaye de Pinaudier et la chapelle Saint-Léger qui se trouvaient au Col Saint-Jean. Une fois les chevaliers partis, les Huguenots se partagèrent leurs terres et leurs revenus.

Les habitants qui avaient fui Montclar se réfugièrent dans la chapelle Saint-Léger pour empêcher les Huguenots de commettre une folie en incendiant le sanctuaire. Les villageois prétendirent de ce fait, que les protestants n’avaient pas le droit de détruire ce qui appartenait aux chevaliers de Malte. Pour le gouverneur Baschi, il fallait se venger à tout prix, et anéantir tous ces soi-disant lieux de culte qui représentaient cette église romaine, fondée sur l’ambition, l’intolérance et l’injustice.

En ce qui concerne ces pauvres gens, ils durent abandonner toute résistance et quitter définitivement leur chapelle. Certains essuyèrent quelques larmes, puis jetèrent un dernier regard sur Saint-Léger avant de s’éloigner dans la campagne. Les soldats du gouverneur Baschi envoyèrent des brandons enflammés dans la nef, mais comme je le raconte, il se passa quelque chose d’extraordinaire, car malgré la bonne volonté des Huguenots pour alimenter le feu, l’incendie ne put ébranler la voûte en tuf de la chapelle. Le sanctuaire était sauvé !

5) Il m’arrivait fréquemment de me rendre à la chapelle, où je passais de longs moments à méditer sur les affrontements fratricides entre catholiques et protestants. Je déplorais et condamnais fermement ces guerres de religion qui avaient fait d’innombrables victimes innocentes à cause de la folie meurtrière des hommes pour avoir défendu leurs propres convictions.

L’incendie provoqué par l’incompréhension de Baschi et de ses hommes avait occasionné quelques dégâts à cet étonnant oratoire qui dominait le hameau et le lac Saint-Léger, situés en bordure des forêts de Costebelle, que je connaissais bien pour les avoir traversé en toute saison.

J’imaginais que si j’avais été présent à cette époque, j’aurais pu découvrir en m’introduisant dans ce haut lieu la porte entrouverte en grande partie calcinée, tenait à peine sur ses gonds. Les murs étaient plus ou moins noircis par les fumées de la veille. Le mobilier était entièrement brûlé, et les quelques tableaux accrochés aux murs évoquant des scènes de la vie du Christ avaient fini aussi dans le feu. Dans la nef, la lourde dalle de l’autel qui reposait sur deux piliers, était renversée et gisait sur le sol. Il ne restait plus rien des crucifix, des bougeoirs et des candélabres qui avaient été dérobés pendant la nuit par des gens sans vergogne. Malgré cela, les flammes et la chaleur n’avaient pas eu raison de l’admirable édifice.

Le lendemain, après avoir récupéré les clefs chez mon ami Georges, je remontais jusqu’à la chapelle accompagné de Jack, un beauceron de huit ans qui ressemblait trait pour trait à mon chien Cyrus, que j’avais laissé à Toulouse à cause de la distance.

Arrivé sur les lieux, je m’aperçus que la porte était entrouverte. Restant sur mes gardes, je pénétrais à l’intérieur, marchant à tâtons, tout en m’avançant lentement en direction de l’autel. Un halo de brume avait complètement envahi la pièce.

6) Plus j’avançais, plus j’avais l’impression étrange d’être épié dans mes mouvements. La chapelle paraissait beaucoup plus vaste que d’habitude, et les bancs avaient totalement disparu. Les murs étaient recouverts d’un crépi blanc, et le support de l’autel reposait bien sur deux piliers. Peu à peu, le brouillard s’estompa et avant que celui-ci ne disparaisse complètement, je devinais alors les huit croix de Malte peintes à droite et à gauche de l’autel.
C’est alors que des silhouettes tapies dans l’ombre s’avancèrent vers moi en poussant leur cri de guerre : «Saint-Jean ! Saint-Jean !» Sur ces entrefaites, je sursautais tandis qu’un silence inquiétant retomba subitement dans la salle…

Ils étaient au nombre de huit, et portaient une cotte de maille rouge avec une croix blanche à huit pointes sur le côté gauche, tandis que l’un d’entre eux tenait dans sa main droite la bannière de l’Ordre qui représentait aussi une croix blanche sur un champ de gueules. La plupart de ces chevaliers paraissaient avoir un âge avancé ; il est certain qu’une barbe cachait une partie de leur visage amaigri à cause de ces guerres de religion.

Leur origine était noble et vous pouvez me croire !... Et comme vous le savez, il y eut d’abord les chevaliers de l’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, qui devinrent par la suite chevaliers de Rhodes, puis chevaliers de Malte.

L’un d’entre eux s’adressa à moi avec une voix pleine de douceur et des paroles de tendresse. Il me raconta qu’ils avaient été les gardiens du Col Saint-Jean et qu’ils étaient huit. Malheureusement, et ils n’étaient pas assez nombreux pour se défendre contre les protestants. Evitant l’affrontement, ils durent négocier amèrement leur liberté. Voyant qu’ils avaient à faire à des moines dont la sagesse mérite le respect, les Huguenots les laissèrent partir sans armes et sans bagages, juste avec leurs servants et quelques chanoinesses, car la grandeur de l’âme, la valeur et toutes les autres qualités pouvaient être communes aux deux sexes. Après les pourparlers, ils abandonnèrent la commanderie et l’abbaye de Pinaudier, incluant l’hôpital et la résidence des chevaliers, la chapelle Saint-Léger, plus toutes les terres et les dépendances de l’Ordre. Les Huguenots mirent alors le feu à tout ce qui représentait l’église romaine, sauf l’hôpital.

7) - Ils nous ont laissé la vie sauve et je les remercie de nous avoir épargné, nous ne méritions pas de finir comme de vulgaires coupe-jarrets. Nous avions aussi très peur pour les femmes et les servants, pensant à toute la cruauté que pouvaient leur faire subir les huguenots. Gloire et louange à notre Seigneur qui les a finalement conduit sur la voie de la sagesse, afin de ne point apporter le malheur dans notre petite communauté…

Les premiers conflits entre protestants et catholiques éclatèrent à Seyne-la-Grand-Tour, mais également dans plusieurs villes de province. Le parti des réformés encouragea la haine et le fanatisme, insultant les catholiques, menaçant même de tuer un prédicateur jésuite, car il faut dire que la ville de Seyne appartenait aux protestants. Les calvinistes maltraitèrent aussi les dominicains et pillèrent leur monastère. Tortures et meurtres allèrent bon train, même jusqu’à enfermer des religieux dans des tonneaux transpercés de clous, qu’ils précipitèrent du haut des collines. Ces désaccords n’épargnèrent malheureusement, ni les réformistes, ni les papistes, car chaque camp poursuivait sans relâche son engagement afin de défendre ses propres convictions religieuses. De nombreux clans s’affrontèrent pitoyablement dans des joutes oratoires pour finir par s’entretuer, une façon peu orthodoxe pour certains de régler définitivement leurs divergences. Finalement, la guerre éclata dans toutes les provinces du royaume en l’an de grâce 1562. Ces affrontements causèrent la mort de plus d’un million de personnes, ainsi que de grands désastres financiers.

- Nous ne sommes jamais revenus à Pinaudier, mes frères et moi, et cela malgré nos demandes constantes. Honoré Quiqueran de Beaujeu, Grand Prieur à Arles envoya à notre place dans le pays de Seyne d’autres frères pour reprendre les biens de l’Ordre. Alexandre de Pontis, membre de Saint-Jean intenta des procès contre les usurpateurs de façon à récupérer toutes les possessions de la commanderie. Après avoir retrouvé leurs biens, des chevaliers s’installèrent dans l’hôpital, seul bâtiment qui n’avait pas subi les affres de la guerre. Ils restèrent quelques années pour porter assistance aux malades et aux plus démunis. Malheureusement, L’hôpital resta vide sans qu’ils puissent apporter un quelconque soutien à ces nécessiteux. Peu à peu l’ancienne commanderie resta veuve de ses maîtres.

Je l’écoutais en silence, évitant de faire le moindre bruit pour ne pas déranger
cet extraordinaire protecteur des pauvres et des opprimés, lorsque soudainement,
les huit croix de malte s’effacèrent en même temps que disparurent les chevaliers.

- Attendez ! m’écriai-je.

Dans l'ombre des Templiers.

CHAPITRE I / DANS L’OMBRE DES TEMPLIERS


Qu'il me soit permis au seuil de cette page, de rendre un brillant hommage aux Templiers et aux Hospitaliers qui s'installèrent au Col Saint-Jean, assurant le libre passage des pèlerins entre les vallées de la Blanche et de l’Ubaye, afin de les protéger contre les pillards et les coupe-jarrets. Les guerres de religion contribuèrent à effacer la plupart de leurs traces. Par le biais d’un roman intitulé « Dans l’ombre des Templiers », je relate des faits historiques qui se sont déroulés à partir du XIIe siècle jusqu’à nos jours. Ces récits sont le fruit de huit années de recherches sur le Pays de Seyne., situé dans les Alpes de Haute-Provence. Mon but, poursuivre une quête, celle de retrouver l'histoire de ces moines guerriers qui vécurent dans cette Vallée de la Blanche, sur l'un des sites les plus remarquables de cette région alpestre.


CHAPITRE I


1) Parfois, le temps ne se prêtait guère pour emprunter l'un des innombrables sentiers de randonnée que compte la Vallée, car soudainement, un épais brouillard pouvait envahir toute la région. Il faut savoir que certains chemins étaient déjà là, bien avant que ne viennent ces religieux. Aimer les parcourir, c'est apprendre à mieux connaître leurs tracés, ce qui peut conforter notre jugement dans nos recherches.

Combien de fois, me suis-je rendu jusqu'à la chapelle romane de Saint-Léger pour y retrouver la sérénité et y rencontrer mes amis de l'ombre. Après avoir dépassé le petit hameau du même nom, je commençai à gravir le large chemin empierré qui allait me conduire devant l'entrée de ce très bel oratoire érigé sur la pointe d'un mamelon.

Ce jour là, tournant la clef dans la serrure, j'ouvris la porte laissant découvrir l'intérieur de la chapelle. M'approchant de l'autel, je distinguais huit croix de Malte peintes sur les murs de l'édifice.

2) C’était bien l’empreinte des chevaliers, mais pourquoi ne les avais-je pas remarqué plus tôt ? Mon attention se porta alors sur l’une de ces croix d’un rouge éclatant. J’avançais lentement ma main de façon à effleurer délicatement de mes doigts cette empreinte indélébile laissée à la postérité.

Je pris alors quelques photos tout en m’assurant que celles-ci étaient bonnes, mais il n’y avait rien !... Pas un seul cliché sur ces croix ! Abandonnant alors les prises de vues pour un instant, je décidais de m’asseoir sur un banc et de réfléchir à cette situation. Il me vint alors l’idée de prendre une photographie du sanctuaire. Cette dernière fut une réussite totale, mais je n’avais toujours pas une seule croix des chevaliers de Malte sur la pellicule.

Mon regard se posa ensuite sur la statue en bois représentant Saint-Léger qui fut évêque d’Autun (v.616-679). Après l’assassinat de Childéric II, Ebroïn le fit torturer en lui faisant brûler les yeux et en lui arrachant la langue. Par la suite, il sera décapité près de Doullens, puis réhabilité, il sera solennellement reconnu comme martyr. La chapelle Saint-Léger servira au culte paroissial dès le début de l’année 1590.

A plusieurs reprises, provenant de chaque côté de l’autel, j’entendis murmurer une prière : C’était le Pater Noster.
« Pater noster, qui es in coelis, Sanctificetur no­men tuum, Adveniat regnum tuum, Fiat vo­luntas tua, sicut in cae­lo et in terra.
Panem nostrum quotidianum da nobis hodie. Et dimit­te nobis debita nostra, sicut et nos dimittimus debitoribus nostris. Et ne nos inducas in tentatio­nem. Sed libera nos a malo. »
Amen
3) Au bout d’un moment, les chuchotements cessèrent me laissant déconcerté. Pourtant je n’avais pas rêvé !… Il s’agissait bien de voix !... Et ces murmures qui venaient envahir mes oreilles appartenaient très certainement aux chevaliers de Malte. Peut-être me trompais-je dans mon raisonnement, car à force de fréquenter des lieux Saints, on finit par s’inventer toutes sortes de choses.

Comme à l’accoutumée, continuant ma petite visite, je détaillais du regard une dalle mortuaire qui reposait en guise d’autel, supportée par un appareillage grossier de grès et de lauze. Cette pierre tombale appartenait à qui ?... Voilà encore une question à laquelle je ne pourrais peut-être jamais répondre !

Pour l’instant, Saint-Léger n’apportait aucune réponse à mes questions. Il fallait donc continuer mes investigations sur le terrain, commençant mes recherches chez l’habitant. Je savais que pendant les guerres de religion, les troupes catholiques s’étaient dirigées vers le château de Montclar, empruntant le chemin reliant Seyne-la-Grand-Tour au Col Saint-Jean.

Après avoir traversé la Vallée de la Blanche, ils aperçurent au loin la bannière des seigneurs de Jarente qui flottait sur le donjon. Sans difficulté, ils arrivèrent devant la fortification que la garnison venait d’abandonner la veille. Pénétrant dans la place sans coup férir, ils saccagèrent le mobilier et mirent le feu aux tentures qui s’embrasèrent aussitôt. Puis, ils s’en prirent aux maisons des villageois, dont les toitures faites de bois et de chaume s’embrasèrent rapidement. Le château et le village furent en peu de temps la proie des flammes.

4) De là, les catholiques pillèrent, brûlèrent, rasèrent tous les villages qui se trouvaient sur leur passage dans cette belle Vallée de la Blanche. Les calvinistes et le sieur Baschi gouverneur protestant de Seyne-la-Grand-Tour arrivèrent trop tard. Fou de rage, il entreprit de se venger sur-le-champ en faisant saccager l’église paroissiale et la chapelle des Dominicains de Seyne, ordonna après avoir expulsé les religieux, de faire incendier la chapelle et l’église paroissiale de Montclar, ainsi que tous les biens qui appartenaient aux chevaliers de Malte, comme leur résidence, l’abbaye de Pinaudier et la chapelle Saint-Léger qui se trouvaient au Col Saint-Jean. Une fois les chevaliers partis, les Huguenots se partagèrent leurs terres et leurs revenus.

Les habitants qui avaient fui Montclar se réfugièrent dans la chapelle Saint-Léger pour empêcher les Huguenots de commettre une folie en incendiant le sanctuaire. Les villageois prétendirent de ce fait, que les protestants n’avaient pas le droit de détruire ce qui appartenait aux chevaliers de Malte. Pour le gouverneur Baschi, il fallait se venger à tout prix, et anéantir tous ces soi-disant lieux de culte qui représentaient cette église romaine, fondée sur l’ambition, l’intolérance et l’injustice.

En ce qui concerne ces pauvres gens, ils durent abandonner toute résistance et quitter définitivement leur chapelle. Certains essuyèrent quelques larmes, puis jetèrent un dernier regard sur Saint-Léger avant de s’éloigner dans la campagne. Les soldats du gouverneur Baschi envoyèrent des brandons enflammés dans la nef, mais comme je le raconte, il se passa quelque chose d’extraordinaire, car malgré la bonne volonté des Huguenots pour alimenter le feu, l’incendie ne put ébranler la voûte en tuf de la chapelle. Le sanctuaire était sauvé !

5) Il m’arrivait fréquemment de me rendre à la chapelle, où je passais de longs moments à méditer sur les affrontements fratricides entre catholiques et protestants. Je déplorais et condamnais fermement ces guerres de religion qui avaient fait d’innombrables victimes innocentes à cause de la folie meurtrière des hommes pour avoir défendu leurs propres convictions.

L’incendie provoqué par l’incompréhension de Baschi et de ses hommes avait occasionné quelques dégâts à cet étonnant oratoire qui dominait le hameau et le lac Saint-Léger, situés en bordure des forêts de Costebelle, que je connaissais bien pour les avoir traversé en toute saison.

J’imaginais que si j’avais été présent à cette époque, j’aurais pu découvrir en m’introduisant dans ce haut lieu la porte entrouverte en grande partie calcinée, tenait à peine sur ses gonds. Les murs étaient plus ou moins noircis par les fumées de la veille. Le mobilier était entièrement brûlé, et les quelques tableaux accrochés aux murs évoquant des scènes de la vie du Christ avaient fini aussi dans le feu. Dans la nef, la lourde dalle de l’autel qui reposait sur deux piliers, était renversée et gisait sur le sol. Il ne restait plus rien des crucifix, des bougeoirs et des candélabres qui avaient été dérobés pendant la nuit par des gens sans vergogne. Malgré cela, les flammes et la chaleur n’avaient pas eu raison de l’admirable édifice.

Le lendemain, après avoir récupéré les clefs chez mon ami Georges, je remontais jusqu’à la chapelle accompagné de Jack, un beauceron de huit ans qui ressemblait trait pour trait à mon chien Cyrus, que j’avais laissé à Toulouse à cause de la distance.

Arrivé sur les lieux, je m’aperçus que la porte était entrouverte. Restant sur mes gardes, je pénétrais à l’intérieur, marchant à tâtons, tout en m’avançant lentement en direction de l’autel. Un halo de brume avait complètement envahi la pièce.

6) Plus j’avançais, plus j’avais l’impression étrange d’être épié dans mes mouvements. La chapelle paraissait beaucoup plus vaste que d’habitude, et les bancs avaient totalement disparu. Les murs étaient recouverts d’un crépi blanc, et le support de l’autel reposait bien sur deux piliers. Peu à peu, le brouillard s’estompa et avant que celui-ci ne disparaisse complètement, je devinais alors les huit croix de Malte peintes à droite et à gauche de l’autel.
C’est alors que des silhouettes tapies dans l’ombre s’avancèrent vers moi en poussant leur cri de guerre : «Saint-Jean ! Saint-Jean !» Sur ces entrefaites, je sursautais tandis qu’un silence inquiétant retomba subitement dans la salle…

Ils étaient au nombre de huit, et portaient une cotte de maille rouge avec une croix blanche à huit pointes sur le côté gauche, tandis que l’un d’entre eux tenait dans sa main droite la bannière de l’Ordre qui représentait aussi une croix blanche sur un champ de gueules. La plupart de ces chevaliers paraissaient avoir un âge avancé ; il est certain qu’une barbe cachait une partie de leur visage amaigri à cause de ces guerres de religion.

Leur origine était noble et vous pouvez me croire !... Et comme vous le savez, il y eut d’abord les chevaliers de l’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, qui devinrent par la suite chevaliers de Rhodes, puis chevaliers de Malte.

L’un d’entre eux s’adressa à moi avec une voix pleine de douceur et des paroles de tendresse. Il me raconta qu’ils avaient été les gardiens du Col Saint-Jean et qu’ils étaient huit. Malheureusement, et ils n’étaient pas assez nombreux pour se défendre contre les protestants. Evitant l’affrontement, ils durent négocier amèrement leur liberté. Voyant qu’ils avaient à faire à des moines dont la sagesse mérite le respect, les Huguenots les laissèrent partir sans armes et sans bagages, juste avec leurs servants et quelques chanoinesses, car la grandeur de l’âme, la valeur et toutes les autres qualités pouvaient être communes aux deux sexes. Après les pourparlers, ils abandonnèrent la commanderie et l’abbaye de Pinaudier, incluant l’hôpital et la résidence des chevaliers, la chapelle Saint-Léger, plus toutes les terres et les dépendances de l’Ordre. Les Huguenots mirent alors le feu à tout ce qui représentait l’église romaine, sauf l’hôpital.

7) - Ils nous ont laissé la vie sauve et je les remercie de nous avoir épargné, nous ne méritions pas de finir comme de vulgaires coupe-jarrets. Nous avions aussi très peur pour les femmes et les servants, pensant à toute la cruauté que pouvaient leur faire subir les huguenots. Gloire et louange à notre Seigneur qui les a finalement conduit sur la voie de la sagesse, afin de ne point apporter le malheur dans notre petite communauté…

Les premiers conflits entre protestants et catholiques éclatèrent à Seyne-la-Grand-Tour, mais également dans plusieurs villes de province. Le parti des réformés encouragea la haine et le fanatisme, insultant les catholiques, menaçant même de tuer un prédicateur jésuite, car il faut dire que la ville de Seyne appartenait aux protestants. Les calvinistes maltraitèrent aussi les dominicains et pillèrent leur monastère. Tortures et meurtres allèrent bon train, même jusqu’à enfermer des religieux dans des tonneaux transpercés de clous, qu’ils précipitèrent du haut des collines. Ces désaccords n’épargnèrent malheureusement, ni les réformistes, ni les papistes, car chaque camp poursuivait sans relâche son engagement afin de défendre ses propres convictions religieuses. De nombreux clans s’affrontèrent pitoyablement dans des joutes oratoires pour finir par s’entretuer, une façon peu orthodoxe pour certains de régler définitivement leurs divergences. Finalement, la guerre éclata dans toutes les provinces du royaume en l’an de grâce 1562. Ces affrontements causèrent la mort de plus d’un million de personnes, ainsi que de grands désastres financiers.

- Nous ne sommes jamais revenus à Pinaudier, mes frères et moi, et cela malgré nos demandes constantes. Honoré Quiqueran de Beaujeu, Grand Prieur à Arles envoya à notre place dans le pays de Seyne d’autres frères pour reprendre les biens de l’Ordre. Alexandre de Pontis, membre de Saint-Jean intenta des procès contre les usurpateurs de façon à récupérer toutes les possessions de la commanderie. Après avoir retrouvé leurs biens, des chevaliers s’installèrent dans l’hôpital, seul bâtiment qui n’avait pas subi les affres de la guerre. Ils restèrent quelques années pour porter assistance aux malades et aux plus démunis. Malheureusement, L’hôpital resta vide sans qu’ils puissent apporter un quelconque soutien à ces nécessiteux. Peu à peu l’ancienne commanderie resta veuve de ses maîtres.

Je l’écoutais en silence, évitant de faire le moindre bruit pour ne pas déranger
cet extraordinaire protecteur des pauvres et des opprimés, lorsque soudainement,
les huit croix de malte s’effacèrent en même temps que disparurent les chevaliers.

- Attendez ! m’écriai-je.

Forteresse de Chastel Blanc. Safita en Syrie.


Forteresse de Chastel Blanc. Safita. Syrie.
Safita est une ville située au nord-ouest de la Syrie. D'abord occupée par les Phéniciens puis les Cananéens, elle est capturée par les Croisés en 1106. Les Templiers y bâtissent, sur des fortifications antérieures, la tour dite du Chastel Blanc surplombe l'agglomération et les environs. Il a été construit par les templiers sur des fortifications déjà existantes. D’une dimension de 18 sur 31 mètres, le Chastel Blanc culmine à 28 mètres de haut. Les deux étages de la structure ont été bâtis en calcaire et le parterre couvert de grandes plaques de pierre. La chapelle dédiée à Saint-Michel occupe le rez-de-chaussée, s'élève à dix sept mètres de hauteur pour trente et un mètres de longueur. Plusieurs petites fenêtres, que les archers utilisaient pour défendre la tour, se trouvent au deuxième étage. Il est possible d'y accéder par une rampe d’escaliers en partie détruite. Le plafond de Chastel blanc est soutenu par de robustes colonnes. La grande cloche accolée au mur occidental peut être entendue à une distance de cinq kilomètres de Safita. Par une deuxième rampe d’escaliers partant du deuxième étage, on atteint le toit de la tour, d’où l’on voit les montagnes enneigées du Liban, la ville de Tripoli, la Méditerranée et le Krak des Chevaliers. Ici ils communiquaient avec d'autres châteaux avec miroirs durant le jour et avec bûchers durant la nuit . En 1289 le site passera sous contrôle Mamelouk et restera musulman.
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The templars.

I - HUGUES DE PAYNS (1118)

Ainsi nommé de la terre de Payns en Champagne, près de Troyes d'origine vivaraise et non champenoise.
Il s'appellerait Hugues de Payns et serait né le 9 février 1070 au château de Nlahun, dans l'Ardèche. Chevalier issu de la maison des comtes de Champagne
Il fonda en 1118 avec 8 autres gentilshommes un ordre religieux et militaire pour la défense de la Terre Sainte, sous le nom de : Frères de la Milice du Christ.
Au début de leur institution, ils étaient si pauvres qu'ils n'avaient qu'un cheval pour deux.
Ce fut pour perpétuer la mémoire de cette pauvreté qu'ils firent mettre sur le sceau de l'Ordre un cheval monté par deux cavaliers. meurt en 1136.

2 - ROBERT LE BOURGUIGNON (1136)

Son père, Renaud, sire de Craon, fut le fondateur de l'abbaye de la Roë, en Anjou.
Fiancé avec la fille et l'héritière de Jourdain Eskivat, seigneur de Confolens et de Chabannes, Robert céda pour des motifs inconnus sa fiancée à Guillaume de Masta, s'en fut en Palestine et entra dans l'ordre des Templiers.
D'abord Sénéchal Dit "le Bourguignon" ; Législateur du Temple ; élu en 1136, il est très sensible aux légendes et à l'élégance chevaleresque.
Il fut le 1er à entretenir des relations secrètes avec les Sarrasins. Il meurt en captivité en 1147
Guillaume de Tyr atteste qu'il ne fut pas moins illustre par la pureté de ses moeurs et sa bravoure que par l'éclat ce sa naissance était d'origine angevine.

3 - EVERARD DES BARRES (1147)

Il entre à Clairvaux, embrasse la vie monastique et envoie son abdication en Palestine.
Il persévéra dans sa nouvelle vocation malgré les insistances des Templiers.
Etait précepteur ou maître de l'Ordre pour la France depuis 1143.
Il sauve le roi de France vaincu par les Turcs, écrase ces derniers, et rentre en France avec le roi.
Il mène une vie exemplaire pendant 24 ans et meurt à Ascalon en 1173-74

ROBERT
Tué à la bataille de St Jean d'Acre en 1150

4 - BERNARD DE TRAMELAI (1151)

Bernard de Trameloy. seigneur bourguignon.
Il reçut de Louis VII le privilège de pendre le titre de Grand Maître.(non reconnu par le Chapitre)
Son petit neveu, Amédée de Tramelay, fut archevêque de Besançon (1193-1219)
Fit rebâtir l'église et la ville de Gaza
Fait captif et meurt près d'Ascalon en 1153 avec ses Templiers.
Pendant cette bataille Templiers et Hospitaliers se combattant pour le butin et l'honneur avant la prise de la ville

ANDRE DE MONTBARD (1153)



D'abord Sénéchal, Oncle de Bernard de Clairvaux; élu en 1153
Il quitte l'Ordre et entre à Clairvaux en 1156 où il meurt.

5 - BERTRAND DE BLANQUEFORT (1156)

Etait le fils de Godefroy, seigneur de Blanquefort en Guyenne.
Administrateur de l'Ordre, et Grand Maître vicaire de 1153 jusqu'en 1157; élu en 1156
Il eut la réputation d'un religieux édifiant et d'un capitaine très versé dans l'art de la guerre.
Fait prisonnier en 1156 par Noureddin, Il fut racheté aubout de trois années par Manuel Commène, empereur de Constantinople.
Fait prisonnier par Nouredin en 1156 pendant la bataille du lac Méron et fut racheté par l'empereur de Byzance 3 ans plus tard.
En 1166, envoya une députation à Louis VII qui lui avait reconnu le bitre de Grand-Maitre parla grâce de Dieu, pour appeler l'attention du roi sur la Terre Sainte, dont les maux s'aggravaient chaque jour.
Meurt en 1169

6 - PHILIPPE DE MILLY dit DE NAPELOUSE (1169)

D'origine Syrienne né à Naplouse, originaire de Picardie.
Il abdique avant Pâques 1171, car en désaccord avec le Chapitre Général.

GEOFROY FULGERI (1170)
Jusqu'en 1171

7 - ODON DE SAINT-AMAND ou EUDES SAINT AMENT (1171)

D'une illustre famille du Limousin, Odon de Saint-Chamant avait été maréchal, puis bouteiller du royaume de Jérusalem, avant d'entrer dans l'ordre du Temple.
Il maintint les privilèges de l'Ordre contre les rois, ce qui le fit accuser d'orgueil intraitable par ses ennemis.
Vainqueur de Saladin près de Rama en 1176, fait captif près de Sidon en 1177
Fait prisonnier par les Turcs en 1178, il refuse d'être échangé contre un Emir prisonnier de l'Ordre, disant : «Je ne veux point autoriser par mon exemple a la lâcheté de ceux de mes religieux qui se laisse raient prendre, dans la vue d'être rachetés.
Meurt après quelques mois de captivité ou au combat du Gué de Jacob en 1179.

ROBERT DU MONT
Grands maître vicaire

8 - ARNAUD DE TOROGE ou DE TURRI RUBEA ou TOUR ROUGE TORAGE ou THEDOR de THIERRY (1179)

D'abord Maître d'Aragon, Homme de coeur et d'honneur, fut cependant contraint de signer une paix désastreuse avec le Sultan Saladin en 1184, ainsi que le Grand-maître des Hospitaliers.
Le Grand Maître des Hospitaliers était Roger de Moulina et le patriarche de Jérusalem, Héraclius.
Meurt au cours d'un voyage à Vérone en 1184.

9 - JEAN DE TERRIC ou DE THÉRRENCE (1184)
Origine inconnue, Sénéchal
Sa témérité fut cause des plus grands revers, il échappa presque seul au combat à jamais mémorable de Nazareth, le 1 mai 1187, dans lequel 500 chevaliers du Temple et de Jérusalem soutinrent tout l'effort d'une armée musulmane, commandée par le prince Aldhal, fils de Saladin..
Fait prisonnier par Saladin à la Bataille de Tibériade, 5 juillet 1187, il fut remis en liberté sous serment de ne jamais prendre les armes contre lu, Il abdique en 1188

10 - GIRARD DE RIDERFORT ou DE BESEFORT (1184-88)

D'origine flamande. Grand et vaillant capitaine
D'abord Sénéchal, homme mystérieux du fait notamment d'avoir été épargné 2 fois par les musulmans, d'avoir été obligé de céder Gaza, d'avoir été désigné par Saladin comme négociateur avec le roi de Jérusalem.
Grands maître vicaire, fut vraisablement manipulé.
Fait captif dans la bataille près de Tibériade en 1188, meurt en 1189 à la bataille près d'Âcre.

NICOLAUS DE THIERRY (1189)
Grands maître vicaire

HERMAND DE PÉRIGORD (1190)
Meurt à Antioche en 1193

11 - ROBERT DE SABLE (1191)

IL était trouvère
Seigneur de Sablé, tire son origine de l'illustre maison de Craon, en Anjou, Laquelle avait déjà donné à l'ordre du Temple un de ses Grands Maîtres, dit le Bourguignon.
Fait Templier devant la ville de Ptolemaîs
Elevé à la maîtrise de l'Ordre peu après son admission, par suite de la renommée que lui valurent ses exploits. Vainquit Saladin.
Il commanda la flotte avec Richard, en Terre Sainte
Fut en relation intime avec Saladin
Le roi d'Angleterre, Richard Coeur de Lion, lui vendit l'île de Chypre.
Les Templiers refusèrent de garder une île, puis la donna à Guy de Lusignan.
Il meurt en 1196

GAUTHIER (1193-96)
Grands maître vicaire

12 - GILBERT ERAIL ou HORAIL / ERRAIL / HORAL(1196)

Fut Précepteur de France avant d'être élu Magnus Magister durant sa maîtrise
Choisi par Saladin pour être garant de la trêve de 5 ans. et des accords secrets avec les Sarrasin
Il avait au plus haut degré l'honneur et la religion du serment, et refusa souvent de violer ses engagements avec les Sarrasins.
Meurt en 1201.

PONCE RIAULT (1196)
Jusqu'en 1202

13 - PHILIPPE DE PLESSIS / PLAISSIEZ ou THODOR DE BERSIAQUE (I201)

Est né aux portes d'Angers, dans la vieille forteresse de Plessie-Macé
Il connut l'ordre au cours de la troisième croisade. Sous son magistère les Templiers vainquirent les Maures d'Espagne
Un différend s'éleva entre les Templiers et les Hospitaliers au sujet d'une terre que ces derniers avaient inféodée, et dont les Templiers réclamaient la propriété Cette querelle fut le commencement des guerres très vives qui existèrent entre les deux Ordres.
En 1208, le pape Innocent III lui écrit une lettre très sévère sur la désobéissance des Templiers envers les évêques et même des légats.
Meurt en 1209

14 - GUILLAUME DE CHARTRES (1209)

Était fils de Nîlon III, comte de Bar-sur-Seine.
Premiers contacts avec les hordes d'or
Gengis Khan lui envois ses émissaires, accusé de trahison par les barons occidentaux.
Il assista au siège et à la prise de Damiette.
Meurt de la peste à Damiette, en 1219

15 - PIERRE DE MONTAIGU (1219)

Fils de Milen III comte de Bar. Fut Précepteur d'Espagne et maître d'Aragon
Fit preuve de beaucoup de bravoure et d'habileté au siège de Damiette, mais son entêtement à refuser les offres avantageuses du Sultan d'Égypte obscurcit beaucoup la gloire qu'il acquit de cette expédition.
Assurera les seconds contacts avec les mongols parvenus à damas.
Et se rendit aussi plusieurs fois en Perse.
Il fut dit qu'il rapporta d'une entrevue la boussole.
Prétendit ne pas devoir l'obéissance à l'Empereur Frédéric II, et obtint de Rome d'être exempt de la juridiction du Patriarche de Jérusalem .
Il meurt en 1232-33 en apoplexie.

ARCHENBAUDE DE BIZOLIS (1223)
Meurt du poison en 1225

CHRISTOPHORE DE ST MAURE (1125)
Périt dans la bataille de Sur en 1235

NICOLAS DE MONTE SANCTO (1236)
Tué à la bataille près de Césarée en 1239

16 - ARMAND DE GROSSE-PIERRE (1232)
D'abord maître de Pouilles
Faire face aux dissensions existant entre le Temple, les Hospitaliers et les chevaliers Teutoniques.
Fut élu pendant la bataille de Gaza au moment où il se battaient contre les Turcs aux côtés des Arabes.
Meurt à Gaza en 1247

17 - ARMAND DE PÉRIGORD ou HERMAN DE PERAGOS (1233)

Maître de la province d'Aquitaine, de Sicile, puis de Calabre
Est issu de l'ancienne maison des comtes de Périgord. Avant la grande maîtrise, était Précepteur de Sicile et de Calabre.
En 1240, fit relever la forteresse de Saphet, ruinée par les Sarrasins qui la redoutaient beaucoup.
Fut en discorde constante avec les Hospitaliers et les Teutoniques.
Participa à la grande défaite de Gaza, où l'armée chrétienne fut écrasée par les Corasmiens alliés aux Égyptiens. et disparut dans une bataille contre les Kharismien
il est tué à la bataille près du mont Thabor en 1244 en combattant les Mongols, allié aux chrétiens d'Orient.

GUILLAUME DE ROCQUEFORT / ROCHEFORT
Grands maître vicaire (régent)

RICHARD DE BURES (1244-47)
Né en Palestine
Fut très critiqué par les occidentaux

18 - GUILLAUME DE SONNAC (1247)

D'abord maître du Poitou, présent à la prise de Damiette
Homme prudent et circonspect, très versé dans l'art militaire.
Saint Louis ayant confié l'avant-garde de son armée à Guillaume de Sonnac donnait l'ordre à Robert. comte d'Artois, d'obéir à ses conseils.
Mais la témérité du jeune prince méprisa les sages avis du Grand Maître, et l'entraîna malgré lui dans la déroute de la Massoure. De Sonnac y perdit un oeil.
Quelques jours après ce fut Damiette. et reprend Damiette.
Tué dans la bataille où saint Louis fut fait prisonnier.
Il fut l'ami des émirs turcs et qui avait prévu le désastre de Mansourah mais ne s'en jeta pas moins dans la bataille où il meurt dans la bataille en 1250, St Louis fut fait prisonnier mais le sacrifice des Templiers sauva St Louis.
Portait les armes de l'Ordre

19 - RENAULD / RENAUD DE VICHIERS (1250)

Renaud de Vichy Champenois de naissance, fut successivement Précepteur de. France et Grand
Maréchal de l'Ordre.
C'est à lui que Joinville s'adressa le jour où il força un des coffres confiés au Trésor du Temple et qui appartenait à un sergent du roi.
Qui fut plus ou moins contraint par Joinville à participer au paiement de la rançon de St Louis
Grand 'Maître de l'Ordre. Ce fut lui qui engagea Saint Louis à rester en Syrie.
Frédéric II lui rendit les biens qu'il avait pris au Temple durant son règne en Syrie.
Fut destitué par le Chapitre et meurt en 1256

ROBERT (1256)
Jusqu'en 1264

20 - THOMAS BERAUT ou BERARD (1256)

Plus musulman que chrétien, il parlait souvent avec les Chiites.
Fervents partisans de l'alliance avec les mongols.
Batailles désastreuses non seulement contre les infidèles, mais contre les Hospitaliers. Résiste au Pape qui avait excommunié.
Étienne de Sissi, et l'avait privé de sa charge, entreprise inouie jusqu'alors.
Fait prisonnier à Sapahad, il aurait renié le Christ pour obtenir sa libération
Meurt en 1273.
C'est à lui qu'on imputa, lors du procès sous Philippe le Bel, d'avoir introduit dans l'Ordre la coutume de renier Jésus-Christ

ROBERT DU MONT 1273
Jusqu'en 1275

GEOFFREY DE SALVAING
Grands maître vicaire, Jusqu'en 1285

21 - GUILLAUME DE BEAUJEU ou GUILLARD ou GUICHARD (1273)

Commandeur de la Pouille, gouverna le Temple, le 13 mai 1273
Fut tué sous les murs de la ville d'Âcre lors du siège de cette place par le sultan d'Égypte, Kalil-Ascraf. le 5 avril 1291
Portait les armes du Temple de celles de la maison de Beaujeu, qui sont d'or, au lion de sable, aux lambels de cinq pendants de gueules brochant sur le tout.

22 - THIBAUD GAUDIN ou LE MOINE GAUDINI (1291)

D'abord religieux de l'Ordre soit Grand commandeur
Visita toute les Commanderies de France
Dut céder Saint-Jean d'Âcre après 45 jours de durs combat
On lui offre des conditions honorables qu'il accepte, 'mais qui sont aussitôt violées.
Les Templiers périrent tous, sauf 10 d'entre eux sur 500 , Gaudini et le Grand Maître de l'Hospital purent s'échapper et faire voile vers Chypre, et transfert le siège de l'Ordre à Paris
Il favorisa deux raids de Jacques de Molay sur Tortosa et Jesusalem.
Mourut vers l'an 1298.

23 - JACQUES-BERNARD OU BENOIT DE MOLAY (1295)

Originaire de la maison de Longwy et de Raon du comté de Bourgogne, naquit à Molay près de Bourguignon, canton dc Vitrey .
Fils d'un simple gentilhomme, vassal du sire de la Rochelle qui le tint sur les fonts baptismaux.
D'abord Maréchal,Il fait abandonner la Palestine et rentre à Paris à la demande du pape
Lui-même eut l'honneur de tenir sur les fonts baptismaux un des fils de Philippe le Bel.
On ne rapporte que des traits honorables de sa conduite en Orient,
En 1299, alliés au fameux Kazan, roi des Tartares '.Mogols, les Templiers écrasent les Musulmans et reprennent Jérusalem. Mais en 1300, la ville Sainte retomba au pouvoir des Infidèles.
Il refusa de fusionner son Ordre avec celui des Hospitaliers.
Mais doit enfin quitter la Terre Sainte et retourner à Chypre en 1303.
L'an 1314, le lundi après la fête de saint Grégoire le-Grand, le 18 mars d'après Guillaume de Nangis, Jacques de Molay est condamné par Philippe le Bel à être brûlé vif, pour n'avoir pas voulu confirmer les aveux qu'il avait faits dans les tortures et les avoir publiquement rétractés.
Il eut pour compagnon de supplice, Gui, frère de Robert III, dauphin d'Auvergne.
Tous deux protestèrent de leur innocence en mourant.
Godefroy de Paris, chroniqueur et poète raconte ainsi les derniers instants de Jacques de ' Molay : «Le Grand-Maître qui vit le feu préparé se dépouilla sans hésitation. je le rapporte comme je l'ai vu. Il se mit tout nu en chemin, lestement et de bonne mine, sans trembler nullement quoiqu'on le tirât et le bousculât fort. On le prit pour l'attacher au poteau et on lui liait les mains avec une corde, mais il leur dit : Au moins laissez-moi joindre un peu les mains, et faire à Dieu ma prière, car c'en est bien le moment. je vais maintenant mourir; Dieu sait que c'est à tort. Il arrivera bientôt malheur à ceux qui nous condamnent sans justice. Dieu vengera notre mort, je meurs avec cette conviction. Pour vous, seigneurs, tournez-moi, je vous prie, le visage vers la Vierge Marie, mère de Jésus-Christ ».
On lui accorda sa requête, et la mort le prit si « doucement dans cette attitude, que chacun en fut « émerveillé ».
Portait écartelé aux 1 et 4 du Temple, et aux 2 et 3 d'azur à la bande d'or, qui sont les armes de la maison de Longwy et de Raon,
http://boutic.annik.1tpe.fr

The Tempars : la tour inversée, Sintra au Portugal.

la tour inversée, SINTRA - PORTUGAL

Le puits est appelé initiation car on sait qu'il a été utilisé dans les rituels d'initiation maçonniques.Le puits est relié par plusieurs galeries ou des tunnels. Au fond du puits est, marqueterie en marbre, une rose des vents sur une croix des Templiers.

Commanderie du Ruou.


COMMANDERIE DU RUOU

   “Extrait du site  http://commanderieduruou.free.fr                                                                                                                                             « La Commanderie du RUOU qui rayonnait de la vallée du Verdon à la Méditerranée allait devenir la plus importante de Provence et probablement une des trois principale de France ».                                                                                                                                L‘ordre des Chevaliers du temple fut fondé en 1119 à Jérusalem sur l’instigation d’un Chevalier champenois HUGUES de PAYNS.                                                                 L’Ordre essaima dans toutes les directions, mais étant donné l’intense activité qui régnait en Méditerranée, c’est surtout dans le sud de la France et notamment en Provence que les frères du Temple s’installèrent.                                                                                       La première Commanderie qui fut implantée en 1136 à RICHERENCHES (Vaucluse), donna naissance aux autres Commanderies du nord de la Provence et notamment à celle du RUOU sur la commune de Villecroze près de Lorgues.                                                                                                                                                                                                                                     Elle fut fondée vers 1150-1155. Le plus ancien document qui la mentionne date de 1156 : il traite de la donation faite aux frères du Ruou par les seigneurs de Flayosc de biens sis au Ruou, Salgues et Salguettes.Le domaine s’agrandit rapidement et les Commandeurs successifs créèrent des fermes, des granges et des maisons indépendantes. Au total les exploitations couvrirent un millier d’hectares répartis sur 28 communes dont Draguignan, Tourtour, Callas, Entrecasteaux et surtout Lorgues où les Commandeurs résidèrent jusqu’en 1193.  Le premier Commandeur fut en 1170 HUGUES RAYMOND de VILLACROS.                                                                                                                        Au total, 32 Commandeurs se succédèrent et le nombre des Frères Chevaliers atteignit un effectif quatre fois supérieur à la moyenne des autres commanderies. En 1223 on notait ainsi à côté du Commandeur, la présence de 16 Frères, du Chapelain et d’un nombreux personnel de service.                                                                                    L’année 1307 vit l’arrestation des Templiers par Philippe le Bel. L’Ordre fut dissous en 1312 par Clément V (Premier Pape d’Avignon). Les biens furent transférés aux Hospitaliers qui poursuivirent leur exploitation jusqu’en 1193. A partir de 1460 aucun texte ne fait plus mention du RUOU. Vers 1843 une fabrique de tomettes vint occuper les lieux et a fonctionné jusqu’en 1914.                                                                                                                                La commanderie est peu à peu tombée en ruine et un classement de la chapelle par les Monuments historique en 1929 n’a malheureusement rien changé au problème. A cette date pourtant la toiture de ce bel édifice roman existait encore. Le domaine des Templiers, situé à l’extrême limite sud de la commune de Villecroze, s’étend sur 19 hectares de pins, de chênes et de friches, au revers d’un vallon au fond duquel, en contre bas de 30 mètres coule le ruisseau du RUOU.   Ce versant orienté au sud-ouest, présente une pente naturelle de 20 % au sommet de laquelle sont implantés sur trois niveaux les bâtiments de la Commanderie. De ce site privilégié, où une demi-douzaine de sources font résurgence, s’offre une très large vue jusqu’aux horizons boisés de Villecroze, Tourtour et Canjuers » Autour d’une cour intérieure, magnifiquement exposée, les vestiges importants des bâtiments de l’ancienne Commanderie attestent par leur disposition la vie interne de ce patrimoine exceptionnel.                                                                                                                  Il semble que l’apogée de la Commanderie se situe au milieu du XIII ème siècle, date à laquelle le domaine semble pratiquement constitué grâce à trois types d’acquisitions: Donations, Achats, Echanges. Au XIII ème siècle, membre de droit de la Chambre Capitulaire de St Gilles, la Commanderie du Ruou avait atteint sur les plans administratif et territorial pratiquement la première place des établissements de ce genre en Provence. Par l’étude de ses possessions et de l’importance de ses effectifs, elle joua ainsi un rôle considérable dans la vie économique de toute la région, notamment dans les villages environnants.
En 1308, quand les biens du temple furent mis sous séquestre en Provence par les autorités civiles, selon le mandement du Pape, la Commanderie du Ruou était devenue le principal propriétaire terrien de la région, s’étendant sur 28 communes. Les terres exploitées directement par les serviteurs, en dehors des bois, garrigues et terres incultes dont la superficie est impossible à évaluer, couvraient prés d’un millier d’hectares , soit environ 600 hectares de terres labourables, 130 hectares de vignes et 34 hectares de prés, etc… 
.                                                                                                                               »Les Commandeurs du Ruou »                                                                                         1170 : Hugues Raimond ( de Villacros )
1180:Pons de Rigaud
1195 Bertrand de Gardannes
1195 Bertrand Hugues
1200:
1203: Bernard Aimeric ( Vice Précepteur )
1205: Bernard de Claret ( Précepteur )
1205: G. Gralons
1206: Bernard de Clairet de Claret
1215: Roger (Vice Précepteur )
1216: Rostang de Comps
1222: R. Laugier ( Précepteur )
1224: Rostang de Comps
1229: R. Laugier ( Précepteur )
1233: Pons Vitrerius
1235: Rostang de Comps
1236: Pierre de Boisesono Boysson
1241:Ugues de Milmeranda
1248: Rostang de Comps
1251: Rostang de Boiso ou Buxo de Buis
1255: Guillaume de Mujoul ( Précepteur)
1256: Alaman
1260:Rostang de Boiso de Buis
1265: Boncarus ( Précepteur )
1269: Albert Blacas
1284: Pierre Geoffroi
1298: Albert Blacas de Baudinard
1305: Hugues de Rocafolio
1307: Bertrand de Silva de la Selve ( Précepteur )
1308: Geoffroy de Pierrevert
                                                                                                                                        »Après l’abolition de l’ordre »                                                                                                 L’abolition de l’Ordre et l’arrestation des templiers en 1307/1308 modifia rapidement la situation.
Malgré les injonctions du Roi de France, Philippe le bel ( La Provence n’était pas encore terre du Royaume ) Charles II d’Anjou Comte de Provence et Roi de Sicile ne sévit pas contre les Templiers avec l’implacable rigueur que l’on eut à déplorer dans le reste du Royaume de France. Si leurs biens furent peu à peu transférés aux Hospitaliers, les Frères du temple purent discrètement se réfugier dans la clandestinité. On en retrouve plusieurs dans les rangs même de « l’Hôpital » ou dans les monastères cisterciens, ou encore au Portugal et en Espagne dans un nouvel Ordre créé à leur intention.   L’ordre du Christ. En 1310, l’avant dernier Commandeur du Ruou, Bertrand de la Selve étaient emprisonné à Montpellier en compagnie du dernier Commanduer de Saint Gilles, Bernard de Siaugues, le dernier Commandeur du Ruou, Goeffroi de Pierrevert, fut lui , interrogé par les inquisiteurs.En 1338, le Ruou qui avait été transmis aux Hospitaliers de Saint Jean comptait 14 frères parmi lesquels 2 anciens Templiers revenus au cours d’une visite faite pour le compte du Grand Prieuré de Saint Gilles: Raymond d’Orange et Gil Pasqueisas                                                                     .Maquette de la commanderie du Ruou telle qu’elle devait être à l’origine:                                                                                                                                                                                                                                                           

Une réflexion au sujet de « COMMANDERIE DU RUOU » http://boutic.annik.1tpe.fr

La commanderie de Ruou.

La Commanderie du Ruou

"La Commanderie du RUOU qui rayonnait de la vallée du Verdon à la Méditerranée allait devenir la plus importante de Provence et probablement une des trois principales de France."

2008 la chapelle est coiffée d'un toit de tuiles


L'ordre des Chevaliers du temple fut fondé en 1119 à Jérusalem sur l'instigation d'un Chevalier champenois HUGUES de PAYNS.

L'Ordre essaima dans toutes les directions, mais étant donné l'intense activité qui régnait en Méditerranée, c'est surtout dans le sud de la France et notamment en Provence que les frères du Temple s'installèrent.

La première Commanderie qui fut implantée en 1136 à RICHERENCHES (Vaucluse), donna naissance aux autres Commanderies du nord de la Provence et notamment à celle du RUOU sur la commune de Villecroze près de Lorgues.

La Commanderie du RUOU qui rayonnait de la vallée du Verdon à la Méditerranée allait devenir la plus importante de Provence et probablement une des trois principales de France.
Elle fut fondée vers 1150-1155. Le plus ancien document qui la mentionne date de 1156 : il traite de la donation faite aux frères du Ruou par les seigneurs de Flayosc de biens sis au Ruou, Salgues et Salguettes.

vue générale

Le domaine s'agrandit rapidement et les Commandeurs successifs créèrent des fermes, des granges et des maisons indépendantes. Au total les exploitations couvrirent un millier d'hectares répartis sur 28 communes dont Draguignan, Tourtour, Callas, Entrecasteaux et surtout Lorgues où les Commandeurs résidèrent jusqu'en 1193.

Le premier Commandeur fut en 1170 HUGUES RAYMOND de VILLACROS.

Au total, 32 Commandeurs se succédèrent et le nombre des Frères Chevaliers atteignit un effectif quatre fois supérieur à la moyenne des autres commanderies.

En 1223 on notait ainsi à côté du Commandeur, la présence de 16 Frères, du Chapelain et d'un nombreux personnel de service.

L'année 1307 vit l'arrestation des Templiers par Philippe le Bel. L'Ordre fut dissous en 1312 par Clément V (Premier Pape d'Avignon). Les biens furent transférés aux Hospitaliers qui poursuivirent leur exploitation jusqu'en 1411.

A partir de 1460 aucun texte ne fait plus mention du RUOU.

Vers 1843 une fabrique de tomettes vint occuper les lieux et a fonctionné jusqu'en 1914.
La commanderie est peu à peu tombée en ruine et un classement de la chapelle par les Monuments historique en 1929 n'a malheureusement rien changé au problème. A cette date pourtant la toiture de ce bel édifice roman existait encore. *

Le domaine des Templiers, situé à l'extrême limite sud de la commune de Villecroze, s'étend sur 19 hectares de pins, de chênes et de friches, au revers d'un vallon au fond duquel, en contre bas de 30 mètres coule le ruisseau du RUOU.

Ce versant orienté au sud-ouest, présente une pente naturelle de 20 % au sommet de laquelle sont implantés sur trois niveaux les bâtiments de la Commanderie.

De ce site privilégié, où une demi-douzaine de sources font résurgence, s'offre une très large vue jusqu'aux horizons boisés de Villecroze, Tourtour et Canjuers" Autour d'une cour intérieure, magnifiquement exposée, les vestiges importants des bâtiments de l'ancienne Commanderie attestent par leur disposition la vie interne de ce patrimoine exceptionnel.