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lundi 5 novembre 2012
Histoire des salons littéraires.
Véronique Lascorz
Histoire des salons littérraires - Partie 2
Vers le milieu du XVIIe siècle, c’est le salon de Madeleine de Scudéry qui prit de l’importance. Les troubles des deux Frondes ayant dispersé en grande partie les habitués de l’hôtel de Rambouillet, cette écrivaine le reforma dans sa maison de la rue de Beauce, dans le Marais. Là vinrent Chapelain, Conrart, Pellisson, Ménage, Sarrasin, Isarn, Godeau, le duc de Montausier, la comtesse de La Suze, la marquise de Sablé, la marquise de Sévigné, madame de Cornuel, Arragonais, etc.
Dans les réunions, qui avaient lieu le samedi, on tenait des conversations galantes et raffinées. On y lisait de petites pièces de vers ; on y discutait les mérites et les défauts des ouvrages parus récemment ; on y commentait longuement, et souvent avec une pointe de bel esprit, les choses de moindre valeur et de moindre importance. Durant ces conversations, les dames travaillaient aux ajustements de deux poupées qu’on nommait la grande et la petite Pandore, et qui étaient destinées à servir de modèles à la mode. Chacun des habitués eut un surnom, presque toujours tiré des romans : Conrart s’appelait « Théodamas » ; Pellisson, « Acanthe » ; Sarrasin, « Polyandre » ; Godeau, « le Mage de Sidon » ; Arragonais, « la princesse Philoxène », Madeleine de Scudéry, « Sapho ».
Le plus fameux des samedis fut le 20 décembre 1653, qu’on appela la « journée des madrigaux » : Conrart avait offert, ce jour-là, un cachet en cristal avec un madrigal d’envoi à la maîtresse de la maison qui répondit par un autre madrigal, et les personnes présentes, se piquant d’émulation, improvisèrent à leur tour toute une série de madrigaux. C’est à une autre réunion du samedi que fut élaborée la carte de Tendre, transportée ensuite par Madeleine de Scudéry dans le roman de Clélie.
Une autre réunion se tenait chez la marquise de Sablé, quand elle se fut retirée au haut du faubourg Saint-Jacques pour habiter un appartement dépendant du monastère de Port-Royal. « Dans cette demi-retraite, dit Sainte-Beuve, qui avait un jour sur le couvent et une porte encore entrouverte sur le monde, cette ancienne amie de La Rochefoucauld, toujours active de pensée, et s’intéressant à tout, continua de réunir autour d’elle, jusqu’à l’année 1678, où elle mourut, les noms les plus distingués et les plus divers : d’anciens amis restés fidèles, qui venaient de bien loin, de la ville ou de la cour, pour la visiter ; des demi-solitaires, gens du monde comme elle, dont l’esprit n’avait fait que s’embellir et s’aiguiser dans la retraite ; des solitaires de profession, qu’elle arrachait par moments, à force d’obsession gracieuse, à leur vœu de silence. »
La comtesse de Verrue, ancienne favorite du duc Victor Amédée II de Savoie, amie des lettres, des sciences et des arts, accueillit également chez elle, à l’hôtel d’Hauterive, une société choisie d’écrivains et de philosophes, notamment Voltaire, l’abbé Terrasson, Rothelin, le garde des sceaux Chauvelin, Jean-François Melon, Jean-Baptiste de Montullé, le marquis de Lassay et son fils Léon de Madaillan de Lesparre, comte de Lassay et bien d’autres qui vinrent se fixer près de chez elle.
Ninon de Lenclos tint également, dans sa vieillesse, un salon lorsque des femmes du monde et de la cour, comme Marguerite de la Sablière, Marie Anne de Bouillon, Marie-Angélique de Coulanges, Anne-Marie de Cornuel, etc. vinrent se joindre au cercle de ses admirateurs. Françoise de Maintenon, à l’époque où elle était la femme de Scarron tint également un salon qui acquit une grande notoriété. Dans les salons des hôtels d’Albret et de Richelieu enfin, où se donnaient rendez-vous toutes les personnes de distinction, brillaient Marie de Sévigné, Marie-Madeleine de La Fayette et Marie-Angélique de Coulanges.
La chapelle de Libdeau, un patrimoine templier à sauver.
Olivier Petit
Mardi 6 Novembre 2012 à 20h030
Salle du « Grand jardin » à Gondreville (54)
Mrs Michel HENRY et Bertrand SIFFERT
Animeront une conférence-projection sur
"LES ORDRES MILITAIRES EN LORRAINE"
Dans un premier temps, Michel HENRY nous parlera de l’ouvrage éponyme qu’il a écrit et qu’il nous présentera (vente au profit de la chapelle de Libdeau).
Créés au Moyen-âge, les Ordres Militaires sont compo
sés de chevaliers devenus moines comme les Chevaliers du Temple, ou de moines devenus chevaliers comme les Chevaliers Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem et les Chevaliers Teutoniques.
Désireux de soutenir les efforts de ces chevaliers, ou de se soustraire aux croisades, de nombreux propriétaires de biens fonciers firent des donations aux Ordres Militaires qui, peu à peu donnèrent naissance à d’importants domaines sources de leur action au service de la chrétienté.
La fin des guerres en Terre Sainte imposa aux Ordres une réorientation de leurs activités. Incapables de s’adapter, les Templiers disparurent. Les Teutoniques créèrent des états nouveaux : Prusse et Pays Baltes. Quant aux Hospitaliers de Saint Jean, devenus chevaliers de Rhodes, ils assurèrent la sécurité de l’occident en Méditerranée jusqu’à la fin du XVIIIème siècle.
En Lorraine, les Ordres Militaires eurent d’importants domaines dotés de chapelles. Elles sont en grand danger de disparition aujourd’hui.
En seconde partie, Bertrand SIFFERT président du CERCTL, association créée pour la sauvegarde de la chapelle de Libdeau, nous présentera la chapelle, l’association et ses objectifs.
dimanche 4 novembre 2012
AISHWARYA par Annik Couppez Véronèse d'Olrac. (suite 3 et fin).
Extrait du tour du monde en dix contes.
Après le repas, le père lui demanda comment il trouvait sa fille.
Le marchand de fruits fit l'éloge de la jeune-fille.
Les mots lui manquaient car, à chaque fois qu'il la regardait, il était frappé de stupeur par sa beauté.
Elle lui sourit gentiment, car elle trouvait le marchand de fruits très gentil et modeste.
Son père et sa mère les regardaient tout à tour et en se faisant des signes de têtes.
Bouddha avait donc raison !
Ce jeune marchand convenait à leur fille.
Il était calme, gentil et modeste et il saurait prendre soin d'elle, car son amour pour elle était manifeste.
Quelques semaines plus tard, le mariage fut célébré dans la petite maison de la rivière.
Aishwarya portait une somptueuse longue toilette rouge surmontée d'un voile rouge brodé de pierres précieuses. Un gros diamant en forme de goutte d'eau ornait le milieu de son front délicat.
Des parures d'or couvraient ses avant-bras.
De la caste brahnane, la jeune-fille pouvait prétendre à une très grosse dot.
Entre-temps, le gendre avait travaillé d'arrache-pied afin de rendre sa pauvre maison aussi confortable que possible pour sa ravissante épouse.
De nouveaux rideaux pendaient aux fenêtres et il avait décoré la maison avec de nombreuses sculptures en bois.
Le jardin était rempli de plantes à fleurs et le sentier devant la porte d'entrée avait été débarrassé de toutes les mauvaises herbes.
La mariée était rayonnante et le marchand de fruits ne savait comment faire pour la prendre dans ses bras.
Après le mariage, le père prit son gendre à part.
-- A présent que tu as épousé ma fille, dit-il gentiment, je te donne tout ce que ma femme et moi avons mis de côté. Conserve soigneusement ce coffre de pierres précieuses et ne t'en sers que lorsque tu en auras besoin, le plaisir qu'il te procurera n'en durera que plus longtemps.
Il donna le coffret de pierres précieuses au jeune-homme qui le reçu avec surprise, car il était tellement amoureux de la jeune-fille qu'il en avait totalement oublié la dot.
-- Vous ne le regretterez pas, dit-il à son beau-père avec reconnaissance, j'aime votre fille à la folie et j'aurais toujours pris soin d'elle avec amour, même si vous n'aviez pas offert e trésor. Mon épouse est ce que j'ai de plus précieux au monde.
Après les noces, le jeune-homme retourna chez lui avec sa jeune épouse et le coffret de pierres précieuses.
Là, il ne prit pas seulement soin de sa femme, mais aussi de ses beaux-parents qui vécurent très vieux.
Sa femme et lui eurent quatre enfants, deux fils robustes et deux filles magnifiques et, ensemble, ils vécurent heureux de très longues années auprès de la rivière.
Il n'avoua jamais ni à son épouse, ni à ses beaux parents que leur bonheur à tous, ils le devaient non pas à Bouddha, mais à son audace.
Au loin, les singes s'amusaient et on pouvait entendre le chant des crapauds brun et carmain.
AISHWARYA par Annik Couppez Véronèse d'Olrac (suite 2).
Extrait du tour du monde en dix contes.
-- Très honoré Bouddha, pria le père, nous venons vous demander conseil pour notre fille.
Nous ne pouvons trouver un mari qui lui convienne. Elle est gentille, jolie, travailleuse et nous lui cherchons un bon mari, qui la chérira et prendra aussi bien soin d'elle que nous l'avons toujours fait. Où pourrions-nous trouver cet homme ?
Le jeune marchand de fruits dissimulé dans la statue saisit.
sa chance.
-- N'ayez aucune crainte pour son avenir, dit-il d'un ton solennel. Sa propre voix le fit sursauter, car la statue était creuse et sa voix résonnait dans tout le temple. On aurait dit que c'était Bouddha qui parlait. Vous trouverez un homme bon attentif pour votre fille, continua-t-il. rentrez chez vous. Demandez à votre fille de mettre la table et de la couvrir des mets les plus délicieux et du pain le plus savoureux que vous avez. Veillez aussi à mettre une bonne cruche de vin. Le premier homme qui frappera à votre porte sera celui qui prendra votre fille pour épouse. Toute sa vie durant, il l'aimera de tout son coeur et veillera sur elle. Elle sera très heureuse avec lui.
Les parents et leur fille regardèrent Bouddha d'un air surpris.
Ils espéraient bien un conseil, mais jamais, ils n'avaient imaginé entendre Bouddha leur parler.
Reconnaissants, ils se prosternèrent tous les trois devant la statue et en firent plusieurs fois le tour en s'inclinant.
Engourdi par une longue attente, le jeune marchand de fruits sortit de la statue avec peine.
Il se sentait un peu coupable, car ils les avaient trompés tous les trois par l'entremise de Bouddha, mais il pensa : "Ils se faisaient du soucis pour leur fille. je veillerai sur elle toute ma vie, j'en fait la promesse et je la tiendrai".
Où aurait-il pu trouver un homme aussi bon et fidèle pour leur fille ? Rassuré, il remit le panier de fruits dans son dos et se rendit à la maison de la belle.
Il frappa doucement à la porte qui s'ouvrit immédiatement et il fut convié à enter.
La table était couverte d'une nappe de lin fin, du meilleur service de l'armoire et des mets les plus savoureux.
Des mets très diversifiés étaient disposés sur la table. Ils incluaient de nombreuses épices mélangées et moulues, dans des assortiments, du riz tandoori, du rasam, du garan masala... Le riz et le blé donnaient des touches claires au milieu de cette palette de couleurs vives. Au centre de la table se trouvait la cruche de vin.
La jeune-fille l'invita à prendre place à table et lui offrit une coupe de vin.
Il put goûter le meilleur des plats disposés sur la table et tous les trois se montrèrent charmants à son égard.
Le jeune marchand de fruits n'avait jamais été aussi heureux... (à suivre).
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