dimanche 4 novembre 2012

AISHWARYA par Annik Couppez Véronèse d'Olrac. (suite 3 et fin).

Extrait du tour du monde en dix contes.
Après le repas, le père lui demanda comment il trouvait sa fille. Le marchand de fruits fit l'éloge de la jeune-fille. Les mots lui manquaient car, à chaque fois qu'il la regardait, il était frappé de stupeur par sa beauté. Elle lui sourit gentiment, car elle trouvait le marchand de fruits très gentil et modeste. Son père et sa mère les regardaient tout à tour et en se faisant des signes de têtes. Bouddha avait donc raison ! Ce jeune marchand convenait à leur fille. Il était calme, gentil et modeste et il saurait prendre soin d'elle, car son amour pour elle était manifeste. Quelques semaines plus tard, le mariage fut célébré dans la petite maison de la rivière. Aishwarya portait une somptueuse longue toilette rouge surmontée d'un voile rouge brodé de pierres précieuses. Un gros diamant en forme de goutte d'eau ornait le milieu de son front délicat. Des parures d'or couvraient ses avant-bras. De la caste brahnane, la jeune-fille pouvait prétendre à une très grosse dot. Entre-temps, le gendre avait travaillé d'arrache-pied afin de rendre sa pauvre maison aussi confortable que possible pour sa ravissante épouse. De nouveaux rideaux pendaient aux fenêtres et il avait décoré la maison avec de nombreuses sculptures en bois. Le jardin était rempli de plantes à fleurs et le sentier devant la porte d'entrée avait été débarrassé de toutes les mauvaises herbes. La mariée était rayonnante et le marchand de fruits ne savait comment faire pour la prendre dans ses bras. Après le mariage, le père prit son gendre à part. -- A présent que tu as épousé ma fille, dit-il gentiment, je te donne tout ce que ma femme et moi avons mis de côté. Conserve soigneusement ce coffre de pierres précieuses et ne t'en sers que lorsque tu en auras besoin, le plaisir qu'il te procurera n'en durera que plus longtemps. Il donna le coffret de pierres précieuses au jeune-homme qui le reçu avec surprise, car il était tellement amoureux de la jeune-fille qu'il en avait totalement oublié la dot. -- Vous ne le regretterez pas, dit-il à son beau-père avec reconnaissance, j'aime votre fille à la folie et j'aurais toujours pris soin d'elle avec amour, même si vous n'aviez pas offert e trésor. Mon épouse est ce que j'ai de plus précieux au monde. Après les noces, le jeune-homme retourna chez lui avec sa jeune épouse et le coffret de pierres précieuses. Là, il ne prit pas seulement soin de sa femme, mais aussi de ses beaux-parents qui vécurent très vieux. Sa femme et lui eurent quatre enfants, deux fils robustes et deux filles magnifiques et, ensemble, ils vécurent heureux de très longues années auprès de la rivière. Il n'avoua jamais ni à son épouse, ni à ses beaux parents que leur bonheur à tous, ils le devaient non pas à Bouddha, mais à son audace. Au loin, les singes s'amusaient et on pouvait entendre le chant des crapauds brun et carmain.

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