Créé pour vous présenter mon dernier livre,je vous présente 4500 articles sur le thème de mon livre :les Templiers,des sujets ésotériques,des textes rosicrusiens,les mérovingiens, saint-Graal,Nostradamus,Mary Magdalene.Le Baphomet et le Tau, Château de Saumur,la femme dans l'histoire templière. Trésor templier.Histoires, légendes de Belgique,de France et d'Europe et Celtiques. La spiritualité. Développement personnel.
dimanche 18 novembre 2012
Georgiana Elisabeth Spencer.
Georgiana Elizabeth Spencer
~ BAYEUX TAPESTRY ISN'T A TAPESTRY AND WASN'T WOVEN BY NUNS ~
The widely accepted theory that nuns made the Bayeux tapestry has been disputed by experts who say that it was made by a group of professionals.
The tapestry is also revealed to be an embroidery, with the two require differing techniques.
A tapestry is woven on a loom whereas an embroidery has what is known as a "ground fabric" on which threads are sewn or embroidered to form a picture.
The idea that nuns across England made the Bayeux tapestry in nine sections which were then stitched together has been thrown into doubt by the new research.
Instead, the 900-year old tapestry, which depicts the events leading up to the Norman conquest of England culminating in the battle of Hastings in 1066, was woven by the same group of people, likely to have worked on under one manager, the research suggests.
Alexandra Makin of the University of Manchester, a professional embroiderer who conducted the research, said: "It's clear from my analysis of the Bayeux Tapestry that the style of work is consistent throughout.
"Some people argue that the style of some figures are so different they must have been embroidered by different people.
"But my view is it's not the embroidery which is different – but the way the characters were drawn."
She told Radio 4's Today programme: "By looking at the embroidery techniques at the back of the tapestry I wold suggest that it was done by what we would call professional embroiderers."
From observing the way the stitches overlap on the back of the tapestry, Mrs Makin was also able to work out in what order the different sections of the 230ft-long masterpiece were sewn.
The outlines for individual sections of the work – technically an embroidery as it was woven – were completed first, and then filled in with colours in a set order.
The tapestry consists of 50 scenes with Latin captions, embroidered on linen with coloured woollen yarns.
Vikings ships, Norman and Saxon cavalries illustrate the exploits of William and his opponent Harold, another pretender to the throne of England.
Questions still remain over how many embroiderers worked on the tapestry, which is on permanent display at a museum in Normandy, France, who they were and where their "workshop" or "workshops" were located.
It was likely commissioned by Bishop Odo, William the Conqueror's half-brother, shortly after his victory.
What is not in dispute is the amazing skill of the embroiderers.
Mrs Makin said: "The achievement of these people is quite remarkable when you consider the conditions they worked in.
"They would have almost certainly worked in daylight hours only, using basic equipment – such as shears to cut the cloth – with little formal training as we know it today, on what was a massive project even by today's standards.
"But they would have been well regarded by society: in one example from the Doomsday book, the Sheriff of Buckingham gave land to an embroiderer, as long as she taught his daughter her skills."
Sylvette Lemagnen, Curator of the Bayeux Tapestry welcomed the findings, saying they were "fundamental to the understanding of the Bayeux Tapestry" and "helped to correct misunderstandings of how the Bayeux Tapestry was made."
The Telegraph
By Henry Samuel, Paris
9:33AM GMT 15 Nov 2012
Celtic mythology.
Celtic Mythology
ÉTAÍN was the pure and unspoiled beauty of Ireland. After a while Midhir took Etain Echraide to be his wife. And there was great jealousy on Fuamnach, the wife be had before, when she saw the love that Midhir gave to Etain, and she called to the Druid, Bresal Etarlaim to help her, and he put spells on Etain the way Fuamach was able to drive her away. And when she was driven out of BRÍ LÉITH, Angus
Og, son of the Dagda, took her into his keeping; and when Midhir asked her back, he would not give her up, but he brought her about with him to every place be went. And wherever they rested, he made a sunny house for her, and put sweet-smelling flowers in it, and he made invisible walls about it, that no one could see through and that could not be seen.
Entretien avec Rudy Cambier.
Annik Couppez Véronèse d'Olrac
Entretien avec Rudy Cambier. « Le poème, composé de dix Centuries, et connu sous le nom de « Prophéties de Nostradamus » n'a pas été écrit dans les années 1550 par le Provençal Michel de Nostredame ( 1503-1556 ), mais de 1323 à 1328 par un moine cistercien dont la langue maternelle était le picard parlé entre la Dendre et l'Escaut. L'histoire même du texte coulé de la plume d'Yves de Lessines, prieur de l'abbaye cistercienne de Cambron en Hainaut au début du 14ème siècle, est bien plus extraordinaire que les plus extraordinaires prophéties que les disciples et traducteurs de Nostredame ont cru y lire.
Nous pourrions nous représenter l’aventure des Centuries comme une sorte de diptyque qui accolerait un panneau obscur à un panneau lumineux. Le premier correspondrait aux 220 premières années – de 1330 à 1550 – pendant lesquelles l’œuvre reposa quasiment inconnue et certainement incomprise dans la bibliothèque abbatiale. Le second panneau pourrait symboliser le coup de fortune qui a commencé avec Nostredame au milieu du 16ème siècle. Trompé par la graphie, la syntaxe et le style du vieux poème, croyant avoir découvert des prophéties inconnues parce que le moine avait déguisé les faits du passé en conjuguant les verbes au futur, le médecin provençal profita des troubles du temps et de la guerre qui ravageait la Flandre et le Hainaut, s’empara de l’œuvre d’un inconnu, l’emporta au loin, s’en prétendit l’auteur, la publia sous son nom et, saisi par des concours de circonstances rares, se retrouva élevé sur le pavois des plus grands prophètes. »
Ainsi commence « Le dernier Templier », œuvre de Rudy Cambier, passionné de vieux textes et picard de surcroît (La Picardie s’étend de la Belgique, en Wallonie occidentale au Nord de la France ), parlant depuis l’enfance le patois picard de sa région, « entre la Dendre et l’Escaut », ce qui le mit à même d’aborder les Centuries avec la science et l’aisance de qui se sent chez lui.
L’aisance…entendons-nous : le livre est issu d’un travail de 20 ans : une étude minutieuse, un travail patient, ardu, rigoureux, de chercheur:
« …je me remis monastiquement à mes deux besognes bénédictines du moment, menées de front, l’une dissipant l’ennui de l’autre. La première était l’étude lexicologique, étymologique et sémantique de chaque mot des Centuries, seule méthode qui nous permet de louvoyer entre les écueils, c’est-à-dire d’éviter les contresens sur lesquels s’embrochent avec une rare constance les exégètes trop sûrs d’eux qui oublient que les significations, les nuances, la charge émotionnelle, et même la sonorité d’un mot changent avec les époques. Le second travail consistait à comparer, mot par mot, lettre par lettre, huit anciennes éditions des Centuries, corvée obligée parce que les textes de Nostredame sont reproduits par ses commentateurs inspirés avec une fantaisie dans l’approximation qui, lorsqu’elle n’est pas délibérément mensongère et tricheuse, s’apparente à un art surréaliste de l’à peu près. Quand j’eus accumulé 1.100 pages de notes sur la question, j’estimai que j’avais obtenu un résultat à peu près fiable et je stoppai cette galère »
L’œuvre repose aussi sur l’extraordinaire culture de l’auteur. Cet homme connaît le Moyen-âge mieux que le fond de sa poche. Mieux, il est le Moyen-âge. Il s’est fait Moyen-âge – tellement pétri de son histoire qu’une partie de lui est devenue quelqu’un de là-bas.
Tout le monde est à même d’expliquer un texte du Moyen-âge dit Rudy Cambier. Mais pour le saisir, pour le comprendre vraiment, de l’intérieur, il faut changer son cerveau. Car rien n’est plus étranger à nos destins d’hommes du 21ème siècle, à nos rapidités, à notre superficialité de zappeurs que ce Moyen-âge profond, complexe, riche de sens et qu’on ne peut conquérir dans le calme qu’avec une sage lenteur.
Il fallait cette science extraordinaire, cette connaissance à la fois panoramique et anecdotique pour arriver, comme il l’a fait, à déchiffrer et comprendre :
« …les clés de ces significations cachées nous sont livrées par des moyens assez simples, fort classiques et très couramment employés dans la littérature du temps : une grosse faute volontaire, des permutations de syllabes, de lettres, un changement de lettre, une inversion des temps de la conjugaison ( le futur pour raconter le passé), des jeux de mots aussi et des traits d’humour sur les noms propres… bref, rien que du connu, mais glissé ici avec un tel talent, un tel naturel, qu’on n’aperçoit pas grand-chose à la première lecture, même si on est averti et attentif, et qu’on n’y comprend jamais rien si on ne sait pas comment fonctionnait l’esprit des auteurs et des lecteurs de ce temps-là »
Connaissance panoramique, disions-nous… Car l’auteur, qui sait s’attacher aux analyses les plus minutieuses, a aussi le souffle d’un admirable peintre de fresques. En veut-on un exemple? Voici, sous sa plume, la commotion de la Réforme :
« … pourquoi Nostredame a-t-il volé ce qu’il croyait être des prophéties et pas autre chose ? La réponse est simple : parce que cette espèce d’écrits était la lubie et l’obsession de son époque, jusqu’à la folie. Pourquoi cette déraison ? Parce que la Réforme avait secoué la Terre et détruit un monde.
A chaque grand chamboulement, les prometteurs de mauvais jours lèvent aussi vite et aussi dru qu’un semis de radis après une bonne pluie. Il est vrai que les prophètes, les médecins, les juges et les avocats ne prospèrent que dans le malheur. Que voulez-vous, si les hommes tuent, volent, sont malades, il veulent aussi savoir de quoi demain sera fait, et quand les certitudes perdent leur force, ils tentent d’éteindre le brûlant de l’inquiétude. Ils convoquent alors les prêtres qui prêchent, confessent et processionnent et/ou ils en appellent aux voyants et aux prophètes. Bref, ils usent des prophéties comme d’un emplâtre sur un ulcère.
Dans la conception des Occidentaux de la fin du 15ème siècle, les hommes ne vivent pas plus longtemps que des lucioles, les royaumes croissent et meurent, les empires culminent puis trépassent, mais l’Eglise, « Epouse du Christ » est éternelle. Dans l’esprit de tous, la certitude ultime, plus que Dieu, c’est l’Eglise. Or, au milieu du 16ème siècle les Réformateurs ont attaqué l’Eglise romaine partout et l’ont vaincue en bien des endroits. Les princes de l’Eglise ne sont plus les maîtres absolus du destin des âmes, ils n’ont plus que leur parure et leur argent pour asseoir leur prestige, et leurs vices sont enfin stigmatisés comme abominables. En moins de 10 ans, le ciment de la société s’est délité, un ciment qui datait de Charlemagne et avait résisté à tout pendant 850 ans. Si les maîtres des âmes changent, c’est que même Dieu n’est plus une valeur sûre.
Contrairement à ce qui se répète, ce n’est pas l’abomination de la guerre totale qui explique la fringale des prophéties du 16ème siècle. Rien de nouveau dans les atrocités, sinon le prétexte : les faibles meurent des rapines et des massacres de la soldatesque depuis 10 000 ans. Le nouveau, c’est que la Réforme veut convertir le peuple, soit directement soit indirectement en convertissant les Grands. Quelle que soit la voie, la révolution de 1517 a fait qu’on peut désormais rejeter la servitude spirituelle. Or celle-ci est le fondement social le plus solide, et si Rome n’est plus Rome, l’édifice occidental se lézarde, un gouffre s’ouvre au milieu de la cité. Pire, aux guerres de conquêtes territoriales est venue s’ajouter la guerre de religion, or si dans les guerres des princes le peuple était passif, dans les guerres de religion il est acteur. Des puissances irrécusables ont été bafouées, des repères sociaux ont été, ici rejetés, là ébranlés, ailleurs menacés.
Voilà pourquoi la prophétouille devint la vache à lait de l’imprimerie. »
*
Le centre du livre de Rudy Cambier, c’est le texte de Yves de Lessines :
« Par sa nature même et dès le premier abord, l’œuvre est déjà fascinante. Nul besoin de créer un merveilleux de pacotille. Les Centuries représentent quelque chose d’unique parmi toutes les littératures du monde et de tous les temps : quatre mille vers qui sont autant d’énigmes historiques. Voilà un exploit dont on peut dire, à coup sûr, que personne d’autre ne l’a jamais égalé. Or ce n’est là qu’un tout petit début dans la découverte de la multiple splendeur de l’œuvre d’Yves de Lessines.
(…)
Le poème entier procède d’un esprit religieux et médiéval. Il est bâti sur un mode trinitaire. Il faut toujours ouvrir trois portes pour voir ce qu’on a mérité de voir. »
« (…) Par le seul jeu de l’intelligence du texte et des niveaux de lecture successifs, Yves de Lessines parvient, avec les mêmes mots et dans le même quatrain, à évoquer une histoire de son passé A LUI, une histoire de son présent A LUI, et à donner, en outre, une indication utile à celui qu’il appelle l’attendu. Cette dernière est la vraie finalité du texte qui n’a été écrit que dans ce seul but ; les autres sens sont les outils qui permettent à la fois d’éveiller l’attention de l’attendu et de leurrer les indésirables. Rien que ce trait révèle déjà que le prieur Yves était tout à fait un homme du Moyen-âge, âge qui fut, par excellence, le temps du règne, que dis-je le temps du despotisme du symbole, de l’allégorie et de la signification suggérée. La littérature médiévale est allusive, elle en appelle aux moyens les plus subtils de la composition ; qui veut percevoir toute la richesse de ce qui est simplement suggéré doit impérativement se mettre dans un état de réceptivité totale, condition nécessaire et préalable à une appréhension holistique du texte. »
« Le texte lui-même, par sa structure, est à l’image de la divinité à la fois une et triple.
(… )
Comme dans le jeu théâtral, où la vraie personne se trouve cachée par l’apparence, le poème présente un premier sens qui masque les deux autres, mais, de la même façon que les trois personae révèlent la divinité unique, les trois lectures ensemble donnent la clef de l’ultime vérité.
Tout ce que je viens d’exposer brièvement n’est qu’un aspect de l’œuvre, à savoir la technique de la construction des énigmes
(… )
Mais notre admiration pour cet aspect-là de l’intelligence de l’homme ne doit pas nous faire oublier le versant esthétique ( … )
« A la première lecture, même superficielle, de ce poème, l’abondance des images frappantes et des raccourcis saisissants secoue notre esprit. Yves de Lessines a le sens inné de la formule et de l’image : aucun artifice, aucune recette, seulement la voix du talent. Combien de vies résumées en un quatrain ? Combien de portraits cruellement frappés en deux vers ? Combien de grands personnages réduits à rien en une ligne ? Le tout passé au moulin d’un humour implacable qui va au tréfonds des choses, qui arrache les oripeaux des grands et montre ces gens-là dans leur nudité et leur vérité. »
*
Au départ, rien ne préparait Rudy Cambier à découvrir, sous le texte des « Prophéties de Nostradamus » même après qu’il eût identifié le poème des Centuries comme datant du début du quatorzième siècle, un écrit Templier. Et ce ne fût pas sans répugnance qu’il se résolut à l’admettre
« On parle beaucoup des Templiers dans les Centuries ? J’en fus le premier surpris et, pendant deux ans au moins, moi, l’ennemi ironique des racontars échevelés qui bourgeonnent sans arrêt sur l’affaire des Templiers, je restai totalement incrédule, imperméable à ce que mes yeux lisaient.
Ayant fixé l’époque de la rédaction des Centuries, j’aurais déjà été un peu surpris d’y trouver trace de l’Ordre. Le roi de France n’a pas été seul, loin de là, à profiter de la suppression de l’Ordre. Le Vieux Moine sait que le roi de France et l’aristocratie française d’abord, les favoris des papes et les puissants de tous les pays ensuite, se sont précipités au dépeçage, arrachant de la viande ou des tripes à la bête abattue. Mais gare à celui qui oserait donner son vrai nom à leur infamie : Vous pouvez encore le vérifier tous les jours : les manières de faire le mal ont changé depuis, mais la nature humaine n’a pas du tout bonifié chez certains. Ils font le mal avec un plaisir d’autant plus intense qu’il est secret. »
( … )
« A priori, bien que surpris, j’aurais admis l’éventualité de trouver dans les Centuries l’une ou l’autre allusion à l’Ordre du Temple, à la condition qu’elles fussent évanescentes et rares.
Leur abondance et leur précision, en même temps que ce qu’elles semblaient révéler, les rendaient invraisemblables et, disons-le tout net, impossibles à croire. Il est vrai qu’au fil de mes lectures, j’avais croisé des choses templières dans des manuscrits du 12ème et du 13ème siècle, mais sans m’y accrocher. Je connaissais donc l’affaire, mais certainement pas plus que le reste de l’histoire du 11ème au 14ème siècle et assurément beaucoup moins que certains domaines de la littérature et de l’histoire de ce temps-là. En finale, il faut rester de bon compte et reconnaître que je suis plutôt rétif à avaler le premier roman venu et fort méfiant devant toute histoire un peu trop templière. Bref, je n’ai pas le profil d’un obsédé de l’ésotérisme cafouilleux. »
(… )
« Je confesse que mon malaise – et mon silence prolongé – naissaient du refus de me couvrir de ridicule en livrant un récit aussi déjanté. Pour en finir, et aussi parce que je fus contraint par une circonstance hors de l’ordinaire de sortir du silence, j’ai résolu le problème à ma manière. Je me suis dis que, puisque je m’en tiens à traduire et expliquer un texte, la seule attitude sensée est de ne pas prendre position et de déclarer : voici, basée sur l’explication historique et philologique des vers, la manière de comprendre les Centuries et tirez-en vos propres conclusions. C’est un texte difficile, quoique, eh bien, je le trouve certainement plus clair et plus censé que du Mallarmé. Toutes les tentatives pour l’expliquer ont abouti à des résultats incohérents, mensongers, voire parfaitement idiots, mais si on l’entend comme un texte templier, il prend du sens et il est cohérent d’un bout à l’autre. »
*
Ce que racontent les Centuries c’est l’extraordinaire exploit de trois hommes qui vont décider de faire échec à Philippe le Bel et de sauver ce qui peut l’être en cachant des biens, des reliques, des archives. Et le livre de Rudy Cambier en les campant devant nou, prend ici une force, une dimension profondément humaines, trouve, pour les célébrer, d’admirables accents lyriques :
« Aux confins contestés des royaumes du temps, entre France et Empire, entre Flandre et Hainaut, dans un petit canton de la plaine, le destin avait rassemblé ces trois hommes aux larges épaules qui allaient décider de sauver le Temple.
Le Templier flamand est celui qui a donné l’ordre de soustraire la richesse de ses frères à la rapacité du monde impur. »
( …)
« Ayant sauvé ce qui devait l’être », (il) disparaît pendant sept ans, c’est-à-dire pendant toute la durée de la procédure contre l’Ordre et de l’emprisonnement des dignitaires du Temple »
( …)
« Aujourd’hui trop vieux Templier, rescapé de tant de combats, usé de tant de misères, survivant de l’apocalypse, l’homme de Flandre attend. Lui-même et ses conjurés avaient cru sauver l’Ordre en sauvegardant les biens. Ils avaient cru qu’au matin après l’orage, une sonnerie de leur trompette rassemblerait les soldats épars. Hélas, une fanfare dans un cimetière peut faire pleurer les vivants, mais ne fait pas se lever les morts. Les Français ont tué les hommes. Qui aurait pu prévoir ? Pourtant un grand rêve ne meurt qu’à l’instant où meurt le rêveur. Quelle force est plus grande que l’espérance qui frôle le désespoir ? Dans leur tête, sur leurs lèvres et dans leurs yeux, la résurrection de l’Ordre était imminente. Le miracle était pour demain. Ils verraient le signe. Bientôt un homme nouveau viendrait…
Le vieux Templier de Flandre est revenu parmi les siens. Probablement devient-il frère convers, ce qui lui permet de résider en permanence à Cambronchaux, le domaine agricole de l’abbaye de Cambron, d’où il a vue sur le lieu de la cachette. Il attend…
Personne ne vient…
Il meurt.
L’abbé de Cambron, fait presque incroyable tant il est exceptionnel, a été forcé de démissionner de sa charge sans que nul en sache la cause. Simple moine, il attend…
Personne ne vient…
Il meurt.
Yves de Lessines, le vieux prieur, est désormais seul. Il attend…
Il songe à la parole de l’Evangile : Quand le temps fut venu…
Mais Dieu, qu’attend-il encore pour enfin, faire quelque chose ? Quand le temps sera-t-il accompli ? Sera-t-il un jour accompli ? Si Dieu est sourd, si sa Justice est aveugle, si la Providence dort, alors la sainteté est un leurre, et sa Parole, inanité sonore ?
Yves est en colère. Yves en a marre, il maudit Dieu, et, pire, il ne le regrette pas. Comment peut-on aimer un dieu aussi… Ah ! S’il le tenait là, devant lui, il lui dirait…. Et puis l’humilité : « Que Ta volonté soit faite et non la mienne… »
Quand le vieux prieur est à la grange de Cambroncheaux, il monte au champ de la Mère-Dieu, à la Croix philosophe, littéralement en vieux picard : le carrefour du sage… Là, au croisement de deux chemins, visible de loin, comme un phare guidant la nef du secours, il a planté un signe, l’Arbre du Temple, le saule pleureur. C’est là qu’il va méditer et attendre. »
(… )
« Attendre…
L’attente c’est l’espérance de chaque matin chaque soir déçue…
C’est la certitude qu’après la tourmente, viendra l’embellie…
N’est venue que la suite cruelle des jours vides…
Depuis quinze ans déjà, le petit abri blanc est la demeure d’un étranger. Quelqu’un qui ne sait rien. Un brasseur dont les descendants, après des siècles, habitent encore ce lieu hanté par des fantômes aux voix perdues. Quatorze fantômes… ombre de ceux qui avaient travaillé à l’entreprise.
Seuls trois d’entre eux connaissaient le secret du lieu. Ceux qui ont fait la marche ultime n’ont pas survécu : on n’a pas laissé de témoins et leurs os sont encore dans la cachette. Aujourd’hui le dernier, le Vieux Moine a encore l’espoir chevillé au corps. Etonnante confiance du vieillard qui regarde calmement la mort. Au soir d’une vie au cours de laquelle ses yeux ont vu quelques-uns des événements majeurs de notre millénaire, comment pourrait-il ne pas être déchiré entre le désespoir que souffle sa lucidité et l’espérance folle que lui commande sa foi ? Dans son récit la souffrance crie plus fort que l’espoir, mais c’est une souffrance religieusement vécue qui devient par là même souffrance divine. A ce niveau de spiritualité, on rejoint la souffrance que Dieu endure chaque fois que notre méchanceté est à l’œuvre. On entend nettement dans les Centuries le « Eli, Eli, lama sabachtani ? » du Vieux Moine.
Vieillir, c’est voir les siens mourir. Dans l’âme du trop vieux prieur il n’y a plus que le silence, le froid et la ténèbre du désespoir. Chaque jour un peu plus, il songe à la mort qui s’est déjà mise en route. Il marche vers son rendez-vous avec, dans sa besace, un secret. Un secret qu’il rumine. Un secret qui l’écrase et le désespère. Le désespoir le saisit parce qu’il sait que nul autre que lui ne pourra résister à l’avidité. Nul autre n’aura la force de rester pauvre gardien et humble serviteur, étant assis sur cette formidable richesse. »
(… )
« Il est seul à savoir et il n’a le droit de parler qu’à un seul, à celui que Dieu aura choisi. Pourquoi l’attendu ne vient-il pas ? Qu’a-t-il à traîner en chemin ? Où est-il donc, à cette heure-ci ? Le formidable secret qui se cache au fond de son cerveau et de son cœur va disparaître avec son pauvre corps mortel. L’armée de Dieu devra-t-elle mourir à jamais à l’instant où le vieux prieur va s’élancer vers la lumière ? Dieu ne le permettra pas. Dieu enverra quelqu’un demain, dans une semaine, dans un an…ou bien est-ce déjà le chemineau qui se hâte là-bas sur la route ?
Un jour enfin, il arrive qu’une aube de désespérance s’achève dans un crépuscule de gloire. Le jour béni entre tous où le vieux moine voit la lumière et entend Dieu : puisque pas un seul homme ne s’est montré capable de le porter, c’est Dieu lui-même qui va se charger du secret
Comment ? Voici : Yves le patient, Yves le désespéré va tout mettre par écrit, mais dans une forme telle qu’aucun mortel ne pourra la déchiffrer, sauf celui dont le destin est de faire renaître l’Ordre. A ce nouvel apôtre, le moment venu, quand il aura fait ses preuves dans les épreuves, l’Esprit-Saint donnera la Langue de Feu, la fulgurance, l’intelligence qui lui permettra de tout comprendre et de tout accomplir. Joie ! Joie ! Joie ! Pleurs de joie ! clamera comme lui Blaise Pascal quelques siècles plus tard. »
(… )
« La tension au long de son chemin de mise à l’épreuve spirituelle a été telle que son esprit brusquement libéré explose et produit un pur chef-d’œuvre. Mais un chef-d’œuvre d’une espèce telle que, l’ayant sous les yeux, les hommes se sont mis à divaguer parce qu’ils n’imaginaient même pas qu’une telle chose pût exister. L’œuvre était absolument impossible à déchiffrer si on ne savait pas qui était l’homme, sans revivre ses émotions, sans pénétrer son cœur et sans connaître son histoire. »
(… )
« Chaque nuit, pour quelqu’un qu’il ne connaîtra jamais, il trace les vers que tout son être a chantés dans la clarté du jour enfui, Estant assis de nuict secrete estude, seul repose sur la chaire d’airain… A Cambron, dans sa chambre de prieur, assis sur sa chaise d’apparat en bronze, à la lueur d’un lumignon et avec Dieu pour seul compagnon, le fidèle Cistercien cisèle un poème. Il enferme dans ses rimes le secret qui chante maintenant dans sa tête. Il compose une chanson telle qu’aucun homme n’en a jamais écrite, ni chantée, ni entendue de semblable : les Centuries. Quatre mille vers coulent par ses doigts sur les feuillets. Il a des mots superbes : les voix frémissent par les manches Splendeur divine ! Le divin pres s’assied. »
(… )
« … Il écrit sans cesse, et toujours la même chose. Il redit de cent manières diverses, pour que l’attendu, s’il ne comprenait pas tout, s’il ne déchiffrait qu’un peu, en sache assez pour accomplir le destin de Dieu.
Parfois la brûlure du désespoir lui fait crier : Trop tard viendra l’attendu. Mais tout de suite jaillit l’eau vive de l’espérance qui l’emporte dans les lointains : Pendant 500 ans, on ne parlera plus de nous qui étions l’ornement de notre siècle, mais après, le Temple renaîtra dans sa splendeur. Les mots d’Yves de Lessines ne sont pas une prophétie mais UN CRI. L’œuvre d’art vraie est toujours émotion vraie. Celle-ci est l’angoisse du vieux prieur Yves pétrie par son talent. »
*
« La fin du Temple fut un naufrage corps et biens, les Centuries étaient une bouteille à la mer. Yves de Lessines, leur auteur, déguisa son histoire sous des histoires, désigna un lieu précis sous le manteau d’un chemin à suivre et habilla sous la forme d’énigmes un cheminement qu’il voulait réel et spirituel à la fois, à l’instar d’un pèlerinage »
Rudy Cambier, au travers d’un décryptage de plusieurs quatrains des Centuries nous emmène alors avec lui dans ce cheminement :
« Ma démarche n’est ni une fantaisie, ni un fait du hasard. Elle vise à mettre en lumière le procédé même du Vieux Moine. Son poème révèle les routes suivies par les Templiers « obéissant à l’ordre hespérique », mais les noms de lieux cités répondent encore à un autre dessein : servir de points de repère destinés à attirer l’attention de l’attendu d’abord, à baliser sa route ensuite. C’est ainsi que, quand nous y regardons d’un peu près, nous voyons qu’aucune de ces notations topographiques ne nomme un lieu isolé, in abstracto, mais que toutes vont par couples, triplets ou carrés, définissant une direction ou nommant la prochaine étape. La technique de mise en forme de ces indications est tellement subtile que, dès que nous avons compris qu’il faut suivre un chemin balisé, n’importe quel nom de lieu repris dans les 4000 vers du poème peut servir de porte d’entrée : nous serons toujours conduits à l’endroit qu’il faut. »
(… )
« A l’instar du message qu’il porte, le mouvement général du poème est centripète, y compris dans sa construction. Ainsi, au premier niveau de lecture, nous partons d’une histoire ancienne pour glisser à un fait contemporain et aboutir au message templier ; nous approchons la signification comme le temps du récit vient à notre rencontre : par étapes. La même logique gouverne le tracé des itinéraires qui sont brossés à grands traits dans les zones de départ et de plus en plus détaillés au fil du voyage jusqu’à finir avec l’incroyable minutie de la miniature, comme si, étant nous-mêmes placés au point d’aboutissement, nous les voyions arriver depuis les lointains. C’est le moyen tout simple de la densité croissante des notations toponymiques qui structure la direction en restituant la perspective de l’auteur, naturellement placé lui-même à l’endroit crucial. »
Plusieurs chapitres sont ainsi consacrés à retracer le chemin qui nous mène là où le Vieux Moine a voulu mener l’attendu. Tout au long du déchiffrement des Centuries, nous effectuons un voyage, voyage vers le trésor du Temple bien sûr mais aussi, mais surtout, voyage en nous-même. Ainsi, arrivés au but, nous pouvons nous interroger avec l’auteur:
« Aveuglant ceux qui ne doivent ni voir ni savoir, éclairant l’envoyé du ciel, Yves de Lessines a mené l’attendu au terme de son voyage. Assis sur la pierre équarrie, l’inconnu voit le pignon blanc de l’abri, minuscule enclave templière sauvée par une ruse géniale de la rapacité des équarisseurs de Philippe le Bel. Y ayant caché l’essentiel juste avant la catastrophe, les Templiers vendirent à réméré le bien à un brasseur. ( … ) Il aurait donc suffi qu’un envoyé se présentât avec la somme convenue et le second exemplaire du document de vente pour que, sans avoir la moindre justification à fournir à qui que ce soit, les Templiers recouvrassent leur bien. Mais en attendant l’abri et le champ qui l’entourait n’appartenaient plus à l’Ordre du Temple, ils n’étaient plus saisissables, nul prédateur ne pouvait en faire sa proie et le nouveau propriétaire n’avait pas le droit de le vendre avant l’échéance du terme convenu. »
« Et quand le Vieux Moine fût mort, quand la flamme de sa chandelle ne luisait plus à l’étage de la tour, quand sa grande voix ne retentissait plus dans son abbaye parce qu’il dormait dans un trou, sans cercueil et la face contre terre en signe d’humilité, l’attendu est-il venu ? A-t-il trouvé la Terre des Débats et le village ? S’est-il, comme le Vieux Moine, assis sur la pierre quarrée ? Est-il entré dans la vieille maison ? A-t-il vu à la nuit tombante le Mont Aventine brusler de nuict et le ciel obscur tout à un coup en Flandres ? Ou bien est-il passé devant l’abri blanc sans comprendre ?
Ci falt la geste que rudolf li cambi declinet le jor Msgnr
st.Lois l’an.MCMXCII. de l’incarnation N.S. »
*
Ce n’est pas tout.
« Le Dernier Templier » n’est pas qu’un superbe livre d’histoire servi par une culture hors du commun, ce n’est pas qu’une belle, subtile et scrupuleuse leçon de philologie, ce n’est pas qu’une grande aventure, qu’une quête spirituelle, qu’un beau rêve réel et restitué, c’est avant tout le livre d’un homme.
« Au commencement, j’aurais volontiers parié avec ma tranquille assurance de paysan enraciné dans ses collines… » Ainsi se présente Rudy Cambier au début d’un des chapitres du livre... et ainsi nous le retrouvons partout. Enraciné dans un terroir. Avec ce que cela apporte d’authenticité à sa parole
Ecoutons-le :
Cette phrase déjà citée : « Les prometteurs de mauvais jours lèvent aussi vite et aussi dru qu’un semis de radis après une bonne pluie » Il y a du vivant là-dedans, c’est beaucoup plus que de la littérature : on sent déjà croquer le radis sous la dent.
C’est le même homme qui, devant ces vers d’Yves de Lessines : « Des jours sont reduicts par les sepmaines, puis mois, puis ans, puis tous défailleront » commentera : « Sentez le rythme ! » Là encore la présence du vivant : la poésie, ça se sent comme cela, avec le corps. Avec la rondeur et la saveur des jours.
Enraciné dans une famille : On le retrouve à tous les âges, notre auteur et à chaque fois il arrache à l’oubli un morceau de son passé vivant : « Combien de fois n’ai-je pas entendu mon grand-père chanter la même chanson à l’accisien qui venait prélever l’impôt frappant le tabac qu’il cultivait : Il avait trop plu, pas assez plu, fait du mauvais vent, un gros orage… »… « Ma grand-mère m’a raconté l’affaire bien des fois. Depuis la nuit des temps et jusqu’à la dernière guerre, vers les années 37-38, nos chiens buvaient dans un pot en pierre laissé à dessein près de la pompe. Quiconque allait au puits renouvelait leur eau, de cette manière toujours fraîche. »…
« J’étais encore enfant, c’est-à-dire au tout début des années cinquante, quand mon père me mettait sur la barre de son vélo pour aller, le soir, écouter en une salle rurale les conférences des grands ingénieurs agronomes qui venaient expliquer le vrai progrès aux arriérés que nous étions. » ... « Grâce à mes longs démêlés avec le Pélo, un de mes profs de latin… » … « Au temps de ma préhistoire… » … « Je dois expliquer que je revenais d’une répétition de la fanfare et que, placé au bon endroit, à l’instant décisif, alors que son bras montait à la rencontre de la balle, j’avais envoyé une formidable sonnerie de bugle juste dans l’oreille d’un joueur de l’équipe adverse. Tétanisé, le gars avait laissé passer la balle de match. Nous avions gagné et Moustier avait perdu le championnat. Ce qui explique que les suppôts de l’ennemi étaient quelque peu ireux ce matin-là. » … « Voilà déjà trente ans passés, j’ai complètement refait la toiture de nos étables avec un ami de mon père. Entendons-nous bien : j’étais le manœuvre du charpentier Joseph Jean dou Paon, un vrai charpentier du temps de la belle ouvrage »… et jusqu’en ces derniers temps, sur le bord de déchiffrer l’une des énigmes des Centuries : « Ce coup de chance fut une envie subite …de carbonnades flamandes. A part en commenter la flaveur et le fondant… »
Et puis il y a ces photos qui ouvrent et ponctuent les chapitres comment autant de portraits aimés, de liens avec un pays, un paysage.
Ah ces souvenirs tout vifs, ces saveurs ! Voilà qui donne du relief à une étude philologique menée par ailleurs de main de maître et du caractère et du vécu à un livre d’Histoire !
Mais ce n’est pas fini, « J’étais jeune et je partis sac au dos, en stop. Tûr en resta toujours ébahi » Voilà que l’auteur nous prend par l’épaule, joyeux Tijl Ulenspiegel, et lui qui pratique le subjonctif imparfait sans broncher, nous parle familièrement : « On y ajoutera des délits commis à l’insu de son plein gré, comme disait si naïvement ce coureur cycliste abondamment piqûré »… « Revenant de très loin à nos moutons qui doivent se demander si leur berger n’a pas trépassé entre-temps… »… « Bien sûr la famiglia du Corse a coûté un os à la France » … « Philippe le Bel devait être un fana du Bourgogne »… « Un triste jour donc, allez deviner pourquoi, un olibrius tomba en pâmoison devant la Rochelle et en resta obnubilé. »… « Tout le monde sait ce qui distingue un masculin singulier d’un féminin pluriel
( chacun fait le bonheur de l’autre ) »… et ce récit d’une découverte capitale :
« J’étais donc à Moustier, dans le porche de l’Eglise paroissiale. La canicule m’essoufflait et, comme je doutais de trouver la fraîcheur dans le bistro local, je poussai mes pas dans l’église, histoire de respirer un peu. J’en fis quinze et repérai au bout du bas-côté droit, gravées sur la face de l’autel, deux Tables de la Loi.
Je m’approchai et faillis tomber de mon susse. Le texte gravé était incompréhensible. Pire que ça : débile et farcesque. Une bouffonnerie sur un autel, avouez qu’il y avait de quoi rester paf ! »
(… )
« …Je traversai la nef en passant devant ce que, comme le bon peuple de chez nous, je nomme le banc de communion et, en tête de l’autre bas-côté, je trouvai naturellement un autel secondaire, celui de la Vierge.
Rebelote ! Deux tables de la Loi ! Je ne refaillis pas tomber de mon susse mais ce fut tout comme. Deux tables c’est bien, quatre c’est trop. »
(… )
« Plutôt délirant…
Qu’est-ce que c’est que ce machin ?
Avec ça en main, ( la transcription des tables de Moustier )
Qu’eussiez-vous voulu que je fisse ?
Je rentrai chez moi
Manger deux tartines.
Et me reposer… »
Par ailleurs, il l’avoue et on sent chez lui tout le frémissement jubilatoire qui l’habite quand il se livre à cet exercice, Rudy Cambier est aussi un polémiste :
« Vous direz que je maltraite mes ennemis, « dit-il joyeusement, « mais que voulez-vous, un homme sans ennemis est comme un chien sans puces : sa vie n’est qu’un long sommeil » Et les Nostradamistes d’en prendre tout au long du livre pour leur grade !
« Pour éclairer le chemin de la vérité, la meilleure chandelle est encore de dire un peu de mal de l’adversaire. J’aime la polémique. Je veux dire que, ayant banni toute méchanceté de mon cœur, j’aime le ton de la polémique honnête pour son côté vif et plaisant, un peu théâtral aussi. La polémique au sens hégélien n’est-elle pas, en fin de compte, le moteur le plus efficace du progrès humain ? » (… ) « Mais les humains doivent mieux apprendre encore que c’est une faute de transiger avec le Mal et que c’est une indignité de faire des manières avec les méchants et leurs complices, quels qu’ils soient. Pas besoin de nous justifier : défendre le Bien et le Juste a un sens »
(… )
« Votre indulgence, donnez-là à qui la mérite et réservez-la donc à mon verbe qui tempête »
Il y a enfin, il y a d’abord, en Rudy Cambier, et cela fait tout le prix de l’écrivain et de son livre, un esprit véritablement original et indépendant, un rebelle qui ne se laisse pas monter sur la cervelle. En lui toujours ce petit garçon ébloui et animé de l’intérieur par ces premiers mots de Rousseau découverts dans un des livres de son père : « Je forme une entreprise qui n’eût jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur »
Ecoutez-le gronder : Et d’abord dans cette parenthèse : « …l’intrigue ( pudiquement qualifiée « diplomatie » quand elle est maniée par les grands ) »
« Le vrai dérange souvent, et vous avez sûrement remarqué que ces dérangés trouvent toujours le lieu inconvenant et le moment mal choisi. Ayons donc nous aussi toujours à l’esprit que quand on nous sert le sempiternel : « pas ici, pas maintenant, pas comme ça », il convient de traduire : « pas CA » ou « pas Vous ». Le sachant, résignons-nous à ne point plaire à qui n’est pas plaisant et posons donc, sans barguigner trop, les bonnes questions en exigeant les réponses factuelles. »
« … Si nous voulons espérer comprendre ce que nous veut l’auteur de ces quatrains, c’est bien le moins de se mettre à son diapason…
Les sans culture ne le peuvent pas, les esclaves de la pensée unique ne le peuvent pas non plus, les carriéristes ne le peuvent pas ni ne l’osent : ne pas se soumettre à l’opinion des grands bonzes et de leurs réseaux, c’est se suicider. Ah, ils m’énervent les installés dans le système qui posent en postulat que le fait qu’ils ne comprennent pas quelque chose prouve qu’elle n’existe pas et qui nous écrasent de leur certitude dédaigneuse parce qu’ils croient que tout ce que ne sait pas leur petit savoir n’a pas existé. Le fait qu’ils soient persuadés que leur science sait tout ne prouve pas qu’ils savent tout, ni surtout qu’ils soient capables de réfléchir. Je pourrais vous donner dix, cent, mille exemples où le temps a rapidement prouvé que ces « autorités », que ces grands « patrons » étaient de grands crétins, adroits, sachant utiliser les tons et les poses, mais des crétins. La plupart de ces gens font illusion, mais ils sont seulement doués de mémoire. La réflexion est le travail du cortex cérébral, la mémoire tout entière est logée dans le système limbique et l’amygdale, c’est-à-dire le cerveau reptilien. (…) Quand nous entendons quelqu’un, ne lui demandons pas d’énumérer ses titres, écoutons ce qu’il dit et réfléchissons, faisons nous aussi travailler notre cortex plutôt que d’avaler tout en bloc comme un reptile ingurgite son repas pourvu que le nourrisseur ait un uniforme de gardien de zoo… »
Voilà l’homme. Ecce homo.
« Il faut qu’il y ait de la chair dans un livre » ( je cite )
Effectivement, dans le livre de Rudy Cambier, le verbe se fait chair.
Les Précieuses ridicules.
La France pittoresque
Aimé(e) · vendredi
18 novembre 1659 : première représentation des "Précieuses ridicules"
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Quoique la comédie des Précieuses ridicules soit absolument sans intrigue, et sorte un peu du genre noble, elle doit tenir un rang considérable parmi les chefs-d’œuvre de Molière. Il osa, dans cette pièce, abandonner la route connue des intrigues compliquées...
► La suite sur http://bit.ly/UJPAo5
Légende celtique : la dame de la fontaine.
OWAIN mis sur son armure, monté sur son cheval et a voyagé à travers les terres lointaines et sur les montagnes du désert. Et en détail, il arrive à la vallée que Kynon avait décrit lui ; et il était certain que c'était la même chose qu'il cherchait. Et voyageant le long de la vallée au bord de la rivière, il suivit son cours jusqu'à ce qu'il est venu à la plaine et à portée de vue du château.
(La Dame de la fontaine)
La légende de Saint Brandan ou Brendan.
La France pittoresque
Brandan (La légende de saint)
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Saint Brandan ou Brendan est le saint par excellence des vieux navigateurs bretons. Ses voyages sur l’océan Atlantique datent du sixième siècle. Il était né en Irlande vers la fin du cinquième siècle, et mourut le 16 mai 578...
► La suite sur http://bit.ly/T56udT
Traditions et légendes de la Belgique : introduction.
Traditions et légendes de la Belgique - Introduction (Otto von Reinsberg-Düringsfeld - 1870)
Les Saisons - Alphonse Mucha
Introduction
Les anciens habitants de la Belgique divisaient l'année en douze lunes, division, qui frappe tous les hommes, car la lune disparaissant et reparaissant douze fois, coupe visiblement l'année en douze parties tandis que l'année solaire, véritable année, n'est point indiquée par des variations dans le disque du soleil.
Mais voulant égaler leur année lunaire aux révolutions du soleil, ils ajoutaient de temps en temps une treizième lune de sorte que des trente années qui composaient le siècle gaulois, onze étaient de treize lunes.
Le sixième jour de la lune était chez les Celto-Belges un jour sacré qui commençait les mois, les années et les siècles 1. Malheureusement il ne eus reste aucun document qui puisse nous donner quelques renseignements sur les noms des jours et des mois. A juger par analogie, il est à croire que l'année celto-belge commençait à la nuit du feu de Baal (« Oidhehe Baaltinne ») qui, en Irlande, s'allume encore de nos jours la veille du 1er mai.
Sur le calendrier des Germano-Belges nous possédons des notions plus actes. M.Coremans dans « l'Année de l'ancienne Belgique», ouvrage dont on ne peut pas assez reconnaître le mérite, nous en donne un exposé aussi complet que lucide.
1 Schayes L.P.-B.A, I, 140.
D'après lui, les Germano-Belges ne comptaient pas par années, mais par hivers, et comptaient par nuits et non pas par journées. Aussi ne divisaient-ils leur année qu'en trois parties : le printemps, l'été et l'hiver, ne connaissant de l'automne ni le nom, ni les biens, et on peut même présumer, que dans le principe l'année ne fut partagée qu'en deux saisons, l'été et l'hiver, parce qu'à cause de la rigueur du climat, il n'existait véritablement que ces deux saisons en Belgique. Les dénominations encore d'usage générai parmi les
Flamands nous en fournissent la preuve presqu'évidente. Les paysans en Brabant comme en Flandre, ne parlent jamais que du « Zomerdag », jour d'été, et du « Winterdag », jour d'hiver.
Le jour de St-Mathieu est pour eux le « winterdag », le dimanche de la Mi-Carême le « zomerdag », la Noël le « midwinter », mi-hiver, et la St-Jean d'été le « mid-zomerdag », jour de le mi-été.
Le printemps s'appelle en flamand « Lente » (du vieux mot « lyns, lins, mou, doux) et l'usage s'est conservé dans les campagnes de le partager en deux parties, dont la première nommée «kleinlente», petit printemps, va du zomerdag jusqu'au « wonnezondag », dimanche des délices, qui est celui de « Jubilate », et l'autre appelée «grootlente », grand printemps, finit à la St-Jean. Une autre dénomination du printemps, en vieux flamand:
« springtyd », temps d'éclosion, nous rappelle le mot « spring » dont les Anglais se servent pour désigner le printemps.
Le «zomer », en haut-allemand « sommer », été, doit son nom selon quelques auteurs, aux moissons ( « sommer » en vieux flamand, rassembler) 1, selon d'autres à « Sunna » ou « Zuna », déesse du soleil, à laquelle l'été était consacré.
« Herfst » en haut-allemand «Herbst », signifiait anciennement et signifie encore aujourd'hui en quelques contrées «récolte des fruits », comme en anglais « harvest » (en anglo-saxon « haerfest », de « haeran », rassembler); d'où provient le vieux verbe « herfsten », en anglais « to harvest », récolter.
Le « winter », hiver, est la saison du vent ou « Wind »; la mi-hiver ou « midwinter » marquait en même temps le commencement de l'année, célébré par les fêtes de « Joul » ou « Joel », qui se continuaient jusqu'à la « treizième nuit », c'est-à-dire jusqu'à la dernière des douze saintes nuits ou «twelf nachten », dénomination encore généralement en usage de nos jours.
L'année avait douze mois, dont les noms se sont en partie maintenu jusqu'à présent.
Il en est de même des dénominations des jours, dont chacun portait le nom d'une divinité particulière.
1 « Someren » encore aujourd'hui dans le Limbourg cédé « glaner. »
Le dimanche ou « zondag », jour du soleil, était consacré à « zuna» ou « Sunna », le lundi ou « maendag », jour de la lune, à « Manan » ou « Monan », frère de la déesse du soleil.
Le mardi, appelé « dingsdag » ou « dinsdag, desdag, disdag, dissendag » était dédié à «Tyr» ou « Zin », le Mars teutonique.
Le mercredi ou « woensdag », était le jour de wodan ou Odin, le dieu suprême des peuples du nord. C'est pourquoi ce jour était presque généralement respecté comme jour sacré. Quelques peuplades pourtant lui préféraient pour le jour de fête hebdomadaire le jeudi ou « donderdag », jour du tonnerre, qui était dédié à « thor » ou « donar », l'aîné et « le plus vaillant des fils d'Odin ».
Le vendredi ou « vrydag, vreyadag » était consacré à « freyja », la Vénus germanique.
Le nom du samedi « zaturdag, saterdag » ne paraît être qu'une traduction du latin « dies saturni ». M. Coremans le met pourtant en rapport avec le dieu «Saeter» ou « Seater », qui se confond avec « Suaf, Seaf », placé à la tête des généalogies de Wodan.
Nombre d'idées superstitieuses, rattachées encore à présent aux jours particuliers de la semaine, se rapportent au culte des divinités païennes, auxquelles les jours étaient dédiés.
Il suffit de rappeler ici le dicton populaire : « Mariage de jeudi, heureux mariage » (puisque Donar était aussi considéré comme dieu des hymens), et la coutume qui en maintes localités et nommément en Brabant s'est conservée jusqu'à nos jours, d'attribuer au jeudi le caractère d'un demi-jour de fête.
La croyance assez généralement répandue que les jours fatals ou jours de sort, appelés en flamand « lotdagen », décident du sort des moissons, du bétail et d'individus isolés, pendant le cours de l'année, dérive de la même source 1.
Le dimanche devint le jour de fête hebdomadaire; le jeudi fut consacré à l'adoration de l'Eucharistie parce que l'institution de ce sacrement d'amour se fit le Jeudi-saint; le vendredi, jour de la mort de Jésus-Christ fut dédié au souvenir de la passion de Notre-Seigneur et le samedi était déjà avant le huitième siècle considéré comme le jour de la Sainte-Vierge.
Le commencement de l'année différait en Belgique selon les localités. En général il était fixé à Noël ou à Pâques.
A Anvers, au secrétariat de la ville, l'année civile s'ouvrait au Vendredi-saint à midi, mais l'année financielle commençait au jour de St-Martin et finissait à la veille de cette fête, probablement, parce que jadis le magistrat ou « wet » se renouvelait chaque année ce jour-là. Les négociants étrangers, qui se trouvaient en grand nombre à Anvers,
1 Coremans J., 7-10, 42-68.
comptaient selon le style de leur pays natal, en commençant l'année soit au 1er mars, comme à Venise et à Bénévent, soit à Noël, comme à Milan, à Rome et en Allemagne 1. Dans le Brabant l'usage était de commencer l'année à Pâques selon le style de Cambrai. Ce style que l'on appelait ordinairement (« mos gallicus » ou «styl loop, ghewoonte van don hove; » dénomination, qui fut également reçue en Hollande et qui
plus tard fut appliquée par les Flamands à l'année commençant le Samedi-saint, fut aussi adopté en Flandre et dans le Hainaut. Mais pour éviter toute confusion, les notaires qui suivaient ce style dans leurs actes, étaient obligés d'ajouter à leurs dates, lorsqu'elles précédaient Pâques, les mots : « selon le style de la cour » on bien « avant Pâques » ou « more gallicano.»
Avant d'adopter l'époque de Pâques, au Xe siècle et au XIe, on datait en Flandre du jour de Noël.
A Bruges et dans les environs de cette ville, ou le « sticht » d'Utrecht possédait l'église de St-Boniface ou de Notre-Dame, ainsi que de grands droits seigneuriaux et ecclésiastiques à Sysseele, était usité le style d'Utrecht, qui comptait avant 1313 depuis l'Incarnation (le 25 mai), mais à dater de cette époque depuis la Nativité de Jésus-Christ (le 25 décembre).
Dans certaines contrées de la Flandre et du Tournaisis l'année commençait après la messe du Vendredi-saint, comme dit Li Muisis, et on appelait ce style dans le pays de Bruges par opposition à celui d'Utrecht, le style de Tournai. Li Muisis lui-même, dans sa chronique, commence les années au Vendredi-saint, tandis que Froissart date toujours du 1er janvier, selon le style romain.
Les notaires et les receveurs du Luxembourg prenaient dans leurs actes, le 25 mars pour le premier jour de l'an.
Le duc de Requesens, gouverneur des Pays-Bas, en ordonnant, en 1575, par un placard du 16 juin, que l'année commencerait au 1er janvier, abolit tous ces différents styles 2.
L’Église seule continua de commencer l'année à Noël, mais fixa plus tard le commencement de l'année ecclésiastique au premier dimanche de l'Avent, usage qui s'observe encore de nos jours.
Parmi les fêtes qui depuis l'introduction du christianisme furent établies en Belgique, les kermesses appelées en flamand kermis, en wallon ducasses occupent, sans contredit, le premier rang.
1 Mertens, t.II, 434; t.VII, 610.
2 A.d.l'E., t. X, 394-8; A.d.l'U., d.L. 1851, XXXII., LXXII.
Comme le nom le dit, kermis vient de kerkmis, messe de l'église, et ducasse par altération de « dédicace. » - Ces fêtes furent instituées pour rappeler chaque année le souvenir de la consécration solennelle d'une église.
La semaine teutonique était de sept jours, les fêtes se réglaient suivant les phases de la lune.
Les époques les plus solennelles de l'année étaient le nouvel an, le commencement du printemps, le temps de la récolte et les solstices.
Quand le paganisme céda à la religion chrétienne, l'Église, tout en rejetant ce qui n'était pas conforme à ses dogmes, ne supprima pas tout d'un coup les vieilles fêtes et les cérémonies qui s'y rattachaient, mais elle en sanctifia le but, en les appliquant aux fêtes chrétiennes qui tombaient sur un temps peu éloigné.
Fidèles aux préceptes du Pape saint-Grégoire le Grand, les missionnaires élevèrent souvent leur sanctuaire à l'endroit même, où les gentils avaient adoré leurs dieux.
Ils se contentèrent même parfois de transformer les temples en églises et les simulacres païens en images chrétiennes, et permirent aux peuples germaniques de conserver aux jours et aux grandes fêtes les dénominations païennes.
Mais bien que les apôtres du christianisme fissent tout leur possible, pour ménager la transition et pour rendre à de rudes barbares l'Évangile plus acceptable, le paganisme continua à dominer fort tard dans la plus grande partie de la Belgique.
Il ne faut que consulter « l'Indiculus superstitionum et paganiarum » « ou sommaire des superstitions et des pratiques païennes », condamnées par le concile de Leptines (le village actuel des Estinnes près de Binche, où les rois francs de la seconde race avaient un palais), tenu en 743, pour voir combien l'ancien culte avait encore d'empire sur les Belges nouvellement convertis.
Le peuple était opiniâtrement attaché à ses anciens usages et à ses croyances; c'est par suite de cette ténacité du caractère belge que la civilisation et les moeurs romaines n'exercèrent que peu d'influence sur la Belgique, mais c'est aussi par la même raison que malgré ses efforts le clergé n'a pas jusqu'à présent réussi à extirper toutes les pratiques superstitieuses que le christianisme ne pouvait adopter et que l'Église a condamnées mille
et mille fois comme des erreurs.
Remarquons au surplus, qu'il était on ne peut plus difficile de déraciner entièrement les coutumes du paganisme chez les peuples du Nord et qu'en Suède on découvrit encore au siècle passé les pratiques de l'ancien culte de « Thor ».
Charlemagne voulant consolider l'union des différentes peuplades de son vaste empire, régla les dénominations des mois; c'est aussi sous le règne de cet empereur que l'usage de compter les années par celles de Jésus-Christ s'est établi en Belgique.
Les jours de la semaine, comme nous venons de le dire, ne changèrent pas de nom, mais en recevant une destination analogue au génie du christianisme, ils perdirent peu à peu la signification primitive de leurs dénominations.
Dans le principe purement religieuses, les kermesses, dont les actes synodaux de l'évêque Aylo de Bâle, de l'an 822, font déjà mention, devinrent bientôt des réjouissances populaires et prirent dans les Pays-Bas le caractère de fêtes nationales. Partout on attendait avec la même impatience la venue de la kermesse pour la célébrer de la manière la plus joyeuse, partout on rivalisait de magnificence pour ajouter à la splendeur des
festivités et pour donner à la fête locale de nouveaux attraits. C'est surtout sous la domination espagnole, que brillèrent le kermesses par la pompe et le luxe des cavalcades et processions connues sous le nom flamand de Ommegang, et l'affection des populations flamandes pour ces sortes de cérémonies était telle qu'à Furnes, une seule année, celle de 1592, n'a pas vu moins de quinze de ces processions, sans compter celles de dévotion ordinaire 1.
Les Ommegang d'aujourd'hui n'offrent que le faible reflet des cortèges d'autrefois, mais la célébration des kermesses: est restée intacte jusqu'à nos jours, bien que les autorités civiles et ecclésiastiques aient plus d'une fois essayé de restreindre ces festivités qui, par trop souvent, ont amené de graves désordres.
A cause de la grande affluence d'étrangers qu'attiraient les kermesses avec leurs spectacles de tout genre, il s'établit de bonne heure des marchés ou foires à l'époque des kermesses, de sorte que la dénomination de « kermis », pour désigner une foire est restée eu usage dans la Hollande, quoique les dédicaces y soient tombées en désuétude depuis l'introduction du Calvinisme.
D'autres fêtes qui en grande partie se sont conservées jusqu'à présent, doivent leur origine à l'organisation des communes et des nombreuses associations de toute nature, qui, de tout temps, ont joué un rôle considérable dans l'histoire de la Belgique.
1 Geschiedenis der Veurnsche Processie, door H. Van de Velde, Veurne, 1855, p. III.
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