mardi 4 décembre 2012

La lanterne des morts.

La tour ronde ou lanterne des morts
Glendalough__7_aLe mot irlandais pour désigner ces tours est cloictheach, qui se traduit littéralement par "maison de la cloche". On trouve aussi le nom de "lanterne des morts". Cette superbe tour en ardoise et mica parsemée de granit du Xème siècle s'élève à 34 mètres et a une circonférence de 16 mètres à sa base. Glendalough__115_ Glendalough__139_Sa porte est juchée à 3 mètres du sol. Son toit conique, détruit par la foudre, fut reconstruit en 1876 avec les pierres d'origine tombées au sol. La tour comportait jadis 6 planchers en bois qui communiquaient entre eux par des échelles. Celà fait 7 étages-étapes-chemins-chakras-corps en comptant le rez-de-chaussée. Glendalough__57_aChacun des 4 étages situés au dessus de l'entrée est éclairé par un fenestron. (les 4 corps supérieurs, les 4 chakras supérieurs...). Quant au dernier niveau, (coronal-corps divin), il est éclairé par 4 fenêtres orientées aux 4 points cardinaux. Le 4 peut aussi symboliser la perfection du monde matériel, comme avec les 4 directions cardinales, et les 4 éléments. Le 3 symbolise la perfection de la sphère spirituelle, la Trinité. 7 est le produit de l'ajout de 4 et 3, la perfection du cosmos. Glendalough__69_a Irlande_643aLes explications données pour la présence de cette tour font sourire, à force d'essayer de ramener une chose non comprise à des faits bien matériels : ce fut un réservoir pour les manuscrits, un refuge en cas d'invasion, (cette explication simpliste résiste mal à l’examen car il n’existe aucun moyen de défendre un tel ouvrage. La porte enfoncée, il aurait suffit d’un simple feu pour asphyxier ou brûler les infortunés réfugiés dans une telle cheminée), un point de repère pour les visiteurs (ça, sûrement vrai, c'est le bonus. Mais de quels visiteurs parle-ton?), un campanile, etc... Glendalough__70_aLes lanternes peuvent avoir une fonction de guidance des âmes. L'énergie qui s'en dégage est à ce moment là destinée à permettre leur ascension. Comme je l'avais remarqué dans celle de Culhat, elles sont positionnées sur des croisements telluriques importants, et souvent sont accompagnées d'un vortex. Mais elles ne sont pas reliées entre elles... Georges Prat donne une explication du phénomène "lanterne" : Glendalough__140_"L'énergie qui est puisée dans la terre se répand uniformément tout autour de la construction, monte le long du mur, est captée et concentrée par le chapeau cônique, devient sphère d'énergie éclatante au dessus de la pointe et se concentre en une espèce de rayon-laser pour partir en direction de l'espace. Pas de flux sacré entre les tours, cette énergie n'est pas destinée à améliorer le sort des êtres vivants, contrairement aux lieux de culte. Même rôle que les obélisques égyptiens. Ces constructions ont toutes un socle circulaire dont le centre est vide de maçonnerie, la couronne des fondations ayant un noyeau de terre en contact direct avec le sous-sol." Elles sont toutes élevées dans des cimetieres. Mais des cimetières monastiques. Les moines devaient de leur vivant avoir un taux vibratoire plus élevé que le commun des mortels... De plus, ces lanternes, ou ces tours, sont souvent sur des cimetieres templiers. "Je pense que l'utilité de ces tours rondes est de capter toutes les vibrations spirituelles des moines décédés, de les épurer, les accelerer et les renvoyer sous forme de rayons concentrés en direction du ciel, où elles se rencontrent, s'additionnent, se complètent et participent à une oeuvre cosmique. Irlande_583aNous pouvons nous demander si les tours ne sont pas faites pour être des systèmes de résonnance des ondes cosmiques, d'autant plus qu'elles ne sont pas seulement des rectifieurs de courants, mais qu'elles ont aussi la possibilité de détecter, et emmagasiner l'énergie électro-magnétique entrante grace à leurs propriétés diélectriques (un système di-électrique est formé d'un guide d'ondes, qui peut-être tubulaire, pour collecter et guider l'énergie de la même manière qu'une antenne métallique de télévision.)" Posté par madame_dulac à 22:35 - Glendalough - lanterne des morts (Irlande) -

Le Pont de Céret dit le pont du diable.

Le Pont de Céret, dit "Pont du diable"
C_ret_le_pont_du_diable__5_a"Anciennement, dit la légende, Céret ne communiquait avec la rive gauche du Tech qu'au moyen d'une simple passerelle de planches posées sur de gros cailloux. Au moindre orage, les eaux emportaient ce pont rudimentaire." Il fallut un nouveau pont. Construit entre 1321 et 1341, d'une portée d'arc de 45,45 mètres, 4 mètres de largeur, la distance de sa clef de voûte au niveau des eaux ordinaires est de 22,30 mètres. Il fut à la base de la légende du diable à qui il doit son nom. Ce n'est pas vraiment un lieu sacré, mais le diable n'est pas là pour rien... La légende du pont du Diable Nous sommes au XIVème siècle. A cette époque les deux rives du Tech étaient joints par un pont de bois régulièrement emporté par les crues de ce fleuve côtier si imprévisible. C_ret_le_pont_du_diable__1_aIl vint un jour aux cérétans une idée fort naturelle : faire un pont solide en maçonnerie; mais les rives du Tech étaient fort escarpées, à quelle endroit le construirait-on ? On manda les ingénieurs du pays qui, après une sérieuse inspection des lieux, déclarèrent le projet irréalisable. L'un d'eux pourtant, après bien des hésitations, alléché par la grosse somme offerte, se chargea de l'entreprise et prit l'engagement de l'amener à bonne fin dans un an. Notre ingénieur dressa les plans, tandis que les habitants se mirent en mesure de réunir l'argent promis. Les travaux commencèrent et furent poussés rondement. Bientôt les deux culées se dressèrent au Grau d'Exala. Les charpentiers établissaient l'échafaudage de la voûte. Malheur ! Un gros orage survint qui fit déborder le fleuve de ses rives; les eaux emportèrent culées et échafaudages ! Les cérétans, très contrariés, crièrent après l'ingénieur qui, cependant, n'eu pas de peine à leur faire comprendre qu'il n'y avait pas de sa faute. Pour se remettre à l'ouvrage il demanda 5000 ducats de plus. Il les eut. Six mois après le pont enjambait le Tech avec son grand arc de pierre, en une semaine tout allait être fini. Les cérétans jubilaient et félicitaient l'ingénieur. C_ret_le_pont_du_diable__2_aTout à coup on entendit un terrible et long craquement : les claies de l'échafaudage se rompirent, la voûte s'écroula, plus de pont ! La colère des cérétans fut à son comble. Ils accusèrent l'ingénieur d'être l'auteur de tout le mal et lui signifièrent, par la bouche de leurs consuls, qu'il aurait à relever le pont dans un délai de six mois, et cela sans nouvel appel à leurs bourses, ou ils le pendraient haut et court. Le pauvre ingénieur se remit au travail; ce qu'il sua et trima Dieu seul le sait. Cependant le jour fixé, jour fatal, approchait. La veille tout allait bien, mais de larges nuages se traînaient sur les cimes du Boularic, puis descendirent dans la vallée. Un vent froid, rapide, violent, se précipita et tourna dans la plaine; le tonnerre gronda, les éclairs déchirèrent les nuages : c'est un orage, une tempête, une trombe d'eau ! Le fleuve descendit à grand bruit, se gonfla, gorgea les berges, emporta tout ce qui lui faisait obstacle. Le pont de Cérêt n'était déjà plus ! L'ingénieur désespéré pris la fuite par les sentiers de montagne. Tout à coup une espèce d'homme, grand, maigre, sec, le saisit par le bras. 04- "Où vas-tu ?" - "Que t'importe; laisse-moi passer" - "Je sais qui tu es et je veux te sauver" - "Et toi, qui es-tu ?" - "Que t'importe; laisses moi faire. Ce soir à minuit, le pont sera relevé; seulement je met une condition : tu me livreras le premier vivant qui le traversera." L'ingénieur tressailli de frayeur; reconstruire le pont en quelques heures ! Le Diable seul était capable d'un pareil effort. PontCeret- "Et bien que dis-tu de cela ?" - "J'accepte", murmura l'ingénieur. Le_pont_du_diable. Aussitôt une forte odeur de soufre se répandit dans l'air et l'homme disparut; cet homme c'était bien le diable en personne. Lui parti, l'ingénieur regagna furtivement sa demeure à la faveur des ténèbres. Là, il se mit à réfléchir sur son aventure. Que faire ? Vers onze heure, alors que tout reposait en silence de la nuit, il sortit de chez lui et se dirigea vers le Tech; il portait sur son dos un sac de toile dont le Diable lui-même n'aurait deviné le contenu. D'ailleurs celui-ci était fort occupé en ce moment. En effet, fidèle à la parole donnée, il travaillait avec ardeur à la reconstruction du pont, entassant les matériaux avec l'habileté d'un maître maçon. Notre ingénieur le vit et se blottit derrière un rocher de la rive. Onze heure et demie ! La voûte maintenant se dessinait sous les pâles rayons de la lune qui venait de monter sur la crête de l'Albère. C_ret_le_pont_du_diable__6_aMinuit sonne ! Aussitôt notre ingénieur, qui s'était mis au bout du pont, ouvre le sac d'où s'échappe un chat noir dont la queue traîne une casserole en fer. Le Diable pose la dernière pierre, la clef de voûte; il la laisse échapper pour mettre la main sur ce premier passant, qu'il prend pour un chevalier faisant sonner son armure. "Trompé, trahi", s'écria t-il en saisissant le matou ! Et il disparut, laissant le pont inachevé. Il est resté tel, car tout le savoir des ingénieurs n'a pu réussir à fixer la pierre qui manque. http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Legendes/PontDeCeret.php

C'est à Lobbes en Hainaut que se trouve la plus ancienne église de Belgique.

La plus ancienne église de Belgique...
La Collégiale Saint-Ursmer à Lobbes (Hainaut) Déjà lieu de culte vers l’an 700, la première abbatiale de Lobbes, de style carolingien, devient collégiale en 973. Elle est agrandie à la fin du XIème siècle, avec un apport d’architecture romane. Au cours des temps, elle subit diverses modifications sans cependant perdre son cachet médiéval… à l’exception peut-être du « clocher postiche » qui lui fut ajouté vers 1860, suite à un incendie... Saint Ursmer né en 644 à Floyon près d'Avesnes-sur-Helpe, en France, et mort le 18 avril 713 à Lobbes en Belgique, évangélisateur de la Flandre et du Hainaut, fut évêque-abbé de l'abbaye de Lobbes. Les extraits qui suivent de l'ouvrage de Théophile Lejeune consacré à l'abbaye et à l'église de Lobbes, nous donnent, outre des informations historiques et architecturales, quelques aperçus des traditions religieuses de la région de Lobbes, ainsi qu'une biographie de saint Ursmer. Charles Saint-André

4 décembre 1642 : mort du cardinal Richelieu.

La France pittoresque
4 décembre 1642 : mort du cardinal de Richelieu Armand du Plessis-Richelieu, premier ministre de Louis XIII, s’assit sur le trône à côté de son maître ; et c’est de là, comme dit un auteur célèbre, qu’il foudroya plutôt qu’il ne gouverna la France. Jamais ministre ne fit de plus grandes choses, et ne surmonta plus d’obstacles pour les faire... > La suite sur http://bit.ly/Vm4zRu

Bonne soirée mes amis.

Atalanta Arts Gallery

Carcassonne : sacrée ville ou ville sacrée ? (suite).

Carcassonne Sacrée Ville ! ou Ville Sacrée ? (2ème partie) Une église de Viollet-le-Duc et quelques surprises Tête de Viollet-le-Duc au château comtal de Carcassonne (http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:La_cite_de_carcassonne_Figure_15.png) Revenons encore quelques instants au pied de la Cité. A la place de l'ancienne barbacane située en dessous du château comtal, formidable dispositif militaire de l'époque, Viollet-le-Duc, d'habitude soucieux de préserver des témoins irremplaçables des arts et techniques médiévaux (et c'est incontestablement le cas de la Grande Barbacane de la Cité) a préféré édifier une des rares églises qu'il ait construites ex nihilo en France (il n'en a construit que 3 ! Saint-Denis l'Estrée à Saint-Denis - sur le Méridien de Paris -, Aillant-sur-Tholon dans l'Yonne, sur des terres de Sainte Colombe de Sens. et Saint Gimer, également sur le Méridien de Paris !). Cette église est dédiée à Saint Gimer, évêque populaire de Carcassonne au Moyen-âge (de 902 à 931) que l'on a déjà croisé plus haut. Elle a été consacrée le 22 juin 1859 par Mgr François de la Bouillerie sous les vocables de « L'Immaculée-Conception de la Sainte Vierge » et de « Saint Gimer ». L'extérieur de l'édifice fait apparaître sept roses à six pétales éclairant la nef et le transept et un chevet à sept pans comme à Saint Nazaire et Saint Celse, à Saint Michel, et à Notre-Dame de l'Abbaye. En restant à l'extérieur, nous remarquons un curieux « N » gravé sur un moellon de pierre d'un des piédroits situé à gauche de l'entrée. Dessin de la Cité de Carcassonne Dessin de la Cité "N" sur un piédroit A l'intérieur, la plupart des éléments de décoration (autel, chaire, chapelles, grilles et même les supports de bougies !) ont été dessinés par Viollet-le-Duc. Eglise Saint Gimer Intérieur de Saint Gimer Une dernière surprise nous attend à l'intérieur. En effet, l'édifice recèle un bas-relief servant de monument aux morts qui sort tout droit de la maison Giscard de Toulouse ! et qui présente les mêmes caractéristiques que ceux déjà étudié par Gérard de Sède (Couiza) et André Douzet (Tarentaise dans le Pilat et l'église d'Armissan) ! Voir les pages attentivement : http://www.societe-perillos.com/bs_lyon2.html http://www.societe-perillos.com/bs_lyon4.html http://www.societe-perillos.com/mort_tarantaise.html http://www.societe-perillos.com/desede.html http://www.societe-perillos.com/chefdebien.html Monument aux morts de l'église Saint Gimer de Carcassonne Monument aux morts de l'église Saint Gimer de Carcassonne Monument aux morts de l'église de Couiza (Jean-Claude Debrou ©) Non signé mais indéniablement du même atelier que les précédents, ce bas-relief montre de subtiles différences (positions des jambes notamment) par rapport à ceux décrits par de Sède et Douzet. Monument aux morts de Saint Gimer En revenant vers la Bastide En passant rue Trivalle, n'oublions pas de jeter un oil sur ce restaurant ! Les Bergers d'Arcadie à Carcassonne Le Pont-Vieux à Carcassonne Le Pont-Vieux relie la Cité à la Bastide. En son centre une croix de pierre exhibe curieusement quatre croissants : souvenir des Sarrasins qui ont fait tomber la forteresse wisigothique ? ! Au débouché du Pont, sur la droite, subsiste la façade de l'hôpital général construit sur ordre de Louis XIV pour accueillir les délaissés de la société de l'époque. Cet ensemble de bâtiments a été détruit en 1988 (la fin du XXème siècle a vu de sérieuses disparitions de patrimoine dans ce secteur de Carcassonne, pour cause de résidences ou de parking ! no comment, mais les époques dites obscures de notre histoires n'ont pas forcément l'apanage des destructions.) Deux curiosités : • Le porche principal, heureusement conservé montre une statue de Saint Vincent Depaul accueillant des enfants ; • A l'angle d'une rue sur un mur nu, une fenêtre vitrée se détache en hauteur et montre au passant attentif une statue de Vierge à l'enfant debout sur une sphère étoilée. Saint Vierge étoilée Eglise Saint Vincent de Carcassonne Poursuivant la promenade, nous arrivons à l'église Saint Vincent : positionnée près de la place centrale, c'est elle qui domine la Bastide, grâce à son clocher de 54 m de haut, et non la cathédrale Saint Michel que l'on aperçoit à peine sur le bord Sud des remparts de la Bastide. Deux courtes remarques sur cet édifice : • Le beau galbe dominant la façade Ouest, bien que du XIXème, présente une curieuse étoile à 5 branches ; • L'édifice abrite les reliques de Saint Hermès qui ne sont donc pas dans la cathédrale comme le laissait penser P. Ferté dans son interview. Ces reliques enfermées dans un corps de cire ! qui est allongé sous l'autel de la chapelle Saint Roch, lui-même surmonté d'un tableau représentant le « Triomphe de la Sainte Croix ». La notice explicative sur Saint Hermès nous indique que les restes de ce martyr romain du IIIème siècle (il mourut d'un coup de lance dans le cou) ont été retrouvés au XIXème siècle lors des fouilles des catacombes de Sainte Calliste sur la Voie Appienne avec de nombreux autres martyrs chrétiens des premiers siècles. De nombreuses églises se disputaient à l'époque la possession de ses nouvelles reliques. A Carcassonne échut (par hasard semble dire la notice) les restes de Saint Hermès. La translation des reliques dans l'église Saint Vincent eu lieu le 28 octobre 1877. Reliques de Saint Hermès Mes pas m'ont ensuite porté vers le Musée des Beaux-Arts de Carcassonne pour aller voir de près le fameux « Dernier Mérovingien » d'Evariste Vital Luminais, dont feu M. Dagobert indiquait que Childéric III arborait les traits de son ancêtre. La notice précise outre les dimensions de la toile (214 x 173 cm) que cette toile fait partie du fonds Courtejaire avec cette date 1884; Casimir Courtejaire (1795-1887) a permis, avec d'autres, l'établissement des premières collections du Musée des Beaux-Arts de Carcassonne. Cette information vient cependant en contradiction avec celle mentionnée par P. Ferté qui indique que la toile a été acquise en 1897 par le Musée et je ne doute pas de la sûreté de cette information par Ferté qui se base sur un article du Courrier de l'Aude du 26 novembre 1897. « La scène représente l'ordination contre son gré de Childéric III, dernier mérovingien déposé en 751 par Pépin le Bref. Les liens qui le retiennent à son siège, les moines qui l'encadrent et le maintiennent, attestent de la violence qui lui est faite. Son manteau rouge et sa couronne sont jetés à ses pieds. Sans doute Luminais s'inspira-t-il de l'historien Augustin Thierry (1795-1856) qui indique : « Un prince mérovingien pouvait subir de 2 façons la déchéance symbolisée par la coupe des cheveux : ou ses cheveux étaient coupés à la manière des Francs, c'est-à-dire à hauteur du col, ou bien on le tondait très court, à la mode romaine et ce genre de dégradation, plus humiliante que l'autre, était ordinairement accompagnée de la tonsure ecclésiastique ». C'est bien cette « infamie » que nous décrit ici le peintre, soulignée par la puissance physique du guerrier maintenant enchaîné et confronté aux faciès hagards, pleutres et satisfaits des hommes d'église. » Où l'on retrouve Mgr Billard Enfin, je vous propose de finir ce périple carcassonnais par une exposition « Trésors de nos églises » (exposition malheureusement temporaire en juillet et août 2007) sur les ornements d'églises et trésors des églises de Carcassonne (robes, chasubles, ciboires, calices, étoles, etc.) qui se tenait dans l'ancienne chapelle des jésuites, rue des études. Au détour des vitrines, je découvris ainsi plusieurs objets ayant appartenu à Mgr Félix-Arsène Billard : sa « chapelle personnelle », c'est-à-dire deux burettes, une patène un calice et un ciboire, le tout en or rehaussé avec des diamants ! Chapelle de Monseigneur Billard La notice accompagnant cette vitrine vaut d'être citée : « Mgr Billard fut évêque de Carcassonne du 17 février 1881 au 3 décembre 1901. Comme son prédécesseur, François de Sales - Albert Leuillieux (évêque de 1873 à 1881), il porte des armes inventées et bavardes qui prétendent annoncer un message religieux et évangélique ainsi qu'un programme : « d'azur à une nacelle d'argent (alias d'or) sur une mer du second avec un saint Pierre comme pilote tenant une rame de sa main dextre et une croix haute de calvaire, comme mât, de sa main sénestre, le tout d'argent ». Elles « illustrent » sa devise « In verbo tuo laxabo rete » (sur ta parole, je jetterais le filet). Ces mots sont ceux de Simon-Pierre (cf. Luc 5-5) : pêche miraculeuse illustrant la foi de Pierre qui, malgré l'improbable, jette une dernière fois son filet, croyant en la parole du Christ. Mgr Billard s'est passionnément intéressé au lieu de Prouilhe où Saint Dominique avait rassemblé des femmes cathares converties. Le prieuré royal, richissime, entièrement détruit à la Révolution, renaissait grâce à des générosités privées; un projet grandiose de Basilique, dans l'esprit du Sacré-Cour de Montmartre, avait été conçu. Ce projet fut en partie réalisé grâce à Mgr Billard, mais sa mort interrompit les travaux et la coupole prévue ne fut jamais réalisée. C'est donc la chapelle personnelle de Monseigneur Billard qui est présentée dans cette exposition. Sa qualité exceptionnelle, de même que les diamants qui la rehaussent, en font un objet de grande valeur témoignage des dons que les fidèles de l'époque faisaient à l'Eglise, au Diocèse de Carcassonne et à son évêque ». Conclusion ? Cette balade carcassonnaise n'avait pour but que de diriger notre regard et notre curiosité vers certains lieux ou aspects de la Ville. Chacun des points soulevés mériterait des approfondissements qui restent à faire. Carcassonne, cité du Sept ? Empruntons pour conclure cette citation du Moniteur de l'Archéologie (tome 2, mars-juin 1968) citée par P. Ferté : « C'est à la place où était le Palais des rois Goths, à Carcassonne, que réside peut-être encore les dépouilles du temple de Jérusalem. Qui sait si, dans ce temps de découvertes archéologiques, on ne retrouvera pas aussi ce précieux trésor, et non seulement les dépouilles du nouveau temple mais encore les dépouilles de l'ancien (le Tabernacle et l'Arche d'Alliance) que Jérémie cacha dans une caverne du Mont Nébo ». Avant de quitter Carcassonne, un dernier coup d'oil à la Belle Aude (?), sculpture Art Nouveau d'un immeuble dans la Bastide.

Carcassonne : Sacrée ville ou ville sacrée ?

Carcassonne Sacrée Ville ! ou Ville Sacrée ? Les remparts de la Cité de Carcassonne La Cité vue du Pont Vieux Petit reportage sur les singularités de la Ville (je devrais dire des villes !) en forme de carte postale. En vacances cet été dans le Cabardès, j'en ai profité pour visiter plus en détail les villes de Carcassonne. Je dis ici « les villes » car, à côté de la Cité bien (trop ?) connue, la Bastide de Louis IX (Saint Louis) s'étend, secrète, à ses pieds, entre Aude et Canal du Midi. Ces deux entités ont vécu comme deux villes distinctes d'ailleurs, jusqu'en 1796. Place Carnot dans la Bastide de CarcassonneJe précise que les informations livrées ici, sans aucune prétention, ne sauraient se comparer à un travail d'érudition, étant pour la plupart issues des documents, affiches ou prospectus recueillis sur place. Grille de balcon, Place Carnot, dans la Bastide Tout d'abord un (très) rapide survol des dates principales de l'histoire de Carcassonne : • Oppidum gaulois romanisé vers 30 av. JC; • Etablissement des premiers remparts et fortifications de la Cité vers le IIIème siècle. A noter qu'aujourd'hui, les tours dites autrefois « wisigothiques » de la Cité sont estimées gallo-romaines (voir les constructions similaires du Mans) : que reste-t-il comme exemple d'architecture wisigothique dans cette région ? • En août 1209, capitulation de Raymond-Roger Trencavel, seigneur de Béziers et de Carcassonne devant Simon de Monfort (Croisade contre les Albigeois). Le Vicomte meurt peu après dans les geôles de la Cité; • En 1240, Raymond Trencavel, fils du précédent, tente sans succès de reprendre la Cité aux troupes royales. Il cède ses droits à Saint Louis en 1246. C'est à cette époque que la deuxième ligne de fortification de la Cité et la Grande Barbacane sont édifiées ; les travaux seront poursuivis par Philippe le Hardi, fils de Saint-Louis; • Mi-XIIIème siècle, Saint-Louis ordonne de détruire les faubourgs qui s'étendaient au pied de la Cité et décide la construction de la Bastide; • En 1355, le Prince Noir (« Dauphin » du Roi d'Angleterre - Guerre de Cent ans) incendie et détruit la Bastide qui sera reconstruite sur le périmètre que l'on connait actuellement, plus restreint que celle de Saint Louis (plan en hexagone tronqué qui s'approche d'un pentagone !); • Au XVIème siècle (1590), lors des guerres de religions, deux factions catholiques (les modérés et les « ultras » - la Ligue -) s'affrontent à Carcassonne : l'un, Joyeuse (dont nous avons déjà parlé à propos de Notre Dame de la Paix, futur « Frère Ange ») tient la Cité pour les « ultras », l'autre, Montmorency tient la Bastide pour les modérés. Tout cela occasionna moultes nouvelles dégradations, notamment à N.D de l'Abbaye dont nous allons parler plus loin; • En 1844, Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc est chargé par la commission supérieure de Monuments historiques de consolider et restaurer la basilique Saint Nazaire et Saint Celse : les travaux se poursuivront jusqu'en 1867; • En 1850, Viollet-le-Duc est chargé par le ministère de l'Intérieur et la commision des Monuments historiques de restaurer la Cité et ses remparts ; les travaux se poursuivront jusque dans les dernières années du XIXème siècle, longtemps encore après la mort de Viollet-le-Duc le 17 septembre 1879. La ville aux trois cathédrales Saint Nazaire et Saint Celse Dalle de Simon de MontforDébutons donc cette visite par la cathédrale (ex-cathédrale, basilique depuis 1898) Saint Nazaire et Saint Celse, située dans la Cité. Cette église, d'abord romane (mais vraisemblablement sur un édifice plus ancien), puis gothique après la prise de la Cité lors de la croisade, est restée longtemps la cathédrale de Carcassonne, d'environ depuis le début du Xème siècle jusqu'en 1803, date du transfert du siège cathédral à l'église Saint-Michel dans la Bastide. Sans revenir, sur les Saints Protecteurs dont la particularité a été de nombreuses fois abordée (on les rencontre à Rennes-les-Bains, et ils rappellent un autre « couple » de saints célèbre, Saint Gervais et Saint Protais, à Paris et à Gisors ; j'avais souligné également la proximité de Saint Nazaire et de Lupin), je voudrais ici attirer l'attention sur quelques points singuliers. La basilique renferme notamment la dalle de Simon de Monfort, le héraut de la Croisade qui s'est en fait révélé et imposé comme chef incontesté de la Croisade devant Carcassonne. Dalle de Simon de Montfort Nous y découvrons aussi des vitraux intéressants des XIIIème et XIVème siècles dont je ne détaillerais ici que celui dit « de l'arbre de vie » (vers 1315). Ce vitrail qui se développe, dans la chapelle Sainte Croix, au-dessus d'une statue curieuse de la Trinité, image les écrits de Saint Bonaventure (eh ! oui !, Dorothée n'est pas loin !). Bonaventure, né vers 1220, mort le 15 juillet 1274 à Lyon, franciscain, théologien, cardinal-évêque d'Albano a été reconnu Docteur de l'Eglise le 14 mars 1588 (« Docteur séraphique ») par Sixte-Quint. Parmi ses nombreux écrits, son Lignum vitae (1260) se propose en 48 méditations de donner au chrétien un support mémnotechnique pour l'aider dans sa méditation sur la foi. Se basant sur l'arbre évoqué dans le Livre de l'Apocalypse, Bonaventure détaille les fruits spirituels de la méditation sur la Passion et la Croix du Christ. Cet opuscule a inspiré quelques peintres (la représentation de cet arbre de vie est cependant relativement rare, voire unique en ce qui concerne le vitrail gothique) dont le plus connu est Taddeo Gaddi qui l'a déployé sur une fresque immense sur le mur du fond du grand réfectoire de Santa Croce à Florence. L'intérêt du vitrail carcassonnais (baie n° 17 dans le recueil de la base Mémoire !) ne réside cependant pas là (dans mon optique restreinte ici d'étude de quelques points singuliers carcassonnais !) mais dans la restauration entreprise en 1853 sous l'égide de Viollet-le-Duc. En effet, la partie basse du vitrail a été sérieusement transformée par rapport à l'original dont on suppose qu'il représentait simplement Saint Jean et Marie au pied de l'Arbre/Croix. On observe aujourd'hui Adam et Eve croquant chacun une pomme avec le serpent à tête d'homme s'enroulant autour du tronc et, de part et d'autre, les deux arches de l'Ancien Testament : l'Arche de Noé et l'Arche d'Alliance. Ajoutons que ces arches sont totalement déplacées par rapport au texte de Bonaventure. Ci-dessous le détail de l'Arche d'Alliance (FEDERIS ARCA) où l'on peut noter les fleurs de lys, les sept arcades de l'Arche, les chapiteaux du même style que celui du balustre de Rennes-le-Château et les deux voiles censés cacher quoi ? Arche d'Alliance (FEDERIS ARCA) Avant de quitter Saint Nazaire et Saint Celse, retenons également que 22 statues gothiques ornent les piliers du chour qui présentent une abside à sept pans. La première cathédrale de Carcassonne : Notre Dame de l'Abbaye Notre Dame de l'AbbayeCette église totalement oubliée du circuit de visite carcassonnais se situe en contrebas de la Cité, entre la Porte Narbonnaise et le Château comtal. C'est un détail insolite apparu par-dessus les toits qui m'incita à l'aller voir : une rose à sept pétales ! Notre Dame de l'Abbaye La visite n'apporte guère plus de révélations si ce n'est une confirmation du 7 dans le haut du vitrail central du Chour : l'artiste, Gérard Milon y fait figurer, en 1970, très intuitivement sept belles étoiles sur fond de nuit. Par contre, la brochure décrivant l'histoire de cet édifice apporte elle son lot de questionnement, de curiosité et d'hypothèse ! Vitrail de Gérard MilonVitrail de Gérard Milon Vraisemblablement établie sur le lieu de rassemblement des premiers chrétiens de Carcassonne, au bord de l'ancienne voie d'Aquitaine menant de Narbonne à Bordeaux (aujourd'hui, rue Trivalle), cette église est désignée comme cathédrale depuis au plus tard 577 (première mention de l'évêché de Carcassonne) jusqu'en 925, au plus tard (première mention de Saint Nazaire et Celse de la Cité comme cathédrale sous l'épiscopat de l'évêque Gimmer qui décide du transfert du siège épiscopal). Dédiée depuis longue date à Sainte Marie, elle est connue sous plusieurs vocables : Sainte Marie de Grâce d'abord, puis, Sainte Marie du Saint Sauveur à partir de 926 pour prendre au XIIème siècle le vocable actuel de Notre Dame de l'Abbaye. Une cave taillée dans le roc aurait servi de lieu de culte pour les premiers chrétiens puis aurait servi de crypte; les capucins la mentionnent encore au XVIème siècle. Cette crypte n'a jamais été retrouvée ! Il est possible qu'elle ait été condamnée, voire sérieusement endommagée lors des luttes qui opposèrent Montmorency et Joyeuse : en effet le Duc de Joyeuse tient l'église en sus de la Cité, cette dernière devient donc un enjeu d'importance dans la lutte qui oppose les deux rivaux. L'édifice sera très dégradé à la fin du XVIème siècle. Des chroniques arabes du XIème siècle indiquent qu'au VIIIème siècle l'église renfermait « sept colonnes d'argent pur, ., un homme ne pourrait pas en entourer une avec toute la longueur de ses deux bras ». En 1792, les capucins installés là depuis 1592 sont expulsés et les bâtiments sont convertis par leur nouveau propriétaire en usine de drap. En 1842, Mgr de Bonnechose , évêque de Carcassonne, futur archevêque de Rouen et Cardinal (celui qui déclencha les recherches fertéennes d'après ses dires et qui indique le secret du chandelier à sept branches dans la Comtesse de Cagliostro), rachète les bâtiments ! Voilà, voilà !, de là à dire que le Chandelier à sept branches repose depuis le VIème siècle dans la crypte (cachée et perdue) de cet édifice . La cathédrale Saint Michel Le buste-reliquaire de Saint LupinA partir de 1803, sous l'épiscopat de Mgr Arnaud Ferdinand de Laporte, l'église Saint Michel acquiert le statut de cathédrale. On est sous le Concordat et les évêchés créés par Jean XXII au XIVème siècle ont été supprimés et rassemblés sous la houlette de l'évêque de Carcassonne (Saint Papoul, Alet et Mirepoix). Sans m'étendre ici sur cet édifice largement restauré par Viollet-le-Duc - de 1857 à 1869 - en tant qu'architecte diocésain, je voulais ici souligner les points suivants : • Le buste reliquaire de Saint Lupin est déposé dans la chapelle Saint Jean-Baptiste comme chacun le sait maintenant. Il fait pendant, dans la même chapelle, au buste-reliquaire de Saint Jean-Baptiste; entre-eux se trouve une statue de Saint François d'Assise. Les dates de fêtes (indiquées sur la notice explicative à l'entrée de la chapelle) des différents saints de cette chapelle sont assez « éparpillées »: Saint Jean est fêté le 24 juin (naissance) et le 29 août (décollation), Saint Lupin est fêté le 21 mai et Saint François d'Assise est fêté le 4 octobre. Les deux chapelles qui encadrent la chapelle Saint Jean-Baptiste sont la Chapelle de la Croix (découverte de la croix par Sainte Hélène et statue de Sainte Germaine !) et la chapelle Saint Nazaire et Saint Celse (reliquaires des deux saints, statue de Sainte Anne avec la Vierge enfant, statue de l'enfant Jésus de Prague et tableau de Sainte Thérèse d'Avila). Le buste-reliquaire de Saint Lupin Rosace de la cathédrale Saint Michel• Comme la plupart des églises de Carcassonne (Saint Vincent, Saint Gimer, l'église des Carmes et donc Saint Michel), les roses des fenêtres latérales qui éclairent les nefs de ces édifices présentent un dessin en forme de sceau de Salomon : il n'y a donc pas que les églises de Limoux et d'Alet qui présentent cette caractéristique ! A Saint Michel, cependant, elles sont dues à Viollet-le-Duc; Rosace de la cathédrale Saint Michel • Je n'ai pu repérer la sépulture ou le monument de Félix-Arsène Billard. En rentrant, je me suis aperçu que j'étais passé à côté car les dalles de marbre noir des sépultures de Billard et de Beauséjour se situaient dans le choeur de Saint Michel"... Suite de l'article ! Al Sufi Toutes les photos, sauf celle du dessin de la Barbacane par Viollet-le-Duc, sont de l'auteur.
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