dimanche 9 décembre 2012

Le Saint-Graal.

Sources : Chevalier du Temple Le Saint Graal est la coupe sacrée dans laquelle a bu le christ lors du dernier repas. Pour certains historiens, d’obédience ésotérique, le Graal, retrouvé dans le temple de Salomon par les templiers serait le véritable trésor de l’Ordre. En 1204, pendant la Quatrième croisade et les guerres contre l’Empire byzantin, un templier allemand du nom de Wolfram von Eschenbach écrivit une véritable histoire du Graal. Il avait traversé une grande partie de l’Europe les armes à la main, puis s’était retiré dans le château du Landgrave, Wartbourg. Il intitula son récit Parsifal et conta l’aventure d’un roi blessé, le Roi Pécheur, souffrant dans son corps en attendant Parsifal, le chevalier au cœur pur qui le guérira, ramènera le Graal et saura restaurer le Royaume. ...La rencontre de Parsifal et de l’ermite Trevrizent, qui lui enseigne les secrets du Graal. Cet ermite lui révèle la fonction sacrée des chevaliers du Temple en ces termes. Il dit: { C’est chose qui m’est bien connue; de vaillants chevaliers ont leur demeure au château de Montsalvage, où l’on garde le Graal. Je veux vous dire que tout ce dont ils se nourrissent leur vient d’une pierre précieuse, qui en son essence est toute pureté. Si vous ne la connaissez pas, je vous en dirai le nom: on l’appelle ( la pierre tombée du ciel ). Il n’est point d’homme si malade qui, mis en présence de cette pierre, ne soit assuré d’échapper encore de cette pierre, ne soit assuré d’échapper encore à la mort pendant toute la semaine qui suit le jour où il l’à vue. Qui la voit cesse de vieillir. Cette pierre donne à l’homme une telle vigueur que ses os et sa chair retrouvent aussitôt leur jeunesse. Elle porte aussi le nom de Graal. C’est aujourd’hui vendredi saint; c’est le jour où l’on peut voir une colombe descendre du ciel en planant; elle apporte une petite hostie blanche et la dépose sur la pierre… C’est par la vertu de cette pierre que le phénix se consume et devient centre; mais de ces cendres renaît la vie; c’est grâce à cette pierre que le phénix accomplit sa mue pour reparaître ensuite dans tout son éclat, aussi beau que jamais. A partir du jour où cette pierre leur est apparue, tous les hommes et toutes les femmes reprennent l’apparence qu’ils avaient au temps où ils étaient dans la plénitude de leurs forces. S’ils étaient en présence de la pierre pendant deux cents ans, ils ne changeraient pas; seuls, leurs cheveux deviendraient blancs }...

Rénovation du Musée de Bérenger Saunière.

Terre de Rhedae au cœur de la rénovation du Musée Bérenger Saunière
Dès son arrivée, la nouvelle municipalité de Rennes-le-Château a fait connaître sa volonté de rénover entièrement le musée Bérenger Saunière. Avec un objectif : offrir aux visiteurs un lieu digne du site et de l’histoire racontée. Outre une rénovation totale du bâtiment, c’est tout le contenu du Musée qui a été reconsidéré. Terre de Rhedae a été investie de la tâche à la fois passionnante et délicate de cette partie là du travail. Au final, 30 panneaux viennent expliquer au visiteur l’histoire de Rennes dans ses grandes lignes : avant, pendant, et après l’abbé Saunière. Trois temps, répartis en trois salles, et structurés par les trois auteurs principaux de cette exposition permanente : Antoine Captier (président de TdR, et auteur), Christian Doumergue (vice-président de TdR, et auteur) et Mariano Thomatis. Terre de Rhedae a en effet travaillé en étroite collaboration avec le coordinateur du très actif Gruppo di Studio e Documentazione su Rennes-le-Château. Outre sa contribution littéraire, Mariano Tomatis a accompli un travail graphique particulièrement remarquable qui assure aux panneaux réalisés une efficacité visuelle maximum. Cette exposition est-elle exhaustive ? Assurément non. L’affaire de Rennes connaît trop de ramifications pour être abordée dans son entier en 30 panneaux. Mais 30 panneaux suffisent à en donner les grandes lignes. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne s’adressent qu’aux « profanes » ignorant tout de l’affaire Saunière. L’un des soucis des auteurs, trop passionnés par l’ « affaire » pour rester à sa surface, a aussi été de donner dans le détail et le précis, afin de satisfaire aussi ceux qui viennent en connaissance du sujet. Ce précis, ce pointu, ce sont quelques notes sur des figures peu ou mal connues de l’affaire Saunière, comme Julie Fons, aussi importante que Marie Dénarnaud dans la vie de l’abbé mais tombée dans l’oubli. C’est encore ce panneau jetant quelque lumière sur un autre grand méconnu de l’histoire de Rennes : Alfred Saunière, dont l’activisme politique est ici souligné. L’autre ligne directrice de cette réalisation a été, conformément aux vœux de la municipalité, de ne pas dépasser le domaine du factuel pour prendre la pente dangereuse de l’hypothèse. Tâche difficile là encore, mais qui a porté ses fruits. Sans pour autant empêcher d’aborder les différentes questions qui entourent l’affaire de Rennes. Le questionnement, la succession d’hypothèses et de conjectures, s’inscrivent, aussi, dans l’histoire du site. L’ « après Saunière » évoque cette histoire là de Rennes : de la première allusion littéraire au trésor de l’abbé en 1936 avec L'Itinéraire en terre d'Aude de Jean Girou au Da Vinci Code. A côté des trente panneaux permanents, un espace du Musée sera réservé à des expositions plus ou moins temporaires destinées à présenter des hypothèses de recherches. Daniel Dugès, membre bien connu du Bureau de TdR et auteur de plusieurs ouvrages, est le premier à s’atteler à la tâche avec une présentation de son passionnant travail sur la symbolique de l’église de Rennes (> voir son interview)… L'ouverture du nouveau Musée a eut lieu le 1er mars 2009... > L'Association > Comment s'inscrire ? > Les bulletins > Le centre de recherche > Les AG > Le site Web > Contact > Premier panneau de la salle consacrée à l'avant Saunière : il y est question de la présence humaine à Rennes-le-Château de la préhistoire à l'époque romaine...

La chélidoine est le symbole de l'accès à la lumière.

La Grande Chélidoine ou Grande Éclaire (Chelidonium majus, « grande hirondelle » en latin) est la seule espèce du genre Chelidonium. La chélidoine est à l'heure actuelle utilisée en homéopathie pour les maladies de foie. Les fourmis semblent apprecier sa graine. Chelidonium_majus On l'appelle aussi herbe aux verrues, car son latex jaune-orange passe pour éliminer les verrues, mais aussi herbe aux boucs, herbe de l'hirondelle, herbe de Sainte-Claire, lait de sorcières, sologne, félongène, felougne. chelidoine_1aLa Chélidoine tire son nom du grec Khelidon et du latin chelidonium, qui veulent dire hirondelle. On pensait autrefois que l'hirondelle se servait du latex de la plante pour nettoyer les yeux de ses petits, et sa floraison coïncide avec l'arrivée de ces migrateurs. Une autre étymologie donne comme origine le latin Coeli Donum, le don du ciel, nom donné par les alchimistes du Moyen-âge. Chelidonium_majus_9Les auteurs anciens citent en premier lieu les effets ophtalmologiques de la chélidoine : "Le suc cuit au feu de charbon, dans un récipient en bronze avec du miel éclaircit la vue" (Dioscoride, Sur la matière médicale, II, 173). "On exprime le suc quand elles sont en fleur, et on le fait cuire doucement dans un vase de cuivre, avec du miel attique. C'est un remède unique contre les taies oculaires. On emploie aussi le suc pour des collyres appelés chelidonia, du nom de la plante" (Pline, Histoire Naturelle, XXV, 90). Le Pseudo-Apulée l'utilise avant tout pour la cécité, pour enlever les taies cornéennes et les rugosités de l'œil (Pseudo-Apulée, Herbarius)." Chelidonium_majus_3aConsidérée depuis longtemps comme une plante magique (si la cueillette est faite au bon moment), la tradition lui attribue de nombreuses propriétés comme ramener les mourants à la vie, redonner la vue aux aveugles, favoriser la clairvoyance et les rêves, le succès des entreprises et les procès, les évasions. Il est dit que placée sur la tête d’un malade, il chantera s'il doit mourir et pleurera s'il doit vivre. Non non, il n'y a pas d'erreur. chelidoine_10Dans l'analyse des chapiteaux romans, elle est pratiquement tout le temps confondue avec l'Acanthe. Chelidoine_Grece_athenes_olympionLes sculpteurs grecs ont utilisé abondamment l'Acanthe sur les chapiteaux corinthiens, au point qu'elle est devenue le symbole de leur art chez les spécialistes. chelidoine_4L'art roman étant considéré par beaucoup d'entre eux comme une dégénérescence de la tradition grecque, les mêmes personnes pensant que l'influence artistique ne pouvait venir que de l'est, refusant de voir que la tradition celte de l'ouest était bien plus importante, l'amalgame fut fait. Chelidonium_majus_8A vous de "voir"... La chélidoine est le symbole de l’accès à la lumière. Sources Madame Dulac.

Lieux sacrés : la cathédrale Saint-Lazare d'Autun.

La cathédrale Saint-Lazare d'Autun, historique
Autun_6aSur le site se trouvait l'ancienne Bibracte, capitale des Éduens, l'une des villes les plus importantes de la Gaule, qui comportait à l’époque un sénat des Druides et une école druidique où l'on venait de très loin. Puis Augustodunum fut bâtie sous le règne de l'empereur Auguste par les Romains comme sœur et émule de Rome. Autun_3a Autun_8Ils construisirent une enceinte de 6km de long, un théâtre et un amphithéâtre pouvant contenir jusqu'à 20 000 personnes. La ville devint la capitale gallo-romaine des Éduens en remplacement de Bibracte : au premier siècle, le temple dit de Janus fut élevé. Il semblerait que ce soit un fanum de tradition gauloise, bâti avec la technique romaine. Autun_7 Autun_Cath_drale_Saint_Lazare_85Puis Autun devint rapidement un évêché. Une première domus ecclesiae fut élevée au cours du III ème siècle, qui devint abbatiale, partie d’un futur groupe épiscopal. Au X ème siècle, à Vézelay, les reliques de sainte Madeleine, provenant de la Sainte Baume, attirèrent nombre de pèlerins. Autun_Cath_drale_Saint_Lazare_58La foire commerciale de Vézelay fit de l’ombre au marché d’Autun. Gérard, l’évêque d’Autun, négocia alors avec celui de Marseille en 965 pour faire venir le corps de Lazare, qui pourrait faire concurrence. Après bien des tractations, le corps arriva en 972. Il fut exposé à la dévotion des fidèles dans la cathédrale saint Nazaire. Mais… Autun_Cath_drale_Saint_Lazare_43 Autun_Cath_drale_Saint_Lazare_41Au temps de saint Augustin, à Aix en Provence, siégeait un évêque qui s’appelait Lazare. Il administrait sagement son diocèse. Devant se rendre à un synode à Jérusalem, il en profita pour visiter les lieux saints et aller se recueillir sur la tombe de son saint patron, l’ami de Jésus. De retour en Gaule, il rapporta le culte de ce saint, culte qui se répandit alors dans toute la Gaule Narbonnaise. Les évêques de la région furent contrariés par ce succès, par la notoriété qu’acquit ainsi l’évêque d’Aix… Autun_Cath_drale_Saint_Lazare_46Jaloux, ils le contraignirent à démissionner. Lazare obtempéra et se retira à l’Abbaye Saint-Victor de Marseille, fondée par Cassien. Il y mourut le 31 août 441. On l’ensevelit dans la crypte du monastère et l’on grava sur sa tombe une épitaphe. Au temps de Charlemagne on redécouvrit, dans l’Abbaye Saint-Victor de Marseille, le tombeau de Lazare. La confusion se fit instantanément. On ne consulta pas les archives… Comme quoi, les histoires de gros sous s’arrangent depuis longtemps pour nous faire avaler des couleuvres. Autun_Cath_drale_Saint_Lazare_10Quoi qu’il en soit, la ville devint un lieu de pèlerinage important. Étienne de Bagé, évêque de la ville et ancien moine de Cluny, décida de construire une nouvelle église, sur le modèle de l'église clunisienne de Paray-le-Monial : commencée vers 1120, consacrée par le pape Innocent II le 28 décembre 1132, elle fut terminée en 1146. Les reliques de Lazare y furent transférées le 20 octobre 1148, et elle prit alors le nom du saint. Elle devint cathédrale en 1195 en remplacement de Saint-Nazaire, toujours inachevée. Autun_Cath_drale_Saint_Lazare_21Au XIII ème siècle, les arcs-boutants furent mis en place pour soutenir la voûte en berceau brisé de la nef qui remplaçait la voûte d’origine, en bois. En 1469, la flèche de 80 mètres de haut fut construite par le cardinal Rolin (fils du chancelier Nicolas Rolin qui construisit les Hospices de Beaune) en remplacement du clocher roman détruit par la foudre. La partie supérieure du chevet et les chapelles du bas-côté droit datent du XV ème siècle. Les chapelles du bas-côté gauche furent édifiées au XVI ème siècle. Autun_Cath_drale_Saint_Lazare_28 Autun_Cath_drale_Saint_Lazare_7 Sous l’impulsion des chanoines, qui trouvaient leur cathédrale de “mauvais goût et inesthétique”, disparurent en 1766 le tombeau de saint Lazare avec sa superbe sculpture romane, le tympan du portail du transept, le jubé du XV ème siècle avec une grande partie de ses sculptures, les stalles médiévales, la plupart des pierres tombales et des peintures murales. Autun_9Tout l'espace du chœur fut détruit, y compris la mosaïque du XII ème siècle, remplacée par un pavé neuf. Le fameux tympan du Jugement Dernier de Gislebert fut recouvert de plâtre. Sûr, c’était bien plus joli, n’est-il pas ? Cette dernière bêtise (pour ne pas être grossière) lui valut d'être préservé du vandalisme de la période révolutionnaire. Il fut redécouvert et dégagé en 1837. La tête du Christ, ayant été sectionnée au cours du plâtrage et conservée au musée Rolin, ne fut remise en place qu'en 1948. Autun_Cath_drale_Saint_Lazare_4En 1858, les deux tours du portail principal furent achevées sur le modèle de Paray-le-Monial, à l'occasion de travaux de restauration contrôlés par Viollet-le-Duc qui fit refaire la voûte, consolider la flèche et retirer les marbres des autels qui étaient autrefois accolés aux piliers de la nef. Autun_Cath_drale_Saint_Lazare_27 Autun_11http://architecture.relig.free.fr/autun.htm http://abbaye-veniere.fr/2b-lazare.php http://www.art-roman.net/autun/autun.htm Autun_10http://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Saint-Lazare_d%27Autun http://www.terres-romanes.lu/autun_interieur.htm http://www.cityzeum.com/cathedrale-saint-lazare-dautun

La Sainte Lance de l'abbaye de Saint-André-les-Bruges.

La Sainte Lance et l'abbaye de Saint-André-les-Bruges Le comte Robert II de Flandres Le comte Robert II de Flandre, dit Robert le Hiérosolymitain ou Robert II de Jérusalem (1065 - † 1111), est le fils du comte Robert Ier de Flandre (v. 1035 - † 1093), et de Gertrude de Saxe. Il est comte de Flandre de 1093 à 1111. Engagé dans la Première Croisade, en compagnie de Godefroid de Bouillon, il découvre, selon la légende, la lance dont se servit Longin pour percer le flanc du Christ… En remerciement de cette découverte qui par ailleurs aurait sauvé les Croisés assiégés à Antioche, Robert de Flandres fait ériger l’abbaye de Saint-André-les-Bruges (Zevenkerken). Cette abbaye bénédictine connaîtra des sorts divers, notamment à la Révolution Française, mais continue de rayonner dans le domaine de l’enseignement notamment (le prince Philippe, fils d’Albert II de Belgique, y effectua ses trois dernières années d’internat). C’est sans doute l’une des abbayes les plus prestigieuses de la province de Flandre occidentale. Jacques Albin de Plancy nous livre une intéressante version de cette histoire vraie mêlée de légende, dans son « Godefroid de Bouillon, chroniques et légendes, 1095-1180 ». En voici l’extrait… Sources : Charles Saint-André * Godefroid de Bouillon Chroniques et légendes, 1095-1180 Jacques Albin S. Collin de Plancy 1842 (Extrait) DECOUVERTE DE LA SAINTE LANCE « Les Croisés, réduits dans Antioche à la dernière extrémité, n'espéraient plus en aucun secours humain, quand le Dieu très-bon et très-puissant vint à leur aide. » Une nuit, le glorieux apôtre du Christ, celui qui des premiers suivit les traces du Fils de Dieu et fut son fidèle disciple, saint André apparut au très-noble et invincible prince le comte Robert de Flandre, lui révéla le lieu où se trouvait enterrée, dans l'église de Saint-Pierre, la lance avec laquelle le centurion Longin perça le flanc de Notre-Seigneur, et l'engagea à l'aller prendre, accompagné des autres princes chrétiens, ajoutant qu'il devait ensuite attaquer les ennemis, qui seraient vaincus. Ayant dit ces paroles, il disparut. » Le comte Robert, à qui cette vision rendait la joie et l'espérance, se leva au point du jour, remercia le Seigneur tout-puissant et son saint apôtre de la faveur qui lui était faite; puis il assembla tous les chefs de l'armée et leur exposa ce qui lui était arrivé. Tous, ayant fait le signe de la croix, coururent en bénissant Dieu au lieu indiqué; et la terre ayant été creusée, on trouva la lance du Christ, ainsi que la vision l'avait révélé. » Une grande confiance se répandit alors dans toute la ville; on ne songea plus qu'à combattre et on s'y prépara avec ardeur. Chacun confessa ses péchés, puis s'avança pour recevoir le précieux corps de Jésus-Christ; ce qui acheva de relever leur énergie. Dès le point du jour, les prêtres, vêtus de leurs habits sacerdotaux, célébraient de tous côtés le service divin, même au milieu des rues, et donnaient la bénédiction à tous. » Il résulta de là, pour les Croisés, une telle confiance, et une telle grâce leur fut inspirée d'en haut, que l'on vit s'élancer courageusement ceux qui, la veille, abattus et consterné», pouvaient à peine lever leurs yeux éteints par la souffrance; car la famine les assiégeait depuis vingt-six jours. » Invoquant donc le secours divin, ils se formèrent en douze bataillons et s'avancèrent vers l'armée ennemie. Comme ils sortaient de la ville, une suave rosée descendit du ciel et se répandit sur les Croisés; ils reconnurent là encore une bénédiction du Seigneur; et les ennemis s'étant rangés en bataille, les chrétiens se précipitèrent sur eux avec l'énergie et le courage du lion, et en firent un tel carnage que, de cette multitude innombrable, quelques-uns à peine, cherchant leur salut dans la fuite, parvinrent à s'échapper. » Après ce triomphe, le très-illustre comte de Flandre Robert fit vœu que, dans l'enceinte de ses domaines , il bâtirait un monastère de moines, en l'honneur du glorieux apôtre saint André, le protecteur de la milice sacrée. Mais comme l'amour du Christ le retenait sur la terre étrangère, et que néanmoins une si grande ferveur l'animait pour le saint apôtre de Dieu, qu'il ne voulait pas attendre son retour en Flandre pour exécuter son vœu, il donna des lettres à quelques-uns des plus nobles et des plus fidèles seigneurs de ses amis, qui retournaient eu Flandre, pour informer sa douce et noble épouse Clémence, qu'elle devait sans retard faire construire un monastère en l'honneur de saint André, dans le lieu qui s'appelait Bethferkerke, de Bethferd, son fondateur, et qu'elle était priée d'y établir des moines remplis de religion et de vertus. » Comme le lieu était soumis à la juridiction de l'évêque de Tournai, la pieuse comtesse se rendit elle même auprès du prélat, qui s'empressa de lui assurer son appui. » Lorsque Robert fut revenu de la Palestine, il reçut à Bruges la visite de l'évêque de Tournai, lequel lui accorda le privilége suivant: » Balderic, par la grâce de Dieu, évêque de Tournai et de Noyon, à tous ceux qui ces présentes verront, ici et en tous lieux, allégresse et bénédiction. » Il n'est presque aucun fidèle, dans tout l'univers, qui ignore que Robert-le-Jeune, marquis de Flandre, a été l'un des plus vaillants chefs de l'armée de Jérusalem, et que, pour la plus grande gloire du nom du Christ, il a constamment et avec énergie combattu les Païens. Parvenu à Antioche, après mille dangers, et assiégé dans cette ville, ainsi que les autres chrétiens, par une multitude d'ennemis survenus tout à coup, il fut animé du souffle de l'Esprit-Saint. Plein d'amour pour saint André, dont Dieu se servit, dit-on, pour le visiter et sauver les Croisés, il fit vœu de fonder près de Bruges une abbaye, en l'honneur de cet apôtre , et d'y établir des moines en mémoire des secours qu'il avait reçus d'en haut. » Mais sachant qu'un pareil vœu ne pouvait recevoir son exécution sans notre assentiment, il envoya à son épouse bien-aimée la comtesse Clémence des lettres par lesquelles il lui enjoignait qu'elle eût à consulter de sa part notre prudence, et à nous demander la permission de faire consacrer l'autel du susdit monastère (car l'emplacement en appartient à notre diocèse), afin qu'ensuite on pût y établir des moines. » La vénérable comtesse Clémence, toujours prête à remplir les pieuses intentions de son époux Robert, marquis de Flandre, l'un des chefs de la milice sainte, vint nous trouver, et, à l'effet d'exécuter ce qui lui était prescrit, nous demanda humblement et pieusement l'église de Bethferkerke. Du consentement donc de l'archidiacre Lambert et de nos autres clercs, après avoir aussi entendu Reignier, qui desservait cette église de notre autorité, nous avons fait don de ce terrain et confirmé cette donation de notre pouvoir pontifical, a condition que des moines y seront établis. De plus, le comte Robert, revenu de la Terre-Sainte, vainqueur des Païens , désirant, de l'avis de son conseil et avec notre consentement, que le nouveau monastère soit placé sous la direction de l'abbé d'Aftlighem, nous accordons ceci, à la condition que l'abbé du nouveau monastère obéisse, avec la soumission convenable, à nous et à nos successeurs, et que tout étant régulièrement organisé, les moines demeurent libres et servent Dieu tranquillement, sans que personne puisse les inquiéter, ni les soumettre à aucune exaction. » Nous autorisons aussi l'abbé ou les moines à établir au même lieu un prêtre, qui devra recevoir de l'évêque ou de ses ministres le soin de diriger les paroissiens, et rendre compte tant pour lui que pour eux. » Afin que personne ne tente de violer les pouvoirs accordés par le présent privilége, nous menaçons d'anathème celui qui l'essaierait; et après l'apposition de notre sceau, nous avons signé, en présence de ceux dont les noms suivent. Signé Balderic, évêque; Lambert, archidiacre; Désiré, doyen; Bertulf, prévôt; Tancard; Walbert; Blitron; Guy, chancelier; la comtesse Clémence; le châtelain Robert; Conon; Lambert Nappin; Tagmar; Frédebald. Fait à Bruges, l'an 1106 de l'Incarnation de Notre-Seigneur. » Nous avons rapporté toute cette pièce, parce qu'elle peint quelques aspects de l'époque. Le comte de Flandre l'accompagna d'un privilége, dont voici le début: « Moi Robert, après Dieu souverain de toutes les Flandres, suivant le conseil divin qui dit : Amassez des trésors dans le Ciel, où ni la rouille ni la corruption ne les détruiront; considérant en outre que la richesse et la gloire de ce monde sont périssables, j'ai jugé nécessaire de faire exécuter, par les fidèles, un projet dont le résultat demeurera intact à ma mort. J'ai donc obtenu du seigneur Balderic, dans l'intérêt de mon salut et des miens, qu'il déclarât libre et m'accordât en don, en l'honneur de saint André, l'église de Bethferkerke, qui est aussi appelée Straten. » Il ajoute que le nouveau monastère sera exempt de deux parts des dîmes, et ne pourra être opprimé par aucun pouvoir temporel; il en confie la direction à l'abbé d'Afflighem, et il appuie son seing des signatures d'Étienne de Becelar, d'Amaury de Ninove, de Gauthier Flament, de Temard, châtelain de Borbourg; de Frolofe, châtelain de Bergues; de Thierry de Esne, de Haket, fils du châtelain; de Radulphe, de Renemar et de Kate. Mais cette chronique de l'abbaye de Saint-André n'est pas très-exacte. L'auteur s'appuie sur des traditions et sur des titres dont les originaux ont été détruits, comme il le dit à la fin du chapitre V. Il avoue aussi que le monastère de Saint-André-lez-Bruges était commencé avant les Croisades, sous l'évêque Radbod. Il paraît certain, toutefois, que le comte Robert s'en occupa et le dota de priviléges. Dans tous les cas, on ne peut contester à Pierre Barthélemi la découverte de la sainte lance. Le récit que nous avons donné, et qui est adopté aussi par Michaud, s'appuie sur Raymond d'Agiles, l'un des historiens de la Croisade , qui écrivait comme témoin oculaire et qui porta lui-même la sainte lance dans la bataille. Vraie ou douteuse, cette relique rendit un service immense aux Croisés; elle les sauva. Nous ne croyons pas qu'il soit utile à notre sujet de parler ici des querelles qui s'élevèrent sur son authenticité. Nous devons nous borner à exposer les faits. Assez d'autres se consument en folles et vaines disputes qui, comme dit Bulwer, ne font diminuer ni le tarif des patentes ni le prix du pain.

Le secret d'Eal-ir-Bad.

Le secret d’Eal-ir-bad ou sur les traces d'Henri Boudet http://www.portail-rennes-le-chateau.com/carte-boudet.html - Ph : Carte d'un livre original de la VLC En découvrant le nom du dernier chef des Druides armoricains dans une oeuvre littéraire improbable, le curé Henri Boudet saisit l’occasion de pointer du doigt celui qui, d’après ses informations et découvertes, personnifiait la Source sacrée non pas d’une tradition druidique mais plutôt d’un courant religieux à naître, s’ignorant d’ailleurs plus ou moins, implanté dans le Midi de la Gaule par des exilés juifs au Ier siècle de notre ère. En renfort de diverses techniques cryptographiques, l’abbé oscillerait donc en l’espèce entre une description aux apparences historiques, la civilisation celtique et un niveau différent, consistant à dissimuler derrière les mots une autre réalité. Les « Druides », par exemple, ne désigneraient pas exactement de vrais druides ; leur « chef » pareillement. La langue celtique elle-même... mais ce n’est pas ici mon propos." (Jean Lucain)

samedi 8 décembre 2012

Les templiers de Bruges.

LES TEMPLIERS DE BRUGES (Comté de Flandre) Le 23 janvier 1120, un chevalier champenois, Hugues de Payns, et le chevalier flamand Godefroy (ou Geoffroi) de Saint-Omer constituent une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon, dont la mission devait être d'assurer la protection des pèlerins d'Occident se rendant en Terre Sainte depuis la reconquête de Jérusalem, ainsi que de défendre les états latins d'Orient. Le 13 janvier 1129, au cours du concile de Troyes, cette milice se voit appuyée et confortée dans sa mission et, dotée d'une règle propre issue de la règle de saint Benoît, fondée en ordre monastique et militaire, devient enfin l'Ordre du Temple. Très rapidement, cet Ordre installe des Maisons et Commanderies à travers le monde chrétien. Dans ce qui s'appellera plus tard la Belgique, c'est à Ypres, en 1127, dans le comté de Flandre, qu'Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer, ainsi que sept autres chevaliers templiers, créent l'une des toutes premières commanderies de leur Ordre... Le comté de Flandre au moyen-âge s'étendait sur les deux actuelles provinces belges de Flandre-Occidentale (Bruges) et Flandre-Orientale (Gand), sur une partie ouest de la province belge du Hainaut (Tournai, Mouscron), sur la partie nord-ouest du département français du Nord (Gravelines, Dunkerque, Hazebrouck, Cassel, Armentières, Lille, Douai), ainsi que sur le sud de l'actuelle province hollandaise de Zélande (Aardenburg, Sluis, Hulst). Fief du roi de France, le comté de Flandre manifeste constamment au cours du moyen-âge des tendances indépendantistes qui lui valent de nombreuses incursions de troupes françaises dont on peut dire, par euphémisme, qu'elles se montrèrent sans scrupules. Et à Bruges... A l'époque du grand réchauffement planétaire que les climatologues contemporains nomment l'Optimum médiéval, et plus précisément en 1134, un raz-de-marée ouvre un large chenal dans la terre de Flandre, qui permet à Bruges d'avoir un accès direct à la Mer du Nord. Dès cette époque, la Venise du Nord devient un port international de première importance : le commerce maritime s'organise, des navires en provenance d'Angleterre, de Gascogne, des villes de la Hanse, de Suède, de Gênes, de Venise, de Florence, de Castille, du Portugal, de l'Ecosse, accosteront à Bruges, qui deviendra le plus important port commercial du Nord de l'Europe. On exportera entre autres depuis Bruges les vins de Liège, de Namur, de Huy, de Tournai, de Seilles, d'Amay, de Louvain, etc, dont la production abondante avait été rendue possible grâce aux températures beaucoup plus élevée que celles que nous connaissons de nos jours... Lorsque les Templiers s'installent à Bruges, au lieu nommé Tempelhof, près de Schipsdael-lez-Bruges (Scheepsdale), mais également à la rue des Teinturiers, au Marché aux Poissons, à l'Hôpital des Pauvres (nommé ensuite "Hôpital de Saint-Jean"), et au lieu-dit Westmeersch près du béguinage, ils participent à cette expansion commerciale et à cet enrichissement de la ville de diverses manières, notamment par le contrôle qu'ils auront eu - par droits de péage - d'une grande partie du trafic maritime. L'Ordre du Temple étant rattaché à la règle de saint Benoît, les Maisons et Commanderies étaient généralement "jumelées" avec une abbaye bénédictine proche. Les Templiers de Bruges seront de ce fait en rapport étroit avec l'abbaye cistercienne de Ter Doest à Lissewege, village proche situé sur l'une des routes du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle (L'église de Lissewege, monumentale pour le lieu - trois cents habitants à l'époque -, fut d'ailleurs érigée par les Templiers). En 1148, Thierry d'Alsace, comte de Flandre, - qui fondera la Maison du Temple de Douai en 1155 -, fait transporter, de Jérusalem à Bruges, quelques gouttes du Saint-Sang du Christ. Ce sont les Templiers de Bruges qui escorteront cette relique, toujours présente à la Basilique du Saint-Sang de cette ville. Une légende dit que ce sont d'ailleurs des Chevaliers de l'Ordre du Temple qui découvrirent ce précieux sang, dans un récipient de pierre de la Sainte-Tombe, à proximité du temple de Salomon, en présence même de Thierry d'Alsace et de Sybille, sa femme, qui, à ce moment précis, aurait eu une vision de la Jérusalem céleste sous la forme d'une "nouvelle Jérusalem de l'Occident"... qui n'était autre que Bruges. La légende chrétienne du Saint-Sang se réfère à deux évènements, sans que l'on sache trop lequel prédomine sur l'autre : 1° il s'agirait du breuvage que le Christ offre à ses disciples lors de la Dernière Cène; 2° il s'agirait du sang recueilli par Joseph d'Arimathie sur le corps même du Christ, après la Crucifixion. Quoiqu'il en soit, ce précieux sang sera à l'origine du mythe du Graal et du cycle des Chevaliers de la Table Ronde, dont Chrétien de Troyes tirera son Perceval ou l'histoire du Graal, à la demande de son patron, Philippe d'Alsace, comte de Flandre, et fils de Thierry. Charles Saint-André * LE TEMPLE-LEZ-BRUGES OU TEMPELHOF Extrait de "Les commanderies du Grand-Prieuré de France" Par Eugène Mannier Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Nota bene : On rappellera ici que l'Ordre du Temple fut détruit en 1307 par Philippe le Bel, et que ses possessions passèrent sous la maîtrise de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, appelé plus tard Ordre de Malte - Charles Saint-André) Cette maison était située dans la banlieue de la ville de Bruges, sur le bord du canal d'Ostende, près de Schipsdael, au lieu nommé « Tempelhof », sur les anciennes cartes géographiques. Elle a été appelée aussi « le Temple de Schipsdael ». Lorsque les Hospitaliers entrèrent en possession de cette maison, ce domaine comprenait 75 mesures de terre, toujours à la mesure de 300 verges, comme nous l'avons expliqué. Ils n'en cultivaient que seize, dont le rapport en 1370 équivalait à 60 sols chacune. Quant aux autres, dont une partie était située au-dessus du canal, et une autre à Vlesseghem et Dulgele, ils les affermaient à diverses personnes, 144 livres. Une chapelle, qui dépendait du Temple de Schipsdael-lez-Bruges, fut détruite au XVe siècle pendant les guerres de religion. Le revenu de la maison de Schipsdael était, en 1370, de 196 livres ; en 1661, de 340 florins, de vingt pâtards chacun ; et en 1757, de 1,068 florins. Plusieurs maisons dans la ville de Bruges dépendaient du Temple de Schipsdael : Une dans la rue des Teinturiers ; Une autre au marché aux Poissons ; Et une troisième, appelée l'hôtellerie de Saint-Jean, qui était tenue en fief, en 1370, par un homme de l'Hôpital. Mais ces maisons ne firent jamais partie de la commanderie de Caestre, et continuèrent toujours d'appartenir à celle de Slype. * Une brève description historique de l'Ordre du Temple ainsi que de ses hauts faits d'armes en Belgique peut être lue sur Willem van Bonem et la Bataille des Eperons d'Or