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dimanche 9 décembre 2012
La Sainte Lance de l'abbaye de Saint-André-les-Bruges.
La Sainte Lance et l'abbaye de Saint-André-les-Bruges
Le comte Robert II de Flandres
Le comte Robert II de Flandre, dit Robert le Hiérosolymitain ou Robert II de Jérusalem (1065 - † 1111), est le fils du comte Robert Ier de Flandre (v. 1035 - † 1093), et de Gertrude de Saxe. Il est comte de Flandre de 1093 à 1111. Engagé dans la Première Croisade, en compagnie de Godefroid de Bouillon, il découvre, selon la légende, la lance dont se servit Longin pour percer le flanc du Christ… En remerciement de cette découverte qui par ailleurs aurait sauvé les Croisés assiégés à Antioche, Robert de Flandres fait ériger l’abbaye de Saint-André-les-Bruges (Zevenkerken).
Cette abbaye bénédictine connaîtra des sorts divers, notamment à la Révolution Française, mais continue de rayonner dans le domaine de l’enseignement notamment (le prince Philippe, fils d’Albert II de Belgique, y effectua ses trois dernières années d’internat). C’est sans doute l’une des abbayes les plus prestigieuses de la province de Flandre occidentale.
Jacques Albin de Plancy nous livre une intéressante version de cette histoire vraie mêlée de légende, dans son « Godefroid de Bouillon, chroniques et légendes, 1095-1180 ». En voici l’extrait…
Sources : Charles Saint-André
*
Godefroid de Bouillon
Chroniques et légendes, 1095-1180
Jacques Albin S. Collin de Plancy
1842
(Extrait)
DECOUVERTE DE LA SAINTE LANCE
« Les Croisés, réduits dans Antioche à la dernière extrémité, n'espéraient plus en aucun secours humain, quand le Dieu très-bon et très-puissant vint à leur aide.
» Une nuit, le glorieux apôtre du Christ, celui qui des premiers suivit les traces du Fils de Dieu et fut son fidèle disciple, saint André apparut au très-noble et invincible prince le comte Robert de Flandre, lui révéla le lieu où se trouvait enterrée, dans l'église de Saint-Pierre, la lance avec laquelle le centurion Longin perça le flanc de Notre-Seigneur, et l'engagea à l'aller prendre, accompagné des autres princes chrétiens, ajoutant qu'il devait ensuite attaquer les ennemis, qui seraient vaincus. Ayant dit ces paroles, il disparut.
» Le comte Robert, à qui cette vision rendait la joie et l'espérance, se leva au point du jour, remercia le Seigneur tout-puissant et son saint apôtre de la faveur qui lui était faite; puis il assembla tous les chefs de l'armée et leur exposa ce qui lui était arrivé. Tous, ayant fait le signe de la croix, coururent en bénissant Dieu au lieu indiqué; et la terre ayant été creusée, on trouva la lance du Christ, ainsi que la vision l'avait révélé.
» Une grande confiance se répandit alors dans toute la ville; on ne songea plus qu'à combattre et on s'y prépara avec ardeur. Chacun confessa ses péchés, puis s'avança pour recevoir le précieux corps de Jésus-Christ; ce qui acheva de relever leur énergie. Dès le point du jour, les prêtres, vêtus de leurs habits sacerdotaux, célébraient de tous côtés le service divin, même au milieu des rues, et donnaient la bénédiction à tous.
» Il résulta de là, pour les Croisés, une telle confiance, et une telle grâce leur fut inspirée d'en haut, que l'on vit s'élancer courageusement ceux qui, la veille, abattus et consterné», pouvaient à peine lever leurs yeux éteints par la souffrance; car la famine les assiégeait depuis vingt-six jours.
» Invoquant donc le secours divin, ils se formèrent en douze bataillons et s'avancèrent vers l'armée ennemie. Comme ils sortaient de la ville, une suave rosée descendit du ciel et se répandit sur les Croisés; ils reconnurent là encore une bénédiction du Seigneur; et les ennemis s'étant rangés en bataille, les chrétiens se précipitèrent sur eux avec l'énergie et le courage du lion, et en firent un tel carnage que, de cette multitude innombrable, quelques-uns à peine, cherchant leur salut dans la fuite, parvinrent à s'échapper.
» Après ce triomphe, le très-illustre comte de Flandre Robert fit vœu que, dans l'enceinte de ses domaines , il bâtirait un monastère de moines, en l'honneur du glorieux apôtre saint André, le protecteur de la milice sacrée. Mais comme l'amour du Christ le retenait sur la terre étrangère, et que néanmoins une si grande ferveur l'animait pour le saint apôtre de Dieu, qu'il ne voulait pas attendre son retour en Flandre pour exécuter son vœu, il donna des lettres à quelques-uns des plus nobles et des plus fidèles seigneurs de ses amis, qui retournaient eu Flandre, pour informer sa douce et noble épouse Clémence, qu'elle devait sans retard faire construire un monastère en l'honneur de saint André, dans le lieu qui s'appelait Bethferkerke, de Bethferd, son fondateur, et qu'elle était priée d'y établir des moines remplis de religion et de vertus.
» Comme le lieu était soumis à la juridiction de l'évêque de Tournai, la pieuse comtesse se rendit elle même auprès du prélat, qui s'empressa de lui assurer son appui.
» Lorsque Robert fut revenu de la Palestine, il reçut à Bruges la visite de l'évêque de Tournai, lequel lui accorda le privilége suivant:
» Balderic, par la grâce de Dieu, évêque de Tournai et de Noyon, à tous ceux qui ces présentes verront, ici et en tous lieux, allégresse et bénédiction.
» Il n'est presque aucun fidèle, dans tout l'univers, qui ignore que Robert-le-Jeune, marquis de Flandre, a été l'un des plus vaillants chefs de l'armée de Jérusalem, et que, pour la plus grande gloire du nom du Christ, il a constamment et avec énergie combattu les Païens. Parvenu à Antioche, après mille dangers, et assiégé dans cette ville, ainsi que les autres chrétiens, par une multitude d'ennemis survenus tout à coup, il fut animé du souffle de l'Esprit-Saint. Plein d'amour pour saint André, dont Dieu se servit, dit-on, pour le visiter et sauver les Croisés, il fit vœu de fonder près de Bruges une abbaye, en l'honneur de cet apôtre , et d'y établir des moines en mémoire des secours qu'il avait reçus d'en haut.
» Mais sachant qu'un pareil vœu ne pouvait recevoir son exécution sans notre assentiment, il envoya à son épouse bien-aimée la comtesse Clémence des lettres par lesquelles il lui enjoignait qu'elle eût à consulter de sa part notre prudence, et à nous demander la permission de faire consacrer l'autel du susdit monastère (car l'emplacement en appartient à notre diocèse), afin qu'ensuite on pût y établir des moines.
» La vénérable comtesse Clémence, toujours prête à remplir les pieuses intentions de son époux Robert, marquis de Flandre, l'un des chefs de la milice sainte, vint nous trouver, et, à l'effet d'exécuter ce qui lui était prescrit, nous demanda humblement et pieusement l'église de Bethferkerke. Du consentement donc de l'archidiacre Lambert et de nos autres clercs, après avoir aussi entendu Reignier, qui desservait cette église de notre autorité, nous avons fait don de ce terrain et confirmé cette donation de notre pouvoir pontifical, a condition que des moines y seront établis. De plus, le comte Robert, revenu de la Terre-Sainte, vainqueur des Païens , désirant, de l'avis de son conseil et avec notre consentement, que le nouveau monastère soit placé sous la direction de l'abbé d'Aftlighem, nous accordons ceci, à la condition que l'abbé du nouveau monastère obéisse, avec la soumission convenable, à nous et à nos successeurs, et que tout étant régulièrement organisé, les moines demeurent libres et servent Dieu tranquillement, sans que personne puisse les inquiéter, ni les soumettre à aucune exaction.
» Nous autorisons aussi l'abbé ou les moines à établir au même lieu un prêtre, qui devra recevoir de l'évêque ou de ses ministres le soin de diriger les paroissiens, et rendre compte tant pour lui que pour eux.
» Afin que personne ne tente de violer les pouvoirs accordés par le présent privilége, nous menaçons d'anathème celui qui l'essaierait; et après l'apposition de notre sceau, nous avons signé, en présence de ceux dont les noms suivent. Signé Balderic, évêque; Lambert, archidiacre; Désiré, doyen; Bertulf, prévôt; Tancard; Walbert; Blitron; Guy, chancelier; la comtesse Clémence; le châtelain Robert; Conon; Lambert Nappin; Tagmar; Frédebald. Fait à Bruges, l'an 1106 de l'Incarnation de Notre-Seigneur. »
Nous avons rapporté toute cette pièce, parce qu'elle peint quelques aspects de l'époque. Le comte de Flandre l'accompagna d'un privilége, dont voici le début:
« Moi Robert, après Dieu souverain de toutes les Flandres, suivant le conseil divin qui dit : Amassez des trésors dans le Ciel, où ni la rouille ni la corruption ne les détruiront; considérant en outre que la richesse et la gloire de ce monde sont périssables, j'ai jugé nécessaire de faire exécuter, par les fidèles, un projet dont le résultat demeurera intact à ma mort. J'ai donc obtenu du seigneur Balderic, dans l'intérêt de mon salut et des miens, qu'il déclarât libre et m'accordât en don, en l'honneur de saint André, l'église de Bethferkerke, qui est aussi appelée Straten. »
Il ajoute que le nouveau monastère sera exempt de deux parts des dîmes, et ne pourra être opprimé par aucun pouvoir temporel; il en confie la direction à l'abbé d'Afflighem, et il appuie son seing des signatures d'Étienne de Becelar, d'Amaury de Ninove, de Gauthier Flament, de Temard, châtelain de Borbourg; de Frolofe, châtelain de Bergues; de Thierry de Esne, de Haket, fils du châtelain; de Radulphe, de Renemar et de Kate.
Mais cette chronique de l'abbaye de Saint-André n'est pas très-exacte. L'auteur s'appuie sur des traditions et sur des titres dont les originaux ont été détruits, comme il le dit à la fin du chapitre V. Il avoue aussi que le monastère de Saint-André-lez-Bruges était commencé avant les Croisades, sous l'évêque Radbod. Il paraît certain, toutefois, que le comte Robert s'en occupa et le dota de priviléges. Dans tous les cas, on ne peut contester à Pierre Barthélemi la découverte de la sainte lance. Le récit que nous avons donné, et qui est adopté aussi par Michaud, s'appuie sur Raymond d'Agiles, l'un des historiens de la Croisade , qui écrivait comme témoin oculaire et qui porta lui-même la sainte lance dans la bataille.
Vraie ou douteuse, cette relique rendit un service immense aux Croisés; elle les sauva. Nous ne croyons pas qu'il soit utile à notre sujet de parler ici des querelles qui s'élevèrent sur son authenticité. Nous devons nous borner à exposer les faits. Assez d'autres se consument en folles et vaines disputes qui, comme dit Bulwer, ne font diminuer ni le tarif des patentes ni le prix du pain.
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