Eglise Saint-Hilaire
L'église de Crocy est considérable et de plusieurs époques. Les parties les plus anciennes forment le mur méridional de la nef ; on y voit de petites fenêtres à plein-cintre, et une porte romane abritée d’un porche, ayant deux archivoltes garnies de zigzags. Le mur du nord a été refait et n'a pas de caractère. La façade occidentale, au contraire, est du XVe siècle, garnie de quatre contreforts : elle a probablement été rebâtie quand le chœur a été construit.Ce chœur est évidemment la partie la plus intéressante ; il se termine par une abside a pans coupés, il est voûté en pierre et éclairé par des fenêtres flamboyantes à deux baies découpées au sommet et garnies extérieurement de feuillages frisés fort élégants. Si l'architecture ogivale de cette époque n'était pas si connue, j'aurais donné une esquisse de ces jolies fenêtres : la corniche est décorée d'une guirlande de feuillages.
Deux chapelles sont accolées au chœur, du côté du nord. Dans l'une est un autel de l'époque (XVe siècle).
La tour latérale, au sud, et communiquant avec le chœur par une haute arcade, paraît du XIVe siècle ; elle est carrée, extérieurement ornée d'arcatures et terminée par une pyramide en charpente couverte d'ardoises.
La sacristie, établie derrière l'autel, occupe l'espace compris entre celui-ci et le fond de l'abside à pans coupés ; le mur et les deux portes qui la séparent du chœur, à droite et à gauche de l'autel datent de la fin du XVe siècle, on plutôt du commencement du XVIe, comme le chœur, à en juger par les bouquets de feuillages qui garnissent ces portes et qui sont traités comme ceux des fenêtres. C'est un des plus anciens exemples de ces murs établis en avant des chevets des églises pour ménager des sacristies derrière l'autel ; ceux que l’on voit habituellement ne datent que de la seconde moité du XVIe siècle et appartiennent à l'architecture moderne.
Une crédence, surmontée d'une arcade en accolade avec panachés et compartiments flamboyants, est pratiquée dans le mur qui soutient l'arcade entre chœur et nef.
Les charpentes et les lambris de la nef méritent d'être cités; de belles pièces de bois, d'une solidité à toute épreuve, les garnissent et les soutiennent.
L’église de Crocy est sous l'invocation de saint Martin.
L’abbaye de Troarn nommait a la cure et possédait dans la paroisse des droits et des terres qu'elle avait reçus, au XIe siècle, de Roger de Montgommery.
Le cartulaire de Troarn donne des détails sur un procès qui s'éleva entre Robert Samson et l'abbaye de Troarn. Samson ne put établir ses prétentions sur des titres et Robert de Bellesme, fils de Roger de Montgommery, donna gain de cause à l'abbaye. Ce différent fut jugé au château de Fourches, en novembre 1101, Samson néanmoins reçut de l'abbé une somme d'argent. Voici, du reste, le document qui constate les faits :
« Notum sit omnibus, tam laicis quam clericis, quod, post obitum nobilissimi Rogerii comitis, Rotbertus de Belismo, filius ejus et rectus heres, apud castellum de Furcis, in sua aula tenuit et fecit judicium et justitiam de quadam discordia, que mota erat post obitum Rogerii comitis, inter Arnulfum, abbatem Troarni, et Rotbertutn Sansonem; qui homo devenerat sancti Martini et abbatis Arnulphi ante comitem Bogerium, apud Ainaniscas . pro terra de Commels, quam tenuerant antecessores sui de sancto Martino et de Monachis; volebat enim facere ut homines de terra illa essent cum ceteris hominibus suis, quos de comile Rogerio habebat, in operibus et in talliis que debent lieri et reddi majoribus dominis, scilicet ipsi domino abbatie et comiti Normannie. Sed quia non potuit monstrare quod antecessores sui hoc habuissent tempore Rogerii comitis, abbas vero ostendit per legitimos testes et antiquiores servientcs Rogerii comitis et domui Roberti, ejus filii, quod semper habuerat et adjutoria et opera et tallias illius terre cum cetera terra sancti Martiui, judicalum est et conñrmatum a Domino Roberto et a tota curia sua, quod, sicut habuerat sanctus Martinus et abbas tempore Rogerii comitis, sic in tempore heredis sui et successorum suorum et firmiter et sine contradictione teneret. Monstravit eciam abbas in ipso placito, per cartam suam et per presentes et antiquos testes, quod Rogerius Comes emerat quicquid habuerant antecessores Rotberti Sansonis in ecclesia de Croceyo et in terra ipsius ecclesie, et sancto Martino, ex dono proprio, dederat cum tota decima et redditionibus ipsius ecclesie. Et hoc ideo monstravit, quia Robertus Sanson clamabat quod injuriam facerent sibi monachi de ipsa ecclesia. Sed postquam monstravit abbas quod de solo dono Rogerii comitis habebat ipsam ecclesiam cum terra, sicut emerat de antecessoribus Sansonis, et terrain Ursi, de qua locuti sumus superius, habuerunt antecessores sui, pro quiela concessione ecclesie de Croceyo, concessit eciam Robertus Sanson et dimisit calumniam, sicut reliquierunt et concesserunt antecessores sui. Et, quia probus homo erat ipse Robertus Sanson et amicus et fidelis domniorum snorutn, consilio domiui Rotberti de Belismo, dedit ipse abbas Arnulfus centum solidos Cenomanensium ipsi Boberto Sansoni, pro perpetua concessione harum omnium rerum, et servaret fidelitatem, et successores sui, abbati et monachis sancti lllartini. Concessit eciam ipse abbas, ut, quando faceret ipse Sanson guardam in castellis, Domini ipsius abbatie, haberot conveniens adjutorium de hominibus ipsius terre, sicut de ceteris hominibus quos habct de feodo comitis Rogerii, et hoc semel in anno, sicut habuerant antecessores sui Haino, Silvanus, Wimundus, Rotbertus, Walterius. 'l‘estes hujus concordie, ipse domnus Robertus de Belismo, pro justitia, Badulfus, Girardus, Ranulfus, Rainaldus, Ernaldus, etc. »
Prieuré
Au nord et au nord—ouest de l'église se voient les restes du prieuré désignés sous le nom de Moinerie, mais il est facile de voir que ces bâtiments ne sont qu'une bien petite partie de ceux qui existaient autrefois et qui devaient former une vaste enceinte se prolongeant assez loin de l'église. Ce qu'on voit aujourd'hui forme deux corps de logis séparés ; l'un qui servait de grange aux dîmes, dont la charpente très-belle et portée sur des poutres ou poteaux, se divisait en deux nefs ; les charrettes pouvaient y entrer.L'autre plus intéressant et qui était, dit-on, le logement des moines, offre une entrée voûtée avec une porte en ogive dont les chapiteaux annoncent la fin du XIIe siècle ou les premières années du XIIIe.
L'un des gables est encore couronné d'un antéfixe offrant comme beaucoup d'autres du même temps, une croix grecque inscrite dans un cercle. La rivière de Filaine, servait, d'un côté, de clôture a l'enceinte de ce prieuré.
Source : Statistique monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont
(Eglise Saint-Hilaire, crocy)
Informations structurelles
Eglise Saint-Hilaire, L'église de Crocy est considérable et de plusieurs époques. Les parties les plus anciennes forment le mur méridional de la nef ; on y voit de petites fenêtres à plein-cintre, et une porte romane abritée d’un porche, ayant deux archivoltes garnies de zigzags. crocy, calvadosContributions des internautes
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Eglise Saint-Hilaire, crocy
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