Sous les pavés, les caves !
Un programme de recherche sur les caves anciennes de Paris
Une équipe pluridisciplinaire
Si les caves ont été bouleversées, elles recèlent souvent paradoxalement des parties peu touchées, voire intactes. Elles ont été épargnées par les opérations de ravalement qui touchent les parties visibles de l’extérieur et sont restées à l’écart des mises au goût du jour, inévitables dans les étages supérieurs habités. Les caves anciennes conservent donc, en dépit de leurs transformations, des vestiges autrement mieux lisibles de leur mise en œuvre qui constituent un terrain d’investigation unique pour l’industrie du bâtiment, qu’on n’apprécie guère à ce jour pour le Paris médiéval qu’à travers l’exemple de l’architecture religieuse ou militaire ou l’étude à la source des carrières d’exploitation.
En effet, sous la voirie actuelle, elles conservent des dispositions antérieures aux mesures d’alignement qui se sont multipliées depuis l’époque moderne.
Elles recèlent par conséquent des indices de la ville médiévale caractérisée par un réseau viaire relativement étroit, bien souvent élargi postérieurement. Le percement de nouvelles voies a pu créer des saignées dont les caves gardent mieux les cicatrices que les superstructures remaniées en façade. Les transformations qu’elles ont subies au cours des siècles nous renseignent donc aussi sur les rythmes imprimés au développement de la ville dans une tendance de fond à la densification de l’occupation du sol, dont le niveau de circulation a pu être relevé.
Aux caractéristiques architecturales, il faut ajouter l'aspect fonctionnel de ces espaces enterrés ou semi-enterrés où pouvaient être stockées différentes marchandises, à usage des habitants du lieu ou à des fins commerciales.Aux abords du parvis de Notre-Dame, le chapitre de lacathédrale fit en 1257 l'acquisition conjointement d'une boutique et d'une cave ; on peut penser que la seconde servait de magasin pour la première.
C'est une fonction traditionnellement évoquée pour les grands celliers d'abbayes, comme Ourscamp, concentrés sur la rive droite à proximité des points de débarquement sur la Seine où se concentrait une bonne partie de l'activité économique. Pour les caves non documentées, il faut vérifier si elles conservent des traces matérielles de productions artisanales que l'archéologie pourrait révéler et des analyses physico-chimiques définir.
Appendice souterrain des maisons, les caves sont une réalité ancienne du tissu parisien : on a retrouvé des vestiges de caves gallo-romaines, rues Amyot et Gay-Lussac, à Cluny et place de la Sorbonne, qui ne diffèrent guère de celles aménagées jusqu'au début du XXe siècle. Les caves médiévales sont nombreuses et comportent généralement deux ou trois niveaux, possèdent un puits à eau pour les besoins domestiques et communiquent les unes avec les autres pour permettre la fuite en cas d'incendie. Elles sont accessibles depuis la rue afin de faciliter la manutention des objets encombrants. La qualité décorative de ces ouvrages enfouis dans des sous-sols obscurs est comparable à celle des réalisations exposées au grand jour.
Parisiennes, Parisiens, votre témoignage est précieux pour l'histoire.
Si vous souhaitez obtenir plus d'informations, n'hésitez pas à nous contacter au 01 30 70 00 52 oucavesmedievales@templedeparis.fr
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