Les cathares, critiques sur l'ancien testament.
Les cathares étaient partagés au sujet de l'ancien testament. Dans
l'ensemble, ils n'avaient pas réellement de dogme. Ils avaient certes
établi certains traités, mais lesquels pouvaient se contredire.
Le responsable d'un article était moins l'Église cathare que l'auteur,
et l'Église n'était pas réellement unie, si ce n'est par l'état d'esprit
de ses fidèles.
À l'époque clef du catharisme (XI-XIIIe siècle),
il y avait une opposition entre dualistes mitigés et absolus, et les
cathares pouvaient rejeter l'Ancien Testament (absolus) aussi bien
qu'ils pouvaient l'admettre en partie (mitigés). Les vaudois, qui
s'apparentaient aux cathares, reconnaissaient les livres sapientiaux.
Jean Duvernoy répertorie les livres de l'Ancien Testament reconnus par
les dualistes mitigés : Les seize prophètes, les Psaumes, les cinq
livres de Salomon. Certains, même, reconnaissent tout Esdras.
En réalité, il y avait autant de formes et de dénominations du
catharisme que de lieux : les albigeois en Languedoc, les patarins en
Lombardie, les Katharer en Rhénanie, les bogomiles en Bosnie etc...
Ils étaient éloignés d'une doctrine commune, et c'était leur avantage et leur désavantage.
En tout cas, ils avaient le courage de remettre en cause ce qui ne leur
paraissait pas digne d'être dans la Bible, plutôt que de vouer une
adoration à un texte sans savoir pourquoi. Les cathares prétendaient
notamment que l'ancien testament était parfois violent, contrairement à
ce que Dieu devait être. Voici un exemple de cette violence :
«Moïse s'irrita contre les chefs de l'armée, les commandants de milliers
et les commandants de centaines, qui revenaient du combat.
Et Moïse leur dit :
Comment! Vous avez laissé en vie toutes les femmes! Ce sont elles
pourtant qui, sur le conseil de Balaam, ont entraîné les fils d'Israël à
être infidèles à Yahvé, à cause de Phogor, si bien que le fléau s'est
abattu sur l'assemblée. Maintenant donc tuez tout mâle parmi les petits
enfants, tuez aussi toute femme qui a connu la couche d'un homme.»
Nombres, 31.14-17
Voir également Exode 23.26-27, Deutéronome 2.32-34, 3.3-7 et 20.10-17,
Lévitique 26.7-8 et Nombres 15.32-35 et 23.55-56 pour les passages les
plus violents.
Si ces textes avaient été écrits en vue
d'exploiter d'autres peuples, de faire régner un tyran et de séduire les
fanatiques, ils n'auraient pas été écrits autrement.
Si l'on doute qu'ils soient divins, il n'est pas douteux qu'ils soient politiques et fanatiques.
Et en l'occurrence, cette politique de massacres profitait aux ancêtres
présumés des Hébreux, qui voyaient là un moyen d'occuper une terre et
de tirer partie du pillage. Mais le problème dépasse également le cadre
politique.
Il révèle un manque de distance à l'égard des
textes car, par la suite, des religieux qui n'étaient plus Hébreux, et
dont les intérêts n'étaient donc plus défendus par ces quelques textes
de la Bible, reconnurent pourtant ces passages.
Cela témoigne
d'une foi aveugle et d'une compréhension littérale, lorsque Jésus
annonce : «Je ne suis pas venu abroger la loi, mais l'accomplir.»
(Matthieu 5.17).
Il serait plus logique qu'il parle de la loi du cœur et non de celle des écrits car il dit aussitôt après :
«Si votre justice ne dépasse pas celle des scribes et des pharisiens, non, vous n'entrerez pas dans le royaume de Dieu» (5.20).
Or, si l'on croit que la loi, c'est la Torah, cette loi est la même
entre pharisiens et disciples du Christ. Ce n'est donc pas la loi écrite
mais celle du cœur.
D'ailleurs, Jésus, qui observait la loi
du cœur, faisait certainement le ménage parmi les textes car il explique
que «si le sel n'a plus de saveur, on ne peut lui redonner de goût».
(Matthieu 5.13-16 et Luc 14.34).
Le sel ayant perdu son goût
désigne les écrits s'étant écartés de la loi du cœur ou bien les
religions n'exigeant aucune transformation, aucun effort, que de ce fait
Jésus dénonçait.
La religion montre un chemin, il ne suffit
pas de dire «j'y suis». De ce fait, dans sa façon d'aller vers «Dieu»
(amour, pauvreté, chasteté, simplicité), Jésus entendait être «salé»
(Marc 9.49-50) et c'est seulement de cette façon qu'il comptait
accomplir la loi : dans le fond, garanti par ses actes de détachement et
de justice, et non dans la forme...
Les cathares étaient partagés au sujet de l'ancien testament. Dans l'ensemble, ils n'avaient pas réellement de dogme. Ils avaient certes établi certains traités, mais lesquels pouvaient se contredire.
Le responsable d'un article était moins l'Église cathare que l'auteur, et l'Église n'était pas réellement unie, si ce n'est par l'état d'esprit de ses fidèles.
À l'époque clef du catharisme (XI-XIIIe siècle), il y avait une opposition entre dualistes mitigés et absolus, et les cathares pouvaient rejeter l'Ancien Testament (absolus) aussi bien qu'ils pouvaient l'admettre en partie (mitigés). Les vaudois, qui s'apparentaient aux cathares, reconnaissaient les livres sapientiaux.
Jean Duvernoy répertorie les livres de l'Ancien Testament reconnus par les dualistes mitigés : Les seize prophètes, les Psaumes, les cinq livres de Salomon. Certains, même, reconnaissent tout Esdras.
En réalité, il y avait autant de formes et de dénominations du catharisme que de lieux : les albigeois en Languedoc, les patarins en Lombardie, les Katharer en Rhénanie, les bogomiles en Bosnie etc...
Ils étaient éloignés d'une doctrine commune, et c'était leur avantage et leur désavantage.
En tout cas, ils avaient le courage de remettre en cause ce qui ne leur paraissait pas digne d'être dans la Bible, plutôt que de vouer une adoration à un texte sans savoir pourquoi. Les cathares prétendaient notamment que l'ancien testament était parfois violent, contrairement à ce que Dieu devait être. Voici un exemple de cette violence :
«Moïse s'irrita contre les chefs de l'armée, les commandants de milliers et les commandants de centaines, qui revenaient du combat.
Et Moïse leur dit :
Comment! Vous avez laissé en vie toutes les femmes! Ce sont elles pourtant qui, sur le conseil de Balaam, ont entraîné les fils d'Israël à être infidèles à Yahvé, à cause de Phogor, si bien que le fléau s'est abattu sur l'assemblée. Maintenant donc tuez tout mâle parmi les petits enfants, tuez aussi toute femme qui a connu la couche d'un homme.»
Nombres, 31.14-17
Voir également Exode 23.26-27, Deutéronome 2.32-34, 3.3-7 et 20.10-17, Lévitique 26.7-8 et Nombres 15.32-35 et 23.55-56 pour les passages les plus violents.
Si ces textes avaient été écrits en vue d'exploiter d'autres peuples, de faire régner un tyran et de séduire les fanatiques, ils n'auraient pas été écrits autrement.
Si l'on doute qu'ils soient divins, il n'est pas douteux qu'ils soient politiques et fanatiques.
Et en l'occurrence, cette politique de massacres profitait aux ancêtres présumés des Hébreux, qui voyaient là un moyen d'occuper une terre et de tirer partie du pillage. Mais le problème dépasse également le cadre politique.
Il révèle un manque de distance à l'égard des textes car, par la suite, des religieux qui n'étaient plus Hébreux, et dont les intérêts n'étaient donc plus défendus par ces quelques textes de la Bible, reconnurent pourtant ces passages.
Cela témoigne d'une foi aveugle et d'une compréhension littérale, lorsque Jésus annonce : «Je ne suis pas venu abroger la loi, mais l'accomplir.» (Matthieu 5.17).
Il serait plus logique qu'il parle de la loi du cœur et non de celle des écrits car il dit aussitôt après :
«Si votre justice ne dépasse pas celle des scribes et des pharisiens, non, vous n'entrerez pas dans le royaume de Dieu» (5.20).
Or, si l'on croit que la loi, c'est la Torah, cette loi est la même entre pharisiens et disciples du Christ. Ce n'est donc pas la loi écrite mais celle du cœur.
D'ailleurs, Jésus, qui observait la loi du cœur, faisait certainement le ménage parmi les textes car il explique que «si le sel n'a plus de saveur, on ne peut lui redonner de goût». (Matthieu 5.13-16 et Luc 14.34).
Le sel ayant perdu son goût désigne les écrits s'étant écartés de la loi du cœur ou bien les religions n'exigeant aucune transformation, aucun effort, que de ce fait Jésus dénonçait.
La religion montre un chemin, il ne suffit pas de dire «j'y suis». De ce fait, dans sa façon d'aller vers «Dieu» (amour, pauvreté, chasteté, simplicité), Jésus entendait être «salé» (Marc 9.49-50) et c'est seulement de cette façon qu'il comptait accomplir la loi : dans le fond, garanti par ses actes de détachement et de justice, et non dans la forme...
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