Les
Micmacs, parfois appelés
Mi'kmaq, (Mi’kmaq / Mi’gmaq en micmac) sont un
peuple amérindien de la côte nord-est d'Amérique, faisant partie des
peuples algonquiens. Il y a aujourd'hui vingt-huit groupes distincts de cette
ethnie au
Canada, et un seul groupe ethnique, la « tribu d’Aroostock », aux
États-Unis d'Amérique. Le territoire d'origine des Micmacs comprenait les
provinces maritimes du Canada, à savoir : la
Nouvelle-Écosse, l’
Île-du-Prince-Édouard, une partie du
Nouveau-Brunswick et la
péninsule de la
Gaspésie au
Québec.
Arrivés il y a plus de dix mille ans en Gaspésie, les Micmacs ont conquis
Terre-Neuve et plusieurs provinces maritimes du Canada. Ces « premiers hommes », comme ils se nommaient, venus de l'Ouest via le
détroit de Béring, étaient déjà présents dans cette partie du monde bien avant la colonisation des
Vikings1.
Ethnonyme
Selon certaines sources, « Mi'kmaq » signifierait « les Ligués » ou
« mes amis », mais les débats sur ce sujet se poursuivent. Parmi les
variantes du nom, on trouve «
Migmagi », «
Mickmaki » et «
Mikmakique ». Il y a plusieurs sous-groupes parmi les Micmacs, comme les
Gaspésiens de
Le Clercq (au Québec oriental)
2, les
Souriquois3 de la tradition
jésuite (au centre et au sud de la Nouvelle-Écosse). Le qualificatif de «
Tarrantine » fut introduit par les Britanniques au
XVIIe siècle. Le nom le plus répandu aujourd'hui est « Micmac », bien que la graphie «
Mi'kmaq » soit plus exacte. L'
Office québécois de la langue française recommande le féminin « Micmaque »
4 mais on retrouve aussi « Micmacque » et parfois « Micmac ». L'OQLF recommande également l'ajout d'un « s » pour le pluriel
4.
Langue
La
langue micmaque,
en marge du français et de l'anglais, est encore parlée par les
quelques groupes micmacs toujours existants qui se répartissent
aujourd'hui entre quinze grandes
réserves et encore en une douzaine d'autres réserves plus petites. On distingue plusieurs
dialectes,
si bien que les Micmacs du Québec éprouvent des difficultés à
comprendre la langue de leurs congénères de Nouvelle-Écosse. Pourtant,
le recul des traditions indiennes fait de la langue le principal ciment
identitaire de la nation micmaque. Ce peuple pratiquait une forme
primitive d’
écriture hiéroglyphique gravée sur de l'
écorce de
bouleau ou du
cuir.
Il y a environ 200 ans, les Micmacs mirent au point une
écriture alphabétique en s'inspirant de l'
alphabet latin. Cette écriture devint très populaire : le
père Pacifique de Valigny la perfectionna pour traduire les
Saintes Écritures, rédiger des
manuels scolaires et publier un
journal destiné aux
Amérindiens,
The Micmac Messenger, qui parut tout au long du
XVIIe siècle
5.
Territoire
Au
XVIe siècle, les Micmacs occupaient l'ensemble du pays au sud et à l'est de l’embouchure du
fleuve Saint-Laurent, qui comprend les provinces maritimes du Canada et la
Gaspésie.
Ces terres de plaine étaient alors densément boisées, parsemées de
nombreux lacs et de rivières qui se déversaient dans de profonds golfes
tout le long de la côte. Les hivers y sont rigoureux et les étés courts
se prêtent peu aux cultures de légumes et de céréales. Mais le réseau
des rivières permettait de traverser rapidement le pays en
canoë.
En rapprochant les habitants, il contribua à la formation d'une
identité ethnique forte, regroupant à peu près dix mille individus.
Le peuple s'appelait lui-même «
Elnou », ce qui signifie
« Hommes », et devait défendre son territoire contre d'autres tribus.
Ainsi les Micmacs disputèrent-ils la possession de la presqu'île de
Gaspé aux
Mohawks, tandis qu'ils devaient surveiller les marches méridionales de leur territoire, en particulier la vallée du
fleuve Saint-Jean au Nouveau-Brunswick, des incursions des
Malécites et des
Pentagouets. Les chasseurs micmacs occupèrent occasionnellement l’
île d'Anticosti et touchèrent même les côtes du
Labrador, où ils affrontèrent les
Inuits. La colonisation de
Terre-Neuve marqua le début de l'extinction des tribus
Béothuks, dans laquelle les Micmacs jouèrent un rôle décisif
5.
Aujourd’hui, les Micmacs peuplent le territoire québécois,
néo-brunswickois, néo-écossais, prince-édouardien et terre-neuvien. Au
Québec, leur territoire est surtout situé dans la
Gaspésie à la hauteur de la
baie des Chaleurs. Il vivent dans trois communautés, comme
Listuguj (1 600 résidents),
Gesgapegiag (1 100 résidents) et celle de
Gespeg (800 résidents). Des trois communautés, seule celle de Gespeg n'a pas de territoire de réserve.
Les tribus micmaques
Le pays des Micmacs était divisé en sept territoires, qui
correspondaient à des zones de chasse exclusives où chaque tribu campait
et chassait le printemps et l'été. Certaines tribus possédaient un
insigne caractéristique : ainsi le
saumon était l'emblème des Micmacs
Listuguj dans la vallée de la
Ristigouche et à l'entour de la baie des Chaleurs, tandis qu'une silhouette de
guerrier armé d'une
lance et d'un
arc était l'emblème des Micmacs
Miramichi.
Les sept districts traditionnels.