Le
terme d’inquisition est impropre. On pour désigner cette juridiction
d’exception ,alors qu’il s’applique seulement à la procédure :
inquisitio haereticae pravitatis recherche de la perversité
hérétique). Mais il est d’un usage courant. Cette institution,
initialement fondée pour combattre l’hérésie cathare, avait
progressivement fixé ses règles et développé son pouvoir. Elle avait sa
jurisprudence, ses manuels, dont ceux de Gui Foulque (qui fut pape sous
le nom de Clément IV),de Raymond de Penafort, de Bernard Gui. Le grand
inquisiteur, ou inquisiteur général, était nommé par le pape et ne
relevait que de celui-ci. Il ne pouvait être éventuellement sanctionné
que par le Saint Siège. Les archevêques, les évêques n’avaient aucun
droit de contrôle effectif sur ce redoutable personnage occupant dans
l’église une place exceptionnelle. Il était au-dessus des rois, des
princes et des plus grands seigneurs. Il nommait les simples
inquisiteurs, lesquels devaient être plus âgés de plus de quarante ans,
connus pour leur rectitude religieuse, Maitres en théologie, initiés au
droit inquisitorial, à la dialectique et bien informés des déviations de
la foi. Les inquisiteurs allaient toujours par deux, chacun avec son
socius, l’un surveillant l’autre, au besoin l’absolvant. C’étaient, à
leur manière, des chevaliers de la foi, des paladins intrépides, du
moins dans les débuts de leur institution, car plusieurs d’entre eux
périrent assassinés dans des conditions affreuses. Au temps de Philippe
le Bel, ils ne risquaient plus leur vie. Le pape exigeait d’eux une
absolue pureté de mœurs. IL était évident que les défenseurs du dogme
devaient donner l’exemple de la rigueur, sous peine de tomber dans la
dérision. Le pape les démettait de leurs fonctions en cas de manquement
grave à leurs devoirs et les sanctionnait avec la dernière sévérité.
Très peu d’entre eux succombèrent à la tentation. Les inquisiteurs
avaient le cœur desséché. Comme dévorés par la foi, ils récusaient tout
sentiment humain et n’éprouvaient d’amour que pour Jésus-Christ.
C’étaient des fanatiques du dogme, avides de découvrir une perversion
quelquonque et de l’exploiter. En principe, mais en principe seulement,
leur rôle était de sauver les âmes menacées de perdition. En fait,
c’était de châtier. Ces châtiments allaient parfois jusqu’à l’exclusion
définitive de la communauté chrétienne, c'est-à-dire à la damnation
éternelle, les flammes du bûcher préfigurant celles de l’enfer. Ils
apportaient dans l’exécution de leur mission une détermination farouche,
une habileté peu commune, parfois une sombre passion.
Les moyens
qu’ils utilisaient pour détecter les suspects sont dénonciations ou
autres. D’autant que les Templiers leur furent livrés par le roi, ce qui
simplifiait l’enquête préalable, souvent longue et difficile ! On en
arrive donc à la procédure proprement dite. Le principe de l’inquisition
n’était pas de rechercher la vérité, mais d’établir la culpabilité des
suspects. Le fait même de comparaître devant un inquisiteur constituait
une présomption de faute contre la foi, car un bon chrétien n’appelait
pas le soupçon sur lui. La délation était non seulement admise mais
recommandée et même systématisée. Il ne suffisait pas d’avouer, mais de
dénoncer ses complices et de préciser les circonstances. Hormis de très
rares exceptions, tous les témoignages étaient acceptés, même ceux qui
émanaient de meurtriers,de condamnés de droit commun et d’hérétiques
réconciliés, et cela par exception au droit canon. Seules les
dépositions défavorables étaient prises en compte. L’accusé n’avait pas
de défenseur : on eût taxé celui-ci de complicité et on l’eût déféré
devant la juridiction. Il en était de même pour les témoins favorables.
Nogaret avait monté le dossier d’accusation à partir de faux
témoignages, émanant de personnages douteux, de Templiers exclus de la
maison et avides de se venger. Frère Guillaume Imbert ne les récusa
nullement, en dépit de leur caractère mensonger. Les Templiers n’eurent
pas de défenseurs et ne bénéficièrent pas de conseils juridiques.
Les moyens qu’ils utilisaient pour détecter les suspects sont dénonciations ou autres. D’autant que les Templiers leur furent livrés par le roi, ce qui simplifiait l’enquête préalable, souvent longue et difficile ! On en arrive donc à la procédure proprement dite. Le principe de l’inquisition n’était pas de rechercher la vérité, mais d’établir la culpabilité des suspects. Le fait même de comparaître devant un inquisiteur constituait une présomption de faute contre la foi, car un bon chrétien n’appelait pas le soupçon sur lui. La délation était non seulement admise mais recommandée et même systématisée. Il ne suffisait pas d’avouer, mais de dénoncer ses complices et de préciser les circonstances. Hormis de très rares exceptions, tous les témoignages étaient acceptés, même ceux qui émanaient de meurtriers,de condamnés de droit commun et d’hérétiques réconciliés, et cela par exception au droit canon. Seules les dépositions défavorables étaient prises en compte. L’accusé n’avait pas de défenseur : on eût taxé celui-ci de complicité et on l’eût déféré devant la juridiction. Il en était de même pour les témoins favorables. Nogaret avait monté le dossier d’accusation à partir de faux témoignages, émanant de personnages douteux, de Templiers exclus de la maison et avides de se venger. Frère Guillaume Imbert ne les récusa nullement, en dépit de leur caractère mensonger. Les Templiers n’eurent pas de défenseurs et ne bénéficièrent pas de conseils juridiques.
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