Jérusalem, la Ville Sainte assiégée.
Titre / dénomination : Carte de
Jérusalem
Lieu de production : Cambrai (?), France
Date / période : Vers 1170
Matériaux et techniques : Parchemin, encres de couleur, rehauts de couleur
Dimensions : H. : 33,6 cm ; l. : 23,5 cm
Ville de conservation : Cambrai
Lieu de conservation : Médiathèque Municipale
Numéro d'inventaire : Ms. 437
Ce plan de Jérusalem réalisée au XIIe siècle est, pour l'époque, un document d'exception au vu de la précision des informations fournies : détails topographiques, localisation des Lieux Saints, mention des principales voies de circulation.
Sur ce document, la ville de Jérusalem est représentée selon une forme losangique, ceinte par une muraille percée de cinq portes. De multiples annotations en latin précisent le nom des portes et des différents bâtiments, représentés de manière très détaillée. On peut également y lire des informations relatives à ce qui était alors l’histoire récente : sur le nord de la muraille, à côté d’une croix pattée rouge, la mention « ici la cité fut prise par les Francs » est une référence à la brèche par laquelle les armées franques pénétrèrent dans la ville en juillet 1099.
Lieu de production : Cambrai (?), France
Date / période : Vers 1170
Matériaux et techniques : Parchemin, encres de couleur, rehauts de couleur
Dimensions : H. : 33,6 cm ; l. : 23,5 cm
Ville de conservation : Cambrai
Lieu de conservation : Médiathèque Municipale
Numéro d'inventaire : Ms. 437
Ce plan de Jérusalem réalisée au XIIe siècle est, pour l'époque, un document d'exception au vu de la précision des informations fournies : détails topographiques, localisation des Lieux Saints, mention des principales voies de circulation.
Sur ce document, la ville de Jérusalem est représentée selon une forme losangique, ceinte par une muraille percée de cinq portes. De multiples annotations en latin précisent le nom des portes et des différents bâtiments, représentés de manière très détaillée. On peut également y lire des informations relatives à ce qui était alors l’histoire récente : sur le nord de la muraille, à côté d’une croix pattée rouge, la mention « ici la cité fut prise par les Francs » est une référence à la brèche par laquelle les armées franques pénétrèrent dans la ville en juillet 1099.
Cette
carte sur parchemin fait partie d’un groupe de quatorze cartes de
Jérusalem réalisées aux XIIe-XIIIe siècles. La ville
sainte, lieu de sépulture du Christ et destination principale des
pèlerinages chrétiens et des Croisades au Moyen Âge, a ainsi fait
l’objet de multiples représentations, qui rappellent son statut
symbolique de berceau de la chrétienté. Jérusalem fut sous
domination romaine jusqu’au début du VIIe siècle ; l’empereur Constantin
y fit édifier en 325-326 la basilique du Saint Sépulcre,
abritant le tombeau du Christ, ainsi que plusieurs églises sur les
sites en rapport avec la vie du Christ. Dès cette période, les
pèlerinages religieux s’y développèrent et des représentations de
la ville virent le jour (1).
Conquise par le sassanide Khrosrow II en 614, elle connut une courte
période de domination byzantine, avant d’être conquise par
les Arabes en 638 après un siège long de trois ans
Les conflits qui virent le jour sur les côtes levantines dès le XIe siècle entre Musulmans et Croisés se
cristallisèrent naturellement autour de la lutte pour la domination de la ville sainte.
La cartographie est une pratique scientifique d’étude du monde qui remonte à l’Antiquité. Les grecs Pythagore et Aristote firent d’importantes découvertes dans cette discipline. Le Moyen Âge connut en ce domaine une régression assez notable : les considérations dogmatiques imposées par une conception religieuse de l’univers prédominaient alors. C’est ainsi que onze des quatorze cartes de Jérusalem réalisées aux XIIIe-XIVe siècles l’étaient selon le schéma de type « O-T », tiré des mots latins orbis terrarum (« le disque de la terre ») (2).
La cartographie est une pratique scientifique d’étude du monde qui remonte à l’Antiquité. Les grecs Pythagore et Aristote firent d’importantes découvertes dans cette discipline. Le Moyen Âge connut en ce domaine une régression assez notable : les considérations dogmatiques imposées par une conception religieuse de l’univers prédominaient alors. C’est ainsi que onze des quatorze cartes de Jérusalem réalisées aux XIIIe-XIVe siècles l’étaient selon le schéma de type « O-T », tiré des mots latins orbis terrarum (« le disque de la terre ») (2).
La carte conservée à la médiathèque de Cambrai
semble s’éloigner de la vision sacrée qui caractérisait généralement au Moyen Âge les représentations de Jérusalem. Le losange délimité par les murailles rappelle
la forme de la vieille ville. La carte est orientée au nord, contrairement aux cartes rondes orientées à l’est.
Les mentions écrites, détaillant les noms des édifices sacrés mais aussi l’histoire des lieux, ainsi que les informations topographiques (figuration d’un mont à droite) impriment à cette œuvre un véritable caractère documentaire. L’absence remarquable des monuments islamiques permet cependant de tempérer cette affirmation.
Cambrai était au XIIe siècle une petite principauté ecclésiastique officiellement indépendante au sein du Saint Empire Romain Germanique. Dès 1054, l’évêque Liébert avait entrepris un pèlerinage aux lieux saints de Jérusalem. Lui et les 3000 diocésains qui l’accompagnaient restèrent bloqués à Chypre. A son retour, arguant du fait que la topographie de Cambrai ressemblait à celle de Jérusalem (3) (un ruisseau coulait à l’est des deux villes au pied d’une colline plantée d’arbres), il entreprit la construction d’un monastère bénédictin et d’une abbaye dont le plan rappelait celui du Saint Sépulcre, dont aucun vestige ne subsiste aujourd’hui. Roger de Wavrin, évêque de Cambrai (1179-1191), entrepris la troisième Croisade (1189-1192) durant laquelle il mourut de la peste.La carte a probablement été réalisée dans l’entourage d’un de ces évêques, dans un contexte de pèlerinage ou dans le cadre des Croisades.
semble s’éloigner de la vision sacrée qui caractérisait généralement au Moyen Âge les représentations de Jérusalem. Le losange délimité par les murailles rappelle
la forme de la vieille ville. La carte est orientée au nord, contrairement aux cartes rondes orientées à l’est.
Les mentions écrites, détaillant les noms des édifices sacrés mais aussi l’histoire des lieux, ainsi que les informations topographiques (figuration d’un mont à droite) impriment à cette œuvre un véritable caractère documentaire. L’absence remarquable des monuments islamiques permet cependant de tempérer cette affirmation.
Cambrai était au XIIe siècle une petite principauté ecclésiastique officiellement indépendante au sein du Saint Empire Romain Germanique. Dès 1054, l’évêque Liébert avait entrepris un pèlerinage aux lieux saints de Jérusalem. Lui et les 3000 diocésains qui l’accompagnaient restèrent bloqués à Chypre. A son retour, arguant du fait que la topographie de Cambrai ressemblait à celle de Jérusalem (3) (un ruisseau coulait à l’est des deux villes au pied d’une colline plantée d’arbres), il entreprit la construction d’un monastère bénédictin et d’une abbaye dont le plan rappelait celui du Saint Sépulcre, dont aucun vestige ne subsiste aujourd’hui. Roger de Wavrin, évêque de Cambrai (1179-1191), entrepris la troisième Croisade (1189-1192) durant laquelle il mourut de la peste.La carte a probablement été réalisée dans l’entourage d’un de ces évêques, dans un contexte de pèlerinage ou dans le cadre des Croisades.
NOTE :
(1) Mosaïque représentant Jérusalem, Jordanie, Madaba, église Saint-Georges, VIe s.
(2) Carte de Jérusalem tirée du Historia Hierosolymitana de Robertus Monachus, XIIIe ; s., Bibliothèque d’Uppsala, Suède, inv ms C.523. Voir aussi une carte de Jérusalem du XIIe s. conservée à la Bibliothèque royale de La Haye.
(1) Mosaïque représentant Jérusalem, Jordanie, Madaba, église Saint-Georges, VIe s.
(2) Carte de Jérusalem tirée du Historia Hierosolymitana de Robertus Monachus, XIIIe ; s., Bibliothèque d’Uppsala, Suède, inv ms C.523. Voir aussi une carte de Jérusalem du XIIe s. conservée à la Bibliothèque royale de La Haye.
(3) A
Jérusalem, c'était la colline
boisée de Gethsémani au pied de laquelle se trouvait le torrent du
Cédron ; à Cambrai, c'était la colline du Mont-des-Bœufs, avec le
verger de l'abbaye de St-Géry.
Sources Temple de Paris.
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