dimanche 30 décembre 2012

L'enceinte de Philippe-Auguste

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           La construction de l' enceinte se place dans le contexte des luttes entre Philippe Auguste et la dynastie anglaise des Plantagenet. Afin de protéger Paris, avant de partir pour la troisième Croisade, le Roi Franc ordonna l' édification d' une muraille de pierre afin de protéger la capitale en son absence. La rive droite fut fortifiée de 1190 à 1209 et la rive gauche de 1200 à 1215.
 
           L' enceinte de Philippe Auguste englobait un espace de 253 hectares et était d' une longueur de 2500 mètres sur la rive gauche et de 2600 sur la rive droite. A l' ouest, point faible de sa défense, à proximité du fleuve, Philippe Auguste fait construire une forteresse composée d' un donjon fortifié et de dix tours de défense et entourée d' un fossé : Le Louvre.
 
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 Enceinte de Philippe Auguste en 1223.
 
 
 
           Le rempart mesurait de six à huit mètres de hauteur, voire neuf en comptant le parapet, pour une épaisseur de trois mètres à la base.
Composé de deux parois murales entre lesquelles on avait introduit des pierres et du mortier pour la renforcer, la muraille possédait un chemin de ronde d' environ deux mètres et des créneaux. On y accédait par des échelles adossées au mur ou par les escaliers des portes.
 
 
           Le mur était flanqué de 77 tours semi- cylindriques. Elles avaient un diamètre de six mètres en incluant les murs épais d' un mètre. 
Leur hauteur atteignaient 15 mètres. 
Quatre fortes tours de 25 mètres de haut et 10 mètres de diamètre situées à la jonction de l' enceinte avec la Seine permettaient de controler la navigation fluviale. De fortes chaines étaient tirées entre ces tours afin de bloquer tout accès par voie d' eau en cas de troubles.
A l' ouest on trouvait:
La Tour du Coin, rive droite, tout près du Louvre ( quai Francois Mittérand )
La Tour de Nesle, rive gauche, ( quai de Conti ).
A l' est: 
La Tour Barbeau, rive droite ( quai des Célestins )
La Tournelle, rive guauche ( quai de la Tournelle ).
 
           Quinze grandes portes ouvraient sur les routes menant aux principales ville du Royaume. Dans leur état primitif, celles- ci étaient de facture identique, avec porte ogivale bloquée par deux vantaux de bois et encadrée par deux tours de 15 mètres de hauteur et 8 mètres de diamètre. A l' intérieur des portes deux herses venaient compléter ce dispositif.
Les poternes n' étaient généralement que de simples ouvertures à travers du mur, généralement murées en cas de menaces. Cependant,certaines furent dotées d' un dispositif de défense.
 
           Malgré la construction au XIVe siècle de l' enceinte de Charles V englobant celle de Philippe Auguste sur la rive droite, cette dernière ne fut pas démolie. En 1434, le mur était encore considérée " si solide et épais qu' une charette pouvait rouler dessus ".
Cependant, l' enceinte de Charles V ne concernait que la rive droite. La rive gauche, mois peuplée, dut se contenter de la vielle enceinte de Philippe Auguste jusqu' au XVIe siècle. Il fut toutefois décidé d' adapter le mur aux nouvelles techniques de siège :
Creusement d' un large fossé au devant du mur.
Creusement d' un arrière- fossé qui fusionnait avec le fossé principal sur certaines sections du mur
L' innondation des fossés
Le renforcement des portes par l' érection d' une barbacane posssédant une herse, un pont dormant et un pont- levis.
Le long de certaines parties du mur, un chemin de ronde intérieur fut construit coté ville pour faciliter la circulation de l' artillerie.
 
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                    Portion de courtine sauvegardée rue Clovis ( Paris 5eme ).
 
 
           Sur la rive droite, Francois 1er fit démolir en 1553 les portes et autorisa la location des terrains de l' enceinte sans pour autant en autoriser la démolition. A partir de la seconde moitié du XVIeme siècle, ces terrains furent vendus à des particuliers,causant bien souvent le démantèlement de larges portions de la muraille. Le mur rive gauche suivit le meme chemin sous Henri IV; en 1590, il fut préféré de creuser des fossés au- delà des faubourgs de la ville plutot que de moderniser à nouveau l' enceinte.
Les fossés à proximité de la Seine servant d' égout à ciel ouvert et posant des problèmes de salubrité, il fut décidé au XVIIeme siècle de les remplacer par des galeries couvertes avant leur remblaiement. Les dernières portes subsistantes, inadaptées à une circulation sans cesse croissante, furent rasées dans les années 1680 de sorte que l' enceinte devint totalement invisibles.
 
           L' enceinte devenue totalement invisible, il reste cependant possible d' en apercevoir certains vestiges. En raison de l' absorption du mur par les habitations environnantes ( courtines utilisées comme mur d' appui, tours utilisées comme cage d' escalier, ect. ), les vestiges sont difficilement repérables. Une grande partie d' entre eux sont situés sur des propriétés privées, non accessibles au public.
On peut cependant en voir quelques uns, notamment :
 
Une portion de courtine rue Clovis ( 5eme ardt )
Le moulage d' une tour aux 11 et 13 rue du Louvre ( 1er ardt )
La plus longue portion encore existante, à l' angle de la rue Charlemagne et de la rue des Jardins Saint- Paul ( 4eme ardt ).
 
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                                 VESTGE DE L'  ENCEINTE DE PHILIPPE AUGUSTE ( rue Clovis Paris 5eme ).

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