« Le poème, composé de dix Centuries, et connu sous le nom de «
Prophéties de Nostradamus » n'a pas été écrit dans les années 1550 par
le Provençal Michel de Nostredame ( 1503-1556 ), mais de 1323 à 1328 par
un moine cistercien dont la langue maternelle était le picard parlé
entre la Dendre et l'Escaut. L'histoire même du texte coulé de la plume
d'Yves de Lessines, prieur de l'abbaye cistercienne de Cambron en
Hainaut au début du 14ème siècle, est bien plus extraordinaire que les
plus extraordinaires prophéties que les disciples et traducteurs de
Nostredame ont cru y lire.
Nous pourrions nous représenter l’aventure des Centuries comme une
sorte de diptyque qui accolerait un panneau obscur à un panneau
lumineux. Le premier correspondrait aux 220 premières années – de 1330 à
1550 – pendant lesquelles l’œuvre reposa quasiment inconnue et
certainement incomprise dans la bibliothèque abbatiale. Le second
panneau pourrait symboliser le coup de fortune qui a commencé avec
Nostredame au milieu du 16ème siècle. Trompé par la graphie, la syntaxe
et le style du vieux poème, croyant avoir découvert des prophéties
inconnues parce que le moine avait déguisé les faits du passé en
conjuguant les verbes au futur, le médecin provençal profita des
troubles du temps et de la guerre qui ravageait la Flandre et le
Hainaut, s’empara de l’œuvre d’un inconnu, l’emporta au loin, s’en
prétendit l’auteur, la publia sous son nom et, saisi par des concours de
circonstances rares, se retrouva élevé sur le pavois des plus grands
prophètes. »
Ainsi commence « Le dernier Templier », œuvre de Rudy Cambier,
passionné de vieux textes et picard de surcroît (La Picardie s’étend de
la Belgique, en Wallonie occidentale au Nord de la France ), parlant
depuis l’enfance le patois picard de sa région, « entre la Dendre et
l’Escaut », ce qui le mit à même d’aborder les Centuries avec la science
et l’aisance de qui se sent chez lui.
L’aisance…entendons-nous : le livre est issu d’un travail de 20 ans :
une étude minutieuse, un travail patient, ardu, rigoureux, de chercheur:
« …je me remis monastiquement à mes deux besognes bénédictines du
moment, menées de front, l’une dissipant l’ennui de l’autre. La première
était l’étude lexicologique, étymologique et sémantique de chaque mot
des Centuries, seule méthode qui nous permet de louvoyer entre les
écueils, c’est-à-dire d’éviter les contresens sur lesquels s’embrochent
avec une rare constance les exégètes trop sûrs d’eux qui oublient que
les significations, les nuances, la charge émotionnelle, et même la
sonorité d’un mot changent avec les époques. Le second travail
consistait à comparer, mot par mot, lettre par lettre, huit anciennes
éditions des Centuries, corvée obligée parce que les textes de
Nostredame sont reproduits par ses commentateurs inspirés avec une
fantaisie dans l’approximation qui, lorsqu’elle n’est pas délibérément
mensongère et tricheuse, s’apparente à un art surréaliste de l’à peu
près. Quand j’eus accumulé 1.100 pages de notes sur la question,
j’estimai que j’avais obtenu un résultat à peu près fiable et je stoppai
cette galère »
L’œuvre repose aussi sur l’extraordinaire culture de l’auteur..
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