Sources Louis XX
A l' emplacement des actuels batiments,il existait déja à l' époque gallo- romaine un temple dédié à Isis, alors appelé " Locotice ", qui assurait l' immortalité aux initiés.
500 - 987.
Afin de glorifier la tunique de Saint- Vincent et une croix d' or de Tolède, reliques ramenées de Saragosse à la suite d' une expédition en 542 contre le Roi des Wisigoths qui persécutait son épouse Chrétienne Clothilde, Childebert 1er, fils de Clovis et Roi Mérovingien, fit construire une basilique qui fut placée sous le double vocable de Saint- Vincent et de la sainte Croix. Elle fut consacrée vers 558 par l' éveque de Paris, Germain, ancien moine de l' abbaye Saint- Symphorien de
Saint- Pantaléon ( Saone et Loire ) dont- il fait venir les moines en 543.
Dans la charte du 6 Décembre 558, Childebert 1er annonce " J' ai commencé de construire une église ", ce qui permet de dater la fondation du monastère aux environ de 557. Le souverain Mérovingien y fut inhumé le 23 Décembre 558 entre les 2eme et 3eme piliers sud, puis, à sa suite, plusieurs membres de la famille Royale des Mérovingiens de Paris: Chilpéric 1er en 584, Frénégonde en 598, Clotaire II en 628, Chilpéric II en 673 et son épouse Bilichide, morte en 679. Les corps, entourés d' un suaire ou vetus, furent déposés dans des tombeaux placés dans le coeur des moines; ainsi, l' abbaye de Saint- Germain- des- Prés fut, avant l' abbaye de Saint- Denis, et après celle de Sainte- Geneviève, nécropole royale. L' éveque Germain, lui avait été enterré dans la chapelle Saint- Symphorien, à coté de l' église le 28 Mai 576.
Dès le VIeme siècle un monastère s' installa à coté de l' église. A partir du VIIeme siècle le nom de Saint- Germain fut associé à celui de Saint- Vincent.
En 756, en présence de Pépin le Bref et de son fils Charles ( futur Charlemagne ), le corps de Saint- Germain est transféré de la chapelle Saint- Symphorien dans l' église meme, derrière l' autel principal, suite à l' affluence des pèlerins qui venaient lui rendre hommage. L' importance du cimetière mis au jour à coté de l' église en 1876, s' explique par ce désir de rapprochement de la sépulture de Saint- Germain. L' église est désormais uniquement connue comme Saint- Germain- des- Prés.
L' abbaye, largement et richement dotée de terre à cette période ( Les 6eme et 7eme arrondissement actuels ), et assaillie à plusieurs reprises par les Vikings dès 845, puis en 856 et n' est sauvée du saccage que contre le paiement d' une importante rancon. Mais en 861, un incendie détruit l' abbatiale. Restaurée en 869, elle est de nouveau occupée par les Vikings lors du siège de Paris ( 885- 886 ). Les batiments sont pillés, saccagés, puis brulés, marquant la destruction de l' oeuvre de Childebert. Les reliques de Saint- Germain, mises plusieurs fois à l' abri des murailles de Paris, retrouvent leur place en 888.
987 - 1500
L' abbé Morard rebatit l' église et sa tour vers l' an mil. En meme temps que le clocher- porche, deux tours encadrent le chevet: elles sont quasiment détruites au XIXeme siècle.
La règle bénédictine de Cluny est introduite en 1024.
Au XIIeme siècle, le coeur de l' abbatiale est démoli et remplacé par un sanctuaire gothique à déambulatoire et chapelles rayonnantes.
De 1227 à 1273, quatre abbés rebatissent de nouveaux batiments, de style gothique: cloitre, réfectoire, salle du chapitre et dortoirs, ainsi que la chapelle de la Vièrge, que l' on doit à l' architecte Pierre de Montreuil, élevée entre 1245 et 1255, qui y fut inhumé.
En 1368, le Roi Charles V fait rénover les fortifications de Paris ( la partie droite de la rive dite: enceinte de Charles V ) par un fossé, il demande que l' abbaye fasse de meme. Les douves de l' abbaye furent alimentées en eau par un canal de 27 mètres de largeur que l' on appela la " petite Seine " ( qui coulait lui- meme en lieu et place d' une ancienne rivière appelée " La Noue " ) et dont le tracé suit l' actuelle rue Bonaparte.
Le Roi Louis XI octroie le développement d' une foire de Saint- Germain ayant autant d' importance que celle de
Saint- Denis en 1483.
Abbaye de Saint- Germain- des- Prés en 1628.
XVIeme - XVIIIeme siècle.
La peste sévit en ville en 1561, le Roi Charles IX, sa mère Catherine de Médicis et la cour trouvent refuge en
l' abbaye.
En 1586,, le Cardinal abbé Charles de Bourbon fait batir par Guillaume Marchand, le palais abbatial en briques et pierres ( 5- 7 rue de l' abbaye )
Henri IV s' empara à deux reprise de l' abbaye pour en faire son observatoire sur Paris en 1590. L' abbé Charles de Bourbon fit partie de ceux qui aidèrent à la conversion du futur Roi.
A la suite de la suppression des communautés monastiques, l' église est fermée le 13 Février 1792 et les batiments monastiques sont vendus comme bien national par adjudication à M. Ledoux our la somme de 8 120 livres. Les précieux manuscrits de la bibliothèque de l' abbaye sont dispersés. La plupart des tombeaux Mérovingiens sont détruits, ainsi que le baldaquin du maitre- autel, et la grande chasse- reliquaire en vermeil de Saint- Germain de 1408 est fondue. Une raffinerie de salpètre fonctionne dans l' église de 1794 à 1802, l' armée installe une réserve de charbon et une fonderie de canons de fusils. Le 19 Aout 1794, douze tonnes de poudre entreposées dans l' abbaye explosent, occasionnant d' énormes dégats.
La chapelle de la Vierge est rendue au culte par un décret du 31 Mai 1795 mais l' église ne l' est qu' en 1803 de par la destruction de la chapelle en 1802.
Des rues sont percées au travers de l' abbaye: rue de la paix ( devenue rue de l' abbaye ) au travers du cloitre en 1802, rue des petits- augustins ( devenue rue Bonaparte ) au travers des jardins en 1804.
XIXeme et XXeme siècles
En 1824, l' architecte Etienne- Hippolyte Godde restaure l' autel avec les marbres du tombeau du connétable Anne de Montmorency.
De chaque coté du choeur, on peut voir deux masses carrés, s' arretant à la naissance de la voute: c'est la base des deux tours, construites au XIeme siècle; elles ont été détruites en 1822, par économie, afin d' épargner les frais de leur restauration; et si on les a laissées subsister dans leur partie inferieur, c' est qu' elles sont necessaires comme appui de l' église.
Les vestiges de l' abbaye ont fait l' objet d' une inscription au titre des monuments historiques le 26 Octobre 1953.
L' église Saint- Germain- des- Prés aujourd' hui.
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