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lundi 3 décembre 2012
La chapelle du Saint Sépulcre.
Frankfurt am Main, 1623-1632.
LA CHAPELLE DU SAINT SÉPULCRE
(Bruges)
Jadis, lorsqu' une foi vive et solide opérait encore des miracles, vivait à Bruges un heureux couple. Le ciel les avait bénis en les comblant de tous les biens terrestres, et cependant il manquait encore quelque chose à leur bonheur — ils n'avaient point de postérité.
Un soir ils étaient assis devant devant le feu de l'âtre. Des larmes coulaient des beaux yeux bleus de la noble dame et inondaient les riches gravures de son livre d'heures pendant que le chevalier regardait d'un air sombre la flamme qui pétillait. De temps en temps il jetait sur la dame un regard furtif et aussitôt son front se plissait et il s'essuyait les yeux, car le chagrin de sa tendre épouse lui allait au coeur.
Enfin ne pouvant y tenir plus longtemps, il se leva de son fauteuil: „Ecoute, Colette, disait-t-il, nous avons déjà tant fait pour obtenir du ciel ce que nous désirons si vivement, cependant je connais encore un moyen, si celui-là vient à nous manquer, nous nous résignerons et nous prendrons notre mal en patience. Si le ciel nous accorde un héritier, je pars pour Jérusalem et là, je ferai lever le plan de la chapelle du Saint Sépulcre et j'en ferai bâtir une ici qui n'aura pas un clou de différence avec celle-là. Es-tu contente de cette idée?
Colette donna son approbation avec joie. Une nouvelle aurore d'espérance vint luire à ses yeux, mais cette fois elle ne fut pas trompeuse. Dieu après les avoir éprouvés si longtemps, leur accorda pour prix de leur souffrance l'objet de leurs désirs. Elle éprouva bientôt la joie d'être mère et mit au monde un enfant beau comme le jour.
Il ne manquait désormais plus rien au bonheur- des deux époux qui n'oublièrent pas dans l'excès de leur joie la promesse qu'ils avaient faite à Dieu. L'enfant eut à peine atteint l'âge de trois mois, que le chevalier se prépara au voyage de la terre sainte. Ce ne fut pas sans peine qu'il se sépara de sa femme et de son enfant, cependant il s'arma de courage, et eut bientôt derrière lui les portes du Monde d'Or (nom que l'on donnait à la ville de Bruges à cause de ses richesses.)
Il parvint sans accidents à la ville sainte. La première visite fut pour le saint sépulcre devant lequel il pria longtemps avec ferveur. Il se rendit ensuite chez le patriarche et lui ayant appris le sujet de son voyage, il le pria de lui prêter son secours pour trouver un bon architecte. Le patriarche se réjouissant dans le fond de son coeur de ce pieux dessein fit aussitôt appeler un architecte qui leva le plan de l'église avec la dernière exactitude. Cela fait le patriarche donna sa bénédiction au chevalier, et lui souhaita un heureux voyage.
Avant de se remettre en route, il eut le désir de voir les lieux qui avaient été témoins de la passion et de la mort du Sauveur; après les avoir visités, il partit brûlant du désir de revoir son épouse et son enfant acheté si cher. Dieu l'accompagna certainement, car il arriva dans sa patrie sans la moindre contrariété; aussi crut-il fermement que Dieu lui avait envoyé un ange pour le protéger.
Qui pourrait exprimer la joie que ressentirent les deux époux en se revoyant?
Le lendemain de son arrivée, il fit venir un maître-maçon et ses ouvriers et lui ordonna de commencer sur le champ les travaux; et quelques semaines après, on vit s'élever sur leurs fondements les murs de l'église. En deux ans, elle fut entièrement construite, il ne restait plus % à placer que les portes. Alors seulement le chevalier vit à son grand désappointement, qu'il avait oublié de faire prendre le dessin des portes et de compter le nombre de clous qui s'y trouvaient. Il avait promis de bâtir une église pareille en tout à celle du St. Sépulcre et à laquelle il ne manquât pas un clou. Comme il voulait tenir sa promesse, il ne lui restait rien d'autre à faire qu'à retourner à Jérusalem.
La séparation fut plus douloureuse que la première. Le chevalier était abattu et la noble dame paraissait avoir de tristes pressentiments. D'abord elle avait refusé son consentement pour ce second voyage. Elle voulait y envoyer un messager, mais son époux craignait qu'un autre ne remplît point cette mission aussi scrupuleusement que lui. Il résolut donc de s'y rendre lui-même.
Il arriva heureusement à Joppé et de là il fut bientôt à Jérusalem. Le patriarche versa des larmes de joie en le voyant revenir. Après avoir remercié Dieu de son heureuse arrivée, et ayant fait sa prière devant le St. Sépulcre, il fit dessiner les portes et compta lui-même le nombre de clous. Il prit ensuite congé du patriarche, et se remit en route.
Il avait déjà traversé la Suisse, lorsqu'un jour il fut atteint d'une fièvre maligne qui le mit en peu de temps aux portes du tombeau. Toutes les ressources de l'art furent inutiles pour sauver le chevalier. Celui-ci voyant sa fin prochaine, fit appeler un prêtre qui reçut la confession de ses péchés et lui donna le viatique. Alors il raconta à l'ecclésiastique tout ce qui lui était arrivé, l'objet de son second voyage à Jérusalem, et il lui remit en même temps le parchemin sur lequel se trouvait le dessin des portes et les renseignements sur le nombre des clous. „Prenez ceci avec vous mon père, dit le chevalier, et annoncez à mon épouse que les voeux sont remplis. Emportez aussi mon corps à Bruges, car je désire reposer dans la petite église à coté de ma femme et de mon fils. Votre action ne demeurera pas sans récompense." Ayant prononcé ces paroles, il recommanda sou âme à Dieu et mourut d'une mort paisible.
Le prêtre exécuta fidèlement les dernières volontés du chevalier et la noble dame fit aussitôt faire les portes d'après les indications du parchemin. Elle fit ensevelir son époux au milieu de la chapelle; à sa mort elle fut enterrée à côté de lui et sur le tombeau on plaça sa statue en marbre à côté de celle de son époux.
On peut encore voir ce monument dans la petite église qui porte le nom de Jérusalem. Le maître-autel représente le calvaire avec la croix de Jésus entre celles des deux larrons. Sous la montagne il y a une grotte dans laquelle on aperçoit à droite dans une cellule le sépulcre renfermant l'image du Sauveur de grandeur naturelle.
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