Le rythme de l’eternite¤
Son et silence dans la tradition indienne
ß Il y a deux verite¤s cosmiques : le son et
l ’absence de son. Il en est ainsi que le son
interieur est revele par le son exterieur.
(Upanishad).
La musique joue un grand ro“le dans la
tradition indienne e¤tant donne¤ que lesme¤-
lodies et les rythmes, diffe¤rencie¤s a' l ’ infini,
sont une reproduction fide'le de la
cosmologie indienne, dans laquelle le
temps intervient de fac on spe¤cifique.Une
doctrine indienne traitant des diffe¤rents
e¤tats du temps parle de deux manifestations,
Vaishnava et Shaiva. Le premier est
le temps spatial, causal et ordonne¤, en relation
avec l ’e¤thique et l ’ ide¤e de progre's.
Les e¤ve¤nements surgissant dans cette
conception du temps sont assimile¤s et
classe¤s d ’apre's leur ordre de succession.
Vaishnava porte les e¤ve¤nements mondiaux,
il est lie¤ au dieuVishnu, soutien du
monde et a' son e¤pouseLakshmi, de¤esse de
la richesse.
Avec Shaiva, c ’est diffe¤rent. Ce
temps n’est pas e¤phe¤me're, ni causal, il
agit spontane¤ment. On se trouve devant
la compre¤hension profonde, la conscience
transcendant l ’espace et le temps. L’essence
de Shaiva est la cre¤ativite¤, la force
de cre¤ation, c ’est pourquoi Shaiva est lie¤
au dieu Shiva, le cre¤ateur et le destructeur
du monde.
Un culte est rendu a' Shiva comme
cre¤ateur de lamusique. Sa dansemystique
symbolise le mouvement rythmique de
l ’univers. Il incarne le Logos d ’ou' tout
prend naissance. En tant que Nataraja, le
roi de la danse, il cre¤e en battant son tambour
qu’ il tient de samain droite. Quand,
dans sa cre¤ation, des e¤le¤ments ne¤gatifs
menacent de prendre le dessus, Nataraja
arre“te de danser, de frapper sur son tambour
et cherche un nouveau rythme. A ce
moment-la', un univers meurt. Quand
Shiva recommence a' battre son tambour,
un nouveau cycle de cre¤ation, un nouvel
univers na|“t dans le rythme de l’e¤ternite¤ .
Dans le Shivasutra, ensemble d ’aphorismes
sur le dieu Shiva, quatre fases de cre¤ation
sont de¤crites :
la transcendance (para),
la conception (pasyani),
la formation et la transformation (madhyama),
l ’expression (vykhari).
Ces quatre fases s ’appliquent a' toute
cre¤ation, que ce soit une uvre musicale
ou un univers. Me“me les cre¤ations infe¤-
rieures re¤pondent a' ce processus quadruple.
Oui, chaque mot prononce¤ arrive a'
l ’expression selon ce principe. Car
parler a' quel niveau que ce soit est cre¤er.
Toute parole est une cre¤ation. De la plus
noble a' la plus triviale. L’artiste pur traverse
les quatre fases consciemment
orie«nte¤ sur un but e¤leve¤ . L’artiste, a'
l ’a“me corrompue par des de¤sirs infe¤-
rieurs, se trouve a' un niveau de vibration
plus bas et se laisse inconsciemment
mener par lui. Par conse¤quent sa cre¤ation
sera le reflet de ce niveau vibratoire.
Celui qui e¤coute avec l ’oreille de l ’a“me
vivante, saura discerner l ’art ve¤ritable de
l ’extravagant.
8
Vishnou repose
avec Laksmi.
Brahma est dans
le lotus
(Parahischool,
env.1760).
Sources La Rose-Croix d'Or.
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