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samedi 24 novembre 2012
Les Mérovingiens (481-755).
Les Mérovingiens (481-755)
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Dynastie issue des Francs Saliens, les Mérovingiens tirent leur nom de Mérovée ancêtre de Clovis. Le premier représentant historique de la dynastie est le fils de Mérovée, Childéric Ier, avec qui naît la première dynastie franque.
Sous les Mérovingiens s’opère le passage en Europe occidentale, de l’Antiquité tardive au Moyen Âge. Selon les lieux, les domaines et les moments, ces passages se font soit en continuité, soit en rupture. Quels éléments conservent les Mérovingiens de la civilisation antique ? Quels sont leurs apports propres ? Quels liens la société mérovingienne entretient-elle avec le Bassin méditerranéen, un peu plus tôt encore au centre de la civilisation romaine ?
Le fils de Childéric Ier, Clovis (r. 481-511), étend le royaume à toute la Gaule et se convertit au christianisme. Les quatre fils de Clovis se partagent le territoire à sa mort tout en poursuivant son expansion. Les Francs descendent alors jusqu’en Provence mais gardent leurs quatre capitales dans le Nord : Reims, Soissons, Paris et Orléans. Les souverains se déplacent d’une résidence à l’autre, la cour est itinérante.
Le royaume est à nouveau unifié lors de l’avènement de Clotaire Ier (r. 558-561). Cependant, le règne de ses fils qui se partagent la succession sera une période de conflits qui ne prendra fin qu’avec Clotaire II (r. 613-629).
Dagobert Ier est couronné en 629 (m. 639), il eut pour trésorier Saint Éloi qui multiplia les fondations religieuses dans son diocèse de Noyon. À cette époque s’affirme l’autorité croissante des maires du palais qui tiennent sous leur coupe les derniers rois mérovingiens, appauvris et débauchés, les fameux « rois fainéants » d’Éginhard (lettré proche de Charlemagne) peu a peu évincés par les Carolingiens. Childéric III (r. 743-751) est le dernier roi des Mérovingiens.
Les Francs demeurent une minorité qui modifie peu le cadre de vie qu’elle trouve et adopte. L’Antiquité est présente à tous les niveaux de la vie quotidienne. Les Francs conservent le plan des villes, les remparts, la voirie, l’essentiel du patrimoine public et privé et le réseau des nécropoles.
Les Mérovingiens sont cependant de grands constructeurs d’églises intra-muros, phénomène déjà initié au Bas-Empire. De véritables ensembles épiscopaux sont créés au sein des villes (Lyon, Saint-Laurent-de-Choulans, fin du Ve siècle). Le plan des églises varie et montre les tâtonnements d’une architecture chrétienne qui se met en place ; le plan basilical issu des basiliques civiles antiques semble être le modèle le plus souvent choisi. L’emploi du marbre et du petit appareil de pierre combiné avec la brique demeure largement utilisé attestant d’une persistance des partis architecturaux et des décors more romano (de tradition romaine).
Peu de vestiges subsistent de l’époque mérovingienne : la crypte Saint-Paul du monastère de Jouarre et l’hypogée des Dunes de Poitiers datés du VIIe siècle en sont peut-être les plus remarquables.
Les nouvelles aristocraties « romano-germaniques » sont à l’origine de la fondation de nombreux monastères (550 fondés en Gaule mérovingienne). Ces derniers suivent d’abord la règle de Saint Colomban élaborée sur le modèle des règles monastiques irlandaises à la charnière du Ve - VIe siècle et abandonnée pour celle de Saint Benoît de Nursie (datée de 640).
L’art du métal et de l’orfèvrerie nous est parvenu grâce au rituel funéraire de l’inhumation habillée héritée d’anciens usages germaniques qui a laissé un mobilier funéraire. En orfèvrerie, la technique du cloisonné issue des contacts avec les Germains orientaux à la fin du Ve siècle permet d’introduire en Occident le style « coloré » utilisant beaucoup le grenat. Au VIe siècle, les orfèvres y associent la granulation, l’estampage et le filigrane, pratiques observées pour la première fois dans le Levant et la Syrie antique. Le montage des pierres en bâte apparaît au même moment sur des fibules rondes et quadrilobées. La damasquinure est un art des Égyptiens et des Grecs repris par les Romains et développé par les Mérovingiens sans doute sous l’impulsion d’artisans orientaux. L’inhumation habillée disparaît au début du VIIIe siècle et donc ne permet plus de suivre le devenir de ces arts.
L’art de l’enluminure reprend dans les scriptoria des monastères qui se substituent aux stationarii antiques assurant auparavant la copie et la diffusion des livres. Les plus fameuses sont les scriptoria de Luxeuil, Corbie et Laon qui forment leur style sur le syncrétisme des travaux aboutis d’Irlande, d’Angleterre et d’Italie. Les manuscrits circulent dans tout le monde européen.
Dans le domaine de la sculpture, le naturalisme et le haut-relief antiques sont peu à peu remplacés par le méplat, la taille biseautée et la gravure, techniques plus adaptées à des représentations plus abstraites et stylisées. Les sarcophages funéraires nous donnent un aperçu de l’art sculpté mérovingien.
On ne conserve qu’un nombre restreint de sculptures, objets d’art et manuscrits enluminés, mais ils témoignent de la continuité de la production artistique avec l’Antiquité, même si les Mérovingiens apportent quelques innovations techniques et stylistiques. Au-delà des généralités culturelles de la Gaule, les productions artistiques sont pétries de spécificités régionales.
La Méditerranée, qui a perdu son unité, cesse d’être le cœur de la civilisation, et va être profondément soumise aux influences orientales. Tout lien n’est cependant pas rompu d’un bout à l’autre de la Méditerranée. Des échanges diplomatiques existent entre Clovis et l’empereur byzantin Anastase, les marchands dits « syriens » sont encore établis dans quelques ports provençaux, des jarres d’huiles arrivent à Marseille et sont destinées a l’abbaye de Saint-Denis, la chancellerie franque utilise le papyrus jusqu'à la fin du VIIe siècle et des pièces d’or byzantines sont signalées dans quelques trésors. Entre l’Occident barbarisé et l’Orient byzantin qui demeure un vivant foyer d’activité économique, les liens commerciaux passent par les marchands syriens et juifs. Les Francs tournent le dos à la mer, leur politique s’intéresse avant tout à la Frise, à la Thuringe, à la Bavière et à la Saxe.
L’or musulman, venu des trésors d’Égypte et du Proche-Orient et des caravanes inter-africaines, a sans doute contribué à réinjecter quelques éléments d’activité aux territoires barbares de l’Occident entrés en léthargie.
Dans les premières décennies du VIIIe siècle, les musulmans franchirent les Pyrénées et pénétrèrent en Gaule. Le premier échange entre ces deux peuples est un contact violent, fait d’une importance majeure puisqu’il servira pendant des siècles à conforter l’image d’une nation agressive et avide de conquêtes. On associe communément la victoire de Charles Martel à Poitiers en 732 au terme des offensives musulmanes en Gaule. Elles continuèrent pourtant dans la vallée du Rhône.
Les Mérovingiens intègrent les réminiscences antiques à leur culture germanique d’origine. Les autres grands pouvoirs européens – Irlandais, Anglais, Ostrogoths, Byzantins, Wisigoths et Omeyyades – influencent la production artistique et contribuent à l’épanouissement de courants régionaux en Gaule. Les relations avec le Bassin méditerranéen sont très anecdotiques et souvent indirectes, par voie de terre où circulent les artistes et les œuvres.
E. D. -P.
Bibliographie
Bautier, R.-H., Commerce méditerranéen et banquiers italiens au Moyen Age, Brookfield, 1992, Gower.
Collectif, Moyen Age : Chrétienté et Islam, Paris, 2005, Flammarion.
Sénac, P., L’image de l’autre : l’Occident médiéval face a l’Islam, Paris, 1983, Flammarion.
Vallet, F., De Clovis à Dagobert : Les Mérovingiens, Paris, 1995, Gallimard, Réunion des Musées Nationaux.
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