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lundi 26 novembre 2012
Traditions et légendes de Belgique.
2 avril.
(Viola alba.) Saint François de Paule; sainte Geneviève.
L'ordre des Minimes, dont saint François de Paule fut le fondateur, n'existe plus en Belgique; il y comptait jadis un grand nombre de couvents.
La bienheureuse Geneviève ou Genoveva de Brabant est l'héroïne d'une tradition fort populaire en Belgique aussi bien qu'en Allemagne. Les savants auteurs des Acta Sanctorum vont pourtant jusqu'à révoquer en doute la légende tout entière de l'infortunée princesse [6].
Le 2 avril est aussi l'anniversaire de la mort du vénérable Arnould de Louvain, que Marie elle-même daigna appeler à faire partie de sa maison chérie de Villers [7].
« Pendant la première semaine d'avril, on sème plus de mauvaise herbe que de bonne, » d'après la croyance populaire.
Le samedi, veille du dimanche des rameaux, il est d'usage dans la plupart des paroisses du pays de Limbourg, de renouveler les tertres des cimetières; le dimanche suivant, on y fiche des palmes bénites (palmtakken ou palmbossen) [8].
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3 avril.
(Anchusa sempervivus.) Saint Agape; saint Richard,
évêque de Chicester; saint Vulpien.
Le dernier dimanche du carême, celui qui précède Pâques, s'appelle « dimanche des Rameaux, » « jour des Rameaux, » « dimanche des Palmes,» en flamand « Palmzondag. » On le nomme ainsi parce que les fidèles y portent des « palmes » ou des « rameaux » bénits en commémoration de l'entrée triomphale de Jésus-Christ à Jérusalem. Comme on bénit les rameaux ce jour, et que beaucoup de gens joignent aux branches de buis, de saule, etc., des fleurs et des baies selon ce que la saison peut fournir, on a donné aussi à ce dimanche les noms de « Pâques fleuries » et de « dimanche des Baies. »
A Ath et dans les environs de cette ville, on a coutume de le désigner du nom de « petite Pâque, » parce qu'il commence la semaine sainte, appelée en flamand « goede week » bonne semaine, « hooge week » haute semaine, et « pynweek » semaine de la Passion.
A Huy la dénomination en usage est celle de « dimanche du grand Carême » Ce jour y donnait autrefois lieu à de pieuses fondations.
Les onze hommes devaient acheter chaque année une tonne de harengs et la partager entre les paroisses de la ville. Chaque paroisse distribuait sa part à ses pauvres respectifs, le dimanche du « grand Carême. » Cette distribution fut fondée en 1483 par Jehan Baillet.
Le même jour on faisait, en vertu d'une fondation de Maroie de Fauchon, en date de l'an 1463, une répartition de pains qui devait être annoncée la veille par toute la ville [9].
Le nom « d'Ezelfeest » que les Flamands ont également donné au dimanche des Rameaux, se rapporte à l'évangile du jour. » Il y a trente ans, dit M. Coremans, les gamins de Bruxelles se tourmentaient en se disant: Vous êtes de Schaerbeek (commune renommée pour ses ânes), votre fête tombe huit jours avant Pâques. On costumait ce jour les ânes de différentes manières et on organisait des « courses d'ânes [10]. »
Dans la plupart des villes belges on représentait autrefois dans la procession de ce jour l'entrée de Jésus-Christ à Jérusalem.
Les chanoines, prêtres et diacres des églises décoraient pontificalement un âne qu'ils conduisaient en procession par les rues et que les sous-diacres et enfants de chœur allaient recevoir à la porte de l'église on chantant des cantiques sur les vertus de l'âne.
A Anvers, la procession dite « Palm Processie » sortait à huit heures du matin après la distribution des palmes.
Le magistrat accompagnait cette procession qui partait de la cathédrale et passait par l'église du Burgt. L'âne ou l'ânesse en bois n'était conduit que par des gens qui avaient fait le voyage de Jérusalem ainsi l'ordonnait expressément un décret de 1487. Mais en 1566, les iconoclastes ayant détruit cette figure, la cérémonie n'eut plus lieu les années suivantes. Ce n'est qu'en 1570 que la procession fut rétablie; elle fut escortée depuis par les chevaliers de Jérusalem, qui conduisaient le seigneur monté sur son âne et entouré des douze apôtres.
Dans la suite, l'âne ne figura plus dans le cortége, mais les chevaliers de Jérusalem ainsi que tous les pèlerins qui avaient visité la terre sainte ou le tombeau des apôtres, continuèrent à suivre la procession; la cérémonie terminée, ils prenaient part à un repas substantiel composé de mets froids [11].
A Bruges les PP. Capucins se rendaient à l'église de Saint-Sauveur pour y prendre la croix miraculeuse dite « la croix rouge, » et pour la reconduire processionnellement à leur couvent. Dans la procession qui sortait annuellement à cette occasion, on représentait la vie et la passion du Sauveur, les sept douleurs de la Mère du Christ, et les trois punitions divines. On y voyait Adam et Eve, le roi David, des anges, des Romains, des soldats couverts d'une armure complète et un grand nombre de pénitents portant des croix, des torches, des têtes de mort, ou traînant de grosses chaînes auxquelles étaient suspendus des boulets du poids de seize livres. Les vingt-deux tableaux ou « mysterien » étaient portés chacun par huit hommes et accompagnés de deux porte-flambeau, de quatre porte-croix, de deux gardes à cheval et d'un pénitent armé de pied en cap. A la suite venait le roi Philippe I d'Espagne, qui avait institué l'archi-confrérie de Notre-Dame des Douleurs dans l'église de Saint-Sauveur. Le roi, avec la reine et sa suite, était précédé d'un ambassadeur qui racontait l'origine de la confrérie, et suivi des PP. Capucins avec l'image miraculeuse de Notre-Dame. Le clergé, escortant le saint Sacrement entouré de porte-flambeau, fermait le cortége qu'accompagnaient tous les ordres religieux de la ville [12].
Cette procession doit son origine au Père Melchior de Menin, de l'ordre des Capucins. En 1665, comme la peste sévissait depuis plusieurs mois à Bruges, ce religieux s'avisa le jour des Rameaux, de parcourir les rues de la ville, monté sur un âne et tenant en main la croix rouge. Il se rendit ainsi à l'église de Saint-Sauveur pour y implorer la cessation du fléau par l'intercession de Notre-Dame des Sept-Douleurs. Son vœu fut exaucé en 1666, et en reconnaissance de ce bienfait, Melchior offrit la croix rouge en ex-voto à l'image miraculeuse de la Vierge. Mais les Capucins ne voulurent pas se priver pour toujours de leur trésor. Ils résolurent de porter annuellement, le jour de la fête de Notre-Dame des Douleurs, la croix rouge à l'église de Saint-Sauveur, où elle resterait exposée à la vénération publique jusqu'au dimanche des Rameaux. Cet usage subsiste encore de nos jours, mais le cortége qui illustrait autrefois la procession du jour des Rameaux, a été aboli par un décret du 23 mars 1778 [13].
A la procession qui sortait le même jour de l'église Saint-Pierre à Louvain, on traînait une grande figure de bois représentant Jésus entrant à Jérusalem sur un âne [14]. Le peuple qui croyait qu'il y avait des indulgences à gagner en s'attelant à cette machine, s'empressait d'en saisir les cordes par une extrémité; ce qui occasionnait souvent des querelles suivies de voies de fait. Il n'y avait point d'année qu'il n'y eût quelque accident à déplorer [15].
A Tirlemont la procession du dimanche des Rameaux commençait par les douze apôtres vêtus en scaramouches, la tête affublée d'une énorme perruque noire, le visage barbouillé de suie et le menton couvert d'une barbe de bouc. Le traître Judas seul portait une perruque rousse. Puis venait une statue du Christ, montée sur un âne et tenant en main une branche de palmier chargée de figues, de raisins et d'oublies que les enfants s'efforçaient d'arracher pendant le trajet. Le clergé précédait le saint Sacrement, et se rendait dans un jardin qu'on supposait être celui des Oliviers. Là on chantait des hymnes gothiques, et on représentait dramatiquement quelques traits des événements qui précédèrent la passion du Sauveur.
Pendant la procession dite des Rameaux qui se fait de nos jours, on s'arrête à la porte extérieure de l'église. Une partie des chantres entrent dans l'édifice, en ferment la porte et entonnent le célèbre cantique « Gloria, laus et honor tibi sit, etc. » (Gloire, honneur et louanges vous soient rendus, ô Christ Rédempteur), composé par l'évêque Théodulfe d'Orléans, un des savants de la cour de Charlemagne [16]. Le prêtre et les assistants qui sont dehors, répètent à tous les deux premiers versets. Puis le sous-diacre frappe avec le bois de la croix à la porte de l'église, celle-ci s'ouvre et la procession rentre.
En quelques endroits, il est d'usage que les enfants de chœur déposent leur surplis, et se couchent à terre en chantant : « Hic est qui venturus est » (Voilà celui qui doit venir), pour rappeler la circonstance que les Juifs étendirent leurs vêtements sur la route par laquelle devait passer le Sauveur [17].
Avant de commencer le service divin le prêtre bénit les rameaux qui sont déposés aux pieds de l'autel. C'est pourquoi à Lierre on voit, dès le point du jour, les campagnards et les jardiniers, leurs femmes et leurs enfants, cheminer vers l'église, portant sous le bras de grosses touffes de buis ou « palmtakken, » dans le but de les faire participer à la bénédiction des rameaux. Après la messe on donne ou on vend aux habitants de la ville quelques branches de ce buis bénit et on remporte le reste à la ferme ou à la métairie [18].
A Bruges les enfants de chœur vont, après la messe, de porte en porte pour offrir des rameaux bénits moyennant quelque argent.
A Bruxelles, ce sont les mendiants et les enfants pauvres qui, au sortir de la messe, stationnent aux portes des églises et vendent à ceux qui en sortent le buis bénit.
A Huy, les enfants pauvres vont porter les palmes bénites dans les maisons pour y recevoir quelque aumône.
A Ath, les petites filles des classes inférieures vont de famille en famille offrir les rameaux bénits.
En d'autres villes ce sont les sacristains qui vendent les palmes.
A la campagne une personne au moins de chaque famille apporte du buis à l'église pour le faire bénir; car on y attribue de grandes vertus aux palmes bénites et on en fait beaucoup d'usage. En Flandre les hommes en mettent secrètement une feuille sous le ruban de leur chapeau; quelquefois même ils le font ostensiblement et attachent un petit rameau à ce ruban.
Partout, même dans les villes, on en met de petites branches sous le toit et dans toutes les places de la maison, y compris les étables et les granges, pour les garantir de la foudre. Du temps où les vitres des fenêtres de presque toutes les habitations étaient encore assujetties dans des châssis de fer ou de plomb, on aimait à y entrelacer également quelques petites branches de buis bénit. En outre, on place un petit rameau bénit dans le vase destiné à contenir l'eau bénite et on s'en sert en guise d'aspersoir. Quand un orage approche, un habitant du logis va parcourir les divers appartements pour les asperger d'eau bénite avec cette branche de buis. On s'en sert de même quand une personne est décédée. On place alors le vase contenant l'eau bénite près de la bière, et celui qui vient réciter un « paternoster » pour le repos de l'âme du défunt, ne manque pas de jeter sur le cadavre quelques gouttes d'eau bénite [19].
Dans les campagnes du Limbourg, au-dessus de chaque lit est suspendu un petit bénitier de pierre; les enfants y mettent de petites palmes bénites « palmtakjen » et en offrent à chaque personne qui entre dans la chambre, afin qu'elle s'en serve pour s'asperger d'eau bénite [20].
Les campagnards fichent aussi des rameaux bénits aux quatre coins de chaque pièce de terre ensemencée de blé dans le double but de la préserver de la grêle et d'empêcher les sorciers de jeter quelque maléfice sur les fruits. Ils ont la ferme persuasion que les terres produisent alors davantage [21]. Ils mettent également du buis bénit sur leurs fourrages pour les préserver des vers qui les gâtent, et ils en trempent cinq feuilles, le jour des Rameaux, dans le breuvage des vaches afin de les purger [22].
Dans le pays wallon, on croit que les rameaux bénits sont un préservatif contre les taches de rousseur appelées en wallon « brens de Judas » [23].
L'usage de jeter quelques branches de buis bénit dans le feu, quand le tonnerre gronde fortement et qu'il est de longue durée, s'est conservé dans les villes aussi bien que dans les campagnes; pour empêcher que l'on ne marche sur les cendres du buis bénit, on a coutume, à Dinant, de les jeter dans un trou creusé à cette fin dans la terre du jardin ou de la cour.
L'ancienne habitude qui était assez généralement répandue en Belgique, de ne pas manger de viande le jour des Rameaux, n'existe plus, mais on en trouve encore des vestiges dans plusieurs villes. A Eecloo, par exemple, la mère ou la grand'mère fait ce jour-là des gaufres pour toute la famille.
Un usage assez curieux était pratiqué jadis à Bouvignes, près de Dinant :
« Chaque année, au dimanche des Rameaux, tous les prêtres de Bouvignes, cierges allumés, excommunieront ceux qui par paroles ou de fait, auront voulu enfreindre la loi ou violer la liberté de la ville. » Ce fut la comtesse Yolende et son mari Pierre de Courtenay qui établirent cette clause lorsque, le 15 août 1213, ils renouvelèrent les franchises de Bouvignes et jurèrent de les maintenir; ils ordonnèrent que tous leurs successeurs prêteraient le même serment [24].
Si le jour des Rameaux ou « Palmdag » est beau et clair, dit un proverbe flamand, l'année sera bonne et fertile [25].
(Sources la Belgique des 4 vents).
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