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mardi 20 novembre 2012
Traditions et légendes de Belgique (3 à suivre).
3 février.
(Fontinalis antepyretica.) Saint Blaise; sainte Berlende; saint Hadelin.
Saint Blaise, à qui la commune de Mesnil-Saint-Blaise appartenant au diocèse de Namur doit son nom, est patron de quatorze églises.
Selon une vieille tradition, ce saint guérit miraculeusement un enfant réduit à l'extrémité par une arête de poisson qu'il avait avalée; elle lui était demeurée dans la gorge et on désespérait de l'en extraire par des moyens naturels. C'est pourquoi on invoque saint Biaise spécialement pour obtenir par son intercession auprès de Dieu la guérison des maladies de la gorge, et suivant un usage assez générai on bénit, le jour de saint Blaise, le cou avec des cierges bénits. Cette bénédiction qui se donne en plaçant deux cierges allumés en forme de croix sur la tête de la personne qui la demande, est aussi appelée « bénédiction de lumière » et soit pour cette raison, soit pour une autre, la croyance populaire lui attribuait autrefois la puissance d'ouvrir l'esprit à l'homme [21].
A Huy se célébrait jadis la fête en commémoration de la dédicace du « vieux monastère dédié à saint Biaise [22].
L'église de Jette, près de Bruxelles, qui possède un bras de saint Blaise, est ce jour très-fréquentée de fidèles qui de tous côtés s'y rendent en pèlerinage pour les enfants atteints de la coqueluche [23].
A Liége les tisserands, les cardeurs, les peigneurs, les tailleurs de pierres et les marchands de bas célébraient autrefois, le jour de saint Biaise, leur fête patronale.
Sainte Berlende ou Bellande (sinte Berlinda) jouit, surtout en Brabant, d'une grande vénération.
Fille d'un noble personnage, appelé Odelard, qui sous le règne du roi Dagobert résidait à Meerbeek près de Ninove, et de Nonne, sœur de saint Amand, Berlende joignait à une rare beauté tous les dons du cœur et de l'esprit, mais elle eut le malheur de s'attirer l'indignation de son père. Odelard après avoir perdu et sa femme et son fils Éligard, fut attaqué de la lèpre et menait une vie languissante, lorsqu'un jour il demanda à boire à sa fille. Celle-ci s'empressa de le servir, puis, voulant à son tour satisfaire sa soif, elle lava la coupe avant de la porter à ses lèvres. Odelard, furieux, dissimula sa colère, mais fit préparer secrètement un char et partit pour Nivelles, où il offrit à sainte Gertrude tous ses biens par le don symbolique d'un gant blanc et d'une glèbe chargée d'un rameau et d'une serpe. Avant d'accomplir sa donation, il voulut que la sainte elle-même en prit les emblèmes, il lui adressa, à trois reprises, une invocation des plus touchantes. A la troisième fois, la châsse où reposait le corps de la sainte s'ouvrit d'elle-même et se referma ensuite, après que les mains inanimées de Gertrude eurent pris les emblèmes de la donation.
La vierge déshéritée se retira alors au monastère de Moorsel près d'Alost, où elle vécut dans la pénitence, les jeûnes et les veilles et en sanctifiant sa vie par l'aumône. Une nuit elle entendit un chœur d'anges qui conduisait au ciel l'âme de son père; elle demanda aussitôt à la supérieure la permission de la quitter, et elle courut à Meerbeek. Odelard venait en effet de mourir et sa fille l'ensevelit dans la petite église qu'il avait fait élever en l'honneur de saint Pierre.
Retenue de force dans la maison paternelle par ses serviteurs, Berlende resta 'a Meerbeek, où elle continua sa vie d'austérités et de privation et expira en l'an 690 environ, le 3 février.
Comme on ne trouvait pas de sarcophage de pierre pour y déposer ses restes on abattit un grand chêne qui s'élevait à proximité de l'église, on le creusa en forme de cercueil, et on y déposa son corps. Bientôt de nombreux miracles s'opérèrent près de la tombe, que l'on ouvrit sept ans après sa mort, et que l'on trouva transformée en pierre. A cette occasion, la population de la contrée environnante bâtit une église en son honneur et en celui de la mère du Christ, et trente ans plus tard, on plaça solennellement ses restes dans une châsse, le 2 mai 728. Sainte Berlende est restée en grand honneur à Meerbeek. C'est surtout contre les épizooties que l'on invoque son intercession, et suivant une ancienne coutume tous les pèlerins vont prier devant l'image sculptée en bois qui représente la sainte à côté d'une vache, et y touchent le pis de cette vache.
On voit quelquefois vingt à vingt-cinq paysans et paysannes lever tous à la fois leurs mains pour toucher le pis qui, à force de ces attouchements, est tant soit peu noir.
Jadis on faisait aussi bénir à Meerbeek le froment que l'on voulait semer, et la légende raconte que deux chevaliers, ayant enlevé à un paysan du grain bénit de la sorte, périrent frappés par la vengeance divine.
D'après un dicton populaire, sainte Bellande protège les arbres qu'on transplante son jour de fête. Autrefois, ce jour-là, le curé de Meerbeek prêchait en l'honneur de la sainte et le sermon était suivi d'une procession, qui se répétait le mardi de la Pentecôte [24].
Saint Hadelin est patron de cinq églises situées dans les diocèses de Liége et de Namur, et son jour de fête attire chaque année un grand concours de monde à Celles, village près de Dinant, où se trouve l'ermitage qui a été, dit-on, la demeure de ce saint et qui et aussi ancien que l'église de cette commune. Car, en 669, saint Hadelin y fonda une chapelle, appelée Celles, qui donna son nom au village et devint par la suite une collégiale; après sa mort ce saint fut enterré dans le caveau de l'ermitage et depuis ce temps, cette retraite a été constamment habitée par un ermite [25].
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4 février.
- (Polytricum commune.) Saint André Corsini; sainte Jeanne.
A Liége les laboureurs célébraient, ce jour, la fête de saint Isidore, leur patron.
A Lobbes et à Binche se chômait le même jour la fête de saint Vulgire, évêque et abbé de l'ancienne abbaye de Lobbes.
La fête de saint Rembert ou Rimbert, successeur de saint Antoine sur le siége archiépiscopal de Hambourg, est également marquée au 4 février, jour où ce saint fut élu archevêque.
Né près de Bruges, selon quelques auteurs, et à Tourhout, selon d'autres, saint Rembert acheva la conversion de la Suède, du Danemarck et de la Basse-Allemagne et devint par ses travaux apostoliques l'une des gloires de sa patrie. Il mourut le 11 juin 888 [26].
A Tirlemont les Sœurs Annonciades célèbrent l'anniversaire de la fondation de leur ordre.
Cet ordre, institué en 1501 par la bienheureuse Jeanne de Valois, qui mourut le 4 février 1505, comptait avant la suppression, un très-grand nombre de maisons en Belgique. Celle de Tirlemont, fondée en 1528, est la seule qui existe encore, car les associations nouvelles qui ont adopté depuis le même nom, n'en suivent ni la règle, ni les constitutions. Les religieuses,, expulsées de leur asile, restèrent réunies dans une maison particulière, pratiquant en secret les devoirs de leur état, et depuis leur rétablissement leur nombre s'est tellement augmenté, qu'elles ont établi une seconde maison dans la commune de Gheel.
Elles gardent la clôture, mais elles ont la permission d'aller dans les classes de l'externat, qu'elles tiennent pour instruire les jeunes filles de la ville et des environs et particulièrement pour leur enseigner à faire des gants [27].
Elles portent un scapulaire rouge, un habit brun, un manteau blanc, un voile noir, une croix et une corde pour ceinture. La supérieure du couvent avait autrefois le nom de « mère Ancille » du latin Ancilla, servante.
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5 février.
(Primula vulgaris.) Sainte Agathe; saint Bertulphe.
Sainte Agathe, à laquelle treize églises sont dédiées, est invoquée par les femmes contre toute maladie des seins.
Saint Bertulphe qui jadis à Harlebeke, près de Courtrai, était honoré comme patron, est très-connu par la tradition qui s'attache à sa châsse conservée autrefois dans la célèbre abbaye de saint Pierre à Gand. C'est lui qui avertissait les Gantois de tous les périls et de chaque calamité à venir en frappant au couvercle de son cercueil [28].
Dans l'ancienne abbaye de Hocht, près de Lanaken, sur la Meuse, se célébrait autrefois la fête de sainte Agathe, sous l'invocation de laquelle le monastère était placé.
C'était d'abord un couvent de frères de l'ordre de Citeaux dont la fondation eut lieu vers l'année 1160, mais Lothaire, comte de Hochstadt, concéda aux membres de cette congrégation un autre domaine situé au pays de Limbourg pour y transférer leur couvent. Ce nouvel établissement fut nommé l'abbaye de « Val-Dieu » ou « Godtsdale » et continua de subsister jusqu'à la Révolution française.
Cependant Hugues de Pierrepont, qui occupa le siége épiscopal de Liége depuis l'année 1200 jusqu'à l'année 1229, ne voulant pas que Hocht demeurât absolument désert, y fit venir des religieuses du même ordre de Citeaux, qu'il tira du monastère de Saint-Sauveur à Aix-la-Chapelle, et les plaça sous la direction de l'abbé du Val-Dieu.
Mais la pauvreté du lieu étant trop grande pour ne donner aux religieuses que difficilement le moyen de subvenir à leurs besoins, l'abbé du Val-Dieu engagea le comte de Moha à fonder, en faveur des religieuses de Hocht, le monastère du Val-Notre-Dame, près de Huy.
Hocht fut donc abandonné une seconde fois et demeura inhabité jusqu'au commencement du XVe siècle, quand, par la libéralité de la famille de Mérode, ayant acquis la seigneurie de Pietersheim, une nouvelle congrégation de sœurs de l'ordre de Citeaux y fut établie.
Depuis ce moment, l'abbaye de Hocht n'a pas cessé de prospérer; elle devint la retraite d'un grand nombre de filles des plus nobles familles du pays qui s'y sont consacrées à Dieu sous la règle de Citeaux et la direction de l'abbé du Val-Dieu, et subsista jusqu'à la Révolution française [29].
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6 février.
(Hyacinthus orientalis cœruleus.) Saint Amand; sainte Dorothée; saint Vaast.
Saint Amand, l'un des principaux apôtres des Flandres, est au nombre des saints les plus vénérés de la Belgique. Quatre-vingt-douze églises sont consacrées en son honneur, la ville de Gand l'a choisi pour patron et les communes de Saint-Amand-lez-Puers et Saint-Amand-lez-Fleurus, dont la première est située près de Bruxelles et l'autre près de Charleroi, se nomment d'après lui.
Fils d'un duc d'Aquitaine, il renonça aux biens du monde pour demeurer dans un monastère de l'île d'Yeu, et élevé plus tard aux saints Ordres il continua longtemps encore sa vie retirée de pénitence, sous les yeux de saint Austrégisile, métropolitain de Bourges. Mais étant allé en pèlerinage à Rome, saint Pierre, dans une vision céleste, lui donna l'ordre d'annoncer l'Évangile dans les Gaules. Le saint obéit et, sacré évêque il vint prêcher la foi chrétienne dans la Gaule Belgique. Après des peines incroyables il convertit les habitants du territoire de Garni et bâtit dans la ville deux monastères en l'honneur de saint Pierre et de saint Paul, dont l'un fut nommé peu après «Abbaye de Saint-Bavon. » Il en fonda un troisième à Tronchiennes qu'il dédia à la sainte Vierge. A Bruges, saint loi convertit la maison dans laquelle saint Amand avait demeuré, en chapelle, et la place où cette chapelle était érigée, s'appelle encore aujourd'hui « Place de Saint-Amand. »
Devenu évêque de Tongres, saint Amand y remplit saintement tous les devoirs d'un bon pasteur, mais l'indocilité d'une partie du clergé lui fit quitter l'épiscopat, et parvenu à un âge très-avancé, il se retira dans son abbaye d'Elnonne, nommée depuis de Saint-Amand, où il mourut en 662, nonagénaire [30].
A Strombeek, village près de Bruxelles, l'église paroissiale, dont saint Amand est le patron, attire ce jour-là un grand concours de fidèles qui y invoquent l'intercession du saint pour les enfants souffreteux [31].
A Bruges les ciriers célébraient ce jour la fête de saint Amand, leur patron; à Liége les jardiniers et fleuristes, celle de sainte Dorothée comme patronne.
En beaucoup d'endroits de la Belgique on a coutume de décorer, ce jour-là, les églises de fleurs en l'honneur de sainte Dorothée.
Le jour de cette sainte était autrefois aussi la fête de plusieurs chambres de rhétorique.
A Termonde c'était la Rose ou « De Roos » qui avait choisi sainte Dorothée pour patronne.
Cette chambre de rhétorique obtint en 1478 déjà des privilèges du magistrat; mais elle ne fut « baptisée, » comme disaient les Rosiers, c'est-à-dire elle ne reçut la permission et liberté de paraître aux concours des villes, qu'en 1565 en vertu d'un diplôme donné par le président et le conseil des Fontainistes à Gand [32]. A Louvain la chambre de la Rose faisait dire une messe solennelle en l'honneur de sainte Dorothée, sa patronne.
Cette célèbre chambre de rhétorique qui se nommait « de Camere van der Roose, de Rooskamere, de Roos, den Rooselaer, » avait la devise : « Minne is 't fondament. » Bien qu'on n'en trouve la première mention qu'en 1468, il paraît qu'elle était d'une date antérieure, puisqu'elle avait la surveillance sur toutes les chambres de rhétorique du pays de Brabant et qu'elle s'intitulait « hoofdkamer. »
Comme chacune de ces chambres, elle avait une administration particulière composée d'un « hoofdman » (président ou chef-homme) et de jurés, et lors de l'élection du président, pris le plus souvent parmi les nobles qui en faisaient partie, les canons du rempart ronflaient, le carillon se faisait entendre, les timbaliers et trompettes allaient donner une sérénade devant la maison du nouvel élu et le soir toute la ville était illuminée.
La Rose joua à Malines en 1474 et en 1560 un jeu ayant été proposé par de Goudbloem, la chambre de Vilvorde; elle y remporta le prix du prologue et celui du meilleur fou, car chaque chambre avait son fol. Au grand concours qui eut lieu à Anvers, en 1561, la Rose de Louvain fit son entrée avec 40 hommes à cheval, portant des habits couleur de chair, bordés de blanc, des chapeaux noirs avec plumets noirs et blancs, des écharpes rouges, des vestes et bas noirs. Ils étaient accompagnés de cinq chars sur lesquels se trouvaient des confrères des serments portant des flambeaux ardents et derrière les chars se trouvaient des falots. Arrivait ensuite le fou monté sur un âne et poussant devant lui une brouette en criant:« comment sépareront-ils cela! »
L'allégorie que la Rose représenta à ce concours pour répondre à la question : « Wat den mensch aldermeest tot conste verwect » (qu'est-ce qui excite le mieux l'homme à cultiver les sciences?) mérita le premier prix.
Comme toutes les chambres du pays, la Rose se ressentit des troubles du seizième siècle. La ville par ses encouragements et par les privilèges qu'elle lui accorda tâcha de la relever, elle défendit même en 1679 à toute troupe d'acteurs de donner des représentations sur le théâtre de l'Hôtel-de-Ville; mais tout cela ne produisit que peu d'influence tout se bornait à la fin à quelques représentations de pièces qui n'appartenaient que rarement aux confrères de la chambre de rhétorique, à quelques bals, et puis les confrères figuraient avec des torches ardentes dans les joyeuses entrées des ducs. La dernière pièce connue et due aux confrères de la Rose a même été composée en français. Ce sont : « Vers à MM. du magistrat de Louvain, à l'occasion de la représentation de la Rosière, opéra exécuté par les confrères de la chambre de la Rose à Louvain, le 25 novembre 1784.»
Quelques années auparavant, en 1777, la Rose se rendit à un concours qui eut lieu dans la ville de Saint-Nicolas.
La Révolution française mit fin à la chambre de la Rose comme à toutes les autres chambres de la ville de Louvain [33].
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