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samedi 24 novembre 2012
Les sources de la doctrine Cathare.
Photo De Brocéliande à Avalon.
LES SOURCES DE LA DOCTRINE CATHARE (XIème Siècle)
Photographie
Reconstitution d'une fête médiévale à Villerouge-Termenes. Les hérésies sont nombreuses au XIIe et parmi elles, les Béguins, Béguines ou Béghards originaires de Flandres, mouvements de femmes pauvres vivantes en ville, regroupées en quartiers, puis les Bogomiles, hérétiques apparus en Bulgarie. Les Gnostiques trouvaient le niveau culturel du Christianisme trop bas (d'inspiration néoplatonicien). Les Manichéens prêchaient un dualisme absolu dans la Perse Sassanide. Enfin les Vaudois, fidèles de Valdo, marchand lyonnais, contestaient l'autorité catholique corrompue par la richesse. L'adjectif cathare désigne plusieurs réalités et autant d'imaginaires. Ce n'est pas un phénomène mineur mais une réponse religieuse aux questions des hommes et des femmes du Moyen-Âge. Lucifer, ange déchu, créature initialement bonne, se serait révolté contre son Dieu : ainsi le mal serait né du libre-arbitre de Satan, et une deuxième fois du libre-arbitre de l'homme.
Contre-église organisée
Le catharisme, apparu au XIe siècle s'est rapidement répandu au XIIIe. Après avoir gagné les milieux populaires, il s'est rapidement étendu aux élites sociales, cadres de la société et noblesse. C'est un mouvement organisé. En 1167, se tient un concile à Saint-Félix-de-Lauragais où aurait siégé Nicétas, évêque hérétique de Constantinople. Si en 1215 le IVe concile de Latran le condamne, on dénombre encore en 1250, 5 évêques cathares en France : Toulouse, Albi, Carcassonne, Agen et le Razès mais aussi 6 en Italie dont Florence et 6 en Orient.
Une hérésie parmi d'autres
Les origines du catharisme se perdent dans un labyrinthe d'influences orientales complexes et lointaines, qui se propagèrent aux XIe et XIIe et s'installèrent solidement en Languedoc en 1160. Si le catharisme a autant de secrets on le doit aux parfaits qui formaient le "clergé cathare" et protégeaient avec soin leurs documents. On constate plusieurs variantes de ce mouvement, en Bulgarie, en Grèce, en Italie en Catalogne mais aussi en Rhénanie où il ne dépasse pas le stade de l'implantation. C'est donc au sein du monde occidental et surtout autour des rivages méditerranéens que cette religion a connu une certaine vitalité.
L'idéologie cathare
Les cathares théorisent l'existence d'un principe "mauvais" à l'origine du monde matériel. Au Dieu bon qui règne sur le monde spirituel, s'oppose le monde matériel gouverné par Satan. L'homme n'est qu'un esprit enfermé dans la matière par la ruse du Malin. Les cathares veulent libérer l'homme de la matière et lui rendre sa pureté divine. Avec le "consolament", les cathares sont ramenés à la lumière.
Une hérésie explosive
C'est le rejet des principes chrétiens (rachat du mal par l'envoi du Christ sur terre, rejet des sacrements) qui amènera à sa condamnation. Pour les cathares le corps du Christ a été créé par le Diable et le clergé chrétien ne pratique qu'une catéchèse de peur sur l'idée que faute de pardon l'enfer est au bout de la vie. Le cathare est sûr de retrouver le monde du Bon s'il adhère à la foi cathare.
L'origine du mot cathare
On donne traditionnellement deux origines à cette dénomination, l'une grecque "catharos" signifiant "pur" (catharsis=purification), une autre latine "cattus", le chat désignait de façon péjorative les hérétiques, adorateurs du chat. Albigeois est le nom qui les désigne au départ, leurs adeptes ayant trouvé refuge à Albi ou simplement parce qu'à Albi le peuple sauva quelques hérétiques du bûcher. Les catholiques et l'Inquisition utilisaient le terme générique d'hérétique (hérésie vient du grec hairesis= choix). Les cathares s'appelaient entre-eux apôtres, chrétiens ou chrétiennes et leurs fidèles les qualifiaient de "bons-chrétiens" ou de "bons-hommes" ou de "bonnes-chrétiennes" ou de "bonnes-femmes" (la religion cathare donnait un rôle identique à la femme et à l'homme pour l'exercice des prédications et l'accomplissement des rites). Ni les prêtres ni les religieux chrétiens n'utilisaient le terme "cathare".
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