La première indication de l'existence d'un passage par le nord-ouest figure sur le globe terrestre réalisé par Johannes Schöner
en 1520. Ce globe révèle la présence de détroits au sud et au nord de «
l'Amérique », chacun séparant « l'Amérique » d'autres masses
continentales au sud et au nord.
Le « globe de l'ambassadeur »,
réalisé entre 1525 et 1553, illustre plus nettement un passage par le
nord-ouest. On soupçonne d'ailleurs que c'est cette représentation qui a
servi de modèle au passage illustré plus tard par d'autres
cartographes, comme Frisius et Mercator.
Une carte (1529) réalisée par Girolamo da Verrazzano
en amena plusieurs à penser qu'il existait une route plus courte et
plus facilement franchissable pour atteindre l'Asie. Cette carte était
basée sur l'itinéraire suivi par le frère du cartographe, le long de la
côte est de l'Amérique du Nord, lors d'un voyage effectué pour le compte
de la France en 1524. Ce modèle fut également repris par d'autres
cartographes pendant de nombreuses années.
En 1531, Oronce Finé, professeur de
mathématiques à Paris, réalisa la première carte sur laquelle on voit
quatre îles de l'Arctique baignant dans une mer nordique polaire et une
île distincte, le Grœnland. Pendant des siècles, d'autres cartographes,
dont Mercator, reprirent ces éléments sur leurs propres cartes.
La notion d'un passage par le nord-ouest évolua grâce aux travaux de Gemma Frisius.
Ayant accès à des cartes portugaises et espagnoles, Frisius reconnut
que les frères Corte Real avaient franchi un détroit nordique pour
passer de l'Atlantique à l'Orient (1500-1502). Sur son globe de 1537, il
désigne ce détroit nordique « détroit arctique des trois frères ». Ses
travaux, et particulièrement ce globe réalisé avec son élève, Gerard Mercator, étaient bien connus en Angleterre.
Une carte (1558) de Diogo Homem du Portugal,
commandée par le reine Mary, fut achevée après la mort de celle-ci, à la
demande de la reine Élisabeth. Elle était basée sur les explorations
françaises (principalement celles de Cartier) menées entre 1534 et 1544
et illustrait principalement le littoral du nord-est de l'Amérique et le
golfe et le fleuve Saint-Laurent. Selon cette représentation,
l'Amérique du Nord est un continent étroit coupé de nombreux détroits
menant au Pacifique. Par contre, sur une carte de Bolognino Zaltieri
datant de 1566, l'Amérique du Nord est représentée comme une énorme
masse terrestre ne pouvant être franchie que par un passage au
nord-ouest.
C'est également en 1558 que Nicolo Zeno dessina une carte de l'Atlantique nord
qui s'avéra très influente. Elle aurait été basée sur les voyages
océaniques effectués par des membres de la famille du cartographe dans
les années 1380, quoiqu'il n'existe aucune preuve que ces voyages aient
effectivement eu lieu. La plupart des caractéristiques géographiques qui
figurent sur cette carte sont positionnées à une latitude trop
septentrionale, ce qui, plus tard, confondit les cartographes et amena
Frobisher à croire qu'il avait visité l'île dite de Friesland alors
qu'en fait, il s'était rendu au Grœnland.
Ce sont les travaux de Mercator qui devaient
populariser la théorie de l'existence d'un passage par le nord-ouest. En
1538, année de la parution de sa première mappemonde, le cartographe
était de plus en plus connu et respecté. La mappemonde qu'il réalisa en 1569 comptait parmi les plus magistrales dessinées jusqu'à cette époque. La mappemonde d'Abraham Ortelius, qui parut l'année suivante, fait partie d'une compilation originale qui constitue essentiellement le premier atlas moderne. Elle fait également date dans l'histoire de la cartographie.
Par conséquent, ceux qui ont conçu les
expéditions de Frobisher, qui les ont planifiées ou qui y ont investi de
l'argent ont pu être influencés par l'une ou l'autre des cartes
illustrant le passage du Nord-Ouest. Certains cartographes se sont
fondés sur les cartes dessinées par leurs prédécesseurs tandis que
d'autres ont mis de l'avant leurs propres théories.
Sources Wikipédia. Votre site dans 20 000 annuaires ! |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire