Couvent
Un couvent
(autrefois convent, du latin conventus) est une réunion,
assemblée. C'est une maison habitée par des religieux ou
des religieuses.
Catholicisme.
En France, il fallait autrefois, pour ériger un couvent (= établir une conventualité), la permission de l'évêque diocésain et l'autorisation du roi, enregistrée au parlement. Les supérieurs et supérieures des couvents s'appellent prieurs et prieures, excepté dans l'ordre de Saint-François, où ils portent le titre de gardiens. Les abbés et abbesses sont ceux qui gouvernent les abbayes fondées par les rois ou par les seigneurs; ils ont sous eux des prieurs et des prieures. Les couvents ont été, pendant les invasions et l'ignorance du Moyen âge, les sanctuaires où se sont conservés les lettres et les arts sacrés et profanes. Sous ce rapport, c'est d'eux que découle toute la civilisation moderne. C'est aussi ce que tous les hommes de science commencent à voir et à soutenir. Protestantisme. On sait qu'une des premières mesures mises à exécution par la réforme fut l'abolition des couvents; néanmoins il est resté dans les pays luthériens quelques maisons religieuses, habitées par des femmes et par des filles, qui ne diffèrent des couvents catholiques que parce qu'on n'y fait pas de voeux : telle est en Allemagne l'abbaye de Quedlimbourg, qui est composée de chanoinesses luthériennes. A Roskild, au Danemark, il y a également un couvent de religieuses luthériennes, gouverné aussi par une abbesse. Elles couchent deux à deux dans des chambres assez propres; chacune a son petit cabinet ou elle travaille, s'applique à la lecture ou prie Dieu, comme elle le juge à propos. Un ministre leur fait le prêche dans leur chapelle, tous les dimanches et tous les vendredis. Leur costume n'est pas distingué de celui des femmes du pays; et lorsque la retraite les ennuie, elles peuvent rentrer dans le monde et y retrouver la vis des laïcs. Islam. Il y a eu chez les musulmans de Turquie un grand nombre de couvents destinés aux différents ordres de derviches; on les appelle tekkié, khanicah ou zaiwiyé. Ils étaient habités chacun par vingt, trente ou quarante derviches subordonnés a un cheikh ou supérieur, et presque tous dotés par les bienfaits et les legs continuels des âmes charitables. Chaque couvent ne donnait cependant à ses derviches que la nourriture et le logement; les religieux devaient pourvoir à leur vêtement et aux autres besoins de la vie. La nourriture qu'on leur fournissait ne consistait qu'en deux plats, rarement trois. Chacun dînait dans sa cellule : il leur était permis néanmoins de se réunir trois ou quatre et de manger ensemble. Ceux qui étaient mariés avaient la liberté d'avoir une habitation particulière, mais ils étaient obligés de venir coucher au couvent une ou deux fois la semaine, surtout la nuit qui précèdait leurs danses et leurs exercices publics. Les derviches qui avaient une belle main s'occupaient, comme les moines d'Occident, à transcrire les livres ou les ouvrages les plus recherchés. Bouddhisme. Toutes les contrées de l'Asie qui professent le bouddhisme sont littéralement couvertes de couvents (en sanscrit vihâra et sanghârâma)); ainsi on en trouve une multitude au Tibet (lamaseries) et dans le reste de la Chine, au Népal, en Birmanie, en Thaïlande, au Laos, au Vietnam, au Sri lanka, etc. Une des quatre règles imposées par Çakya-mouni était de "n'avoir pour demeure que les racines des arbres". Un pieux disciple laïque, Anâthapindada, ému des souffrances qu'enduraient les bhihchous pendant la saison des pluies, construisit dans le jardin de Djêtavana un bâtiment pour les abriter, et fit décréter par le Bouddha qu'ils y passeraient la saison de Vassa. Bientôt après, il y eut des vihâras dans toutes les villes que fréquentaient les bhikchous. De très bonne heure, peut-être dès le IIIe siècle avant notre ère, la plupart des couvents bouddhiques sont devenus des centres importants de science et d'instruction; quelque chose, d'intermédiaire entre les séminaires et les universités. - Un couvent (gompa) bouddhiste à Bodhnath (Népal). Photo : © Serge Jodra, 2011. Hindouisme. A partir de la même les brahmanes shivaïtes et les jaïnistes ont imité les bouddhistes et fondé en Inde des monastères d'instruction, dont quelques-uns existent encore aujourd'hui. Les premiers ont donné à leurs couvents le nom de shiva-âthinam; ceux des seconds se nomment vidyâsthânas. (A. G. /NLI).Votre site dans 20 000 annuaires ! |
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