samedi 19 janvier 2013

Antiquités : l'orpaillage.

Histoire: Antiquité

vers 1200 avant JC, Les marins Phéniciens parcourent la Méditerranée et pratiquent l'échange commercial: ils troquent marchandises diverses contre de l'or et de l'argent avec les peuples qu'ils visitent en Méditerranée. Selon Diodore de Sicile (Historien Grec, -45 à 20 après JC), ils auraient obtenu une telle quantité de métaux précieux de provenance pyrénéenne, qu'ils en auraient abandonné leurs ancres de plomb pour les remplacer par des ancres d'argent afin de rentabiliser la charge utile. Les Celtes exploitaient des mines d'or depuis l'Âge du Bronze (vers le XIIIe s. av. J.-C.) jusqu'à la conquête romaine. Les Lémovices, peuple Celte, occupaient la région minière au sud de Limoges et y pratiquèrent l'extraction minière de l'or dès le 6 ème siècle avant JC.
D'après Diodore de Sicile, l'orpaillage était productif et facile:
"En Gaule, on n'extrait point d'argent mais beaucoup d'or et la nature des lieux permet aux habitants de recueillir ce métal sans le travail du mineur. Les fleuves par leur cours et par leurs affluents qui touchent au pied des montagnes entraînent dans leurs alluvions de grandes quantités de métaux précieux. Les gens qui s'occupent de ce genre de travail brisent et mettent en bouillie les mottes de terre qui contiennent les grains d'or ensuite, cette bouillie lavée dans l'eau est mise en fusion par des fourneaux. Une si grande quantité d'or est amassée par ce procédé que non seulement les femmes mais les hommes s'en font des parures. Ainsi portent-ils des bracelets d'or aux poignets et aux bras, de gros colliers d'or autour du cou, et même des cuirasses d'or. Dans les temples et lieux sacrés de ce pays, on consacre en l'honneur des dieux beaucoup d'or répandu çà et là et quoique les gaulois soient très avares, personne n'y touche tant ils sont scrupuleux dans la religion."

Bracelets provenant de la tombe à char, lieu dit "La Butte" à Sainte-Colombe-sur Seine, (Côte-d'Or)
 Or, Hallstatt, VIe siècle av. J.C.
Musée des Antiquités Nationales (MAN) Saint-Germain-en-Laye

Sainte-Colombe-sur-Seine Bracelets

Boucles d'oreilles en or
sépulture à char du Tumulus de la Butte à Sainte-Colombe-sur-Seine (Côte d'Or)
 fouille de 1863
 Hallstatt, VIe siècle av.JC, diamètre environ 3 cm
 Musée d"archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, Inv n° 18 267. 1-2

Boucles d'oreilles St Colombe

Ruelle d'or celte, Balesme, Haute Marne
Celt-Rouelle-d-Or-mod-S1-A
Comme en témoignent les historiens et géographes de l'antiquité, l'orpaillage était très productif ; il semble avoir été pratiqué sur tous les réseaux hydrographiques aurifères des Pyrénées, du Massif central, des Alpes, du Massif Armoricain et des Ardennes. Une étude archéologique des traces d'exploitations d'or alluvionnaire reste cependant à faire. Les auteurs anciens citent le Rhin, le Rhône, l'Ariège, le Tarn comme roulant des paillettes d'or, et affirment avoir installé des lavages sur ces diverses rivières.
Les Celtes gaulois qui maîtrisaient le fer comme aucun autre peuple, arboraient fièrement leur or: chaînes et torques d'or autour du cou, anneaux torsadés aux chevilles, bracelets aux bras, pendentifs, ceintures, coupes... La civilisation de la tène produit des ouvrages d'orfèvrerie exubérants, généreux et ostentatoires.
Antoine de Réaumur, 1718:

Torque d'or Gaulois de 762 g, (IIème Siècle AV. J.C)

Origine: Trésor de Tayac
L'or gaulois:
L'or était recherché et utilisé par les Gaulois, d'abord sous forme d'orpaillage puis des exploitations minières furent mises en place vers le 6 ème siècle av. JC.
Coupe d'une aurière gauloise à ciel ouvert:

Maquette de Béatrice Cauuet
Les travaux de recherche de l'archéologue Béatrice Cauuet montrent que les Gaulois et les Celtes, exploitaient habilement bon nombre de mines d'or à ciel ouvert et en galeries.
Des ruées vers l'or filonnien eurent lieu à l'époque gauloise.
Les fouilles des mines d'or du Limousin révèlent qu'en 400 an JC, les techniques minières gauloises étaient expertes. Les minerais extraits par abattage au feu étaient concassés et grillés avec du charbon de bois pour oxyder les sulfures, puis réduits en poudre ; l'or ainsi libéré était séparé du minerais dans des canaux de lavage tapissés de peaux de moutons. On le récupérait en brûlant ces peaux. Il était ensuite raffiné au creuset.
Fouilles d'une aurière gauloise:

Sur 9 sites aurifères, 250 mines d'or gauloises, ou supposées telles ont été inventoriées à ce jour en Limousin, regroupant 1207 aurières ayant pu produire en 500 ans près de 69 tonnes d'or, à partir de minerais d'une teneur de 20 g par tonne en moyenne.
Les premières monnaies d'or gauloises sont datées de 300 av JC, elles s'inspirent des Statères Grecs:
Monnaie d'or gauloise (IIIème siècle AV. J.C.)
Statères des Parisii
Ier siècle AV J.C.

or: 7,31 g diamètre maximum: 2,1 cm

Statère Vercingétorix
52 AV J.C.

 Or 7,43 g
Provient du trésor de Pionsat (Puy-de-Dôme), 1852
 

Principaux gisements aurifères gallo-romains
et Tribus gauloises citées pour leur richesse en or:

 L'or de notre pays fut convoité et exploité par les Carthaginois: Les légendaires mines d'Hannibal (200 av JC) semblent être localisées dans la vallée de l'Arizacun-Bastan au pays basque. L'or gaulois était connu du monde antique et "Gallia aurifera" est souvent citée par les auteurs anciens, grecs et latins, ce qui éveilla la convoitise Romaine. Rome étant très pauvre en or, les conquêtes de la république romaine avaient pour but d'épuiser toutes les mines d'or en activité dans les régions conquises. Les peuples vaincus, fournissaient de nombreux esclaves déjà aguerris aux techniques d'extraction et d'exploitation de l'or. César dépouilla la Gaule, Néron planifia et organisa l'extraction du métal précieux en Bosnie, en Dalmatie, en Ibérie et en Transylvanie.
Des exploitations mécaniques des alluvions aurifères et des mines en roche étaient mises en service sur les points les plus riches. Esclaves, pompes puissantes, vis d'Archimède (Les Musées de Madrid et de Metz possèdent des spécimens miraculeusement conservés), dragues, canaux et mercure étaient utilisés.
Grâce à l'écrivain latin Pline (23 à 79 après JC), on sait que les romains extrayaient des mines de la péninsule Ibérique et de la Gaule environ 6500 kg d'or par an.
Les conquêtes des Romains permirent de récupérer aussi de "l'Or coronaire", terme désignant une offrande "bénévole et désintéressée" que les populations des pays conquis versaient à Rome en gage d'amitié (les dettes de César et de Rome furent épongées par l'or de la guerre des Gaules).
En réaction à ce pillage, les gaulois ont comblé, noyé et caché grand nombre de leurs exploitations minières de manière si efficace que l'on ne parvint à en retrouver les traces que de nos jours.
L'exploitation minière de l'or persista mais s'atténua donc à l'époque Gallo-romaine.
Les datation des poutres des anciennes aurières Gauloises montrent qu'elles étaient exploitées jusqu'en 280 pour la Mine de la Bellière et 480 (+ou- 100) pour la petite Faye (Creuse).
A la fin de l'empire romain décadent, la négligence et l'incompétence des cadres provoquèrent une baisse énorme de la production suivie d'une pénurie fatale qui causa la chûte de Rome par manque de liquidités pour payer des mercenaires...


-Theophraste Philosophe grec (371 à 287 av JC) signale les mines gauloises d'or et d'argent. -Posidonios Philosophe grec (135 à 50 av JC) indique que les Volques Tectosages dont la domination s'étendait jusqu'aux Pyrénées, exploitèrent les premières mines d'or de ces montagnes.
-Diodore de Sicile, Historien grec, (90 à 20 avant JC) décrit un orpaillage productif et facile dans les cours d'eau Gaulois près des montagnes, il rapporte la prolifération de parures ostentatoires ainsi que la sacralisation des offrandes d'or aux dieux par les Gaulois.
-Strabon Géographe grec ( 64 av JC à 21) écrit que les Tarbelles, peuplade vivant au pied des Pyrénées sont en possession des mines d'or les plus estimées car sans fouiller bien avant dans les terres on y trouve parfois des masses d'or qui sont assez grosses pour remplir la main, et n'ont besoin que d'un léger lavage. Le reste de la mine consiste en paillettes et pépites qu'un travail facile sépare des matières étrangères.
Il indique aussi que la domination des Arvernes s'étendait jusqu'à Narbonne et jusqu'aux frontières de Marseille. On dit que Luérius, père de Viticus, qui combattit contre Maximus et Domisius s'était tellement distingué par ses richesses et par son luxe que, pour en donner des preuves à ses amis, il se promenait dans le pays, assis sur un char, en jetant à droite et à gauche des pièces d'or et d'argent qu 'il ramassait à sa suite. Luérius devait être roi vers - 150 avant J.C.
-Pline l'ancien (23 à 79), naturaliste auteur Latin, qui fut gouverneur des provinces d'Espagne  (23 à 79 après JC) confirme la richesse en or de la Gaule décrite par Diodore de Sicile.
-Plutarque écrivain grec (50 à 120 après JC) écrit que Jules César conquit la Gaule avec le fer des romains et asservit la république avec l'or des Gaulois.


Documents anciens:


Sources http://www.arpaillage.fr/histoire/antiquité.html

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