Souverains français - Mérovingiens - Thierry III -
Publié le 09/12/2009 à 13:59 par acoeuretacris
THIERRY III
(né en 654, mort en 691)
(né en 654, mort en 691)
Roi de Neustrie et de Bourgogne : règne 673-673.
Roi de Neustrie et de Bourgogne : règne 675-679.
Roi des Francs : règne 679-691
Roi de Neustrie et de Bourgogne : règne 675-679.
Roi des Francs : règne 679-691
Roi
des Francs, il fut le dernier fils de Clovis II et le frère de
Clotaire III et de Childéric II. Ce prince offre, dans toutes les
époques de sa vie, un terrible exemple des désordres qui s'étaient
introduits dans le royaume pendant les minorités successives des
monarques de la première dynastie. Il fut exclu dès le berceau de la
succession de son père, et ne put accuser de cette injustice que les
grands de l'Etat, puisque ses frères étaient trop jeunes pour avoir été
consultés.
A
la mort de Clotaire III, Ebroïn, maire du palais, homme ambitieux,
avare, cruel, en horreur à tous les Français, se hâta de proclamer
Thierry roi de Neustrie et de Bourgogne, dans l'unique dessein de régner
sous son nom ; mais la haine qu'il inspirait s'étendit sur le roi qu'il
avait proclamé ; et Thierry, détrôné par son frère Childéric II, roi
d'Austrasie, fut enfermé dans l'abbaye de Saint-Denis.
A
la mort de Childéric (675), il sortit de ce monastère pour monter de
nouveau sur le trône ; et le royaume du grand Clovis semblait devoir lui
revenir tout entier, puisqu'il se trouvait alors seul héritier de
Clovis II ; mais un fils de Sigebert III (Dagobert II), que Grimoald
avait fait déporter en Ecosse, en répandant le bruit de sa mort, reparut
pour réclamer le royaume d'Austrasie, tandis qu'Ebroïn, furieux de
n'être pas appelé par Thierry pour gouverner la France avec le titre de
maire du palais, supposait que Clotaire III avait laissé un fils auquel
il donnait le nom de Clovis (Clovis III), et, sous ce prétexte, armait
les peuples contre leur roi légitime.
Ebroïn
eut des succès assez grands pour obliger Thierry à traiter avec lui et à
lui accorder la mairie du palais. Aussitôt le prétendu fils de
Clotaire III disparut, et Ebroïn régna despotiquement sur son maître et
sur les Français, jusqu'à ce qu'un seigneur, nommé Ermenfroi, prévînt le
tyran qui avait juré sa mort, en l'assassinant au moment où il sortait
pour se rendre à l'église.
Thierry,
débarrassé d'un maire du palais généralement détesté, trouva un ennemi
plus dangereux encore dans un maire du palais adoré de la nation
entière ; ce fut Pépin le Gros, autrement appelé Pépin d'Héristal, qui,
sans prendre le titre de roi d'Austrasie, gouvernait ce royaume de sa
propre autorité. Les victimes de l'ambition et de la cruauté d'Ebroïn
avaient cherché un asile à la cour d'Austrasie.
Après
la mort de ce ministre, ils demandèrent à Thierry d'être remis en
possession de leurs biens et de leurs honneurs. Ils éprouvèrent un
refus ; et Pépin se chargea de les ramener les armes à la main, unissant
ainsi de grands intérêts à la guerre qu'il méditait contre son roi.
Cette guerre eut un succès tel, que Thierry, après avoir été vaincu à
Testri en Vermandois, sans cesse condamné à s'accommoder avec le
vainqueur, nomma Pépin le Gros maire du palais du royaume de Neustrie,
ce qui étendit sur la France entière la puissance de ce duc.
Depuis
cette époque, Thierry retomba dans la nullité où il avait vécu sous
Ebroïn, et il n'eut de roi que le nom. Enfermé à Maumaques, maison de
plaisance sur l'Oise, il n'en sortait que pour se rendre aux assemblées
publiques, monté sur un chariot traîné par des bœufs. II vécut ainsi
jusqu'en 691, laissant deux fils, Clovis IV et Childebert III, qui
régnèrent après lui et comme lui.
Il
fut enterré dans l'abbaye de Saint-Waast d'Arras, où l'on voyait encore
son épitaphe. Grotilde ou Clotilde, sa femme, y fut placée à côté de
lui. Ce prince, malheureux sans l'avoir mérité, fut tour à tour le jouet
du caprice et de l'ambition des grands de son royaume. Exclu dès le
berceau de la succession du roi son père, renversé du trône par un frère
ambitieux, il ne rentra dans ses droits que pour être l'esclave de ceux
dont le ciel l'avait fait naître le souverain. On juge cependant à
travers l'obscurité de l'histoire, dont les auteurs étaient vendus à la
famille de Pépin, qu'il ne fut pas dépourvu de grandes qualités. La
confiance dont il honora saint Léger lui fait honneur.
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