CHAPITRE II
8) Une nuit, je fus réveillé en sursaut après un épouvantable cauchemar
qui me tourmenta pendant des jours. Cet étrange rêve commença dans une
vaste salle voûtée, au plafond soutenu par des arcs romans. Les images
défilèrent devant moi, tandis que j’observais la présence de chevaliers
habillés de noir qui veillaient leur compagnon disparu.
J’assistais
en toute quiétude à cette cérémonie secrète, essayant de me rapprocher
le plus possible du défunt, de manière à apercevoir son visage. Dès que
je fus près de lui, un grand effroi s’empara de tout mon être, étant
donné que ce mort, c’était moi !… Je peux vous certifier, que ces hommes
sombrement vêtus ne s’intéressaient même pas à moi, puisqu’ils priaient
pour l’autre, celui qui était moi !
Les décors changèrent
spontanément, et je me revoyais répétant sans cesse les mêmes gestes,
que j’avais déjà fait, il y a quelques mois de cela. La scène était
toujours la même, puisque je me retrouvais devant le même cimetière
!... Celui de Saint-Léger !
Peu à peu, je devinais
l’existence des Hospitaliers qui me relatèrent les exploits de leurs
aïeuls, lorsque fut créé, l’Ordre de l’Hôpital de
Saint-Jean-de-Jérusalem, il y a de cela plusieurs siècles. Cependant,
il y avait aussi les autres, ceux que l’on nommait les Templiers.
Ceux-là attendaient dans l’ombre que la justice leur soit rendue, que
l’église de Rome reconnaisse ses fautes et efface son mépris et sa
haine, contre ces chevaliers dévoués qui servirent jusqu’à la fin une
cause qu’ils croyaient bonne et juste. Parfois lorsque que je reposais,
Hospitaliers et Templiers envahissaient mon esprit afin de m’octroyer
par leur sagesse et leur bonté, les enseignements nécessaires afin de
continuer à écrire leur histoire.
Je passais le reste de la
nuit à relire les écrits de la veille, me disant qu’il était peut-être
préférable de chercher du côté de la chapelle, parce qu’en définitive,
jusqu’à ce jour, je n’avais pas encore trouvé l’emplacement d’un
prétendu cimetière. Depuis toutes ces années, bon nombre de visiteurs
foulaient ce sol sans savoir qu’ils marchaient sur des pierres tombales.
9) Au petit jour, je décidais de me rendre à la chapelle avec
Jack, espérant découvrir ce que je cherchais depuis bien longtemps ;
l’existence de sépultures anciennes. La première chose que je remarquais
en arrivant sur les lieux, c’est que la porte n’était pas entrebâillée
comme l’autre fois, elle était bien fermée, ce qui d’un côté me rassura.
Patiemment, je commençais à sonder le sol avec une barre à mine tout
autour de l’édifice. Elle allait me servir ensuite de levier pour
décoller les lourdes dalles et à déplacer les blocs de grès. Maintes
fois, je tombais sur ce que je croyais être des pierres tombales, je
plantais à côté de celles-ci de petits drapeaux de marquage. Cela me
prit beaucoup de temps…
Mes efforts furent récompensés… En
effet, ce fut vers le milieu de l’après-midi que je soulevais
respectueusement les premières pierres tumulaires qui portaient une
croix gravée… J’étais dans le carré des religieux !... Mais alors, ces
tombes n’appartenaient ni aux Templiers ni aux Hospitaliers ! En
général, les uns comme les autres étaient inhumés dans leurs abbayes
respectives lorsqu’ils dépendaient d’une commanderie. A Pinaudier, il y
avait bien une abbaye qui appartenait aux chevaliers de Malte !...
Pourtant les Templiers avaient aussi fondé un établissement à Pinaudier,
mais s’agissait-t-il à l’époque de leur propre abbaye ?... Peut-être la
même que celle des Hospitaliers ?
La réponse me fut donnée,
lorsque je redressais une autre pierre sépulcrale, portant une simple
croix à branches égales gravée. Il s’agissait bien de la signature des
Templiers ! Avant les guerres de religion, seuls les hommes d’église
pouvaient être enterrés à Saint-Léger. Après le conflit, le site reçut
alors toutes les dépouilles mortelles des fidèles des environs, puis
l’édifice servit par la suite d’église paroissiale.
Je
m’attaquais ensuite au carré des non religieux, et cela ne fut pas une
mince affaire !... Je venais de comprendre que la commune avait
entrepris, il y a quelques années, d’élargir le sentier qui montait
jusqu’à la chapelle. Ils creusèrent avec un bulldozer l’étroit chemin
détruisant tombes et stèles sur une grande partie de l’ancien cimetière.
Les ossements se retrouvèrent pêle-mêle à hauteur de couches
différentes. Des tombes furent écrasées sous le poids de la machine et
des stèles funéraires se brisèrent. Les ouvriers retournèrent toutes les
dalles pour que les gens ne puissent pas voir les inscriptions.
Certaines allaient servir de marches pour faciliter la montée des
personnes âgées, et leur permettre d’arriver jusqu’à la chapelle sans
encombre.
Les jours passèrent et mes recherches continuèrent
bon train. Parfois je partageais mon maigre repas avec Jack qu’il
engloutissait à toute vitesse, puis nous rentrions nous à la tombée de
la nuit, satisfait et heureux d’avoir passé une bonne journée pleine
d’émotion.
LA SUITE DIMANCHE…
8) Une nuit, je fus réveillé en sursaut après un épouvantable cauchemar qui me tourmenta pendant des jours. Cet étrange rêve commença dans une vaste salle voûtée, au plafond soutenu par des arcs romans. Les images défilèrent devant moi, tandis que j’observais la présence de chevaliers habillés de noir qui veillaient leur compagnon disparu.
J’assistais en toute quiétude à cette cérémonie secrète, essayant de me rapprocher le plus possible du défunt, de manière à apercevoir son visage. Dès que je fus près de lui, un grand effroi s’empara de tout mon être, étant donné que ce mort, c’était moi !… Je peux vous certifier, que ces hommes sombrement vêtus ne s’intéressaient même pas à moi, puisqu’ils priaient pour l’autre, celui qui était moi !
Les décors changèrent spontanément, et je me revoyais répétant sans cesse les mêmes gestes, que j’avais déjà fait, il y a quelques mois de cela. La scène était toujours la même, puisque je me retrouvais devant le même cimetière !... Celui de Saint-Léger !
Peu à peu, je devinais l’existence des Hospitaliers qui me relatèrent les exploits de leurs aïeuls, lorsque fut créé, l’Ordre de l’Hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem, il y a de cela plusieurs siècles. Cependant, il y avait aussi les autres, ceux que l’on nommait les Templiers. Ceux-là attendaient dans l’ombre que la justice leur soit rendue, que l’église de Rome reconnaisse ses fautes et efface son mépris et sa haine, contre ces chevaliers dévoués qui servirent jusqu’à la fin une cause qu’ils croyaient bonne et juste. Parfois lorsque que je reposais, Hospitaliers et Templiers envahissaient mon esprit afin de m’octroyer par leur sagesse et leur bonté, les enseignements nécessaires afin de continuer à écrire leur histoire.
Je passais le reste de la nuit à relire les écrits de la veille, me disant qu’il était peut-être préférable de chercher du côté de la chapelle, parce qu’en définitive, jusqu’à ce jour, je n’avais pas encore trouvé l’emplacement d’un prétendu cimetière. Depuis toutes ces années, bon nombre de visiteurs foulaient ce sol sans savoir qu’ils marchaient sur des pierres tombales.
9) Au petit jour, je décidais de me rendre à la chapelle avec Jack, espérant découvrir ce que je cherchais depuis bien longtemps ; l’existence de sépultures anciennes. La première chose que je remarquais en arrivant sur les lieux, c’est que la porte n’était pas entrebâillée comme l’autre fois, elle était bien fermée, ce qui d’un côté me rassura. Patiemment, je commençais à sonder le sol avec une barre à mine tout autour de l’édifice. Elle allait me servir ensuite de levier pour décoller les lourdes dalles et à déplacer les blocs de grès. Maintes fois, je tombais sur ce que je croyais être des pierres tombales, je plantais à côté de celles-ci de petits drapeaux de marquage. Cela me prit beaucoup de temps…
Mes efforts furent récompensés… En effet, ce fut vers le milieu de l’après-midi que je soulevais respectueusement les premières pierres tumulaires qui portaient une croix gravée… J’étais dans le carré des religieux !... Mais alors, ces tombes n’appartenaient ni aux Templiers ni aux Hospitaliers ! En général, les uns comme les autres étaient inhumés dans leurs abbayes respectives lorsqu’ils dépendaient d’une commanderie. A Pinaudier, il y avait bien une abbaye qui appartenait aux chevaliers de Malte !... Pourtant les Templiers avaient aussi fondé un établissement à Pinaudier, mais s’agissait-t-il à l’époque de leur propre abbaye ?... Peut-être la même que celle des Hospitaliers ?
La réponse me fut donnée, lorsque je redressais une autre pierre sépulcrale, portant une simple croix à branches égales gravée. Il s’agissait bien de la signature des Templiers ! Avant les guerres de religion, seuls les hommes d’église pouvaient être enterrés à Saint-Léger. Après le conflit, le site reçut alors toutes les dépouilles mortelles des fidèles des environs, puis l’édifice servit par la suite d’église paroissiale.
Je m’attaquais ensuite au carré des non religieux, et cela ne fut pas une mince affaire !... Je venais de comprendre que la commune avait entrepris, il y a quelques années, d’élargir le sentier qui montait jusqu’à la chapelle. Ils creusèrent avec un bulldozer l’étroit chemin détruisant tombes et stèles sur une grande partie de l’ancien cimetière. Les ossements se retrouvèrent pêle-mêle à hauteur de couches différentes. Des tombes furent écrasées sous le poids de la machine et des stèles funéraires se brisèrent. Les ouvriers retournèrent toutes les dalles pour que les gens ne puissent pas voir les inscriptions. Certaines allaient servir de marches pour faciliter la montée des personnes âgées, et leur permettre d’arriver jusqu’à la chapelle sans encombre.
Les jours passèrent et mes recherches continuèrent bon train. Parfois je partageais mon maigre repas avec Jack qu’il engloutissait à toute vitesse, puis nous rentrions nous à la tombée de la nuit, satisfait et heureux d’avoir passé une bonne journée pleine d’émotion.
LA SUITE DIMANCHE…
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